03/11/20

Les vieux enfants, par Elisabeth Brami & Aurélie Guillerey

les vieux enfants

Cet album se lit comme un poème !

Bette Davis a dit : « On commence à s'apercevoir que l'on vieillit lorsque le poids des bougies dépasse celui du gâteau. »

Dans cet album, on retrouve l'importance des anciens, leur rôle de transmission, leur passé, leurs forces et leurs faiblesses, le regard que l'on porte sur leurs rides ou leurs cheveux blancs, le lent déclin face à la maladie ou la joie de croquer la vie à pleines dents.

Chaque scènette fait chaud au cœur tant elle révèle une vérité - nous avons tous besoin des uns et des autres. Et cette année aura sans doute semblé plus importante que jamais pour aborder cette lecture. Cette année nous aura rappelé combien il faut prendre soin des plus fragiles, combien l'absence aussi est une plaie à l'âme et pourquoi il faut apprendre à “grandir chaque jour, chaque heure, vivre longtemps et en douceur, devenir vieux sans avoir peur”.

« Inventons un monde chaleureux de mots, de gestes affectueux.
Car nous, les vieilles et les vieux, on vous aimera autant qu'on peut. »

Une lecture pleine d'amour, qui crie la tendresse et l'urgence d'aimer sans attendre ! Moi je trouve que c'est tellement beau. Si touchant. ♥

Les illustrations d'Aurélie Guillerey sont toujours pleines de malice et de naïveté. Elles enveloppent les mots d'E. Brami d'un emballage précieux et raffiné. C'est aussi un bonheur pour les yeux. 

Et n'oubliez pas d'offrir ce livre à vos enfants et à vos parents !

Albums Casterman / 2020

 

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28/03/13

Pas râleurs, s'abstenir !

Le gros ralbum de tous les y'en a marre !

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Sont réunis dans ce petit album, à la couverture rouge (la couleur de la colère, de la révolution !), tous les ras-le-bol des enfants : marre de faire semblant d'aimer un cadeau, marre d'entendre des questions idiotes, marre d'attendre un an pour fêter son anniversaire, marre de ne pas pouvoir prendre son doudou pour aller à l'école, marre de ne pas pouvoir se salir ou d'être inscrit à des activités que seule votre mère trouve formidables, marre d'être puni pour une bêtise faite par un autre, marre des menaces méchantes, marre de compter pour du beurre au moment de faire les courses ...

Les exemples sont nombreux, très drôles et sont l'occasion pour les jeunes lecteurs de se défouler en tournant les pages avec avidité. Ils penseront, obligatoirement, qu'ils sont enfin compris, décryptés, exposés. Peut-être leurs parents, ou les adultes, y verront-ils un signe et se montreront plus compréhensifs à l'avenir.

Le gros ralbum de tous les y'en a marre ! par Elisabeth Brami et Gilles Rapaport (Seuil jeunesse, 2013)

Quelques extraits pour illustrer mon propos :

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05/02/12

Je suis née, je m'y habitue.

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Shosha est née en colère, dit sa mère. Depuis toute petite, la jeune fille n'a jamais voulu qu'on lui impose d'agir ou de penser dans un sens si elle souhaitait faire autrement. L'adolescence venant, Shosha est en pétard contre son changement de maison et de lycée. Elle se sent seule, sa prof de philo lui cherche des poux, ses camarades se moquent d'elle, elle se plante lors de ses examens, ses parents sont fermés à toute discussion, alors Shosha se réfugie dans de sombres réflexions. Elle repense notamment à la disparition de son oncle, pendu chez lui, le drame de la famille. Depuis, personne n'ose en parler. A côté de ça, Shosha part en croisade contre le projet de son prof d'histoire (visiter le camp d'Auschwitz), et se défoule par écrit. Y'en a marre de de ces histoires de misère, de déportation, de haine, d'extermination.

Cela vous donne une idée d'ensemble de la colère de la demoiselle, très vive, et je crois que cela a fini par m'échapper. J'ai apprécié la façon dont l'auteur a amené son sujet, c'est un texte bien construit et intéressant, souligné de références littéraires de qualité irréprochable, tout ça fait élégant et raffiné, vraiment pas de problème. A ce portrait d'adolescente en quête d'identité, se présente un secret de famille dont on avait déjà deviné la teneur (difficile d'en faire un mystère, rien que par le titre et le prénom de la narratrice). Que dire, donc, si ce n'est que je n'ai pas été alpaguée par la révolte de Shosha. Ou alors je pense que cela ne me concerne plus, ou bien est-ce trop réaliste pour avoir envie de m'y frotter même en lecture... je ne sais pas, la rencontre n'a pas provoqué d'étincelle. C'était bien, mais un peu éreintant.

