11/11/10

Maintenant, c'est ma vie

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Ce roman n'a pas usurpé son étiquette de : petit objet littéraire non-identifié ! Premier roman de Meg Rosoff, et quel roman ! Il ne ressemble à nulle autre lecture, il est sévère et sauvage, mystérieux et inquiétant, il dit des choses mais n'en dévoile pas la moitié, il est bizarre, très bizarre.

C'est l'histoire de Daisy, une new-yorkaise de quinze ans. Elle est envoyée par son père et sa nouvelle épouse en Angleterre, chez la tante Penn et ses quatre enfants. Tante Penn n'est pas beaucoup présente, et les enfants sont habitués à se débrouiller tout seuls. Leur maison est un refuge chaleureux, perdu en pleine campagne, où Daisy se sent comme dans du coton et cela lui convient plutôt bien. Et puis, tout bascule. Une bombe éclate dans une gare londonienne, le pays prend peur et se replie sur lui-même, les frontières sont fermées, la tante Penn est en déplacement à l'étranger, incapable de rentrer, les enfants vont alors vivre en autarcie.

Ce qu'il y a de terrible, et de génial, dans cette histoire, c'est la grande inconnue qui plane tout du long. Rien n'est défini, tout est décrit approximativement mais en des faits si véridiques et qui collent à toutes ces situations catastrophiques quand un pays entre en état de guerre. Ne pas savoir rend aussi le récit plus troublant et impénétrable. "On aurait pu interroger mille personnes sur sept continents en leur demandant ce qui se passait sans obtenir deux fois la même réponse ; personne ne savait au juste, mais on pouvait être sûr qu'un des mots suivants allait figurer dans leur version des faits : le pétrole, l'argent, la patrie, les sanctions, la démocratie."

Daisy nous raconte cette période inimaginable en des termes décousus et hallucinés, ce n'est plus une charmante partie de campagne avec premiers émois adolescents, c'est un rapport de survie et de colère. A quinze ans, Daisy est en crise avec la nouvelle femme de son père, qui attend un bébé, et inflige à son corps ce qu'elle ne parvient pas à exprimer. En Angleterre, elle rencontre Edmond (en plus de Piper, Isaac et Osbert), mais Edmond est le plus important, tous les deux peuvent se parler par télépathie, ils se comprennent, ressentent les mêmes choses. Et paf.

Naît un premier grand amour, oui ils sont cousins, mais leur relation ne m'a pas du tout choquée (je vous choque ?) car ce qui pourrait déranger est éludé, nous sommes dans quelque chose de beau, de doux, de tendre et d'évident. De plus, rien n'est facile à cause de la guerre. Viendra aussi la séparation, et franchement j'en ai eu le coeur fendu pour eux, car les conséquences sont affreuses !

Maintenant, c'est ma vie est un petit roman qui vous parle de violence, sans vous la claquer en pleine figure, et l'effet est tout aussi saisissant ! J'ai trouvé cette histoire émouvante et magnifique, très difficile à cerner ou à raconter, et c'est tant mieux.

  Maintenant, c'est ma vie - Meg Rosoff
Editions Albin Michel, 2006 / Hachette Livre LdP jeunesse, 2008
255 pages - 5,50€
traduit de l'anglais par Hélène Collon

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21/09/10

Girl in the Arena, de Lise Haines

Girl_in_the_arenaGirl in the Arena a été une sévère déception ! D'après la couverture, on nous promet une histoire sensationnelle, avec des gladiateurs, et une héroïne éblouissante. Le livre est d'ailleurs suggéré en conseil de lecture à tous les amateurs de The Hunger Games de Suzanne Collins. Bref, la déconvenue est énorme. Et c'est terriblement frustrant. De combats de gladiateurs, ma foi, il y en a très peu, ils sont de plus de courte durée. D'héroïne talentueuse et charismatique, on repassera : Lyn s'enferme dans une mélancolie rasante. Ce n'est pas trop ce à quoi on s'attend quand on espère un peu d'action. Du coup, on se retrouve avec un bouquin qui se regarde un peu trop le nombril, qui analyse beaucoup et où les personnages ne cessent d'étaler leurs tourments pour les partager avec le lecteur. Hélas, ceci nous laisse un peu de marbre.

