Voilà, c'est fini !
Quel dénouement pour Emma ?
Le tome 7 vient de paraître en anglais, je n'ai pas résisté. J'ai reçu le livre le jour de sa sortie, je l'ai dévoré aussitôt. Il me fallait également savoir s'il s'agissait du dernier tome, ou si la série - annoncée en cours, par les sites spécialisés - n'était pas prête de voir le bout. Ouf ! ce tome 7 signe bien la fin. Un prochain tome 8 va voir le jour, mais il s'agira d'un simple recueil d'histoires courtes mettant en scène des personnages secondaires de la série Emma.
Amis lecteurs, vous suivez ma folle passion depuis quelques mois et vous êtes impatients de savoir mon avis sur LA FIN. Je vous vois fort inquiets après la tombée de rideau du précédent tome, lorsque William reçoit d'Emma une lettre de séparation, découvrant par la suite qu'elle a disparu ... ignorant encore qu'un kidnapping a été ourdi dans le dos des amoureux pour contrer leur projet de mariage. Où est Emma ? William parviendra-t-il à la retrouver ?... Oui, on s'en doute.
Mais alors, qu'est-il possible d'envisager pour ce couple séparé par des clivages sociaux, dans cette société victorienne où les codes, les rangs et les apparences sonnent comme des coups de fouet violents et handicapants ? ! Objectivement, leur union est utopique. Un pur conte de fées, le sirop réclamé pour toute bluette sentimentale. Ah, justement Emma est un pur shôjo, un manga romantique, une comédie sucrée et mielleuse, très attachante. Mais au-delà de la romance entre Emma et William, la série propose une vision réaliste du petit cerclé fermé de la gentry. On discerne le soin scrupuleux apporté par la mangaka pour rétablir l'ambiance anglaise, colporter l'étiquette de la bonne société, mettre l'accent sur les petites mains qui travaillent en coulisses. C'est grouillant, intelligent, ça respire l'amour pour ces clichés britanniques d'une autre époque et le message passe instinctivement, tant le lecteur se passionne pour l'histoire, les personnages, etc.
Au début, j'avouais trouver William Jones benêt et fichtrement maladroit. Le type coincé dans son costume trois-pièces, son chapeau haut-de-forme et son statut de fils à papa. Et puis la rencontre avec la jolie soubrette, Emma, vient le sortir de sa torpeur et réveiller son excentricité (c'est ainsi que son ancien camarade d'école le qualifie !). Plusieurs tomes avaient su nous offrir des scènes vibrantes d'émotion et des retrouvailles enflammées, mais ce tome 7 nous en livre encore un bon cru ! Savourez, lectrices impatientes, cette fin va connaître son summum de course-poursuite dans la forêt, un gros coup de colère et une déclaration toute simple, très pudique, mais beaucoup plus bouleversante qu'un discours de trois heures. A quand le mariage ? la fin est ouverte. Mais cette scène qui boucle la série est terriblement touchante, elle montre un William tendre, vaillant et sur lequel Emma sait pouvoir toujours compter. Bah moi je fonds ...
Emma, de Kaoru Mori - Série (terminée) en 7 volumes.
A venir un volume 8 : un recueil d'histoires courtes, avec les personnages secondaires de la série.
Good news !
Ceux et celles qui suivent mes pérégrinations dans l'univers des livres en tout genre connaissent ma récente addiction pour une série de manga, et n'ont pas douté que j'ai failli tomber en syncope tout récemment, et pourquoi ? Simplement parce que le tome 5 d'Emma vient enfin de paraître !
Pfiou ! J'étais donc restée sur la note du quatrième volume en étant un peu à cran ! Les lecteurs de cette série ont compris pourquoi, le livre se finissait à un moment particulièrement prenant ! Il fallait connaître la suite, au plus vite ! Quelle surprise ne me réserve donc pas ce numéro 5 ? ! C'est un voyage vers le passé qu'il nous offre, un retour vers la source d'autres amours, d'autres histoires difficiles. C'est une possibilité pour nous, lecteurs, de mieux comprendre le poids de la famille, de la respectabilité, du rang social et du regard extérieur.
