16/11/12

“You’re so naïve. Don’t you see what people are? They’re animals. Every one of them.”

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Deux vaisseaux ont été envoyés dans l'espace pour préserver la survie de l'espèce humaine. A bord de l'Empyrée, Waverly et Kieran envisagent leurs fiançailles comme une suite logique à leur histoire d'amour. Après tout, quand on s'aime, on se marie et on fait des bébés. Pour l'avenir. Sur l'autre aéronef, le Nouvel Horizon, le programme aurait capoté. Sa responsable de mission, Anne Mather, sollicite un entretien avec le capitaine Jones, mais les choses vont se passer autrement. Résultat, toutes les filles de l'Empyrée sont enlevées et conduites le plus loin possible.

Est-ce réellement une opération de sauvetage ? Leurs vies étaient-elles menacées sur leur vaisseau ? Mais que cache Anne Mather, avec ses beaux discours baignés dans le miel ? Son amour pour Kieran résistera-t-il aux épreuves ? Ce dernier, aussi, va gérer une situation nouvelle, saisir sa chance et affirmer son autorité. Seule ombre au tableau : Seth. Un garçon qui ne laisse pas Waverly indifférente. (Hmm, je sais.) Enfin bref, la jeune fille va se débattre avec une multitude de questions, ce n'est plus une gamine et face aux épreuves elle va révéler une véritable force de caractère. Elle en aura besoin, puisqu'elle sera convoitée à des fins ... quelque peu discutables (plus l'histoire évolue, plus les perspectives se dévoilent). Franchement, c'est glauque !

Avis réservé, pour une lecture en demi-teinte. Rarement un livre ne m'aura laissé une impression aussi confuse et perplexe. En gros, l'histoire m'a mise mal à l'aise et je n'ai pas aimé cette sensation, même si je n'ai rien contre les sujets qui dérangent et bousculent le lecteur, mais là, je n'ai pas été très réceptive. Au final, ce roman me laisse totalement indécise. Une relecture s'impose, plus tard.

Glow : Mission Nouvelle Terre (tome 1), par Amy Kathleen Ryan
Msk, 2012 - traduit par Alice Delarbre


15/11/12

Oh, by the way, Prince, the coach isn’t mine, I’m really a filthy little barefoot servant on borrowed time !

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Callie vit dans la rue avec son petit frère, Tyler, et leur ami d'enfance, Michael. Pour gagner un peu d'argent, elle décide de louer son corps. (Une petite explication s'impose : nous sommes dans une société du futur, suite à une guerre des Spores, seuls les plus jeunes et les plus âgés ont survécu, ces derniers veulent s'offrir une nouvelle jeunesse en se payant quelques jours dans un corps frais, beau et tonique). Callie s'engage ainsi pour une mission d'un mois, mais les choses vont mal se présenter.

*** Il va y avoir un bug avec sa puce, l'adolescente va se réveiller dans la vie d'une autre mais doit continuer de faire semblant, en jouant un double rôle. Elle va aussi découvrir qu'elle est chargée d'une mission suicide, mais refuse de se mouiller, sauf qu'elle est déjà impliquée et ne peut plus faire marche arrière. ***

STARTERS est une lecture intense et prenante, une lecture riche en action et suspense, avec une héroïne qui se débat seule contre un système pourri. C'est sombre, assez poignant et tendu. Callie est une jeune fille charmante et sympathique, pas bête non plus, elle va tomber amoureuse, vivre un conte de fées, se sentir trahie puis basculer dans un véritable enfer. C'est franchement bien fichu, car j'ai tout gobé et je ne regrette rien ! C'est un super thriller, qui se lit à toute vitesse (et qui ne perd pas un temps fou dans des considérations romantiques inutiles !). De plus, ce 1er tome trouve une issue favorable, pas besoin d'aller plus loin pour ceux qui refusent le long-cours. Personnellement j'ai hâte de renouer avec cet univers étrange et captivant.

Starters, par Lissa Price
Robert Laffont, coll. R, 2012 - traduit par Aude Lemoine

14/11/12

“If you ain’t scared… you ain’t human.”

