17/02/11

Même moi, qui ne prête pas toujours grande attention au beau sexe, je dois reconnaître que vous êtes ravissante.

IMG_2602Ce dernier tome ne déçoit pas, il est à l'image de toute la série : élégant, palpitant, révélant des faits importants sur la condition féminine du 19ème siècle, dénonçant les violences des bas quartiers londoniens. En gros, c'est une série à la fois instructive et distrayante.
La jeune Enola a fait du chemin depuis un an, suite à la disparition de sa mère ayant entraîné son émancipation précoce, contre l'avis de ses frères aînés. Elle a mûri, trouvé un sens à sa vie, affirmé ses choix en faisant preuve d'intelligence. C'est un bel exemple ! Une héroïne sympathique, forte mais pas infaillible non plus.
Ce 6ème tome se conclut sur des retrouvailles, des réconciliations, des explications. Le secret de la mère d'Enola est enfin dévoilé - et quelle surprise ! Il y a beaucoup de douceur et de sensibilité dans ce dernier tome, même si l'enquête sur la disparition de l'épouse du duc espagnol est aussi poignante et révoltante.
La série trouve un point final convaincant, s'appuyant sur son sens des valeurs, du raffinement et confirmant ainsi toutes les qualités indéniables qu'elle avait su déployer tome après tome.

Les Enquêtes d'Enola Holmes #6 : Métro Baker Street - Nancy Springer    smileyc381
Nathan (2011) - 200 pages - 13,90€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
Couverture : Raphaël Gauthey

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15/02/11

Teaser Tuesday #7

Tuesdayteaser"Je ne suis pas une peste", affirma Ramona Quimby à sa grande soeur Beezus.
"Alors arrête de te conduire comme une peste", riposta Beezus, dont le véritable nom était Béatrice. Plantée devant la fenêtre qui donnait sur la rue, elle attendait son amie Mary Jane pour faire avec elle le chemin jusqu'à l'école.
Ramona la peste - Beverly Cleary

En ce matin fatidique, pour me rendre à mon bureau (pardon, au bureau du Dr Ragostin, Spécialiste en recherches - Toutes disparitions, mon employeur fictif), j'avais enfilé une robe en faille de soie vert lichen, à coupe princesse, avec col d'organza et chapeau du même vert, tranchant élégamment sur le brun roux de ma nouvelle perruque.
A mon annulaire gauche, j'arborais une alliance.
Métro Baker Street (Enola Holmes #6) - Nancy Springer

Je me réveillai en sursaut et me redressai, une main serrée autour de mon pendentif et l'autre enroulée dans les draps. J'essayai avec peine de faire revenir les fragments de mon rêve qui s'estompait déjà. Une histoire de sous-sol... une petite fille... moi ? Je ne me souvenais pas d'avoir jamais eu un sous-sol ; nous avions toujours vécu dans des appartements.
Une petite fille dans un sous-sol, et quelque chose d'effrayant... mais les sous-sols n'étaient-ils pas toujours effrayants ? Je frissonnai à l'évocation de ces endroits sombres, humides, vides. Mais celui-là n'était pas vide. Il y avait... je ne parvenais pas à me rappeler quoi. Un homme derrière une chaudière... ?
Pouvoirs Obscurs : L'invocation - Kelley Armstrong

- Tu surveilles Elise une petite heure, mon grand ? Le temps d'une ou deux courses dans le quartier.
Je déteste que maman m'appelle "mon grand". J'ai dix-sept ans. C'est ridicule. Surtout quand elle parle aussi fort, ameutant les autres personnes assises sur les bancs du parc Emile-Zola. Une façon de clamer : "C'est mon fils ! Il est beau, n'est-ce pas ? Et gentil à un point, si vous saviez !" Si je suis dans les parages, maman ne peut pas s'empêcher de débiter ces niaiseries à quiconque discute avec elle plus de trois minutes.
Mais là, nous sommes au parc alors que j'aimerais être sur la plage. Et je déteste surveiller mon soeur. Je ne suis pas si gentil que maman le dit. Obéissant, plutôt. Elise a trois ans. Un bébé. J'aurai l'air de quoi à pinailler autour des bacs à sable et des toboggans, pendant que ma soeur se fera tirer les cheveux par des têtes à claques ou tirera ceux des têtes à claques ?
De magnifiques cheveux blonds de poupée Barbie.
J'aurai l'air d'un crétin. Ou alors d'un père précoce ? L'horreur. J'imagine le ricanement d'un connard croisant au ras du banc sur lequel je suis assis. "Un môme à son âge ? Sa copine ne connaît pas la pilule ?"
J'ai déjà entendu cette fine plaisanterie dans ce même parc, alors que je surveillais ma soeur.
Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou - Jean Paul Nozière

Et enfin...