L'intrigue est délicieuse ! Nos deux amoureux ont donc fini par se retrouver, mais cela ne signifie pas pour autant que les barricades soient enlevées. William est fiancé à une autre, Emma n'est qu'une soubrette... et pourtant, le garçon va affronter ses pairs pour vivre à fond sa passion folle. C'est du moins ce qu'il paraît sur le papier, car en réalité les choses n'en finissent pas de se compliquer !
J'ai poursuivi sur ma lancée en lisant le tome 6 en anglais (comment voulez-vous résister ?!) et j'en suis sortie complètement groggy et bouche bée. Je ne dévoile pas ce que le sort réserve à cette chère Emma, mais il ne faudrait pas me faire poireauter trop longtemps !!! J'ai, de plus, le sentiment que l'histoire finit trop tôt ici, je sais bien qu'il faut ménager le suspense, mais bon ...
Que nous réserve la fin de cette série ? Entre tragédie ou histoire nunuche qui s'assume, la suite d'Emma promet de belles perspectives ! Je m'en régale d'avance !!!
Enfer et damnation ! Jusqu'à présent, j'avais lu les 6 premiers volumes d'Honey & Clover avec délectation, y appréciant infiniment le mélange d'humour et de dérision, l'abus du ridicule (qui ne tue pas) et du grotesque. J'avais un grand attachement pour tous les personnages, me passionnais pour leurs petites vies et leurs histoires de coeur. Et puis paf ! je viens de lire le tome 7 et j'avoue avoir été un peu ennuyée ! ...
Quel drame ! Ce livre s'attarde beaucoup sur Takemoto qui est parti faire le tour du Japon à vélo. Il vit de petits boulots, de rencontres itinérantes. Le garçon se cherche, on se souvient de son ras-le-bol général, et puis voilà ... Du côté de la bande, Yamada rencontre enfin Rika, LE grand amour de Mayama. La jeune fille est troublée, mais accepte pourtant la proposition de collaborer avec sa meilleure ennemie.
J'ai trouvé cet épisode creux, un peu bateau. Rien de transcendant, quoi. Mais où est passé le flot d'émotions, de délires et d'inattendus qui survenaient dans le début ? ! Bien sûr, c'est toujours (un petit peu) drôle, mais un rien pêche pour retrouver ma totale exaltation ! ... Encore 3 tomes, pourtant, et je veux connaître la suite !
Le nouveau Kiriko Nananan est disponible ! Il affiche sa couverture très tendance, en jaune & noir, pour un contenu qui donne ceci :
Homme ou femme, personne, dans son existence, n’échappe à ce moment où fatalement, l’amour fait mal... Il suffit de l’odeur d’un parfum pour faire resurgir le souvenir d’un ancien amant, volage et magnifique. Il suffit de croiser l’homme qu’on a tant aimé autrefois, pour retrouver ses sentiments d’antan. Il suffit encore de songer à ce corps que l’on donne en pâture contre de l’argent, pour se dégoûter soi-même. Et il suffit parfois de la promesse d’un amour éternel, pour que notre petit monde vacille...
En vingt-trois courts récits, Kiriko Nananan explore les sentiments amoureux dans toute la splendeur de leur cruauté. Sa sensibilité exacerbée, portée par son trait lisse et net, fait une fois de plus merveille. Cette oeuvre fort d'une beauté limpide nous rappelle que vient un jour où chacun blesse ou se trouve blessé. Ainsi va l'amour...
Je déconseille ce livre à tous les déprimés, les prudes, les romantiques, les idéalistes et autres utopistes. Le début du recueil est absolument déroutant, une réalité brusque et amère sur les déceptions amoureuses, ou sur ce qu'est l'amour tout court, à travers ses revers et ses petites choses communes. Un peu laid, sur le coup.