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Présentation du décor : nous avons un Bloc, avec des murs immenses et des portes qui se ferment tous les soirs, pour se protéger des créatures du Labyrinthe. Car derrière cette enceinte, se trouve une jungle de lianes, où se cachent les Griffeurs, des espèces de limaces immondes qui s'en prennent à leurs victimes en les piquant, ce qui provoque une crise de delirium appelée la Transformation. Pour en guérir, il faut injecter le Sérum et attendre deux jours en poussant des cris d'horreur.

Au sein du Bloc, on trouve une petite vingtaine d'adolescents. Débarqués de nulle part, ils ne se souviennent ni de leur passé, ni de leur histoire. Chaque mois, un nouveau candidat surgit d'une boîte, complètement hébété et seulement capable de bredouiller son prénom. Cela fait deux ans que cette étrange aventure dure, les adolescents sont à cran, aussi accueillent-ils avec dépit le dernier arrivant. Mais Thomas est un empêcheur de tourner en rond, il pose des questions, juge et émet des opinions, il fourre son nez partout et il a pour ambition de devenir Coureur (pour affronter le Labyrinthe et ses Griffeurs). En gros, il dérange.

Et puis, il n'ose pas l'avouer, mais il a une impression de déjà-vu. L'endroit lui semble familier mais sa mémoire lui joue des tours. Il comprend toutefois que la soudaine arrivée d'une fille parmi le groupe est le signe d'un grand changement. Ensemble, peut-être vont-ils cerner le mystère qui les entoure. Mais bon, rien n'est simple et puis la bande des Tocards met souvent des bâtons dans les roues, car cette succession d'évènements hors du commun est perturbante et provoque des grognements de frustration.

Concrètement, l'histoire est très curieuse : elle suscite l'interrogation, excite l'imagination et incite le lecteur à tourner les pages à toute vitesse. C'est un roman d'action, de suspense et de manipulation (ou je ne m'y connais pas). Le milieu est à la fois exotique et hostile, on s'y sent mal à l'aise, en danger et on n'y comprend rien du tout ! Sur ce plan, c'est infaillible, nos nerfs sont à vif et on devient un pantin entre les mains de l'auteur (et des Créateurs du Bloc !). Très bon épilogue, à ce propos, qui lance la perspective d'une suite encore plus flippante (mais moins surprenante, je suppose). Toutefois, j'émets une petite réserve car j'ai trouvé le style un peu lourd et pesant. J'ai passé un bon moment de lecture, mais il m'a tout de même manqué la petite étincelle pour revendiquer un enthousiasme débordant.

L'Epreuve, tome 1 :  Le Labyrinthe,  par James Dashner
PKJ. (2012) - traduit par Guillaume Fournier

09/10/12

"Je suis son oxygène qu'il meurt d'envie de respirer."

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C'est une relecture pour moi, puisque j'avais découvert ce roman en VO (en novembre dernier). J'avais eu un vrai coup de coeur pour lui, tant il m'était apparu envoûtant et admirablement écrit. Aussi j'étais soucieuse de la traduction, car il y a dans ce livre une véritable magie stylistique, un exercice de haute voltige au cours duquel l'auteur livre les émotions, les sensations, les pensées de l'héroïne. C'est pur, beau, sincère et touchant. Vraiment, j'avais été subjuguée. Donc il me tenait à coeur de vérifier que la magie existait encore...

Juliette est internée dans une cellule depuis 264 jours, accusée d'un crime. Son drame, c'est de posséder le don de tuer rien que par le toucher. Son cas a été étudié, analysé, décortiqué, mais jamais expliqué. Ses parents ont eu honte, l'ont abandonnée, normal que Juliette se sente désormais misérable. Un jour, un garçon la rejoint dans sa cellule. Il s'appelle Adam, il est bavard, trop curieux, il pose des questions, il ne la quitte pas des yeux et c'est tout son monde qui s'écroule. Un dénommé Warner va également la prendre en otage, vouloir obtenir d'elle des faveurs, l'installer dans ses beaux quartiers, lui offrir de belles robes, l'inviter à partager des repas copieux. Il a pour secret désir de faire d'elle son arme contre le monde extérieur et la résistance...

