23/06/15

Bleu Catacombes, de Gilda Piersanti

3 - Bleu Catacombes

La macabre découverte d'une déferlante de corps sans tête (et de têtes sans corps) met sous pression le commissaire d'Innocenzo, dépité par son effectif mis au rabais à cause des vacances d'été. Seule Mariella accepte d'écourter son séjour à la mer pour se confronter à l'esprit retors d'un criminel qui semble puiser son inspiration dans l'art contemporain et les références bibliques. Pour la soutenir, elle peut naturellement se tourner vers Silvia, sa nouvelle collègue, mais aussi Paolo, son fringant amoureux, dont le retour fait franchement plaisir ! L'auteur n'a de cesse de peaufiner le portrait de son héroïne, qu'on découvre étourdie, migraineuse, tremblante et frissonnante, et pas seulement de passion amoureuse. Encombrée par des souvenirs de famille et ses retrouvailles tardives avec son géniteur, la jeune femme est plus vulnérable que jamais, moins attentive à son enquête, fuyante et instable aux yeux de son amant. La série, qui se décline au gré des saisons, réserve ainsi une lecture sur le long cours passionnante en développant en parallèle des enquêtes criminelles un fil rouge perspicace autour des personnages. J'apprécie moins l'aspect glauque rendu par la lecture faite par Hélène Lausseur pour Sixtrid, qui exacerbe les voix des coupables d'un ton moribond et déprimant... Ceci étant dit, le roman nous réserve une grande part d'intensité dramatique aux effets poignants ! 

Sixtrid / mars 2011 ♦ texte lu par Hélène Lausseur (durée : 5h 50)

 

BLEU CATACOMBES

éditions Le Passage, 2007 / Pocket, 2009 pour le texte original

 

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16/04/15

Vert Palatino, de Gilda Piersanti

Vert Palatino CD

Championnat de foot oblige, la brigade du commissaire d'Innocenzo est transcendée par les résultats des matchs, des points et du classement. Le boulot, pourtant, ne manque pas depuis le signalement d'une fillette disparue, sa mère éplorée de chagrin, et le crime d'un individu flirtant avec le milieu pédophile. Mariella de Luca, qui vient de décrocher sa mutation, cherche une corrélation et entraîne dans sa folie obsessionnelle son jeune stagiaire débutant. Les événements se précipitent lorsqu'une équipe d'archéologues prévient la police de leur macabre découverte. Mariella se rend sur place et rencontre le séduisant Paolo Ronca...

Cette nouvelle enquête est terrible, glauque et déprimante. De plus, il ne fait que pleuvoir sur Rome la Ville éternelle, alors que la fièvre gagne tous les esprits. Nerfs à vif, cœurs battant à tout rompre... c'est un pays entier qui retient son souffle, au rythme de la ferveur footballistique, à considérer comme une bulle de fraîcheur dans cette intrigue qui va émotionnellement secouer notre inspecteur principal. Et nous aussi. Au hasard de ses pérégrinations, Mariella va connaître l'enfer du remords et de la culpabilité, s'effondrer et envisager de tout plaquer. Heureusement, d'Innocenzo veille sur sa petite protégée...

Je pense que le lecteur ne sera jamais assez préparé à l'onde de choc et aux révélations faites par l'histoire. C'est un rendez-vous poignant et bouleversant que nous réserve Gilda Piersanti dans ce deuxième épisode des saisons meurtrières. Un polar sur fond de grisaille architecturale, de football et de passion amoureuse. Dur, mais prenant. 

Sixtrid, mai 2010 ♦ Interprété par Hélène Lausseur (durée : 6h 50) ♦  disponible aux éditions Pocket 

VERT PALATINO

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Rouge Abattoir, de Gilda Piersanti

Rouge Abattoir CD

Un maniaque sexuel sévit-il dans un quartier huppé de Rome ? La liste des victimes ne cesse de s'allonger et alerte les riverains, au grand dam du commissaire d'Innocenzo. L'inspectrice Mariella De Luca est donc envoyée en renfort et va s'employer à débusquer la vérité selon des méthodes parfois peu orthodoxes. Elle cherche à tout prix à percer la carapace derrière laquelle se planque le couple des principaux suspects. Un projectionniste beau comme un dieu et sa sœur au tempérament acariâtre. Ils connaissaient les victimes ou ont croisé leur chemin, mais se défendent bec et ongles contre toute forme d'inculpation.