La plongée est glaciale et paralysante. Pourtant on parvient à rester à la surface et à reprendre pied. J'ai surtout compris que lire l'ensemble offrait un impact plus fort qu'une succession d'histoires très courtes légèrement dissuasives... Bien sûr, on en sort tout de même avec le coeur lourd et les espoirs éreintés. Si la mélancolie et l'amertume ne vous rebutent pas, courez-y sans attendre ! Le trait est fin, gracieux, minimaliste. A l'image du propos de chaque histoire. Tout est lisse et intériorisé. Cela vaut à l'auteur d'être sa signature, d'où l'expression sensibilité à fleur de peau qui acquiert ici tout son sens !
J'aurais voulu avoir des histoires intéressantes à raconter.
Comme dans les téléfilms, tu vois.
Mais c'est justement parce ce qui s'y passe
n'arrive jamais dans la réalité que j'ai rien à raconter.
Dans la vie, il ne se passe jamais rien,
ou alors à une si petite échelle
que c'est sans intérêt.
Pourtant je continue à attendre.
J'espère toujours que des choses bien vont arriver.
Manga-maniac !
Mea Culpa aux lecteurs du mercredi qui espéraient trouver les lectures du jour par Miss C. , mais je tenais absolument à ouvrir une digne et grande parenthèse pour mon récent hobby, celui trouvé dans la lecture dévorante de mangas !
Il faut vous en reparler, vous en louer le bien fou que ce genre apporte et vous faire mordre à ce truc bizarroïde. Ce sont des petits livres, de format poche, qui se lisent à l'envers (de droite et gauche). On dirait des BDs de poche, mais les illustrations sont en noir et blanc, et les couvertures décrochent très souvent la palme du kitsch, du mauvais goût et de la nunucherie annoncée !!! Ok pour tout ça, mais moi j'adore.
Aïe ! dans mon empressement, je risque de laisser entendre que le manga est un genre cruche et débile, une lecture pour midinette et qui ne casse pas trois pattes à un canard. Que nenni !!!! Parce que dans le manga (je laisse aux spécialistes l'honneur de décliner les x qualifications de cette classe...), il y a aussi du lourd, du suspense, en plus des trucs à la guimauve, il y a du léger et de quoi ouvrir grand les vannes pour pleurnicher, enfin bref c'est comme pour la littérature, y'en a pour tous les goûts !
Je vais vous parler d'entrée de jeu de mon préféré, de mon chouchou, une série découverte sur le net, servie par une couverture absolument superbe (pour une fois, tiens, ça change !) et par une histoire à faire tomber à la renverse. Je parle bien sûr d' Emma ! Pour une première mise en bouche, j'en parlais déjà là !
Cette série possède plusieurs ingrédients pour séduire un public essentiellement féminin : cela parle d'une jeune soubrette, Emma, qui vit et travaille pour le compte d'une ancienne gouvernante dans cette Angleterre victorienne. Un jour, elle rencontre un jeune homme qui a été l'élève de cette Mrs Kelly Stowner et c'est le coup de foudre. Enfin, point trop d'emballement non plus ! Notre petit gars est pataud et réservé, assez gentleman et donc consciencieux qu'il est de condition supérieure, alors pas d'affolement. De même, Emma a aussi pris en compte qu'elle n'était qu'une domestique et qu'elle devait rester à sa place.
Ce serait bien gentiment romanesque, mais pas folichon si on en restait là. Alors, pour pimenter la bluette, il se passe une avalanche de coups de théâtre : Emma perd sa protectrice, elle doit quitter Londres mais cherche à avertir William. Nos deux chéris se loupent et vont tourner une nouvelle page à leur histoire. Emma va travailler chez une famille d'origine allemande qui vit dans le Yorkshire, à Haworth - hiiiii ! les Brontës, toujours dans mon coeur ... - et William va être de toutes les sorties mondaines et rencontre une jeune lady, Eleanor. Celle-ci est folle de lui et espère qu'une prochaine demande en mariage viendra l'effleurer...