C'est un livre - Lane Smith (L'album paraîtra début mars !)

22/04/10

Comme il sied à toute jeune femme bien éduquée...

Enola_Holmes_Tome_5Quel est le point commun entre la guerre de Crimée, Florence Nightingale et Mrs Tupper ? Enola Holmes, bien entendu. Il s'agit déjà de l'avant-dernier tome de la série, ça sent la fin, moi je vous le dis... D'abord c'est un roman plus court que les précédents, seulement 190 pages, avec une intrigue policière intéressante mais un poil moins excitante que dans les dernières aventures. Ceci dit, je demeure incontestablement sous le charme, cette série possède un grand nombre de qualités, elle est bien écrite, de fort bon goût, et même les couvertures françaises, illustrées par Raphaël Gauthey, soulignent le charme et l'élégance de la série d'Enola Holmes !

Nous en sommes donc au cinquième volume, les présentations n'ont plus cure, Enola vit seule à Londres depuis la disparition de sa mère et ne veut pas tomber entre les mains de ses frères, qui souhaitent l'enfermer dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille. Nous n'avons toujours aucune nouvelle de lady Eudoria, d'où une certaine surprise de ma part car j'imaginais que l'auteur allait procéder à un virage en douceur pour nous ramener vers l'élément déclencheur de la série (disparition de la maman = émancipation de la jeune fille de quinze ans = début de carrière d'apprentie détective). Hélas non. Aucune trace. Toujours rien. Le calme plat. Oh, peut-être un babillage de ladies surpris par le plus grand des hasards, c'en est même trop beau pour être vrai. Mais niet. Même la correspondance par petites annonces en langage codé s'est évaporée depuis belle lurette ! C'est peut-être là mon microscopique sentiment de manque.

Dans L'énigme du message perdu, Enola cherche à aider sa logeuse, la vieille Mrs Tupper. Celle-ci a reçu d'étranges menaces via un billet anonyme. Quelques jours après, Mrs Tupper est kidnappée, sa maison mise à sac. Enola Holmes prend cette affaire criminelle très à coeur, pourquoi s'en prendre à une veuve sans le sou, dont la seule richesse semble être une robe de crinoline en soie bleu de Prusse. D'ailleurs, n'est-ce pas un vêtement trop chic pour une femme comme Mrs Tupper ? Il faut alors fouiller le passé de la dame, chercher à rencontrer la célèbre Florence Nightingale et recroiser Sherlock avant de prendre la fuite. Et tout ça en moins de 200 pages ! (Oui, c'est trop peu. Trop court.) Faible lueur d'espoir dans les dernières pages. Notre grand détective comprendrait-il que le bonheur de sa petite soeur n'est pas à ranger dans une case pour convenir à la tradition de l'époque (Londres, 1889) ? Attendons le dénouement dans The Case of the Gypsy Goodbye (sortie US : mai 2010 - sortie française, dans un an ?).
Argh.

Les enquêtes d'Enola Holmes : L'Enigme du message perdu ~ Nancy Springer
Nathan, 2010 - 190 pages - 14,20€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
illustration couverture : Raphaël Gauthey

 

07/04/10

Quoi ? Vous la verriez s'établir dans le métier ? Me faire concurrence ?

