30/05/19

La Sœur de l'ombre (Les Sept Sœurs 3), de Lucinda Riley

La sœur de l'ombreEn voilà une bonne surprise ! Ce troisième tome de la saga des Sept Sœurs a été un enchantement. J'avais eu des doutes jusqu'à présent et lancé un ultimatum avec celui-ci. Ça passe ou ça casse. Au final, je l'ai dévoré en un temps record.
Plus précisément, c'est toute la partie se déroulant dans le passé qui m'a transcendée. J'ai franchement adoré l'histoire de Flora MacNichol. Direction la campagne anglaise, au début du XXe siècle. La jeune fille de 19 ans est une amoureuse de la nature et une amie des animaux. Elle fuit la société, les bals et l'idée du mariage mais se réjouit des fiançailles de sa sœur avec un ami d'enfance... Sauf qu'elle tombe amoureuse du promis !
Star d'Aplièse est donc la troisième sœur - la plus discrète car toujours dans l'ombre de sa presque jumelle CeCe. En héritage, elle aussi a reçu sa lettre censée la guider vers le secret de ses origines. Elle se rend d'abord dans une librairie à Londres puis débarque dans le Kent avant de s'évader pour la région de Lake District pas loin des jardins de Beatrix Potter.
S'ensuit un long, long chemin romanesque et fascinant au cours duquel Star va également déverrouiller son cœur et se trouver une famille. C'est d'ailleurs le bémol de ma lecture car je ne trouve pas la partie contemporaine très folichonne (surtout la fin) mais le reste est extra ! J'ai passé un vrai bon moment de divertissement, j'ai adoré les décors et j'étais intriguée par la destinée des personnages. J'aurais voulu que l'histoire ne rattrape jamais le temps présent. J'étais attristée de quitter les carnets de Flora pour retrouver la vie insipide de Star.
Ceci étant dit, me voilà à nouveau requinquée pour poursuivre cette série sur laquelle je n'aurais pas parié ! Entre nous, l'écriture de Lucinda Riley est mielleuse et pas très funky. Elle possède néanmoins un sens de la narration qui rend son récit addictif - même pour les plus sceptiques !

©2017 Charleston Éditions (P)2017 Audible Studios

 

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18/01/18

Tortues à l'infini, de John Green

G01531Aza Holmes, 16 ans, est une adolescente ordinaire, en apparence heureuse, si ce n'est qu'elle souffre de troubles obsessionnels compulsifs. En vrai, elle a des spirales de pensées obsédantes, une voix entêtante lui serine dans la tête, la rendant phobique des bactéries. Cette pathologie est épuisante et l'entraîne toujours plus loin dans ses névroses, créant aussi un profond mal-être.
Il n'est donc pas rare qu'elle se ferme comme une huître, en train de ressasser ses angoisses et invoquer des spectres de contamination et de mort imminente, tandis que sa Meilleure et Plus Intrépide Amie, Daisy Ramirez, babille joyeusement à ses côtés, évoquant sa passion pour Star Wars et ses fanfictions. Après tout, la maladie d'Aza est désormais une vieille ritournelle, envers laquelle son intérêt est devenu volage. 
Bref. Sans cesse à l'affût de projets farfelus, Daisy tombe sur la disparition d'un milliardaire du nom de Russell Picket et la promesse d'une récompense donnée à quiconque serait en mesure de fournir des renseignements. Or, le fils de celui-ci est aussi un ancien copain de colo de son amie. Davis Pickett. Daisy commande Aza de le recontacter, et pourquoi pas grappiller des indices pour retracer le fugitif. Les filles ont bien besoin d'argent pour se payer des études et enjoliver leur quotidien.
L'opération d'infiltration peut commencer. Et miraculeusement, tout se déroule comme dans un rêve, Davis se rappelle d'Aza, accepte de la revoir etc. Le petit groupe devient inséparable, mais voilà...
Aza et ses pensées infernales. Ses bouffées de stress. Ses idées folles et ses délires vertigineux.
Aza sombre de plus en plus dans l'excès et dans la psychose.
Et bim, la jeune fille perd les pédales.

Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'étais curieuse de lire le nouveau roman de John Green, mais pas impatiente non plus. Je reconnais à l'auteur de grandes qualités, sans m'avouer une fan hystérique ou acharnée. C'est donc avec une certaine désinvolture que j'ai écouté ce roman pour, finalement, l'apprécier grandement. Oui, voilà un roman très touchant, très fort, sans réelle action mais tellement juste et attachant.
On y trouve encore et toujours des jeunes gens fragiles et délicats, des adolescents jouer les funambules sur une corde raide. On les sent fébriles et en détresse, parés du besoin de trouver leur place ou de comprendre le monde qui les entoure. Ce sont des mômes déstabilisants et qui se rappellent à nous. Des adolescents qui essayent d'être des amis à la hauteur, des enfants obéissants, des élèves studieux, des amoureux flamboyants. Dur, dur.
Ce regard que pose John Green sur la jeunesse est égal à lui-même - lucide, tendre et sans détour - même s'il y ajoute une pointe d'excentricité et de complaisance. Toutefois, c'est drôlement bon et franchement attendrissant. J'ai aimé vivre dans la tête d'Aza, comprendre ses raisonnements et toucher du doigt sa logique implacable. John Green a d'ailleurs avoué s'être inspiré de son propre vécu et son expérience de la maladie pour attribuer à l'histoire d'Aza une note authentique et poignante. C'est difficile à expliquer, mais j'ai été personnellement émue et concernée. Je me suis surprise à écouter d'une traite le roman, regrettant presque le point final. Gros big up à la complicité entre Daisy et sa fidèle “Holminette” - je me sentais bien en leur présence !