L'enquête suit ainsi son cours en mettant en place les pièces du puzzle, disséminées tout au long de l'intrigue, sans chercher à aviser le lecteur. Ce sera à lui de faire le tri dans le cumul des données s'il veut pister le coupable, mais de toute façon le dénouement lui paraîtra d'une logique implacable. L'intérêt du livre se situe aussi dans l'évasion promise, Rome la Ville éternelle, et la présentation des personnages au passé sombre et obscur, dont on a tout à découvrir (Mariella de Luca, qui consacre ses nuits à des activités licencieuses, et d'Innocenzo, qui porte en lui le mystère non résolu de son fils disparu).

Hélène Lausseur, la lectrice pour Sixtrid, a un débit rapide et une voix monocorde, qui ne m'ont pourtant jamais rebutée, car cela cadre à merveille avec l'atmosphère hivernale de l'histoire, et peut-être aussi parce que le récit ne dure que 6 heures, une moyenne honorable pour un livre audio. Voilà qui augure un bon début de série, à poursuivre sans tarder !

Sixtrid, janvier 2010 ♦ interprété par Hélène Lausseur (durée : 6h 16)  ♦ Ce roman constitue le 1er volet des Saisons meurtrières : après l'hiver dans Rouge Abattoir, les investigations de Mariella De Luca se poursuivent au printemps dans Vert Palatino, en été dans Bleu Catacombes et à l'automne dans Jaune Caravage. ♦

Également disponible chez Pocket

ROUGE ABATTOIR

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07/06/09

Vengeances romaines ~ Gilda Piersanti

vengeances_romainesEn tournant la dernière page de Jaune Caravage, qui fermait le cycle des Saisons Meurtrières, j'avais émis le souhait (muet) de retrouver un autre cycle avec les personnages récurrents créés par Gilda Piersanti. J'ai donc été très heureuse d'apprendre la parution de Vengeances romaines, et à la fin de cette lecture je sais désormais qu'il y aura d'autres livres avec Mariella De Luca et sa coéquipière Silvia.

L'intrigue policière est bien nébuleuse dans ce roman, on signale la disparition d'une veuve, mère de famille, qui n'a plus donné signe de vie après le réveillon du Nouvel An. Dans le même temps, Silvia, subjuguée par une réfugiée roumaine, enquête également sur la disparition de sa mère, une badante arrivée en Italie, pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays. Et également, les agissements mystérieux d'un couple de personnes âgées les rendent de plus en plus suspects d'un crime qu'on ne saurait comprendre !

Au coeur de la cité romaine, l'histoire inscrit son rythme latin envoûtant, et riche culturellement (comme souvent, on retrouve des références à l'art qui participent à résoudre les affaires criminelles). Mariella est une jeune femme amoureuse, sa liaison avec Paolo la rend plus douce et posée, ce qui ravit son supérieur. Mais Silvia est plus soupçonneuse, intriguée par la chambre fermée à clef dans l'appartement luxueux du fiancé, incapable de saisir l'attachement de sa camarade. Cette insistance laisse présager un nuage sombre, et la belle romance pourrait y prendre ombrage.

Ce qui devient une signature dans cette série, c'est la présence des sentiments et de la nostalgie dans l'enquête policière, on n'y trouve pas du tout de cavalcades échevelées, de crimes sanguinolents. Le charme opère autrement, grâce à l'ambiance, à la personnalité des personnages, à la complexité de l'intrigue (trop de disparition, trop de vengeances voilées...). C'est toujours très bon de se plonger dans les romans de Gilda Piersanti. Ce titre ne fait pas exception à la règle. L'auteur a su étoffer une romance qui aurait pu virer plan-plan et qui, finalement, ouvre la porte de l'anti-chambre des tragédies romaines. Point de commedia dell'arte dans ce théâtre. C'est sombre, tendrement mélancolique. Ai-je besoin de préciser que je suis totalement sous le charme ?!
De plus, la fin de ce roman apporte des révélations stupéfiantes. Je suis impatiente de lire la suite des événéments.