Sous l'irritation, l'humour pointe.
" Elle en serait  bien capable.
- Eh ! faites-lui donc fumer le cigare, tant que vous y êtes ! "
Sherlock rit de bon coeur à présent.
" Ma parole, vous oubliez que notre jeune soeur n'est qu'une enfant. Egarée, certes, mais une enfant. Croyez-moi, vous lui prêtez dix fois trop de suite dans les idées. Vous extravaguez, mon cher Mycroft, vous extravaguez. "

enola_holmes_4Dans ce quatrième volume de la série, Enola Holmes renoue avec une ancienne connaissance, croisée dans L'affaire Lady Alistair, à savoir la jeune Cécily qui avait été enlevée et droguée. Aujourd'hui la demoiselle n'apparaît pas dans de meilleures dispositions puisque, escortée par deux duègnes aux manières peu charitables, la jeune fille est engoncée dans une toilette qui entrave le moindre de ses mouvements. Elle croise, par la grâce du saint esprit, Enola dans les toilettes publiques et parvient à lui communiquer sa détresse. Du moins, faudra-t-il quelques heures de patience et de savante réflexion à notre apprentie détective avant de comprendre le message caché de sa jeune amie. Dans quel guépier Cécily Alistair s'est-elle donc encore fourrée, bien malgré elle ? Pourquoi sa mère, lady Theodora, ne répond à aucun message et ne reçoit aucune visite ? Que cache cette famille qui, pour mieux parader au devant de la bonne société, n'hésiterait pas à compromettre la naïveté d'une jeune fille moralement abîmée car sérieusement secouée par des troubles de la personnalité ?

Ce quatrième tome se lit d'une traite ! J'ai déjà fait l'éloge de ses nombreuses qualités, je le dis, je le répète, cette série de Nancy Springer est une lecture précieuse et quasi indispensable, pas seulement pour les fans de Sherlock Holmes, mais aussi pour les amateurs d'intrigues policières sur toile historique. L'ambiance est, contrairement aux histoires de Conan Doyle, beaucoup plus féminine. Portée par la narration de la petite soeur fictive du grand détective, la série décrit l'injuste condition du sexe dit faible. Depuis la disparition mystérieuse de sa mère, Enola a refusé le tutorat de son aîné, Mycroft, qui pensait l'enfermer dans une école pour jeunes filles de bonne famille où elle y apprendrait les arts domestiques dans l'attente de son prochain mariage. Las, Enola a hérité de sa suffragiste de mère un tempérament rebelle et affirmé. Elle vit de ses propres moyens, travaillant dans un cabinet spécialisé en recherches, se camoufle sous des déguisements et se joue même de ses propres frères en leur passant sous le nez sans qu'ils comprennent le subterfuge. Une nouvelle fois, dans Le secret de l'éventail, Enola se trouve face à Sherlock, avec lequel elle brûle d'envie de tisser un quelconque lien affectif mais la confiance n'est pas de mise chez les Holmes !

Les enquêtes d'Enola Holmes : Le Secret de l'éventail ~ Nancy Springer
Nathan, 2009 - 220 pages - 13,50€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
illustration couverture : Raphaël Gauthey

Si vous ne connaissiez pas encore, n'hésitez pas à découvrir le premier tome - disponible en format poche - La double disparition.

A paraître (dès le 15 avril) : Tome 5 - L'énigme du message perdu. enola_holmes5
Et aussi : Tome 2 : L'affaire Lady Alistair en format poche.

La série se termine sur un 6° tome - The Case of the Gypsy Goodbye -  qui sort en mai 2010 aux USA.

Pour se consoler de la fin prochaine de cette série, peut-être le lecteur trouvera-t-il un réconfort en apprenant la traduction française de The Agency (Le pendentif de Jade, tome 1) par Y.S. Lee.

The_Agency__A_Spy_in_the_HouseRescued from the gallows in 1850s London, young orphan (and thief) Mary Quinn is surprised to be offered a singular education, instruction in fine manners — and an unusual vocation. Miss Scrimshaw’s Academy for Girls is a cover for an all-female investigative unit called The Agency, and at seventeen, Mary is about to put her training to the test. Assuming the guise of a lady’s companion, she must infiltrate a rich merchant’s home in hopes of tracing his missing cargo ships. But the household is full of dangerous deceptions, and there is no one to trust — or is there? Packed with action and suspense, banter and romance, and evoking the gritty backstreets of Victorian London, this breezy mystery debuts a daring young detective who lives by her wits while uncovering secrets — including those of her own past. 

parution en France : le 12 mai 2010 chez Nathan.