Nous avons Lyn, fille de sept gladiateurs, puisque sa mère s'est remariée après chaque défaite de ses compagnons. Le dernier en date, Tommy, va aussi connaître une triste fin. Or, selon les règles en vigueur, la mère de Lyn ne peut plus se marier et doit désormais devenir officiellement une Veuve. Matériellement, leur vie s'annonce difficile car le frère de Lyn nécessite beaucoup de soins et d'attention. Allison, leur mère, est donc en pleine déroute. Pourtant, une solution se présente à eux : Uber, le récent vainqueur, a pris de droit un bracelet que portait Tommy, et qui appartenait à Lyn. Par ce symbole, la jeune fille se doit d'épouser le nouveau champion. C'est bizarre, je sais... Et la mère qui en rajoute une couche. Bref, ça peut paraître malsain mais Uber est un type sympa, pas une brute assoiffée de sang. Lyn va néanmoins vouloir aller plus loin, en refusant de reproduire le schéma maternel. La jeune fille est farouche, elle entre en résistance et décide de braver le système... autrement que dans l'arène. (J'ai oublié de préciser que l'histoire se passait dans un monde proche du nôtre, et pas du temps des romains !)

La couverture est tout simplement mensongère, car le combat de l'émancipation ne survient que dans les dernières pages. Autant dire que c'est long, très long et que ça manque désespérément d'action pour tenir la distance.
En toute logique, je n'ai pas aimé.

LireEnVo  challenge lire en VO - 29

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13/09/10

The Adoration of Jenna Fox

the_adoration_of_jenna_foxThe Adoration of Jenna Fox est en fait une histoire qu'il faut s'abstenir de connaître en détails avant d'ouvrir le roman. Sachez juste qu'il s'agit d'une fille de dix-sept ans, qui se réveille d'un long coma de plus d'un an, qui se découvre comme une page blanche, la mémoire en vrac, et qui passe donc son temps à visionner des disques de son enfance pour regrouper les morceaux de sa vie.

N'en jetez plus, la coupe est pleine ! Car c'est un roman absolument surprenant, un roman-puzzle, au début c'est plus par curiosité qu'on avance dans l'aventure tant la personnalité de Jenna est ponctuée de mystères, et puis, paf, la première info nous tombe en pleine figure, ça commence et ça ne va plus finir jusqu'à la fin du livre ! Alors, oui j'ai été étonnée, parfois un peu moins, je me suis demandée jusqu'où on allait, et parfois je trouvais que ça faisait trop téléphoné, que je n'en attendais pas tant, que c'était un peu compliqué aussi... Bref, je n'ai pas toujours été en paix avec ce roman !

Mais il en ressort un sentiment d'avoir été secouée, pour un bien. C'est une histoire riche en questions existentielles, qui nous concerne tous, qui concerne notre conscience, notre âme, notre identité et jusqu'où se sent-on capable d'agir pour sauver la personne qu'on aime le plus, est-ce par égoïsme, faut-il encourager la science à prodiguer des miracles, ou sonner l'alerte quand les expériences nous paraissent trop osées. Trop de réflexion risquerait de briser le verrou du roman, donc je n'en dis pas davantage. Je n'ai pas toujours accepté tout ce que l'histoire me proposait, mais une fois la dernière page tournée, je trouve que c'est un livre remarquable, rien que par l'idée et par les messages qu'il renvoie. Pour cela, oui je recommande !

de Mary E. Pearson (2008).