Le Passage, 2009 - 260 pages - 18€

A signaler : Les 3 premiers volets des Saisons meurtrières sont déjà disponibles en poche, chez Pocket. rouge_abattoir vert_palatino bleu_catacombes  (plus d'infos en cliquant sur les couvertures)

 

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02/05/08

Jaune Caravage - Gilda Piersanti

jaune_caravageRome, automne 2006, la Nuit Blanche bat son plein, la ville est en ébullition. Des torrents de jeunesse se déversent dans les rues et convergent vers le Gazomètre, nouveau symbole des nuits romaines, véritable phare dressé face à la Ville éternelle. Mais l'aube sera sanglante, une jeune fille est retrouvée atrocement mutilée sur les quais du Tibre. La victime s'appellait Eva Ismaïlova, elle avait dix-sept ans, était d'origine slave et vivait seule avec sa mère.

C'était une superbe jeune fille blonde, la fierté de Katja qui est ravagée de douleur d'apprendre la mort de son unique enfant. Mariella et sa coéquipière Silvia avancent à tâtons dans cette délicate enquête. Leur rencontre avec Leonora, la meilleure amie d'Eva, leur laisse entrevoir une autre personnalité de cette délicieuse mais étrange défunte ;  Eva aimait le mensonge, les nuits de débauche, les paradis artificiels et coucher avec des types plus vieux qu'elle. La découverte de l'identité de son amant ne va pas sans relancer une autre piste de cette affaire, qui baigne incontestablement dans l'univers fragile et cruel de l'adolescence, les jeux de dupes et l'amour passionnel.

Quatrième volet des Saisons Meurtrières, Jaune Caravage boucle ce premier cycle avec un brio époustouflant ! De loin, cette enquête de Mariella de Luca est la plus étoffée, la plus construite avec parcimonie, la plus conduite sur du velours. En parallèle, l'auteur nous ouvre les portes de l'intérieur de l'inspecteur, jeune femme de 35 ans, amoureuse de son bel archéologue. Leur relation, jusque-là épanouissante, connaît le creux de la vague, car Mariella se laisse ronger par la suspicion et les doutes, son tempérament volcanique commence à épuiser son compagnon. Bref, qu'est-ce que cela annonce ? Et puis, d'un autre côté, l'histoire va apporter quelques éclaircissements sur des faits mystérieux survenus dans le petit studio de Mariella (cf. Bleu Catacombes), et qui pourraient avoir un rapport avec la disparition du fils de son supérieur, le commissaire D'Innocenzo.

Jaune Caravage est un livre qui boucle une série qui n'a jamais cessé de faire grandir l'intérêt du lecteur, au fil des tomes (quatre, au total) truffés de références culturelles (musique, cinéma, peinture, poésie...). La dernière page tournée reste un crève-coeur, car j'ai personnellement le sentiment que TOUT ne m'est pas conté sur Mariella De Luca et que son histoire personnelle est encore enveloppée par des brumes de secrets et de rebondissements sans fin. Y aura-t-il un autre cycle ? Je croise les doigts.

Jaune Caravage, Gilda Piersanti

Editions le Passage, 2008 - 280 pages - 17€

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30/04/08

Bleu Catacombes - Gilda Piersanti

bleu_catacombesEté 2003, en pleine canicule, les catacombes romaines battent tous les records de fréquentation... jusqu'à ce qu'un groupe de visiteurs réfugié dans ces chambres froides d'un genre nouveau tombe nez à nez avec une tête coupée. L'horreur ne fait que commencer, puisqu'une autre tête sera retrouvée dans une cabine de bain, à Ostie, là où l'inspecteur Mariella De Luca passe quelques jours de vacances, avec son amoureux. Notre super flic, déjà rencontrée dans Rouge Abattoir, voit ses congés écourtés et rentre d'urgence à Rome pour résoudre ces meurtres en série qui paraissent être la signature d'un inconditionnel de Judith, l'héroïne biblique qui a nourri l'art occidental du fantasme de la décapitation.

Amoureux de l'histoire de l'art et de l'archéologie, installez-vous dans votre fauteuil ! L'intrigue policière, ici présente, va fortement puiser dans ces deux sources d'inspiration pour tisser la toile implacable de cette machiavélique machination. En fait, dès les premières pages, le lecteur est dans la confidence du nom du coupable. L'intérêt, pour la suite, est de savoir pourquoi, quel mobile, quelles circonstances et quelle folie poussent le criminel à décapiter cinq personnes ! De son côté, Mariella est rapidement décontenancée par les événements, n'arrivant pas à trouver le lien entre les victimes : la star internationale du monde de l'art et une paisible directrice d'orphelinat. Elle a deux pistes à suivre : la veuve éplorée, et la maîtresse froide et calculatrice de Max Fegiz.