Vous dire ce qu'il se passe ensuite serait impardonnable, alors je peux tout juste insinuer que c'est une torture honteuse de la part de l'auteur d'avoir osé ce qu'elle a osé ! ! ! ! (Lisez, vous comprendrez !) Cette série est en 7 tomes, tout n'est pas encore disponible en français, et donc il faut faire preuve d'une patience exemplaire (et incorrecte) pour connaître la suite ! Le summum du scénario tourne autour de l'histoire d'un amour impossible, une gentille bluette pour ravir les plus fleurs bleues d'entre nous, c'est terriblement romanesque, mais drôle aussi. Il y a une poignée de personnages secondaires qui sont tout aussi attachants et viennent se greffer à l'intrigue pour la relever (je pense à Eleanor, au meilleur ami de William venu tout droit des Indes, et aussi à Hank qui travaille avec Emma dans sa nouvelle famille ...). Cela ouvre une perspective de rebondissements et c'est tout bonnement excitant !
{ Vous hésitez toujours, alors faites-vous une autre idée en découvrant des extraits, directement sur le site de l'éditeur ICI ! }
de Kaoru Mori, éditeur : Kurokawa. 6.90 € le volume. (Manga adolescente fille : Shojo / Sunjung manhwa)
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La série suivante, en fait, me faisait de l'oeil depuis très longtemps car c'était suite à un billet paru sur les Roses de Décembre, par Miss Holly, que j'avais souhaité découvrir cette ténébreuse histoire. Encore une fois, cela se passe dans une Angleterre du 19ème siècle, le personnage central est un être désespéré et hanté par ses démons, il se nomme Comte Cain Hargreaves. Au fil des intrigues, on découvre qu'il possède un passé lourd et terrible, fruit d'un viol incestueux, enfant mal traité, il a assisté au suicide de sa véritable mère rendue folle et échappé à sa propre mort par empoisonnement. Pour se venger, Cain cherche à supprimer son père mais ce dernier le maudit et le condamne à vivre le restant de ses jours seul et sans amour.
Petite éclaircie dans ce lourd chapitre avec les retrouvailles d'une petite demi-soeur, née des amours du père avec une servante... La jeune Maryweather n'a pas eu la vie rose non plus et a été poussée dans la prostitution pour subvenir à ses besoins ; le bonheur sera de courte durée car la mort est sans conteste la meilleure compagne du Comte Cain ! (Enfin je m'emballe, car ceci est un apéritif servi trop vite et il vaut mieux reprendre au début, doucement et scrupuleusement, pour bien comprendre et ne pas se laisser guider par quelques relents de suspicion ! rhaaa...)
Cain est également surnommé le Comte des Poisons, et le fait que ces substances mortelles soient très présentes dans les affaires criminelles et les histoires fumeuses de la famille Hargreaves compte beaucoup dans la trame. De plus, Cain découvre l'existence d'une organisation criminelle soi-disant scientifique, responsable d'expériences ignobles sur des cobayes humains : Delilah. Mais ce qu'il lui faut encore découvrir, c'est pourquoi certains de ses membres semblent lui en vouloir personnellement...
Brrr.... je vois d'ici les frissons rien qu'à vous savoir lire ces quelques lignes. Vous faites bien de trembler, car cette série de Kaori Yuki est un sommet d'ambiance gothique où jouent des personnages torturés, marqués par le sceau du Destin qui les chemine tout droit vers la Mort ! ... C'est totalement noir et pesant, à vous donner mal au crâne. (Chose personnellement vécue !) On s'échappe des bluettes sentimentales avec cette série incroyablement maîtrisée, mais servie par un vrai fouillis d'illustrations, c'est un point aussi sensible de ce shôjo. C'est sombre et romantique, enfiévré et oppressant. La lecture n'apporte pas d'échappatoire, elle vous comprime et vous étouffe. Cependant, cela reste superbement captivant !