Le roman est disponible en VF sous le titre : Jenna Fox, pour toujours  - (Des Grandes Personnes) éditions, 2010. jenna_fox

challenge Lire en VO - 27

LireEnVo

31/08/10

The Hunger Games #3 Mockingjay

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Je sors à peine de ma lecture et honnêtement j'ai du mal à afficher un plein enthousiasme.
Pourtant j'aime cette série d'amour, j'ai dévoré les deux premiers livres avec impatience et passion, totalement convaincue que cette série se vivait avec intensité. Donc, j'attendais beaucoup du dernier tome, trop peut-être, car j'en sors avec des sentiments divers : soulagement, incompréhension, frustration, amertume, déception. Oui, un peu.

J'étais préparée à recevoir une claque. Je savais que Mockingjay allait être sans concession. Que les personnages seraient malmenés, différents. Alors, oui, c'est sûr, je m'en suis pris plein la figure. Et j'ai tout encaissé, de manière admirable, car proprement stoïque. Après tout, la guerre est déclarée. Il va y avoir des pertes, des sacrifices, de la manipulation et de l'ambition éhontée. Des révélations toutes plus horribles les unes que les autres. Le pouvoir des images, la surenchère dans la violence, la folie de la médiatisation. C'est du lourd, à bien des égards.

Et pourtant, au fil des pages, je me suis sentie étourdie, amère et un peu trahie. Collins a transformé ses personnages, elle a été sans pité, à tel point que le lecteur se sentira déboussolée. Katniss se montre ici une héroïne forte et fragile, mais davantage sur la corde raide, avec des états d'âme et un ras-le-bol qu'on partage bien volontiers. Elle a conscience d'être un pion entre les mains du District 13, elle est mise en scène, joue son rôle mais on la sent si lasse, si peu elle-même. Plus trop the Girl on Fire, sauf à un moment, lors d'une scène assez pénible, et qu'on vit comme un alibi.

Gale, enfin, se révèle et semble fidèle à lui-même : une personnalité loyale, un vrai rebelle qui n'accepte plus la dictature et est prêt à prendre les armes. C'est aussi un ami exemplaire, une valeur sûre et réconfortante. Il va s'afficher, jouer des coudes, se battre aussi pour prouver sa légitimité, se résigner mais faire front. Toujours. Franchement j'ai été touchée par lui. Néanmoins, toute mon attention était tournée vers Peeta. Connaissant son sort à la fin de Catching Fire, les expectatives étaient nombreuses. Soit, je n'en dirai pas plus, mais je me suis sentie trompée.

Bien évidemment, je ne cherchais pas de la guimauve. Simplement, l'amour de Peeta était beau, tendre et pur. C'était trop, peut-être. Car Collins s'en est servi contre lui. La guerre a bon dos, j'ai trouvé que ce retournement au sujet de Peeta a été un peu trop rude.

 

En fait, tout s'explique dans ce livre. Tout est parfaitement logique, même si ça fait mal, même si au final tout paraît long, languissant et assez funèbre. C'est d'ailleurs la petite musique du livre, qu'on retrouve dans ces quelques mots, employés par Katniss pour parler d'elle-même : "Trapped for days, years, centuries maybe. Dead, but not allowed to die. Alive, but as good as dead. So alone that anyone, anything no matter how loathsome would be welcome."

Non, ce n'est pas gai ! J'avais entamé une série qui se voulait sensationnelle, inattendue, bouleversante, riche et captivante. Elle se termine sur une note de tristesse et de lucidité douce-amère. Collins accable les meneurs de guerre, mais souligne que les leçons enseignés par l'Histoire sont trop vite oubliées. "Now we're in that sweet period where everyone agrees that our recent horrors should never be repeated. But collective thinking is usually short-lived. We're fickle, stupid beings with poor memories and a great gift for self-destruction." Elle n'avait pas pour ambition d'écrire une bluette sentimentale, prévisible et bien propre. On l'avait bien compris ! (Si vous en doutiez, passez votre chemin.)