 

28/09/09

Les enquêtes d'Enola Holmes : Le mystère des pavots blancs ~ Nancy Springer

Nathan, 2008 - 200 pages - 13,50€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
illustration couverture : Raphaël Gauthey

enola_holmes_3La petite soeur de Sherlock Holmes a échappé in extremis à la surveillance de son détective de frère, incroyable mais vrai ! Elle vit dans une petite chambre qu'elle loue dans un quartier simple et populaire, espérant se faire la plus discrète possible, et son cabinet du Dr Ragostin, spécialiste en recherches et toutes disparitions, est temporairement clos. Il lui faut une nouvelle identité, un nouveau déguisement, pourquoi ne pas devenir une lady raffinée et pleine de charme, ce qu'elle imagine ne pas être du tout avec son physique de grande asperge aux traits fades et adolescents... Viola Everseau entre en scène, décidée de se rendre chez le docteur Watson. Pourquoi se jeter dans la fosse aux lions ? Car Enola vient d'apprendre par les journaux que ledit docteur est porté disparu, son épouse est bouleversée, le détective Sherlock Holmes aux abois ! Une nouvelle enquête peut commencer, le jeu du chat et de la souris aussi. Entre Enola, son grand frère, le docteur Watson et la mère d'Enola, c'est une affaire de messages codés, de cache-cache et de filatures. Une affaire qui roule !
La demoiselle n'a pas à rougir de son patrimoine génétique, elle est rusée, intelligente, pleine de fougue, mais a une fâcheuse tendance à se déprécier physiquement. L'auteur Nancy Springer nous offre, en plus du reste (fidélité du cadre, des personnages, véracité et dynamisme de l'enquête, etc.), un manifeste sur le droit des femmes en dénonçant nombre d'absurdités les concernant (" Laissez entrevoir ne fût-ce qu'un soupçon de cheville était alors d'une indécence extrême, même si les robes du soir, à l'inverse, vous décolletaient la gorge à vous faire risquer la pneumonie. ").
Le Mystère des pavots blancs est en fait le troisième tome de la série, qui confirme tout le bien que je pense d'elle depuis son début, et c'est aussi un très bon conseil de lecture pour les plus jeunes lecteurs qui seraient amateurs de Sherlock Holmes (la figure du détective n'est pas trop roulée dans la farine, son esprit de fin limier, redoutable renard, a également la part belle). Bref, encore un très bon moment de divertissement littéraire que voilà !

Le quatrième tome est déjà disponible : Le secret de l'éventail (Nathan, juin 2009).

un petit extrait :

Je m'accroupis devant sa cachette, ma jupe en corolle autour de mes jambes repliées à la façon d'une sauterelle. La situation me paraissait délicieusement absurde, mais je la savais risquée aussi. Autour de nous, la stupeur scandalisée des rares passants était palpable, et je les sentais faire un pas de côté, comme si ma conduite excentrique risquait d'être contagieuse.
Deux ans auparavant, lors du jubilé de la reine, une dame avait mis un genou en terre dans l'une des allées du Crystal Palace, le temps de glisser dans sa bottine une brindille de sapin ; peu après, elle s'était retrouvée dans un asile d'aliénés. Placée là par son mari. Il n'était pas rare alors qu'une femme fût envoyée à l'asile pour "conduite incongrue" - laquelle pouvait consister, simplement, à lire des romans jugés osés, à refuser d'obéir, à contester l'autorité maritale. Faire emmener sa femme par des hommes en blouse blanche dans une calèche aux rideaux tirés était une façon élégante de se défaire d'elle, dès lors qu'elle devenait encombrante pour une raison ou pour une autre. Divorcer, en revanche, relevait du scandale.

 

> lu également par Allie et la librairie L'autre rive

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20/09/07

Les enquêtes d'Enola Holmes, tome 2 : L'affaire Lady Alistaire - Nancy Springer

enola_holmes_2Ne perdons pas de temps à refaire les présentations, pour cela reportez-vous au tome 1 "La double disparition" où Nancy Springer introduisait la soeur cachée des frères Holmes, Enola, âgée de 14 ans.