Ce qui désoriente aussi notre héroïne concerne sa fraîche et éblouissante passion pour un bel archéologue rencontré lors d'une enquête précédente (cf. Vert Palatino), Paolo Ronca. On connaît le parcours sentimental de notre croqueuse d'hommes, sa fragilité à s'attacher et son refus calculé de s'impliquer dans toute relation. Mais son histoire avec Paolo la prend à contre-pied de ses (vains) idéaux. La jeune femme tombe amoureuse, ne peut plus se passer de son amant, et peut-être son enquête en cours souffre de son léger manque de concentration. Pourtant, qu'est-ce qu'on s'attache au personnage de Paolo, qu'est-ce qu'on aime cette idée de passion naissante et prometteuse ! J'aime particulièrement la lecture de romans policiers qui mettent en scène des héros récurrents, dont on suit la vie personnelle qui évolue au fil des épisodes. Gilda Piersanti a saisi cette essence et donne ainsi à sa série des Saisons Meurtrières une autre motivation de s'intéresser à ses romans, en plus de lire une intrigue policière habile et captivante. Bleu Catacombes est le troisième titre de la série. N'hésitez pas !

Bleu Catacombes, Gilda Piersanti

Editions le Passage, 2007 - 250 pages - 17 €

Prix du Polar méditerranéen 2007 - Prix SNCF du polar européen, 8ème édition.

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07/03/08

Rouge abattoir - Gilda Piersanti

rouge_abattoir_1Le quartier chic et paisible de Testaccio à Rome est de nouveau frappé par un crime horrible : le corps d'une jeune femme mutilée a été retrouvé dans son appartement. Il s'agit d'une troisième victime dans ce petit coin branché de Rome, la presse pense aussitôt à un serial-killer, mais le commissaire D'Innocenzo refuse cette hypothèse. Pour l'heure, il doit accepter l'arrivée d'une super flic, l'inspecteur principal Mariella De Luca, pour l'aider à boucler cette enquête qui met à cran les grosses têtes haut placées.

Mariella est une jeune femme efficace, qui va aussitôt mettre le pied à l'étrier et entrer dans le vif du sujet. Elle fait la connaissance de Tecla Tittoni, une caissière de cinéma, et de son frère Alberto, qui est le projectionniste. Ce couple lui laisse une impression étrange, le garçon est un coureur de jupons, la fille est hautement détestée dans tout le village. De plus, ils semblent avoir tous deux connu les victimes de Testaccio. Alors, de manière peu orthodoxe, Mariella va procéder à une enquête sur le terrain, passant outre les règles d'usage, en s'invitant chez les Tittoni ou en appréhendant un autre individu louche lors de ses promenades nocturnes, et en solitaire.

C'est un roman policier qui appartient à ce genre qui nous plonge dans une intrigue correcte et qui nous fait pénétrer dans l'intimité des personnages. Ici, nous apprenons à mieux connaître l'inspecteur Mariella De Luca et ses nouveaux collègues, surtout parce que Rouge Abattoir appartient à la série des Saisons Meurtrières (trois titres suivent) et que nous allons ainsi pouvoir suivre l'évolution de toute la clique. L'auteur Gilda Piersanti est italienne mais vit en France depuis vingt ans, c'est en français qu'elle a écrit son texte mais situe son action dans la Ville Eternelle. Cadre superbe et fascinant, Rome est ensevelie sous la neige et apporte cette atmosphère frileuse et angoissante, nécessaire à l'intrigue. Celle-ci, assez hasardeuse en cours de lecture, après un début fracassant, connaît un sursaut de rebondissements dans les derniers chapitres. Belle entrée en matière, pour une série qui s'avoue convaincante !

Editions Le Passage, 2003 /

rouge_abattoirPocket, 2008. - 277 pages.

La série des Saisons Meurtrières comporte :

  • Rouge abattoir (2003)

  • Vert Palatino (2005)

  • Bleu Catacombes (2007)

  • Jaune Caravage (2008)

 

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