Beaucoup de tristesse, donc, et d'amertume, mais cette série restera à jamais l'une des plus belles révélations littéraires. Elle a su me procurer du bonheur et de la souffrance, j'ai été bluffée et abasourdie plus d'une fois, aujourd'hui elle se boucle de façon abrupte et douloureuse. On n'en sort pas indemne, mais ça fait partie du jeu.

May the odds be ever in your favor !

Mockingjay ~ Suzanne Collins (2010)

A paraître en VF en 2011 !

challenge Lire en VO - 26LireEnVo

12/07/10

Incarceron

Incarceron_de_Catherine_Fisher

  

Au-delà de cette très belle couverture, se trouve une histoire riche en promesses sombres et captivantes. Incarceron est une prison créée de toutes pièces, une prison vivante, avec des gorges qui s'ouvrent et avalent ses occupants, une prison qui se gausse et agit à sa guise pour punir, réglementer et organiser ce monde difficile. Finn fait partie de cet univers, il appartient au groupe des Racailles (qui pillent, tuent et font régner un climat de terreur). Or, le garçon est convaincu d'avoir un passé et force sa mémoire à raviver ses souvenirs enfouis. Il pense venir de l'Extérieur, son frère de sang cherche à le convaincre du contraire, jusqu'au jour où Finn trouve une clé.

Il existe bel et bien un autre monde, à l'Extérieur. Claudia est la fille du directeur de la prison Incarceron. Elle a été élevée pour être préparée à devenir reine, promise à un héritier imbu de sa personne, fainéant et prétentieux, qu'elle ne tient pas en haute estime. Elle est persuadée que son premier prétendant a été assassiné par son père et la reine en puissance. Claudia veut donc déjouer les complots, cesser la comédie qui consiste à créer une illusion permanente d'une société de l'Epoque (proche du 18° siècle), et percer le secret de la prison Incarceron, qu'on décrit comme idyllique. Claudia vient aussi de trouver une clé, et par la même occasion, parvient à entrer en communication avec Finn.

J'ai été totalement emballée au début de ma lecture par cette atmosphère étouffante, mystérieuse et donc captivante, avant de sombrer peu à peu dans un certain ennui. Ma fascination a cédé le pas à un malaise. A force d'être oppressant, Incarceron est devenu accablant. C'est sec, assez dur et froid. De plus, l'intrigue est assez lente, que ce soit du côté de Finn ou de Claudia, sans compter que ça reste plutôt prévisible. Cela m'a embêtée, très clairement. Incarceron propose un univers complexe, mais il manque LE truc pour rendre l'ensemble fluide et passionnant. Pas de place pour l'émotion, ni pour un zest de passion. Tout est tellement bridé, à l'exemple de la politique établie à l'Extérieur, où règnent la méfiance et la peur.

Claudia est une jeune fille modelée pour assumer de grandes responsabilités, du coup elle n'est nullement sujette à la sensiblerie, non pas que ceci représente un atout majeur, mais cela handicape la personnalité de la demoiselle, qui n'est donc pas très attirante.  Ce n'est pas mieux pour Finn, qui se débat dans son univers carcéral, trop alambiqué et poisseux, le garçon ne se révèle pas très attachant non plus, sans pouvoir l'expliquer véritablement, mais encore une fois, ça coince.

J'ai été désappointée par ma lecture, au fil des pages. Je n'avais plus envie de continuer, mon intérêt pour l'histoire a flanché et je ne suis pas sûre de vouloir connaître la suite. Incarceron manque singulièrement de souffle et de tension, le suspense est trop étalé, c'est lent, c'est long. En bref, j'ai trouvé que ça restait plat et austère. Je m'y suis ennuyée, j'ai été déçue.

Parution rapprochée du tome 2, Le cygne noir (Incarceron #2) le 21 octobre 2010.

Incarceron ~ Catherine Fisher
Pocket jeunesse (2010) - 500 pages - 14,50€
traduit de l'anglais par Cécile Chartres


29/04/10

Si tu la respectes, la mer, elle te soulèvera pour t'emmener où tu voudras.