La jeune fille vit désormais seule à Londres, derrière la facette polie du Dr. Leslie T. Ragostin, spécialiste en recherches. En fait, Enola a chipé à Sherlock la ruse des déguisements puisque la jeune fille peut tour à tour devenir Miss Ivy Meshle, secrétaire, Mrs Ragostin ou une nonne muette. Ce n'est pas parce que sa mère ne lui donne aucune nouvelle qu'elle doit se morfondre ou accepter de rentrer dans le rang pour devenir une jeune lady appliquée. Héritière de la nature indépendante de sa mère disparue, Enola a pris le risque de s'émanciper à la barbe de ses frères, livrée chaque jour aux risques grouillant dans les rues de Londres. N'a-t-elle pas failli être étranglée par un individu, en pleine nuit ?

Qu'importe. Enola Holmes a décidé d'accomplir sa première mission : retrouver lady Cecily, demoiselle de la bonne société, et briller de discrétion pour éviter tout scandale. La tâche sera plutôt difficile, car Sherlock Holmes, ce fin limier, se rapproche dangereusement de la cachette de sa jeune soeur !

Après un début qui se place dans une réflexion tatillonne, conviant ainsi le lecteur à partager les pensées de l'enquêtrice, la trame du roman connaît de remarquables tournures de situations avec une cadence soutenue, une vision réaliste de la condition sociale de l'Angleterre du 19ème et un final tout à fait époustouflant ! A découvrir, à suivre sans tromper son ennui ! Vraiment une série qui confirme toutes les espérances !

Nathan - 265 pages  / Septembre 2007.  Traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo.

Prochain tome à paraître au printemps 2008 !

Couverture : Raphael Gauthey

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27/04/07

Les enquêtes d'Enola Holmes, tome 1 La double disparition - Nancy Springer

enola_holmesAvec ce 1er livre qui annonce une série passionnante, l'auteur Nancy Springer a eu l'audace d'imaginer une soeur cachée aux frères Holmes, Mycroft et Sherlock. Enola a 14 ans, c'est l'enfant du scandale et de la honte, car née tardivement (sa mère avait cinquante ans) et dans la bonne société anglaise c'était simplement inadmissible ! Est-ce pour cette raison qu'Enola a grandi loin de ses frères, seule dans sa grande maison, auprès d'une mère absente et perdue dans sa peinture, et du couple Lane, unique serviteur de la famille ?
Or, en cette journée d'anniversaire, Enola va découvrir avec dépit que sa mère est partie. Elle a sciemment disparu ! Elle informe ses aînés qui accourent sur le champ, par le premier train arrivant de Londres. Mais face à l'excitation de la jeune fille, l'imperméabilité des Holmes fait effet de douche froide ! Enola comprendra vite qu'elle ne peut compter que sur elle-même, chose qu'elle va d'ailleurs mettre à profit en mijotant un petit plan de fuite, à la barbe du grand détective !
Et l'aventure continue, dans un Londres bruyant, malodorant, livré à la racaille, et une étrange affaire de disparition d'un jeune vicomte de 12 ans... Enola sent l'inspiration la guider, mais ne voit pas venir le danger.
Franche baignade dans l'ambiance Holmesienne par excellence, dans un Londres plus victorien qu'en vrai ! Les enquêtes d'Enola Holmes promettent de vives émotions, où rien n'est brodé dans la dentelle. Cette série offre une vision très pertinente de la condition des femmes au 19ème siècle, et grâce à son intelligence et sa bravoure, Enola promet de tenir la dragée haute à l'éminent Sherlock Holmes !
La figure de ce dernier est esquissée en semi-ombre, mais la personnalité est fort respectée (personnage taciturne, malade de dépression, dépréciant la gente féminine...). Et la peinture de Londres, du siècle victorien est brillamment étudiée ! De même le style littéraire est élaboré, très élégant et pour cela cette lecture s'adresse plus à des "bons" lecteurs.
Dès 14 ans, à mon avis.

Nathan, 250 pages. Traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo (LA traductrice de la Série des Orphelins Baudelaire !).  Prochain tome à paraître en septembre 2007.

  • L'avis qui m'a donné envie : EMJY !

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