Pêle-mêle Clarabel : La Nuit des reines - L'Héliotrope - La Ville sans Vent
Voici quelques retours de lecture, en quelques lignes. Trois romans jeunesse qui méritent de s'y pencher ! Et les couvertures sont époustouflantes.
Un roman cinq étoiles pour son ambiance envoûtante (la Nouvelle-Orléans, le jazz, les pratiques cojoues, le vaudou etc.).
Sur ce point, c'est magique !
Mais l'intrigue est plus lente et moins surprenante. Je n'ai pas non plus réussi à m'attacher à l'héroïne.
J'avais tellement adoré la série d'Alex Bell - Le Club de l'Ours Polaire ! Je n'ai pas retrouvé cette sensation de bulle même si j'ai été bluffée par l'atmosphère soignée de La nuit des reines.
Présentation de l'éditeur
Jude Lomax, jeune musicienne, vit dans les bas-fonds de Baton Noir, ville où la magie est au service des puissants. Chaque année, lors de la Nuit Cojoue, une reine est élue, bénie par les dieux. Pendant un an, elle aura la possibilité de faire régner le calme ou la terreur dans la ville. Dotée de pouvoirs infinis, elle est d’une puissance sans égal.
Ivory Monette gouverne depuis plus de cinquante ans quand elle est sauvagement assassinée. Assoiffée de vengeance, elle prend possession du corps de Jude et la force à l’aider à retrouver son meurtrier. En échange, elle aidera son père, infirme depuis huit ans. Jude, que la magie rebute par-dessus tout depuis qu’elle a détruit sa famille, lors du terrible accident qui lui a coûté la vie de son frère, va devoir aller au-delà des préjugés qu’elle a sur les pratiques cojoues.
Elle n’a pas d’autre choix que d’accepter de faire partie des manigances de l’ancienne Reine. Face à l’adversité, Jude va trouver des alliés inattendus, dont Le Fantôme, propriétaire du manoir hanté de Moonfleet et dont personne n’a jamais vu le visage.
Bayard, 2021 - Traduit par Françoise Nagel
⭐⭐⭐
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J'ai lu ce roman en une soirée tellement j'ai été emportée par son rythme, ses personnages et son monde de pirates.
Je suis complètement fan ! C'était prodigieux, bien écrit et fascinant.
Une excellente lecture !
Description :
Quatre siècles après la Grande-Fracture, les habitants du Bas-Monde traversent une ère obscure et rétrograde, tandis que le Haut-Monde, figé depuis l’extinction des Alchimistes, demeure inaccessible et fait l’objet de tous les fantasmes.
Originaire du Bas-Monde, Prudence vit en paria car elle voit l’avenir en rêves. Une nuit, son village est attaqué par des pirates du ciel.
Enlevée et enrôlée de force à bord de L’Héliotrope, un navire volant à la sinistre réputation, la jeune orpheline découvre un nouvel univers, celui du ciel et de ses pirates.
Prudence fait la connaissance des membres de l’équipage, qui ne tardent pas à lui révéler leur secret : ils détiennent un indice, menant à une série de « clefs » disséminées dans le monde qui permettrait de retrouver la cité des Alchimistes.
Gulf Stream éditeur, 2020
⭐⭐⭐⭐
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Extraordinairement élaboré !
Un roman inventif et captivant.
J'ai été séduite par cette jolie plume et par l'histoire qu'elle propose.
Résumé :
A dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.
Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d'Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ca tombe bien, elle a tendance à les déclencher.
Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.
Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.
Hachette romans, 2020
⭐⭐⭐⭐
Seamróg (L'anneau de Claddagh #1), par Béatrice Nicodème
Séduite par la couverture et le résumé, j'avais les trois tomes sous le coude pour de pleines heures d'évasion !