Letranger_sur_le_sable_de_Anna_MackenzieL'île de Dunnett. Quelque part entre ici et ailleurs, à notre époque ou pas, on ne sait pas dire. Sur cette île, la communauté vit recluse. Elle se ferme à tout ce qui provient de l'extérieur, et notamment tout ce qui arrive de la mer. Il y a quelques années, la mer empoisonnait les gens, tout ce qui vient d'elle est désormais interdit. Ness et son frère Ty ont ainsi perdu leurs parents, ils vivent chez Tilda et Marn, sans aucune perspective d'avenir, si ce n'est cultiver la terre et se marier. Ness est une jeune rebelle à sa façon, depuis toute petite la mer n'a cessé de la fasciner. Elle refuse le destin qu'on lui offre et n'hésite pas à se réfugier sur la plage pour rêver. C'est comme ça qu'elle découvre le corps d'un homme. Cadeau de la mer. Avec la complicité de Ty et leur cousine Sophie, Ness le cache dans une grotte. A force de patience et de ruse, elle parvient à le guérir et apprend à le connaître. Grâce à lui, c'est un autre monde qui s'offre à elle.

Ness a l'étoffe d'une héroïne farouche et décidée, comme Mary dans la Forêt des damnés. Ici, l'apocalypse aussi a frappé (la faute à la pollution.) Pour mieux se préserver, les insulaires ont coupé tout contact avec le continent. Ils vivent selon les règles du grand Conseil, qui entretient avec habileté un climat de peur pour maintenir cette société dans l'asservissement ou l'absence de réaction. Dehors, c'est mal. Chez nous, entre nous, c'est se protéger. Depuis sa rencontre avec Dev, le rescapé, Ness comprend qu'elle ne peut plus vivre sous ce joug, que la seule perspective d'épouser Jed la rend malade. Il faut qu'elle parte.

En voilà une lecture où règne une ambiance étouffante et sous tension constante. Inutile de trop en dire, si ce n'est qu'il est question de survie, de crise environnementale, d'autarcie et d'affirmation de soi. C'est un roman que j'ai trouvé étrangement captivant, sombre mais poignant.

L'étranger sur le sable ~ Anna Mackenzie
éditions Thierry Magnier (2010) - 236 pages - 11,50€
traduit de l'anglais (Nouvelle Zélande) par Elodie Leplat

A la brocante du coeur a aimé, mais se sent frustrée pour la fin.

 

 

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11/03/10

Ce Monde rejette ses enfants.

Ne te fais pas d'illusions : la seule voie de la survie est l'obéissance envers ceux qui détiennent du pouvoir.

meto3C'est un Monde à part que je quitte en tournant la dernière page du tome 3 de la série Méto. Un Monde absolument fascinant, oppressant, mystérieux, flippant et affolant... mais un Monde qui fait réfléchir, qui donne les clefs aux lecteurs pour les mettre en garde sur la manipulation et la maîtrise sous la peur d'une société. L'auteur fait bien comprendre qu'il faut désobéir, agir avec intelligence en employant les mêmes méthodes que l'oppresseur, et tenir tête. J'essaie d'en dire le moins possible, c'est dur. Sachez toutefois que le principe est brillant et Méto, le narrateur, est un garçon ingénieux, qui force l'admiration.

Je passerai donc sous silence l'histoire de Méto car elle s'apprécie dans la surprise et l'étonnement qu'elle suscite. Des questions, vous vous en poserez en tournant les pages et en enchaînant les volumes. Et vous apprécierez ce souci de ne jamais se répéter, d'appréhender trois univers très distincts, comme la possibilité de tester toutes les éventualités de l'Île et les maigres choix qui s'offrent aux enfants. Chaque livre a été pour moi une découverte et un bonheur de lecture.