Il faut ouvrir ce roman sans chercher à connaître tous ses secrets, car l'histoire renferme plusieurs tiroirs cachés et c'est toujours grisant de les trouver, de les ouvrir, de s'extasier. Cela rend la lecture encore plus tourbillonnante, plus prenante. Il faut aussi découvrir Juliette, une héroïne faussement vulnérable et tellement attachante, de même que Warner et Adam sont deux personnages attirants et troublants, avec du potentiel, des drames enfouis, du sex-appeal et du mystère. Pas de triangle amoureux en plat du jour, mais une grande complexité dans l'art de dresser des relations mystérieuses, sensuelles et vénéneuses. En bref, c'est bluffant !

J'ai donc relu ce roman avec gourmandise, passion et enthousiasme. Comme pour la première fois, j'ai trouvé la fin de l'histoire particulièrement déroutante. Attendons la suite des réjouissances pour mieux juger. Pour l'heure, l'opération séduction est en marche : la traduction est scrupuleuse, je n'ai pas complètement retrouvé l'étincelle de la VO, mais cela n'enlève en rien le charme de l'histoire, des personnages, etc. Il faut goûter ce roman, l'apprivoiser, l'aimer pour ce qu'il offre et promet d'offrir ! 

Belle lecture à tous,
le comité Clarabel

Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas, par Tahereh Mafi 
éditions Michel Lafon, 2012 - traduit par Jean-Noël Chatain

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05/10/12

"Chocolate doesn't solve everything, Nana." - It solves a whole heck of a lot, though."

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Divin. Savoureux. Excitant. Drôle. Bête. Méchant. Injuste. Révoltant. Déchirant. Enfin, pff ! quoi. Ce roman m'en a fait voir de toutes les couleurs. Heureusement, j'ai adoré. L'histoire se passe dans un futur lointain, en 2083, à Manhattan, le chocolat et la caféine sont des produits illicites, d'où la contrebande et les activités mafieuses. Le père d'Anya Balanchine était un criminel très célèbre, aimé et détesté, il a finalement été assassiné sept ans plus tôt. Depuis, Anya tente de s'occuper de sa famille (sa mère aussi a été tuée) du mieux qu'elle peut.

Chez les Balanchine, la famille c'est sacré ! Et pourtant, même si elle a l'étoffe d'une meneuse, Anya tient à tout prix à se maintenir à l'écart des affaires crapuleuses de son clan, lesquelles se rappellent toujours à elle d'une manière ou d'une autre. On n'efface pas son nom, son passé, son héritage aussi facilement. De plus, Anya s'est entichée de Win Delacroix, fils du nouvel assistant du procureur, ce qui place notre jeune couple sous la bonne étoile des amants maudits. Youhou.

Mais bon, il est préférable d'en dévoiler le moins possible, de toute façon il se passe tellement de choses que l'ensemble n'est qu'une suite logique, mais il n'empêche, il y a des moments où les papillons voltigent allègrement dans le ventre, parce que c'est mignon, ne nous voilons pas la face, mais on pousse des râles de colère aussi, devant l'accumulation des problèmes ou les choix impensables à envisager. C'est follement romanesque, j'assume, mais c'est tellement bon. Il y a quelques petites imperfections, comme une construction bancale, la manie d'expédier des détails ou le refuge derrière le catholicisme que pratique l'héroïne avec ferveur (oui, parfois ça m'a gonflée). Rien de bien rédhibitoire non plus.

C'est un roman qui se lit avec une facilité décontertante, l'histoire est passionnante, dans un contexte excitant (bien entendu, j'ai pensé à Boardwalk Empire !), en plus les personnages sont vraiment attachants (Anya au caractère franc et frondeur, Win absolument romantique et craquant jusqu'au bout, Scarlet et son grain de folie, Natty et Leo pour leur détresse, et aussi Nana, Imogen, Yuji Ono...). J'ai totalement succombé à ce petit monde, me suis baladée avec bonheur dans cet univers et je suis impatiente de lire la suite (déjà disponible en VO !).