A tester - pour ceux et celles allergiques aux histoires burlesques et nunuches !
La série est composée en 13 volumes divisés en 5 parties (La Juliette oubliée, L'éclosion, Kafka, La marque du bélier rouge (en deux tomes), puis God child créé six ans plus tard, décliné en 8 volumes.) )
En lire + : Le site Poison . Editions Tonkam, 5.00 € le volume.
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Passons maintenant à une bonne tranche de rigolade avec Yotsuba & ...
Cette étrange petite fille aux cheveux verts est un bonheur de naïveté et de dynamisme. Elle vient d'emménager avec son père dans une nouvelle ville qu'elle découvre avec étonnement, les yeux grand ouverts sur ce milieu tout neuf et stupéfiant, du genre à se demander à quoi sert une balançoire ou une climatisation (et se soucier du réchauffement de la planète) ! La maison voisine est celle de la famille Ayase où vivent trois soeurs, Asagi, Fuuka et Ena. Chacune d'elles va s'attacher à la petite Yotsuba, l'une par sa beauté, l'autre par son amitié et la troisième par sa passion du dessin. La première rencontre avec Fuuka, par exemple, est un moment très drôle car la jeune fille, qui cherche à rendre service, fait finalement la course après la fillette, laquelle s'est souvenue qu'il ne fallait surtout pas qu'elle parle ou suive un inconnu dans la rue !
Ces moments tendres et hilarants croquent Yotsuba dans son quotidien et nous la montrent comme étant une petite fille unique et époustouflante. Peu à peu, la vie se dessine, les personnages s'enrichissent de contours plus sûrs et affirmés. Les trois filles Ayase apportent un plus - côté charme et amitié. Et puis il y a aussi ce petit truc concernant Yotsuba, qui est-elle, d'où vient-elle, qui sont ses parents (on découvre rapidement qu'elle a été adoptée) et cela ne pourra que pimenter cette série pétillante et très rafraîchissante !
Pour rire de bon coeur ! ...
de Kiyohiko Azuma - édité chez Kurokawa. 7.50 € le volume. (Série en cours au Japon, donc je ne sais pas le nombre de volumes ... )
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J'en viens doucement à ce bonbon qui ne paie pas de mine au commencement, et puis qui finit par vous attraper dans ses filets en vous rendant complètement accro ! Honey & Clover est une série découverte dans les archives d'Au Pays d'Ori, je ne savais pas ce qui m'attendait, mais cela me tentait.
Cette histoire concerne des étudiants en arts plastiques qui vont partager leurs coups de blues, leurs éclats de rire, leurs instants d'amitié dans une succession de chapitres où l'action ni l'intrigue n'occupent le haut du pavé. Ce sont des moments uniques, drôlissimes et émouvants, des éclats purs de grande tendresse ou de détresse. On y trouve essentiellement des triangles amoureux, le tout à la sauce sentiments - humour - quiproquos. Un régal !