L'histoire commence dans le comté de Galway au milieu du XIXe siècle. Keira est femme de chambre, sa mère cuisinière, pour une riche famille. Elles n'ont vraiment pas à se plaindre, a contrario de leurs voisins qui crèvent de faim et tombent gravement malades dans une misère pas possible. C'est que la famine va frapper durement le pays, bousculant les habitudes des uns et des autres. Certains n'hésitent plus à prendre le bateau pour l'Amérique et rêver d'une nouvelle vie. Pour Keira, la tentation aussi est grande. Elle vient de tomber amoureuse du bel Arthur mais a conscience du fossé qui les sépare en raison de leurs classes sociales (c'est une jeune héritier bourré de promesses). Ses employeurs ont d'ailleurs l'ambition de marier leur fille Clémentine au garçon... d'où les tourments de plus en plus déchirants pour notre héroïne.
En fait, cette lecture est loin d'être une grande fresque sentimentale, jalonnée de passions dévastatrices qui font battre le cœur des plus romantiques. Cette série se démarque par son cadre historique, son économie d'atermoiements et sa volonté de tracer le chemin d'une jeune femme indépendante et volontaire. Tout simplement. Je m'attendais à autre chose (j'avoue) donc je suis assez frustrée par cette mise en bouche. C'est bien mais ça se lit avec trop de détachement.
Gulf Stream éditeur (2015)
Illustrateur : Raphaël Beuchot
... avouons que cette fin est incroyable ! Un peu trop providentielle pour me convaincre.
Juste un détail m'a presque tiré un sourire sarcastique.
Cette série est donc de grande qualité littéraire mais m'est apparue émotionnellement peu attachante (du moins, pour moi).
⭐⭐⭐
En poche ! # 41
Nina Volkovitch (La Lignée - Le Souffle - Le Combat), de Carole Trébor chez Gulf Stream Poche
Moscou, hiver 1948. La maman de Nina Volkovitch, qui travaille au musée d'art, est arrêtée par des hommes en noir, envoyée au goulag, tandis que sa fille est expédiée manu militari dans un orphelinat. Nina, âgée de 15 ans, est une enfant chêtive, pas plus grosse ou grande qu'une enfant de huit ans. Considérée comme fille de traîtres, elle subit les brimades en silence et attend son heure pour s'enfuir et retrouver sa mère.
La suite de ses aventures sera tout aussi captivante et embarque le lecteur à travers une Russie Stalinienne effrayante, truffée de magouilles politiques scandaleuses. L'atmosphère y est certes sordide et frileuse, pourtant chaque avancée de l'histoire réserve un enthousiasme grandissant ! L'histoire n'a effectivement pas tout livré de ses secrets et autres mystères, mais l'on devine un univers foisonnant, riche et excitant.
Cette série en trois tomes est également servie par un style élégant, des propos intelligents, des personnages attachants, et propose un ton neuf et original dans le paysage actuel ! C'est une magnifique saga historique et fantastique, à saisir pour 6,50€ le format poche.
♠♠♠ Vient de paraître le prequel de la série ♠♠♠
Vassilli Volkovitch, Le Serment
Desolation Road, de Jérôme Noirez
« L'amour, c'est rien que de la poussière et des étoiles, monsieur. »
Du fond de sa cellule, June Madero, seulement 17 ans, attend son exécution et accepte de recevoir un journaliste pour lui confier toute son histoire. Celle d'une petite fille privée trop tôt de son papa, déboussolée par le changement radical de sa vie, elle va détester son déménagement à la campagne, dans une ferme, près de Yerington, dans le Nevada. Seule sa rencontre avec le petit voisin, David O'Reilly, la propulsera vers le firmament (amour, bonheur, plaisir et excitation).
Mais nous sommes dans l'Amérique de la Grande Dépression, crise économique, banque en faillite, plus de boulot... Comment un jeune couple, planant sur son petit nuage, va comprendre que pour vivre, pour survivre, il faudra plus que de la chance et du mérite ? Vient le premier dérapage, qu'on peut qualifier d'accident. Puis un autre, et encore un autre... Sans ciller, les amoureux basculent dans le banditisme.