La Mafia du Chocolat, par Gabrielle Zevin
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012 - traduit par Cécile Chartres


03/10/12

“...maybe hope isn't such a bad thing. Maybe it's what keeps us together.”

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Cette suite n'aura pas connu le même enthousiasme ravi et débordant, comme cela avait été le cas pour le 1er tome, Ephémère, tant les deux livres ne se ressemblent en rien ! ** risque de spoilers ** La fuite de Rhine et Gabriel est à moitié une réussite, ils ont quitté le manoir de Vaughn mais sont rapidement kidnappés par une vieille maquerelle, au coeur d'une fête foraine, un endroit faussement féérique puisque les filles sont retenues contre leur gré, droguées, battues et abusées sexuellement.

Nous effectuons donc nos premiers pas dans une ambiance sordide et démoralisante, à la rigueur je n'ai rien contre, je trouve que c'est une bonne prise de risque de la part de l'auteur, qui s'affranchit de la tendance mielleuse du moment à vouloir rester lisse et consensuelle en toutes circonstances. Lauren DeStefano, par exemple, ose aborder des sujets à prendre avec des pincettes (la prostitution, la drogue, la dépendance, le sexe aussi) avec une franchise non déplacée. Alors pour une fois qu'un auteur sort des sentiers battus, je ne vais pas bouder non plus.

Le problème, c'est qu'à force de peindre tout en noir, on a le moral dans les chaussettes à la fin du roman ! (J'étais soulagée de tourner la dernière page.) Dans le premier tome, nous avions eu droit à l'illusion du bonheur au sein du manoir, auprès de Linden, maintenant on découvre l'état du monde extérieur, complètement ravagé, auprès de Gabriel. Le contraste est saisissant, et j'avoue une préférence pour l'atmosphère languide et oppressante de la première partie. J'ignore quelle issue possible s'offrira à Rhine, mais cela laisse la porte grande ouverte au dénouement ! De plus, j'ai grandement apprécié la plume, belle et envoûtante, de Lauren DeStefano. A l'instar d'autres auteurs anglo-saxons, comme Maggie Stiefvater ou Tessa Gratton, elle se libère du simplisme dont souffrent de plus en plus les romans pour ados pour une vraie qualité littéraire, fortement appréciable.

Fugitive (Le Dernier Jardin #2) - Lauren DeStefano  
Castelmore, 2012 - traduit par Tristan Lathière 

14/09/12

"What a joke! Poor little rich girl's fallen in love with the Republic's most famous criminal."

legend

J'étais impatiente de découvrir Legend, présenté comme étant le nouveau phénomène en matière de dystopie. Ma foi, je n'ai PAS DU TOUT été déçue. Sitôt la lecture entamée, je n'ai plus relevé le nez du bouquin. L'histoire se veut semblable à tout ce qu'on peut lire actuellement sur le marché, mais elle se distingue aussi par sa force et son caractère brut.

Nous sommes en République Américaine, dans une société divisée entre les partisans du gouvernement en place et les rebelles qui vivent dans les Colonies. Parmi les mécontents, se trouve Day, le héros au grand coeur, celui qu'on surnommerait presque le Robin des Bois, parce qu'il s'en prend aux riches pour aider les plus pauvres. Il a été déclaré Ennemi Public Numéro 1. Traqué depuis des années, il parvient à échapper aux poursuites des brigades les plus chevronnées. Tout bascule le jour où la maison de sa famille est marquée d'une croix à trois branches. Son jeune frère est contaminé. Pour le sauver, il organise une expédition hâtive dans un hôpital où des soldats manquent de lui faire la peau. Un homme va tomber. Suite à cette tragédie, la jeune June Iparis entre en scène.

Âgée de quinze ans, considérée comme étant le prodige de la République, elle a obtenu des résultats brillants à ses Examens et peut aujourd'hui revendiquer une place de choix au sein des meilleures troupes. Sa première mission consiste à infiltrer les quartiers pauvres de Los Angeles pour démasquer le mystérieux Day. Elle a une dent contre lui, une vengeance personnelle, qui laisse supposer que tout échec est impossible. S'engage alors un affrontement très déstabilisant : Day et June ne seront jamais assez préparés pour ce qui les attend. Entre méfiance, séduction et trahison, leur rencontre n'est pas à l'abri des tourbillons.