La brochette de personnages s'entoure de caractères atypiques et attachants : il y a d'abord Takemoto, un jeune naïf qui regarde la vie et réfléchit beaucoup au lieu d'agir ; il partage un appartement avec Mayama, un étudiant de dernière année, celui-ci a fait la rencontre d'une jolie veuve dont il est tombé amoureux, mais sa dévotion pour la mémoire de l'être perdu paralyse quiconque à se lancer dans une déclaration enflammée ! ... Dans cette joyeuse bande, comptons aussi sur Morita, un huluberlu champion toutes catégories, talenteux mais explosif, il est capable du meilleur comme du pire. Seule la petite Hagumi, nièce du professeur Hanamoto, parvient à le toucher et lui faire perdre tous ses moyens. Cette dernière est une étudiante de 19 ans, qui n'en paraît pas 12, bourrée de talent et qui vit dans sa bulle. Autre touche féminine : Yamada, au coup de pied assassin. Elle est amoureuse de Mayama, qui l'ignore mais la respecte beaucoup. (sic)
Ces chassés-croisés amoureux vont donc alimenter notre série (qui comporte 10 volumes ! Actuellement six tomes sont disponibles en français.) et proposent une jolie alternance entre la sensibilité et l'humour à outrance. Dans ce manga, on retrouve le trait typique de la goutte d'exclamation, des yeux énormes, d'une bouche distendue qui sont la marque du burlesque ; mais cela apporte le peps revigorant pour savourer ce délice de miel sans les piqûres d'abeille. Je pensais au début que c'était sympa, c'est tout, mais de fil en aiguille j'étais pliée de rire et je découvrais la suite de leurs aventures sentimentales avec impatience ! ... En cette fin du tome 4, un personnage est parti et un nouveau prétendant vient mettre son grain de sel pour séduire une jolie demoiselle !
A suivre avec plaisir !
de Umino Chica - Edité chez mangakana, coll. Kana. 6.25 € le volume. Série en 10 volumes / genre shôjo pour ados & adultes
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Héroïnes adorables et craquantes, les petites fraises sont quatre filles de 11 à 16 ans (deux soeurs, une amie d'enfance et une voisine) qui ne sont finalement pas des petits anges bien sages, bien loin de là ! Avec son emballage mignon, la série cache bien son jeu car les petites fraises démontrent qu'il faut se méfier des minois charmants !
A la tête du groupe, on trouve Nobué, lycéenne de 16 ans, qui a pour vilain défaut de fumer du matin au soir, malgré sa volonté d'arrêter. (Il semble que la suite des volumes expliquera le pourquoi de sa dépendance !) Nobué mène à la baguette sa petite soeur, Chika, qui a 12 ans, et son amie d'enfance, Miu, qui vit dans la maison d'à côté mais passe tout son temps chez la famille Itô (à noter, on ne voit jamais les parents !). Pas très loin, habite Matsuri qui n'a que 11 ans, les cheveux blancs à la racine, et une fâcheuse tendance à larmoyer facilement.
En fait, il ne se passe pas grand-chose dans les petites fraises. Aucun fil conducteur, aucune intrigue vibrante. C'est juste le quotidien raconté sans fioritures de quatre fillettes un peu pestes qui passent leur temps entre l'ennui, les devoirs et les défis à deux balles. Elles ont toutes les quatre leurs caractéristiques (l'une est la cheftaine autoritaire, l'autre la timorée, une autre plus timide et la dernière chahutée). Petit bémol : au début ce n'est vraiment pas facile de s'y retrouver car elles se ressemblent quasiment toutes !
Ceci ne semblant guère engageant, ce serait pourtant une erreur de ne pas s'y plonger car, malgré tout, les petites fraises sont envoûtantes et assez attachantes (parce qu'elles sont tordues). Leurs histoires léthargiques ont un charme subtil, nimbé d'humour. Ce n'est pas un must, mais j'ai bien envie de lire les quatre tomes suivants !
Créé par Barasui - édité par Kurokawa - 6.90 € le volume (série en 5 tomes).
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Prochaines lectures : les tomes 5 & 6 de Honey and Clover ; le premier volume de Monster pour ne pas mourir idiote ; et d'autres pépites ! ...
Emma (tomes 1 & 2 ) - Kaoru Mori
Ce manga raconte l'histoire improbable entre une jeune soubrette prénommée Emma et un fils de bourgeois, William Jones, qui se rencontrent chez Kelly Stowner, l'ancienne gouvernante du gentilhomme.