À découvrir seulement si vous vous moquez bien de la réputation de Nos étoiles contraires... 

Lu avec tendresse et sans fausse note par Élodie Huber.

Collection Écoutez lire, Gallimard (2018). Durée : env. 6h 30

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Catherine Gibert [Turtles All the Way Down]

Tortues à l'infini

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04/05/17

Parler ne fait pas cuire le riz, de Cécile Krug

Parler ne fait pas cuire le rizÀ bientôt quarante ans, Jeanne se laisse convaincre par sa sœur qu'il est temps pour elle de se ressaisir - des kilos superflus, une carrière en berne, une relation amoureuse avortée. Jeanne s'envole donc pour Biarritz se mettre au vert et suivre une cure de jeûne. Une perspective qui ne l'enchante guère, mais à laquelle elle se plie bon gré mal gré. Or, le début de son séjour est une véritable torture - Jeanne meurt de faim et n'en peut plus d'avaler du bouillon de légumes et des tisanes de camomille. Elle se sent plus nerveuse et dépitée que jamais, lorsque Jeanne fait la rencontre de Franck, un bellâtre séducteur, et son ami Gustave, un type renfrogné qui considère Jeanne comme une enquiquineuse. Forcément, celle-ci le lui rend bien mais succombe au charme du premier. Jeanne poursuit sa cure sur de nouvelles perspectives, elle réconforte son ego dans les bras d'un adonis et soigne ses chakras en prenant le temps de réfléchir, de discuter et de se poser. Au programme : randonnée, yoga, acupunture, massage spécial coup de blues, exercice de respiration dans le bain... Contre toute attente, le miracle a lieu. Jeanne ressent les bienfaits de ses efforts et retrouve peu à peu le chemin de la confiance en soi, même si elle doit encore éclaircir quelques détails.

J'avais envie d'un rendez-vous désinvolte pour le weekend, d'où mon choix pour le roman de Cécile Krug (dont j'avais lu et beaucoup aimé Demain matin si tout va bien). Le résultat ne s'est pas fait attendre : la lecture est légère, sans prétention, elle répond aux codes de la comédie et apporte une touche dérisoire sur la détox - mouvement à la mode pour faire peau neuve et décompresser du stress ambiant. C'est délicieusement cliché, avec une héroïne un peu nouille, dans laquelle on peut évidemment se reconnaître, et qui va ressortir de son aventure sur de bonnes ondes positives. Tant mieux. C'est sympa, agréable à écouter... même si Elodie Huber ne déborde pas d'une jovialité renversante, surtout pour convenir au genre. Je ne dénigre pas son talent, je trouve seulement qu'elle est meilleure dans un registre plus rigoureux, comme celui des classiques (La dame aux caméliasTom Sawyer ou Le Dahlia noir). Le roman de Cécile Krug est aux antipodes de la sobriété déployée, ce qui sonne assez discordant aux oreilles et peut sembler un peu creux, sans le pep's légendaire d'une bonne comédie distrayante. Une lecture, au final, sans sel, sans poivre, sans sucre, sans condiments. Sympa, mais un peu fade.

©2017 Flammarion. Illustration de la couverture par Silvia Bamas (P)2017 Audible Studios

>>  Lu par Elodie Huber (durée : 6h 52) pour Audible Studios  / Uniquement disponible en téléchargement.

Parler ne fait pas cuire le riz | Livre audio

 

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15/04/14

La maison d'à côté, de Lisa Gardner

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Une nuit dans sa grande maison, Sandra Jones attend le retour de son mari, retenu par son boulot, leur petite fille endormie dans la chambre d'à côté. Mais la jeune femme va disparaître, sans laisser le moindre indice. Au lieu d'alerter immédiatement la police, d'interroger l'entourage, de manifester une sincère compassion, l'homme se comporte d'une façon qui va interpeller le commandant D.D. Warren chargée de l'enquête.

La suite, toutefois, ne sera qu'un condensé de promesses voilées : action fouillée, mais lente, suspense d'ordre psychologique, tension perceptible, sans être renversante, des personnages au passé trouble et inquiétant, sauf qu'ils ne suscitent aucune empathie. Pourtant, l'auteur ne ménage pas sa peine à vouloir brouiller les pistes pour tenir en éveil l'intérêt du lecteur... malgré tout, la sauce ne prend pas. J'avais misé gros sur la découverte de Lisa Gardner, en choisissant ce titre récompensé par le Grand Prix des Lectrices Elle, mais au final j'ai trouvé l'intrigue convenue, engourdie et sans effet de surprise. Une déception, pour ma part.

Le Livre de Poche, septembre 2012 ♦ traduit par Cécile Déniard pour les éditions Albin Michel ♦ éditions Thélème, février 2011 - texte intégral lu par Élodie Huber (durée : 12h 15)

Lecture papier en parallèle avec l'écoute du cd des éditions Thélème, que je découvre pour l'occasion. Très belle voix d'Élodie Huber, interprétation agréable et distrayante, mais réalisation sonore inexistante, aucune indication du changement de chapitre, un assemblage curieux, qui me laisse très franchement perplexe.