Il faut dire que l'intrigue autour des protagonistes est pesante, haletante, menaçante. On pressent les drames à venir, et pourtant on se laisse surprendre, étourdir et duper. Ce qui m'a également particulièrement plu, c'est l'absence, ou presque, de dentelles brodées pour faire beau dans le décor. Ici on n'a pas le temps de s'émouvoir, pas le temps de s'attendrir, pas le temps de ressentir des papillons dans le ventre. L'amour n'est pas au centre de l'action, pour une fois je pense que c'est tant mieux (à vrai dire, j'ai trouvé la relation précipitée et sous-développée). A contrario, il règne une impression de force brute et décapante qui fait un bien fou au moment de tourner les pages. On a peur pour les personnages, l'auteur choisissant rarement la facilité. Son univers est rude, très marqué et pas mielleux pour un sou. De plus, son rythme infernal rappelle la sensation d'urgence qu'une lecture comme Hunger Games ou Divergent inspire : action, pression, et le reste pour plus tard. Vivement la suite (en 2013) !

Legend, par Marie Lu
Castelmore, 2012 - traduit par Olivier Debernard

12/09/12

“She'd survived the outside. (...) Whatever came next, she would survive it, too.”

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NEVER SKY est un roman que je souhaitais depuis longtemps découvrir, j'anticipais déjà un véritable plaisir de lecture. Hélas, le résultat n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Tout d'abord, le début est laborieux. Sans mentir, il ne faut pas moins de 100 pages pour se familiariser avec les lieux, les données technologiques (trop nombreuses), l'apparition de nouveaux personnages, leurs motivations et leurs personnalités, qui ne sont guère brillantes au premier aspect.

L'idée, c'est qu'une partie des Humains vivent dans des Capsules pour se protéger de l'Ether qui flotte dans les Airs. Ce sont les Sédentaires. Aria est la fille d'une éminente scientifique, mais celle-ci a mystérieusement disparu. La jeune fille accepte alors de braver les interdictions en suivant un groupe de copains, dont le fils du Supérieur, mais l'aventure tourne à la catastrophe. Suite à cela, Aria est envoyée en exil.
Elle se retrouve seule, paumée, sur des terres inconnues. Celles des Sauvages. C'est sûr qu'elle ne va pas survivre longtemps, mais voilà qu'elle rencontre Perry, un type aux allures de sauvageon, sans manière et sans charme, il est en pétard car son neveu a été enlevé sous ses yeux, alors il décide de faire alliance avec Aria. Parce qu'il a ramassé son gadget, le Smart Eye, qui pourrait prouver l'innocence de celle-ci, il a promis de le lui rendre si celle-ci le conduit jusqu'à ses Capsules pour sauver le jeune Talon.
L'accord est conclu, mais l'entente est tout sauf cordiale. Aria et Perry représentent deux mondes opposés, avec leurs préjugés, ils doivent ainsi faire preuve de patience, et de tolérance, pour s'accepter et comprendre ce qui les anime. A vrai dire, tout ce passage où ils sont ensemble, dans la nature, à se supporter difficilement et à s'envoyer des noms d'oiseau a été particulièrement savoureux.
Par la suite, ça se complique de nouveau et je n'ai pas manqué de trouver le temps long.

Mon problème, avec ce livre, relève finalement de mes sentiments qui ont oscillé du haut vers le bas, et vice-versa, sans jamais véritablement se fixer. L'intrigue n'est pas inintéressante, les personnages ont du caractère, faisant parfois preuve d'humour, l'attirance entre eux va apparaître, le danger et les révélations font aussi leur tour de force, et pourtant ça coince quelque part.
Je voulais à tout prix aimer ce livre, je pensais que ça pouvait le faire après avoir avalé une bonne partie de l'histoire et bravé mes réticences, mais au moment de tourner la dernière page, c'était comme si j'étais soulagée d'un poids (d'où mon enthousiasme douché !). Je pense que seule la curiosité me poussera à lire la suite, en attendant je demeure confuse et perplexe...