Je renaîtrai de vos cendres, par Elisabeth Brami
Flammarion, 2012. 

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06/07/11

A quoi ça sert ... ? (avis aux 8-12 ans, et plus aussi, rien ne l'interdit !)

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Myriam a vécu la honte de sa vie quand son auteure préférée est venue dans sa classe et qu'elle a éclaté en larmes sous le coup de l'émotion. Depuis, elle ne rêve que de lui écrire. Mais c'est difficile... Elle décide de déverser tous ses secrets dans un journal intime, rebaptisé La poubelle des larmes pour l'occasion. Le divorce de ses parents, le passage au collège, son envie de devenir écrivain, les coups de gueule et les coups de foudre, tout y passe. C'est le début d'une nouvelle vie.

Nouvelle collection publiée aux éditions Thierry Magnier, le feuilleton des Incos a cherché à tisser une collaboration directe entre l'auteur et des classes de CM2 et 6ème. L'un écrit, les autres commentent et apportent leurs avis. J'ai particulièrement apprécié retrouver des extraits de ces échanges à la fin des ouvrages.

En ce qui me concerne, j'éprouve une petite préférence pour le texte de Frédéric Kessler - A mort la mortLéopold et les habitants de son village passent un pacte avec la mort: la vie éternelle pour tous s'ils renoncent à faire des enfants. Est-ce une si bonne idée ? Il y a une grande portée philosophique derrière ce texte qui se pare d'humour et qui joue avec le feu. Traiter de la mort, c'est un risque. Le pari est réussi à partir du moment où l'auteur fait comprendre qu'il faut s'emparer des sujets qui fâchent ou qui effraient, afin de les décortiquer pour mieux comprendre leur principe. Et ainsi, on en vient à la conclusion que la mort, ça fait partie de la vie et que sans elle, c'est aussi la vie qui fout le camp. Tout stagne, tout se répète, l'ennui s'installe... non, ce n'est pas une vie. J'ai beaucoup aimé cette approche et j'ai apprécié aussi les discussions des enfants-lecteurs qui ont su tirer les bonnes leçons également.

A Mort la Mort - Frédéric Kessler / La Poubelle des Larmes - Elisabeth Brami
éditions Thierry Magnier, coll. Le feuilleton des Incos, 2011. 4,95€ le livre. 

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23/03/11

C'est l'image qui fait le mot.

Besoin de couleurs dans ma vie ... c'est alors que je me suis réfugiée dans les Colorissimots ! Un TRES beau programme.

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De belles couleurs éclatantes. Des clichés riches, drôles, fantaisistes. Beaucoup de photos (plus de 600). Un imagier original et multicolore. Un livre pour regarder les images, pour sourire, pour ne penser à rien. Pour déguster les mots. Une lecture qui réchauffe et illumine.
Par Elisabeth Brami & Jean-François Van Campo (éd. Thierry Magnier, 2011)

Un autre abécédaire photographique avait déjà retenu mon attention, il y a quelques mois - I comme Image de Marc Riboud. Je l'avais admiré sous toutes les coutures, me sentant petite et impuissante, incapable de partager ce qu'il m'inspirait. Mais je l'aimais - j'aimais les photos, les titres et les histoires cachées.

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Des sourires, des regards perdus, des rêves envolés, des questions, de l'indécence, du temps passé, des choses qui durent, des modes, des précieuses ridicules, des envies de crier son amour, des messages silencieux, des regards qui accusent, des brins d'herbe, des étendues de lumière, de visages, d'eau, des voyages, des histoires qui se racontent sans cesse, des petites copines chinoises bras dessus bras dessous, des beaux moments volés, des baisers échangés, des routes, des chantiers, de la préhistoire, du désordre, des bras levés, des girafes, de la tendresse, de la tristesse, des fils et des mères...
Regarder une photo, c'est retrouver ou inventer une histoire. En voici un bel exemple.

Photographies de Marc Riboud - Présentation de Catherine Chaine (Les Trois Ourses / Gallimard jeunesse, 2010)

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CHALLENGE Je lis aussi des albums (édition 2011) - 10

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