26/02/16

Super Louis et l'île aux 40 crânes, de Florence Hinckel

Super Louis

Le jeune Louis Fortis a un secret : toutes les nuits, il se transforme en super-héros et écrabouille les méchants. Son palmarès est d'ailleurs impressionnant, mais le garçon ne doit surtout rien divulguer et faire comme si de rien n'était dans la journée. Et donc, quand Gustave la Brutasse lui tombe dessus pour chercher la bagarre, Louis doit prendre sur lui et dessiner dans sa tête tous les plans diaboliques qu'il appliquerait pour faire souffrir son ennemi. Mais chut, c'est ultra condidentiel.

Toute cette fantaisie masque forcément une plus grande détresse, si l'on creuse un peu, on découvre que le garçon a perdu son papa dans un incendie (un pompier... un vrai super héros !) et prend conscience des soucis financiers de sa maman pour payer son loyer. L'imagination de Louis turbine à toute berzingue, sauf que ça ne suffit pas pour égayer leur quotidien. 

En attendant, notre petit bonhomme va rapidement se retrouver au cœur d'une incroyable aventure, comportant à la fois un kidnapping par un truand, une évasion sur l'île aux 40 crânes et la rencontre avec la terrible Balafre-à-Dents-d'Or. Ouhlàlà. C'est chaud, les marrons ! Au fond de lui, Super Louis bout d'impatience pour régler leurs comptes à ces énergumènes, mais il doit se contenir car il n'est pas tout seul - son meilleur ennemi, la Brutasse, et la ravissante Vanessa, qui n'a peur de rien, font aussi partie de cette folle péripétie. Et promis, c'est très, très drôle ! 

On se marre du début à la fin à lire cette histoire passionnante, dont le rythme entraînant et le suspense soutenu sont un pur régal. La lecture est également riche en émotions (on rit, on tremble, on frissonne). Une réussite sur toute la ligne. On s'attache aux personnages, dont le jeune Louis, héros de l'aventure, qui s'exprime sans chichis, avec ses maladresses, ses approximations ou ses mots inventés. Les enfants qui liront ce livre se sentiront encore plus proches de lui et se reconnaîtront dans ses expressions et ses lubies. 

Enfin, j'ai trouvé le concept amusant, très touchant et fondamentalement déjanté. La fin de l'histoire laisse présager une suite ... j'espère qu'elle ne tardera plus ! ;-) Et Anne Montel aux illustrations, c'est tout simplement un bonheur pour les mirettes. N'hésitez plus à goûter à ce fabuleux grain de folie. 

Collection Pépix, des éditions Sarbacane ♦ Août 2014

SOURCE : éditions Sarbacane

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02/04/15

#Bleue, de Florence Hinckel

« Souviens-toi que tu es un humain, souviens-toi de la vie. »

Bleue

Silas et Astrid s'aiment d'un amour passionnel. Quand la jeune fille, victime d'un accident, meurt sur le coup, le garçon sombre dans un chagrin insurmontable. Ses parents acceptent alors d'oblitérer sa douleur en suivant le protocole de CEDE (Cellule d'Éradication de la Douleur Émotionnelle). Il se réveille alors frais comme un gardon. Joyeux, pimpant. Ses souvenirs d'Astrid sont vagues. Juste une petite piqûre au cœur. Mais globalement le garçon a repris sa vie en mains et il s'estime satisfait. Quelle supercherie ! ...

Il apparaît rapidement que Silas n'a pas fait peau neuve. Quelque part, le système a bogué. Son esprit lutte contre la tentative d'éradication de ses émotions. Sans comprendre ce qui lui arrive, Silas reçoit des clips étranges, des sensations oubliées, des parfums et des odeurs lui rappelant sa dulcinée, il saisit aussitôt qu'il doit taire ses soubresauts, synonymes d'une défaillance. Dans le même temps, il découvre une face cachée d'Astrid. Une vérité à laquelle il n'était pas préparé et qui chamboule complètement ses convictions. Maladroitement, il tente de comprendre et débusquer la preuve confirmant les nouvelles révélations, et attire sans le vouloir l'attention des agents de la CEDE.

Entre suspense, action et émotion, ce roman d'anticipation se révèle prenant, intelligent et soucieux du détail. L'histoire ne conteste pas les progrès de la science mais rappelle combien la douleur est partie intégrante de notre humanité et de la vraie vie. Souffrir, c'est ressentir, c'est aimer pleinement, c'est s'attendrir et s'entraider. Dans le roman, les adolescents ont le plus tôt possible les ailes coupées pour s'épargner des atermoiements inutiles. Quel avenir s'offre alors à eux ? 

Voilà une lecture fort pertinente, qui interpelle notre libre-arbitre, tout en réveillant les consciences et les émotions. Elle offre aussi la possibilité de lire une belle histoire d'amour, romantique et poignante, dans un monde où on cherche à tout prix à juguler les élans du cœur. L'intensité dramatique est au taquet, c'est bon, doux, jamais larmoyant. Et cela se lit vite. Un rendez-vous toujours opportun ! Dans le même genre, j'ai également apprécié la série Effacée de Teri Terry.

Syros, Coll. SoOn ♦  Janvier 2015

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17/11/07

La fille qui dort - Florence Hinckel

la_fille_qui_dortQuinze ans, complexée par son physique et embrouillée par la séparation de ses parents, Johanna réalise qu'elle est sujette à des crises qui la laissent sans force : elle s'évanouit, s'endort même en pleine journée ou durant les cours. La ronde des médecins est incapable de diagnostiquer son mal, jusqu'au soir du 31 décembre. Un mot vient expliquer qu'elle est malade : narcolepsie.

Entre le soulagement de n'être pas folle et l'ennui de gérer sa vie ordinaire à cette maladie orpheline, Johanna va aussi chercher refuge dans sa passion du théâtre. Au même instant, son lycée ouvre un club et prépare la pièce « Antigone ». L'adolescente voit ses rêves s'accomplir, en plus son coeur s'est sérieusement amouraché du beau gosse, Benjamin, élève en terminale.

« La fille qui dort » est un roman très drôle, aussi bizarre que celui puisse paraître ! La maladie de Johanna n'est pas évidente, plutôt handicapante dans sa vie de jeune fille qui aimerait se fondre dans la masse, car soudain ce mal la propulse sur le devant de la scène. Or, Johanna n'est pas une fille qui aime la célébrité facile et vite acquise, elle s'en rend compte à force d'être trompée par ses rêves qui la troublent et lui donnent un aperçu de la réalité complètement truquée (ce sont des hallucinations hypnagogiques).

Ce qui est tout à fait surprenant dans cette histoire, c'est la dédramatisation de la maladie, sans toutefois négliger son sérieux et sa difficulté. Pour cela, l'auteur a recours à l'humour (vraiment présent et tout à fait rafraîchissant !) et envisage la passion du théâtre comme un sauf-conduit libérateur ! Une lecture étonnante et très intéressante, qui pourra sensibiliser les jeunes lecteurs sur la narcolepsie et la cataplexie. A découvrir !

Illustration : Marion Arbona

Editions Les 400 Coups - 140 pages - 9,00 €

Le site de l'auteur : http://florencehinckel.com/index.html

Le blog : http://florencehinckel.hautetfort.com/

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