Nous, de David Nicholls
Pauvre Doug Petersen ! Lorsque son épouse Connie lui annonce qu'elle envisage de le quitter dès que leur fils Albie rentrera à l'université, il embarque aussitôt toute sa petite famille pour un tour de l'Europe concocté à sa sauce et espère ainsi raviver la flamme de sa chère et tendre, et se rabibocher avec son fiston qu'il ne comprend plus. Las, leur périple tourne à la débandade et renvoie notre homme désabusé dans une vilaine posture. Seul, abandonné, désemparé. S'engage alors une comédie cynique et grinçante, mais malgré tout désopilante. Certes, on sourit face aux déboires de Doug, déjà abattu par les critiques de ses proches, constamment ligués contre lui, à lui reprocher son esprit scientifique, cartésien, sans imagination, sans grain de folie. C'est d'autant plus un comble qu'on découvre les débuts de son histoire avec Connie, jeune artiste bohème, alors attirée par son contraire, pour finalement s'en lasser. En avant les montagnes russes ! On passe par tout un panel d'émotions en lisant ce roman, qui s'ouvre dans la joie et l'allégresse, avec un voyage cumulant les maladresses (dans les rues d'Amsterdam, Doug cherche à visiter le musée d'Anne Frank mais provoque un séisme chez les bikers et se décompose sous leurs yeux), avant de basculer dans le sordide, le touchant, le poignant. L'image du couple et de la famille prend un coup dans l'aile et laisse une saveur amère, sans toutefois rendre la lecture aux accents mélancoliques trop démoralisante. C'est frais, cocasse, subtil et riche en nuances, pour un récit à la fois sensible, pathétique et émouvant. J'ai passé un très bon moment !
10/18 Littérature Etrangère - Avril 2016 (Traduit par Valérie Bourgeois)
Nous, de David Nicholls
Pauvre Doug Petersen ! Lorsque son épouse Connie lui annonce qu'elle envisage de le quitter dès que leur fils Albie rentrera à l'université, il embarque aussitôt toute sa petite famille pour un tour de l'Europe concocté à sa sauce et espère ainsi, 1) raviver la flamme de sa chère et tendre, 2) se rabibocher avec son fiston qu'il ne comprend plus. Las, leur périple tourne à la débandade et renvoie notre homme désabusé dans une vilaine posture. Seul, abandonné, désemparé.
S'engage alors une comédie cynique et grinçante, mais malgré tout désopilante. Certes, on sourit face aux déboires de Doug, déjà abattu par les critiques de ses proches, constamment ligués contre lui, à lui reprocher son esprit scientifique, cartésien, sans imagination, sans grain de folie. C'est d'autant plus un comble qu'on découvre les débuts de son histoire avec Connie, jeune artiste bohème, alors attirée par son contraire, avant de s'en lasser.
En avant les montagnes russes ! On passe par tout un panel d'émotions en lisant ce roman, qui s'ouvre dans la joie et l'allégresse, avec un voyage cumulant les maladresses (dans les rues d'Amsterdam, Doug cherche à visiter le musée d'Anne Frank mais provoque un séisme chez les bikers et se décompose sous leurs yeux), avant de basculer dans le sordide, le touchant, le poignant.
L'image du couple et de la famille prend un coup dans l'aile et laisse une saveur amère, sans toutefois rendre la lecture aux accents mélancoliques trop démoralisante (contrairement à Un jour). Excellente interprétation faite par Patrick Donnay - c'est frais, cocasse, subtil et riche en nuances, pour un récit à la fois sensible, pathétique et émouvant. J'ai passé un très bon moment !
Audiolib ♦ avril 2015 ♦ texte lu par Patrick Donnay (durée : 14h 12) ♦ traduit par Valérie Bourgeois [Us] pour les éditions Belfond
Un jour, de David Nicholls
15 juillet 1988. Dexter et Emma viennent de passer une nuit ensemble. Fraîchement diplômés, des rêves plein la tête, ils envisagent leur avenir avec espoir et fringale. Dexter part en Europe et en Asie à la découverte de lui-même (sa famille est aisée, il n'a pas ce souci alimentaire). Emma a envie de Londres, d'écriture, de cercle intellectuel... On les retrouvera tous les ans, à la même date, le 15 juillet, à des moments de leur existence pas toujours au top de leurs espérances. Même leur amour naissant, qui a laissé place à une amitié forte et équivoque, va endurer les affres du temps qui passe, des caractères changeants, des désillusions, des rencontres hasardeuses... David Nicholls ne nous vend pas du rêve et dessine un portrait désabusé d'un couple qui n'a jamais cessé de se croiser et d'être attiré comme un aimant, sans réussir à l'exprimer clairement, car il n'a jamais su être en phase avec les désirs de l'autre au bon moment. Argh, c'est terriblement complexe, frustrant, désabusé et énervant. L'histoire s'éternise sur vingt ans, de quoi bien enfoncer le clou de l'amertume. On quitte le livre au bord de la déprime ! Cela ne m'a pas beaucoup plu.
10/18, février 2012 ♦ traduit par Karine Reignier pour les éditions Belfond (One day)
A été adapté au cinéma !
- Vu et davantage apprécié. - ☺