29/03/16

Ma vie en double, de Fiona Harper

Ma vie en double

À l'approche des fêtes de Noël, Juliet frôle la crise de nerfs à vouloir assurer sur tous les tableaux - mère parfaite, organisatrice irréprochable du réveillon de famille - mais est à deux doigts de jeter l'éponge en constatant que rien ne se passe comme prévu. D'abord, ses quatre enfants sont intenables. Elle ressasse encore son divorce comme une pilule amère coincée en travers de la gorge. Et sa sœur Gemma vient lui annoncer qu'elle part quinze jours en vacances dans les Caraïbes. Trop, c'est trop. Juliet en a assez de se décarcasser pour les autres et accepte, sur un coup de tête, d'échanger sa place contre celle de sa frangine ! Eh oui, Juliet s'envole seule pour la villa tout confort et oublie rapidement ses petits soucis, en faisant la rencontre d'un italien charmant et sexy, et passe son temps à boire des cocktails, à traîner en bikini et expérimenter des sensations fortes, tandis que Gemma se gèle les fesses à Tunbridge Wells et va découvrir les joies d'une vie de mère au foyer débordée, heureusement soutenue par son voisin. 

Je m'attendais à une comédie légère et romantique, une lecture sans prétention, distrayante comme il faut, avec un synopsis rappelant vaguement le film The Holiday (de Nancy Meyers). Et déjà je rêvais d'un instant de guimauve bien collante et sucrée... Que nenni. On découvre une histoire beaucoup moins rigolote et qui se contente de raconter le gouffre existant entre les deux sœurs dont les parcours sont diamétralement opposés. L'une bosse dans le cinéma, célibataire et indépendante, adepte du glamour, et l'autre est une divorcée aigrie, frustrée et minée par ses échecs. Cela dure sur 400 pages et c'est beaucoup, beaucoup trop long. Cela manque de rythme, de pep's, d'étincelle. C'est trop ancré dans les clichés, les codes, les modes, les recettes banales et sans goût. J'ai bâillé d'ennui. La seule surprise viendra lors de la distribution des cartes amoureuses, avec des révélations et des rebondissements qui feront presque sursauter la lectrice engourdie. Rhooo... quelle drôle d'idée ! Enfin bon, le but de la manœuvre étant de remettre en mémoire l'importance de la famille dans une société sans cesse bousculée et essoufflée. Et j'ai comme eu un peu de mal à gober tout ça... 

Harlequin / coll. &H ♦ Octobre 2015 ♦ Traduction d'Emmanuelle Debon (Make My Wish Come True)  

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10/09/15

Darcy, what else ? de Teri Wilson

Darcy, what else

« C’est une vérité universellement reconnue qu’une célibataire à l’aube de la trentaine doit avoir envie de se marier. » La bonne blague. C’était peut-être vrai au XVIIIe siècle, mais, aujourd’hui, Jane Austen a tout faux. Elizabeth Scott, américaine de 30 ans, a tiré un trait sur les hommes. Tous des goujats ! Surtout les plus fortunés, comme ce Grant Markham, qui fait pression sur le conseil d'administration de son école privée pour la renvoyer.

De dépit, Elizabeth décide de consacrer toute sa passion à son chien - un adorable Cavalier King Charles - qu'elle présente pour la première fois à un concours. Mais le nouveau membre du jury, venu tout exprès d'Angleterre, un certain Donovan Darcy, la traite avec dédain et snobisme. Trop, c'est trop. La jeune femme bout littéralement et lui rend son mépris avec superbe.

Après quoi, Elizabeth s'envole pour l'Angleterre où elle vient de décrocher un poste de nounou pour chiens chez ses amis, Alan et Sue Barrow. Son installation dans South Kensington est un rêve éveillé. Exit ses discours acrimonieux sur les gens pleins aux as, elle plane sur un petit nuage et oublie sa rencontre houleuse avec Donovan, dont elle a surpris la discussion au cours de laquelle il la jugeait « quelconque ».

Et pourtant, qu'elle n'est pas sa surprise quand elle découvre que son voisin d'en face n'est autre que ce gentleman bouffi de préjugés ! Elizabeth devrait alors se conformer à l'attitude glaciale et distante de son modèle - miss Bennet, ne l'oublions pas. Au lieu de quoi, elle tombe en pâmoison devant le regard ténébreux, le torse musclé et la stature impressionnante de Darcy.

Cette réécriture trop romancée d'Orgueil et préjugés a été pour moi un échec. Il manque à l'histoire de la subtilité, de la finesse, du charme et une certaine forme de crédibilité. Car il y a d'emblée un couac entre l'attitude guindée des personnages (et le prétendu rôle qu'on cherche à leur donner) et leur penchant sexuel qui submerge leurs émotions. Oui, on en est là ! L'adaptation est alors bancale et passablement risible. 

De plus, toutes les scènes se passant autour du concours canin sont à côté de la plaque. Le trait est forcé et la sexytude du héros chute en flèche. Même Elizabeth est décevante - soupe au lait et envieuse. On a connu mieux ! Cette lecture a manqué de saveur, les personnages de charisme et d'humour, bref rien pour sauver cette intrigue qui s'accroche désespérément aux grandes lignes du classique de Jane Austen sans en saisir l'essence même ! 

Harlequin ♦ Coll. &H ♦ Février 2015 ♦ Traduit par Emmanuelle Debon (Unleashing Mr. Darcy) 

Posté par clarabel76 à 08:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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