Never Sky, par Veronica Rossi
Nathan, 2012 - traduit par Jean-Noël Chatain

07/09/12

"You've felt it, haven't you? Those feelings that seem to get so big in your chest, like something is so beautiful it aches?"

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L'univers dystopique de Heather Anastasiu est un univers technologique, où les cartes à puce et les ports USB servent à réguler les sentiments des humains, condamnés à vivre selon une discipline stricte. Du coup, ils sont complètement amorphes et agissent comme des zombies. Seule Zoe se surprend à ressentir des sensations délicates qui la font sursauter. En gros, elle est capable de glitcher, ce qui est désormais une menace pour elle car elle risque d'être désactivée. Alors elle panique et choisit de s'enfuir, mais elle est rattrapée par un type, Adrien, qui la conduit à la Surface (là où flottent des gaz toxiques, des restes du cataclysme nucléaire qui a provoqué la fin du monde).

Brider les émotions humaines est un sujet déjà abordé dans un roman comme Delirium, toutefois le traitement dans GLITCH se révèle moins profond, limite juvénile et maladroit. Zoe est une héroïne cruche, qui s'adapte aux découvertes avec une naïveté pas du tout touchante (son comportement, dans la deuxième partie du roman, fait lever les yeux au ciel). Un troisième personnage va entrer dans l'arène et compliquer inutilement l'intrigue amoureuse (ce cher Max, pour ne pas le nommer, passe pour un obsédé de service, faut-il en rire ou pleurer, franchement j'hésite !).

D'un autre côté, l'auteur a beaucoup de choses à raconter, avec des tas d'éléments et des rebondissements à tous les étages, l'intrigue en devient habile et séduisante. C'est dommage qu'au coeur de ceci, les motivations des personnages nous inspirent aussi peu de compassion ou d'intérêt. J'avoue avoir été de plus en plus perplexe face à l'embrouillamini des troubles sentimentaux qui saisissent l'héroïne. Je sors donc de cette lecture avec une impression de manque ou d'imperfection qu'il faudrait corriger pour améliorer la suite, car la matière première n'est pas mal du tout, juste mal exploitée.

Glitch, par Heather Anastasiu
Robert Laffont, coll. R, 2012 - traduit par Madeleine Nasalik

12/06/12

"You never think it's gonna happen to you."

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Londres, 2015. Le gouvernement a décidé de restreindre les dépenses énergétiques et impose à la population une carte avec un quota de 200 points. Au-delà, de sévères réprimandes vous tombent sur le museau, vous passez pour un écocitoyen irresponsable, vous pouvez ramper sous terre, votre cas fait mal aux yeux !

Pour Laura Brown, seize ans, cette restriction entraîne un éclatement familial auquel elle assiste avec effarement et ironie. Elle consigne tout dans son journal, jour après jour. Elle raconte aussi sa petite vie d'adolescente passionnée de musique, de lycéenne qui n'en fiche pas une, et de jeune fille amoureuse de son voisin mais qui semble totalement l'ignorer !

Si le roman cherche à éveiller les consciences concernant notre façon de vivre, notre incapacité à nous limiter et à réfléchir à nos véritables besoins, je trouve que l'intrigue a tapé juste. Par malchance, ce propos a tendance à se noyer parmi le blabla d'une adolescente qui relate son quotidien (se sortir de son lit chaque matin, se rendre à pied à l'école, marcher dans la neige, supporter les pannes d'électricité dans le métro, être plongée dans le noir, assister à la débâcle d'un système qui fout le camp...).

Enfin bref, si vous vous attendiez à un certain sensationnalisme, vous risqueriez d'être déçus ! Certes, on assiste à un début de chaos, certains quartiers sont dépouillés, les manifestations déchaînent les passions et les violences, la météo est détraquée, même la cousine de Laura qui vit aux USA assiste à un soudain revirement de situation qui paraît parfaitement risible. Je crois donc qu'il faut considérer cette lecture comme étant décalée et caustique, beaucoup moins comme un thriller.

Carbon diaries 2015, par Saci Lloyd
Pocket jeunesse, 2012 - traduction de Sylvie Denis