Une si douce fureur, de Christian Authier
Il y a six ans, Valentine et le narrateur se sont aimés avant de se séparer. Ils se retrouvent par hasard. C'est plus qu'un signe, pour le narrateur cela signifie que Valentine est bel et bien la femme de sa vie. On parle alors de rencontre amoureuse et de plénitude sentimentale revêtues de leurs plus beaux atours, sauf que tout n'est jamais rose dans le meilleur des mondes... le narrateur l'apprend à ses dépens. Troisième roman de Christian Authier, "Une si douce fureur" a été en fait ma première rencontre avec l'auteur. J'avais été tellement emballée que j'avais aussitôt voulu lire ses précédents romans (Enterrement de vie de garçon ; Les liens défaits). Jamais niaiseux, ce roman parle d'une relation amoureuse actuelle, ordinaire, avec ses hauts et ses bas. De très belles références accompagnent les pérégrinations du narrateur, et aboutissent sur une conclusion toute poétique : "J'ai perdu ma vie à t'oublier et à me souvenir de toi, à te fuir et à te poursuivre" (Octavio Paz). Un vrai hymne à l'amour, si vous en doutiez...
J'ai Lu, septembre 2010 - 4,20€
EXTRAIT :
" Ceux qui vivent dans les livres, par et pour les livres forment une race curieuse. Pourquoi se retrancher de la réalité et des vivants pour engloutir des centaines de milliers de pages écrites le plus souvent par des morts ou des inconnus que nous ne rencontrerons jamais ? A quoi bon refuser la "vraie vie", au profit d'histoires imaginées ou réinventées ? Pourquoi, parmi ces lecteurs frénétiques, certains jugent-ils bon parfois d'ajouter quelques pages aux bibliothèques déjà existantes ?
Tout simplement parce que nos existences et nos sentiments ne sont finalement justifiés que lorsqu'ils reçoivent l'onction de la fiction ou de la création littéraire. Les livres qui nous accompagnent sont des preuves précieuses. Ils nous confortent dans nos erreurs, nos doutes, nos croyances, nos colères, toute cette somme de mollesses et de crispations qui fait de nous des inadaptés. Ce sont les papiers d'identité de clandestins qui trouvent dans la compagnie des ombres que nous permettent les écrivains une franc-maçonnerie informelle. La littérature ne possède aucune valeur thérapeutique. Un temps, elle peut nous anesthésier, elle ne nous guérira pas de nos plaies et blessures. Ce n'est pas son rôle. Nous traînons avec des livres dans les poches et des phrases dans la tête. Pas dupes de cette fragile mais précieuse carapace, nous nous ébrouons dans une dimension parallèle, entre les vivants et les morts, entre notre réalité recomposée et celle, sèche et étroite, des autres humains.
C'est cet "état d'esprit" qui fait de nous des êtres à part, des réfractaires, des marginaux. "
En poche ! #28
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J'avais lu le roman l'an dernier, en mai 2008. Le projet cinématographique était en cours, maintenant c'est chose faite, Julie et Julia de Julie Powell est devenu un film de Nora Ephron avec Meryl Streep et Amy Adams. Sortie cinéma français : le 16 septembre. Voici un lien avec plus d'informations et des tas de vidéos intéressantes. J'avais bien aimé le livre, ou son concept. C'était l'un des premiers « blogbooks » (un livre à partir d'un blog), et comme je ne connaissais pas du tout le fameux blog de Julie Powell ce fut une agréable découverte. Par contre, les amateurs de cuisine auront le coeur bien accroché car la dame s'est plongée dans un antique bouquin de recettes qui fait office de référence (?!?) aux USA, « L'art de la cuisine française » de Julia Child, mais ça fait peur car on y trouve essentiellement des plats lourds, riches en beurre ou cuisinés à partir des abats (sic). A considérer, donc, comme un pur divertissement !
en poche, Points / 7 €
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Christian Authier, vous ne connaissez pas encore ? Réparez cet oubli car ENFIN son premier roman, Enterrement de vie de garçon, est disponible en poche. C'est chez J'ai Lu, ça coûte la bagatelle de 4,20 € et c'est une très bonne plume à découvrir. Cf. mon avis publié sur mon vieux blog, ici.
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Longtemps annoncé en poche, sans cesse repoussé à une date ultérieure, voici donc le roman de Valérie Zenatti, En retard pour la guerre, ou Ultimatum car je découvre en même temps qu'un film a été adapté par Alain Tasma avec Gaspard Ulliel (hmmm) et Jasmine Trinca. Inconnu au bataillon. Dommage.
Pour le livre, ne passez pas à côté. C'est très, très bon. Amateurs de littérature pour la jeunesse, vous connaissez probablement les livres de Valérie Zenatti. Ce titre pour les grands (marre des classes et des catégories, pardi !) raconte l'histoire d'une étudiante française partie à Jerusalem. Nous sommes en 1991, la guerre n'est pas loin, mais la jeune fille n'est pas stressée. En fait, elle se cherche. Etudes, amours, moi profond... c'est son parcours qu'on suit, dans une ville prête à exploser. Climat chaud, inquiétant, aux trousses d'une demoiselle qui ne craint rien ni personne, si ce n'est l'ombre d'elle-même.
J'avais beaucoup aimé ! Voici mon lien.
en poche, Points / 6 €
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Encore un auteur que j'apprécie beaucoup, mais dont l'univers âpre et sans couleur a du mal à séduire de prime abord. Marie-Hélène Lafon est un auteur épatant, depuis son premier roman, Le soir du chien, je n'ai cessé de suivre ses livres, de les apprécier tous plus ou moins, voici un dernier exemple : Les derniers indiens. Ce n'est pas un roman facile, pas une ambiance guillerette, les personnages n'ont pas un charisme dévastateur et l'histoire pourra en déconcerter plus d'un... MAIS il s'agit tout de même de Marie-Hélène Lafon et ça veut tout dire (euh, pour moi !). Je me comprends. Ma lecture, ici.
en poche, Folio / 5 €
son nouveau roman, L'Annonce, est disponible, chez son éditeur buchet chastel.
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et d'autres romans encore, en cliquant sur les images vous obtiendrez un lien direct vers mes lectures, au sujet de : la première marche d'isabelle minière, mon journal intime de lisa azuelos, la femme de l'allemand de marie sizun, et mon coeur transparent de véronique ovaldé, le premier tome de la communauté du sud par charlaine harris (qui a inspiré la série sulfureuse true blood), this is not a love song de jean-philippe blondel, fleur de glace de kitty sewell :
... et d'autres sorties en format poche, à veiller, surveiller, fouiller, chasser, découvrir ! de belles heures de lecture s'offrent à nous !