Dans cette Angleterre du 19ème siècle, toute relation entre deux classes sociales différentes est hautement répréhensible, l'un et l'autre le savent. Toutefois, d'histoire d'amour il n'y en a pas clairement, c'est plus feutré. On sent bien William ému et troublé par la jolie domestique, elle-même sensible à son charme. On ne va pas plus loin, n'attendez aucune déclaration enflammée, des emballements ou de la cavalerie ... que nenni ! Cela reste très gentleman, très courtois et même un peu plan-plan !
Le caractère d'Emma est doux, assez mystérieux. Sa beauté attire les demandes en mariage, mais la demoiselle les refuse toutes. Ses rapports avec Mrs Stowner, son employée, paraissent ceux d'une protégée contre les vicissitudes de la vie. Dans ce tome 1, Mrs Stowner se blesse à la cheville et l'histoire laisse planer un nuage sombre. Tout semble préparer à une disparition prochaine, hélas.
De quoi donner du piment à l'histoire ! Parce qu'on ne peut guère compter sur le jeune Jones pour donner des couleurs à cette bluette sentimentale ! Le garçon est niais, mou et maladroit, il rougit, balbutie sans cesse. Son succès relève d'une grande part de mystère !!!
Bref, j'ai bien aimé et je vais continuer à découvrir la suite des aventures. Je n'ai pas été follement emballée par cette mise en bouche, mais les dessins de Kaoru Mori sont très beaux, ils baignent dans l'ambiance victorienne à laquelle on adhère, la main sur le coeur. J'attends désormais un peu plus de fougue dans cette série !
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Le tome 1 plaçait donc l'histoire d'amour impossible entre Emma, la soubrette, et William Jones, le jeune homme de bonne famille. C'était une entrée en matière sympathique, très soignée et engageante.
J'attendais très franchement ce deuxième tome pour la conduite à suivre : allais-je être conquise pour de bon, ou tout juste séduite, pas assez ébranlée pour connaître la suite des aventures ?
Verdict : j'adore !
Ce tome 2 nous fait davantage rentrer dans l'intimité des personnages : la famille de William arrive, ses deux soeurs et son jeune frère qui vont se ranger du côté du père et soutenir l'importance de la tradition qui repose sur les épaules de l'aîné. William a tenté de faire comprendre son attachement pour Emma, mais son père ne veut pas en entendre parler. Au contraire, il le pousse à côtoyer une fille de son rang, Eleanor.
De son côté, Emma se retrouve toute seule avec la mort de sa bienfaitrice, Kelly Stowner. Elle doit quitter Londres et décide de retourner dans son village natal près de la mer.
Dans ce livre, on découvre avec émotion le passé d'Emma, petite orpheline enlevée pour être vendue à une tenancière de maison close. Son histoire livrée à William par une tierce personne va attacher davantage le jeune homme à la belle soubrette, sans se douter que celle-ci est sur le point de partir, et que peut-être tout deux ne se reverront plus...
Ce n'est pas une saga nunuche et bêtement romanesque, c'est au contraire une peinture délicate de la société anglaise, qui décrit pointilleusement les coutumes de la haute, le cérémonial d'un dîner et la condition des employés de maison. Dans cette époque de convenances, l'histoire d'amour entre Emma et William est vouée à l'échec. Ce serait mentir que de ne pas reconnaître ô combien cette gentille bluette prend soudain de l'importance à subir les foudres du destin pour éloigner de plus en plus nos deux prétendants. C'est captivant, on s'attache fortement à cette série, qui est de grande qualité. (Oui ça y est ! je suis subjuguée !) Et puis c'est drôle aussi, avec des personnages comme Hakim, le jeune aristocrate venu des Indes, qui dégage un magnétisme fou !
Kurokawa, Paris - 192 pages - traduit par Eve Chauviré, illustrations en noir & blanc, lecture à la japonaise.
Série en 7 tomes. 6,90 € le tome.