Le tome 3 apporte enfin toutes les réponses, en quelques 380 pages. C'est le livre le plus épais de la trilogie, il faut dire que toute la première partie est dense, palpitante, du genre roman d'espionnage et d'aventure, c'est à se demander encore une fois où l'histoire va nous entraîner. La fin survient beaucoup trop vite, là c'est la lectrice frustrée qui fait des siennes, celle qui ne voulait pas lâcher la main de Méto et qui se voyait bien s'installer encore quelques chapitres dans ce Monde étrange, qui fait aussi la part belle à la solidarité et la fraternité.

Ahlala, c'était bon. C'était bien. 

Méto, tome 3 : Le Monde ~ Yves Grevet
Syros, 2010 - 380 pages - 15,90€

1 badge Méto est offert ave ce livre !

l'avis de Tiphanya

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02/03/10

Crac !... Le bruit est à peine audible, mais il réveille tout le monde.

J'ai très souvent croisé la série d'Yves Grevet sans jamais oser lui accorder une minute de mon précieux temps, j'avais très envie de m'y plonger, la couverture illustrée par Thomas Ehretsmann ne me laissait pas indifférente, je ne la trouve pas particulièrement belle mais elle m'incite à m'interroger sur ce que cela cache, et quoi de mieux pour entraîner le lecteur vers un sentier qu'on n'ose pas souvent emprunter, si ce n'est le sens de l'aventure et un zest de curiosité.

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Mine de rien, Méto est une série qui a fait son petit bout de chemin. Le premier tome a été honoré du prix Tam-Tam Je Bouquine en 2008, et les lecteurs émettent tous des avis très positifs. J'avais envie, plus qu'envie. Et comme toujours, dans pareil cas, je traîne les pieds. Allez comprendre.

Trêve de blabla. Je me suis donc jetée dans le grand bassin et je remonte tout doucement à la surface, en scrutant l'horizon car j'attends la sortie imminente du tome 3. Voilà ce qui est bien avec cette série, c'est une trilogie et les trois tomes sont déjà disponibles (soit, le troisième sera là dans quelques jours). Pas la peine de s'arracher les cheveux de la tête, vous pouvez enchaîner la lecture tome après tome en vous pourléchant.

De toute façon, c'est préférable : une fois lancés dans le premier livre, vous n'avez qu'un désir en souhaitant lire la suite aussitôt (prévoyez donc vos achats, ne vous faites pas avoir sous peine de grosse frustration !).

Mais de quoi ça parle, dis-moi Clarabel ?  Han han. En fait, je n'ai PAS DU TOUT envie de vous raconter l'histoire. Moins vous en savez, et mieux c'est.

OK. Parce que je suis une gentille fille, je vous glisserai ces quelques mots : Une Maison sur une île, une soixantaine d'enfants, tous distincts selon des rubans de couleur, avec la trouille du crac (le lit ou le ruban), parce que qu'est-ce qu'il se passe après ? Dans cette Maison, les règles sont strictes, les repas pris à heure fixe selon un rituel établi, les corvées ne manquent pas, les enfants doivent se dépenser physiquement en pratiquant du sport et suivent des cours sur la culture de la pomme de terre ou la chaudière (tout un programme !).

Le reste, c'est suspense. Mystère et boules de gomme.

Allez, allez... je vous garantis que vous allez être scotchés et que vous lirez les trois tomes sous moufter. Prenez le temps de respirer, fermez un peu cette bouche béante, vous risquez de baver.

Bonne lecture !

Méto, une série écrite par Yves Grevet
Syros, 246 pages.
Tome 1 : La Maison  (2008)
Tome 2 : L'île (2009)
Tome 3 : Le Monde (2010)

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Et un petit extrait :