« Quelque part, le crime nous attirait. C'était peut-être le seul moyen de nous sentir libres et de nous aimer ainsi que nous l'avions décidé, sans que personne ne s'en mêle. (...) Nous étions des hors-la-loi, nous l'étions depuis notre premier baiser. »
Bien sûr, on pense aux amants terribles, Bonnie & Clyde, dont l'histoire a enflammé l'imaginaire et la culture rock. Le récit de June aussi prend aux tripes, la jeune fille se montre sans fard et dévoile un troublant aspect de sa personnalité - follement amoureuse de son homme, elle était prête à tout pour lui et révèle une détermination farouche. Son témoignage, censé attirer la sympathie du public, suscite pourtant des sentiments contradictoires, entre compassion, élan de tendresse, perplexité.
Et c'est une franche réussite de laisser le libre arbitre au lecteur, qui jugera à sa guise, après avoir ingurgité les 188 pages du roman. Une chose est sûre, c'est une histoire qu'on dévore, passionnante, pleine d'action, riche en détails historiques et follement romanesque. C'est aussi un hymne à l'amour, la liberté, la conquête de l'Ouest, l'espoir déçu et la perte des illusions. Bien écrit et captivant !
Gulf Stream éditeur, coll. Courants Noirs, août 2011 ♦ Bientôt disponible en format poche !
❄ De belles lectures de saison ! ❄
Orpheline, sans le sou, Sophie Smith vit en pension dans une école privée à Londres. A l'approche des vacances, ses amies et elle sont invitées à se rendre en Russie pour rencontrer la princesse Volkonski. Cette dernière occupe un palais d'hiver, en rase campagne, dans la région de St-Petersburg. L'endroit est féérique, même s'il porte encore les stigmates des vieilles querelles politiques et des tragédies familiales. Sophie est, pour sa part, avide d'aventures merveilleuses. Elle tombe sous le charme de cette princesse au charisme ravageur - si énigmatique, mais envoûtante. D'autres mystères entourent les lieux, dont la forêt qui sert de refuge à une meute de loups. Chaque nuit, leurs hurlements hantent les rêves de Sophie qui se sent de plus en plus perdue, mélangeant la réalité et la fiction. Elle ressasse aussi des souvenirs de son père, qui avait coutume de lui chanter une même berceuse ou aimait lui raconter des légendes lointaines. Comment expliquer ces soudaines réminiscences, sinon qu'elles sont ravivées par le décor qui l'entoure et lui fait tourner la tête ?
Son histoire s'éclairera à l'aube de révélations éclatantes, qui surviendront dans les derniers chapitres. Mais n'imaginez surtout pas que celles-ci vous surprendront plus que de raison, car finalement la trame romanesque est toute simple et évidente. C'est finalement dans la forme et son décor que l'histoire est attachante. On baigne dans un cadre idyllique, au cœur de la Russie, en plein hiver, on vit et partage des activités toutes plus extraordinaires les unes que les autres (pique-nique de minuit sur un lac gelé, balades en vozok, patin à glace au coucher du soleil...). En somme, c'est un joli conte enchanteur qui séduit pour sa simplicité, son élégance et sa tenue. C'est ravissant, et cela m'a beaucoup plu.
Sophie et la Princesse des Loups, de Cathryn Constable - Gallimard jeunesse, trad. Alice Marchand
Prenons notre envol pour Novgorod, dans le pensionnat Biriozy, où se trouvent trois camarades de chambrée, Pénélope, Ludmila et Sanouk. Elles trompent leur ennui en se racontant des histoires, quand débarque leur nouveau professeur de littérature, Anton Mordiev, qui leur fait découvrir un petit livre sur la civilisation nénètse (un peuple qui vit de l'élevage de rennes au-delà des Monts Oural). Mais cette lecture n'est pas du goût de la sous-directrice, Olga Petrovna, qui va tout mettre en œuvre pour les en détourner.
