Peau d'Âne, de Jacques Demy, Rosalie Varda-Demy, Charles Perrault et Michel Lavoix
Parce qu'une princesse refuse d'épouser son père.
Parce qu'un âne fait bêtement des crottes d'or.
Parce qu'une rose qui parle vous regarde
Toujours dans les yeux.
Parce qu'une fée tombe amoureuse et que cela ne se fait pas.
Parmi les nombreux films vus dès l'enfance, aussitôt idolâtrés et supportant vaillamment les aléas du temps qui passe, se trouve Peau d'Âne de Jacques Demy. Un intemporel, classique, incroyable film, qui a su élever le kitch à un art visuel absolument magnifique (si, si, je vous jure !).
À l'occasion de la sortie du film restauré, paraît donc cet album du scénario original écrit sous forme de conte et illustré de photographies du film.
L'histoire : Sur son lit de mort, la reine a fait promettre au roi (Jean Marais) de n'épouser qu'une femme plus belle qu'elle. Dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d'une telle beauté, sa propre fille (Catherine Deneuve). La princesse va tenter de ruser, commandant un bouquet de robes toutes plus improbables les unes que les autres, cherchant la petite bête pour échapper à cette union saugrenue (elle va même jusqu'à réclamer le sacrifice de l'âne qui a fait la fortune du roi), mais le piège se referme sur elle.
Désespéré, la princesse préfère s'enfuir dans la forêt, reçoit l'aide de sa marraine la Fée des Lilas (Delphine Seyrig) et se retrouve dans un cabanon en bois à confectionner des cakes d'amour ! :-) Sa beauté, sa grâce, sa voix mélodieuse vont étourdir un autre prétendant (Jacques Perrin) qui va convoquer tout le royaume pour retrouver cette mystérieuse enchanteresse qui lui a envoyé un gâteau dans lequel elle avait caché sa bague.
Gniiii... c'est tout comme j'aime ! Magique, ensorcelant, kitch, maniéré et cocasse... en gros, tout ce qui fait son charme et rend cette œuvre si particulière à mes yeux.
De la Martinière jeunesse, octobre 2014
Le Chat botté de Charles Perrault et Raphaël Gauthey
À la mort de son père, un jeune homme se retrouve seul au monde. Sans argent ni maison, il s'en va par les chemins avec son chat. Oui mais voilà, ce n'est pas n'importe quel chat !...
Penchons-nous maintenant sur cette version proposée par Raphaël Gauthey, au ton plus vif et moderne, sans le moindre soupçon de second degré. Soupirs.
A vrai dire, ce qui m'a plu, immédiatement, dans cet album, c'est son format, son esthétisme et son beau papier. On comprend tout de suite qu'on a entre les mains un ouvrage d'une qualité remarquable ! Je suis moins sensible aux images et à l'ambiance générale de cette adaptation, mais c'est une question de point de vue...
Le Chat botté de Charles Perrault et Raphaël Gauthey (éditions Milan, septembre 2013)
Le Chat botté de Charles Perrault et André Bouchard
À sa mort, un vieux meunier lègue la totalité de ses biens à ses trois fils. L'aîné hérite du moulin, le cadet de l'âne et le benjamin... du chat ! Seulement ce chat se révèle bien plus malin qu il n'y paraît...
Plusieurs écoles s'affrontent autour de l'adaptation du Chat botté, le conte classique de Ch. Perrault. Voyons ici le cas André Bouchard.
Une vraie partie de rigolade !
André Bouchard s'éclate à fond, il trace un trait délicat et élégant sur la page, rend son chat plus fringant que jamais avec sa petite moustache et son oeil pétillant. Il glisse aussi des anachronismes truculents et de nombreux détails pleins d'humour. En somme, A. Bouchard impose sa marque de fabrique : une délicieuse impertinence et son amie la divine hardiesse.
J'ai pris un grand plaisir à redécouvrir ce conte sous cet aspect ! On notera aussi un passage éclair du fameux lion qui ne mange pas de croquettes, nan, nan...
Le Chat botté de Charles Perrault et André Bouchard (Belin jeunesse, coll. Contes des mille et un lieux, octobre 2012)
Pêle-mêle Clarabel #48
C'est un très bel album, très classique dans son genre. Thierry Dedieu s'attaque au conte du Petit Chaperon Rouge en prenant pour modèle le principe du motif de la toile de Jouy, qui a joué un rôle majeur dans la transmission des traditions d'une époque mais aussi des légendes populaires. Il a osé, oui ! Et l'effet est assuré. Petit détail qui a son importance : l'histoire est authentique (c'est le vilain qui gagne à la fin).
Le Petit Chaperon rouge, de Charles Perrault et illustré par Thierry Dedieu. (Seuil jeunesse, 2011)
Le charme de cet album se cache derrière ses pages transparentes, oui, transparentes ! Le jeu de calque révèle en effet des superpositions audacieuses et apportent une touche de poésie à ce qui, finalement, n'est rien d'autre qu'un bestiaire ! Dans la savane, la forêt ou la taïga, et jusque dans les profondeurs de l'océan, une centaine d'animaux aux noms étranges, aux couleurs éclatantes et aux incroyables cornes, becs ou pelages, paradent tranquillement sous nos yeux. Un travail de toute beauté.
Une nuit, loin d'ici par Julia Wauters (Hélium, 2011)
Maurice est un petit cheval en bois et c'est le jouet préféré de Diego. Un jour, sa famille décide d'emménager à la campagne où le garçon tombera nez à nez avec un Maurice grandeur nature. Hop, ce sera son nouveau jouet préféré, plus grand plus gros, plus fort, les quatre sabots sur des roulettes. Ensemble ils font les quatre cent coups mais les dégâts d'un grand Maurice ne prennent plus du tout la même ampleur (trop de caca dans la maison !). Alors Maurice retrouve sa liberté, celle qui consiste à galoper comme un fou en pleine campagne. Finalement, ce n'est pas si mal non plus ! Bref, c'est un album qui fait beaucoup rire (bonjour la fin, entre Maurice et Robert, je choisis le premier !). C'est aussi une histoire où on raconte des tonnes de bêtises, pas toujours crédibles, mais ça fait encore plus réfléchir et ricaner. Les illustrations sont impressionnantes et marquent cette rencontre sous le signe de la séduction. Youplaboum.
Maurice et moi, par Emmanuel Bourdier. Illustrations d'Alejandro Galindo Buitrago (Ed. Thierry Magnier, 2011)