- Tu dois compter jusqu'à 120 avant de toucher tes couverts et laisser un espace de cinquante secondes entre deux bouchées. A part cela, tu peux manger autant que tu veux dans la limite du temps imparti pour le repas.
J'entends Crassus qui respire fort près de moi. Il a les yeux dans le vague et semble perdu.
- Ecoute les petits qui comptent à voix basse...
- 115... 116... 117... 118... 119... 120...
Crassus est surpris par le bruit que font... d'un coup soixante-quatre mains qui empoignent une fourchette. Quelques secondes plus tard, il me regarde en mâchant. On n'entend presque plus rien. Bientôt, on perçoit de nouveau la voix de petits qui égrènent 46... 47... 48... 49... 50... Moi, il y a longtemps que je ne compte plus. Je sens, à chaque fois, le moment exact où je peux piquer ma fourchette. Crassus mange jusqu'à la dernière seconde. Il a planté soixante-douze fois : le maximum. Je le sens fatigué soudain, sans doute le stress que génère, au début, ce rituel du repas. J'ai oublié de lui dire que c'est dangereux de manger trop, surtout après avoir connu la faim comme lui, mais à quoi bon ? M'aurait-il entendu ?
Nous nous levons. Je le soutiens un peu. Marcus me frôle.
- Surveille-le, il ne dois pas vomir.
- Je sais.
- Qu'est-ce qu'il a dit ? demande Cassus.
- Rien. Je te propose de faire une petite promenade pour t'aider à digérer. Tu es trop lourd pour aller jouer.
- On va où ?
- Au phare. De là-haut, on peut voir toute l'île. Il y a beaucoup d'escaliers, mais on va y grimper doucement.
- J'ai un peu mal au ventre.
- Si ça ne va pas, parle-moi. Evitons les catastrophes.

 

 

Merci beaucoup Anne !

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08/02/10

La Forêt des Mains et des Dents. Et moi ! Brrr.

La_foret_des_damnes_de_RyanQuelle angoisse, ce roman !
Mais qu'est-ce que c'était bon. Au début, cela me paraissait assez lent, mystérieux aussi, baignant dans une ambiance post-apocalyptique et vraiment flippante. Un village forme une enclave où se nichent des humains, en protection de la forêt. Celle-ci est habitée par des Damnés, qui gémissent en se collant à la clôture, guettant la moindre brèche, espérant envahir le village pour mordre et se repaître du sang humain. Très vite, on comprend qu'une infection entraîne une Mutation, et ainsi s'explique cette épidémie de Damnés, contre laquelle la poignée de survivants se bat avec la force du désespoir.

Dans le village où vit Mary, la narratrice de l'histoire, la Congrégation des Soeurs a largement pris en charge les solutions de survie, les règles du quotidien, les leçons dans les écoles, selon la parole du Livre Sacré. Soeur Tabitha, la mère supérieure, est intransigeante et n'a aucune pitié avec les contestataires. Seule Mary oppose aujourd'hui une résistance, avec ses questions, ses doutes, son manque de foi et sa rebellion. Elle parle d'un monde au-delà de la Forêt, elle rêve de voir l'océan, mais ce sont des histoires racontées par sa mère. Toutefois, Mary s'y accroche. Elle n'a pas le choix. Elle voit son horizon restreint et étouffant. Soit elle embrasse la vie de la Congrégation, soit elle accepte de s'unir à Harry, son ami d'enfance. Or, Mary est amoureuse de Travis, son frère, qui a choisi de se fiancer avec Cass, sa meilleure amie.

L'histoire, ensuite, se laisse découvrir ! C'est sombre, envoûtant, vraiment bien écrit, dans une langue généreuse et élégante. L'atmosphère est aussi admirablement dépeinte, je craignais, avec raison, ce monde des Damnés, et finalement ce n'est pas si gore ou horripilant. Enfin, disons que c'est tout ce qu'il faut pour donner la chair de poule, cela représente une menace permanente et épuisante. Je ne vous raconte pas la deuxième partie du roman, là j'avais les nerfs en pelote ! Je dévorais les pages, j'avais l'estomac noué, je n'en pouvais plus de savoir, j'étais inquiète et terrifiée, j'hallucinais et je me retenais de hurler.