Avec une élégance très appréciable, Anne Bouin nous enchante, nous séduit et nous divertit en un tour de main. Car ce roman est fabuleux ! L'intrigue y est étonnamment riche et d'une imagination débordante, avec du suspense et beaucoup de poésie. On y croise aussi trois jeunes filles attachantes, liées par une amitié sincère et rafraîchissante, portées par une passion romanesque éblouissante, comprenant son petit lot de miracles. Naturellement cette lecture nous réserve un dépaysement assuré, à travers la belle Russie, glaçante ou fascinante, qu'on soit entre les murs du pensionnat austère, dans la très coquette isba bleue de la babouchka de Sanouk, ou sous un tchoum, à se réchauffer sous une peau de renne... Bref, le charme opère et j'ai été plus qu'enchantée par cette première approche, qui se poursuit avec Un été sibérissime et La vie est une flèche.
Petite feuille nénètse, d'Anne Bouin - L'École des Loisirs
Moscou, hiver 1948. La maman de Nina Volkovitch, qui travaille au musée d'art, est arrêtée par des hommes en noir, envoyée au goulag, tandis que sa fille est expédiée manu militari dans un orphelinat. Nina, âgée de 15 ans, est une enfant chêtive, pas plus grosse ou grande qu'une enfant de huit ans. Considérée comme fille de traîtres, elle subit les brimades en silence et attend son heure pour s'enfuir et retrouver sa mère.
La suite de ses aventures sera tout aussi captivante et embarque le lecteur à travers une Russie Stalinienne effrayante, truffée de magouilles politiques scandaleuses. L'atmosphère y est certes sordide et frileuse, pourtant chaque avancée de l'histoire réserve un enthousiasme grandissant ! L'histoire n'a effectivement pas tout livré de ses secrets et autres mystères, mais l'on devine un univers foisonnant, riche et excitant. Cette série en trois tomes est également servie par un style élégant, des propos intelligents, des personnages attachants, et propose un ton neuf et original dans le paysage actuel ! Une magnifique saga historique et fantastique.
Nina Volkovitch, de Carole Trebor - Gulf Stream
Plaine, ô ma plaine...
Attention, troisième et dernier tome !!! Nous retrouvons Nina, à bord du Transsibérien, en compagnie de Sacha et d'un vieil ami, Boris Nikitine, afin de sauver sa mère, déportée dans un goulag de la Kolyma. Au cours de ce long voyage, nous découvrons un paysage désolé et désolant, le froid, le manque de nourriture, le troc, la police omniprésente, la délation, mais aussi les convois de prisonniers, des femmes désespérées et brutalisées, des soldats embrigadés dans un système corrompu, dont ils échappent en noyant leur impuissance dans la boisson. A côté de ça, passe le majestueux Express Bleu, le train des officiels et des nantis, à bord duquel on croise la ravissante Véra !
Et là, un drame s'opère : Sacha tombe sous le charme, instantanément. Nina, elle, a le cœur blessé et gonflé d'amertume. Car c'est une chose surprenante dans ce roman, puisque nous découvrons notre héroïne confrontée à ses premiers émois amoureux. A elle son lot de souffrance, jalousie et déception maintenant ! C'est assez soudain, mais après tout Nina a tout de même 16 ans, sous ses airs de fillette coincée dans un corps qui ne connaît la puberté que de nom.
Il lui faudra de la patience, beaucoup de patience, ainsi lui avait enseigné son vieux maître Arkadi Tchernigov, avant de toucher au but. En attendant, place à toutes ses missions : sauver sa maman, retourner à Moscou, délivrer Dima, livrer son dernier Souffle, affronter son oncle, etc. On s'imagine que ça va tourbillonner dans tous les coins, et finalement il n'en est pas question. C'est un peu ma petite déception, car le dénouement n'est pas flamboyant, mais très posé, très rigoureux. A chaque problème, sa solution. Dossier après dossier. Tchac, tchac. Au suivant !
Cela ne gâche nullement la très bonne appréciation que j'ai de cette série, car l'auteur en profite pour glisser des notes historiques, biographiques, culturelles, etc. On trouve des tableaux, des poèmes, des détails affligeants sur la vie en Russie sous le régime de Staline. Un glossaire est d'ailleurs disponible à chaque fois pour expliquer les termes difficiles ou moins évidents. En bref, non seulement cette série aura eu le goût de me séduire, de m'étonner, de proposer un style neuf et changeant dans le paysage actuel, mais elle a également introduit une belle intelligence dans son propos. Cette série n'a que du positif pour elle !