En attendant, le début est lent. Accrochez-vous, car la suite vaut le détour. Avec le recul, cependant, j'ai trouvé que c'était une mise en place idéale, mettant en scène le lieu, le contexte et les personnages, plus la dose de suspense, avec les secrets que seule Mary découvre, en plus du climat inquiétant, de la tension qui monte, qui monte. Voilà de quoi bien vous ferrer ! Seul point sur lequel j'ai du mal à me prononcer, c'est la narratrice - Mary. C'est une vraie héroïne qui nous donne des bouffées de rage et de frustration, tant elle est splendide dans ses qualités et ses défauts : Mary est égoïste, curieuse, inconstante, amoureuse, jalouse, têtue et obstinée. On suit ses états d'âme et ses réflexions plus ou moins pertinentes, on partage ses doutes et on aspire comme elle au bonheur et à l'espoir. Rarement une héroïne a su autant m'irriter et me toucher !

Près de 400 pages plus tard, je vous conseille vivement cette lecture ! J'en suis sortie sonnée, folle d'angoisse et impatiente d'en (s)avoir plus. Un prochain livre sort aux USA en mars 2010, sous le titre de The Dead-Tossed Waves, mais ce n'est pas une suite, plus un "companion book".

La Forêt des Damnés ~ Carrie Ryan
titre vo : The Forest of Hands and Teeth
traduit de l'anglais (USA) par Alice Marchand
Gallimard jeunesse, 2010 - 380 pages - 15,50€

Cette bande-annonce pour vous plonger dans la tourmente :

   

 

the dark side challenge - 4

the_dark_side_challenge

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02/01/10

Dystopian Fiction Reading Challenge 2010

dystopian_challengeI've placed this challenge upon myself, so I decided to share it with the blogoverse. I enjoyed books such as The Hunger Games and Uglies so much that I planned on revisiting them this year, along with others in this category for comparison purposes.  Therefor why not a challenge? First one that I am hosting. The challenge with end Aug 24th, in tribute to the release of the 3rd Hunger Games book.

dys·to·pi·a (dĭs-tō'pē-ə)

  1. An imaginary place or state in which the condition of life is extremely bad, as from deprivation, oppression, or terror.

  • Level 1 - Experimental - 5 books

  • Level 2 - Addict - 10 books

  • Level 3 - Junkee - 20 books

  • Some of the books I'm considering:

    1. LU : The Adoration of Jenna Fox -  Mary E. Pearson  [#
    2. LU : Girl in the Arena - Lise Haines [#]
    3. LU : How I Live Now - Meg Rosoff [#]   
    4. LU :  The Forest of hands & teeth - Carrie Ryan  [#]
    5. Candor - Pam Bachorz
    6. The Other Side of the Island - Allegra Goodman
    7. Uglies - Scott Westerfeld
    8. Gone -  Michael Grant
    9. The Maze Runner - James Dashner
    10. Pastworld - Ian Beck
    11. The Line - Teri Hall
    12. Bones of Faerie - Janni Lee Simner
    13. LU : Mockingjay - Suzanne Collins [#]   
    14. LU : Méto, tome 1 : La maison - Yves Grevet  [#]
    15. LU : Méto, tome 2 : L'île - Yves Grevet [#]
    16. LU : Méto, tome 3 : Le monde - Yves Grevet  [#]
    17. LU : The sea-wreck stranger - Anna Mackenzie  [#]
    18. LU : Incarceron - Catherine Fisher  [#
    19. Life as we knew it - Susan Beth Pfeffer
    20. Birthmarked - Caragh M. O'Brien
    21. Genesis - Bernard Beckett
    22. The Knife of never letting go - Patrick Ness
    23. The Dead-Tossed Waves - Carrie Ryan
    24. The City of Ember - JeanneDuPrau
    25. Matched - Ally Condie
    26. Leviathan - Scott Westerfeld
    27. Mortal Engines - Philip Reeve
    28. The Resistance - Gemma Malley
    29. Matched - Ally Condie
    30. Delirium - Lauren Oliver 

    Posté par clarabel76 à 18:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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