Nina Volkovitch, tome 3 : Le Combat, par Carole Trébor (Gulf Stream éditeur, mai 2013)
“Nos actes sont nos anges, bons ou mauvais, ombres du destin, marchant à nos côtés.”
Nina séjourne au monastère de Zaïmoutchi pour son initiation en compagnie de maître Arkadi Tchernigov. A elle de comprendre l'histoire des Volkovitch, le pouvoir des anges et le mystère des icônes, mais cela représente énormément d'informations en un laps de temps très court ! Déjà, la menace gronde, l'oncle de Nina est sur leurs trousses et s'apprête à envahir le monastère pour récupérer les icônes.
La tension est palpable, et pourtant la lecture ne nous fait pas vivre un rythme infernal. On calque nos pas à ceux de Nina, comme elle on est à l'écoute et on observe, on écoute et on découvre ce monde nouveau, enchanteur et voilé de zones d'ombre. C'est toujours passionnant à parcourir, ce deuxième tome servant essentiellement de transition entre la présentation et le dénouement, l'intrigue se veut tantôt posée et pédagogique, tantôt trépidante et acharnée.
On retrouve des personnages attachants, comme les frères Sacha et Dima, on doit se séparer d'autres figures bienveillantes, comme Anton, Arkadi ou Nadia, on se surprend à apercevoir des têtes connues, comme la jeune Véra... En bref, c'est une petite série fort sympathique, écrite avec style et élégance, qui se cadre dans un milieu foisonnant, riche et excitant. Cette Russie Stalinienne fait peur, ajoutez que des individus sont capables de pouvoirs hors normes, utilisés à mauvais escient, et vous vous dites qu'il serait bon de se planquer sous la couette, au chaud et à l'abri, en attendant la suite !
Nina Volkovitch, tome 2 : Le Souffle, par Carole Trébor (Gulf Stream éditeur, janvier 2013)
Mais quel est son secret ?
Après la fin de la guerre, à Moscou, la maman de Nina Volkovitch est arrêtée par des hommes en noir tandis que la jeune fille est envoyée dans un orphelinat. A quinze ans, celle-ci paraît aussi chétive qu'une enfant de huit ans. Elle a cessé de grandir et grossir pendant les années difficiles. Considérée comme une fille de traîtres, Nina s'endurcit et attend son heure pour s'enfuir et retrouver sa mère.
Ce roman est le premier tome d'une trilogie (parution rapprochée de la suite), et il ne laisse absolument rien filtrer de ses mystères. C'est ce qui m'a particulièrement séduite, en plus de son atmosphère quelque peu sordide et frileuse, nous sommes dans l'Union Soviétique de Staline, on y découvre les magouilles politiques, les traitements scandaleux infligés à ceux qui ne se montraient pas dignes du Parti, et il y a aussi l'influence artistique, notamment avec la peinture, qui tisse ses liens avec les ressorts cachés de la trame romanesque. La maman de Nina travaillait au musée d'art où elle s'opposait aux mesures drastiques du régime. Concernant son papa, on ignore encore où il est, ce qu'il est, mais cela fait partie de l'intrigue. Je vous laisse découvrir ce qui attend Nina, laissez-vous porter par son aventure fabuleuse et mystérieuse. Impossible de ne pas être tenue en haleine par son épopée !
Je tenais aussi à souligner le remarquable travail d'esthétisme sur l'ouvrage (couverture et liseré doré sur les pages). Quelque part, ce roman a fait naître le même enthousiasme qu'avait su susciter une lecture comme celle de Méto d'Yves Grevet. Vraiment une formidable découverte littéraire, à vous conseiller chaleureusement.
Nina Volkovitch, tome 1 : La Lignée, par Carole Trébor
Gulf Stream éditeur, 2012 - illustration 1ère de couv : Cali Rezo