28/09/21

Pêle-mêle Clarabel : La Nuit des reines - L'Héliotrope - La Ville sans Vent

Voici quelques retours de lecture, en quelques lignes. Trois romans jeunesse qui méritent de s'y pencher ! Et les couvertures sont époustouflantes.

La nuit des reinesUn roman cinq étoiles pour son ambiance envoûtante (la Nouvelle-Orléans, le jazz, les pratiques cojoues, le vaudou etc.).

Sur ce point, c'est magique !

Mais l'intrigue est plus lente et moins surprenante. Je n'ai pas non plus réussi à m'attacher à l'héroïne.

J'avais tellement adoré la série d'Alex Bell - Le Club de l'Ours Polaire ! Je n'ai pas retrouvé cette sensation de bulle même si j'ai été bluffée par l'atmosphère soignée de La nuit des reines. 

Présentation de l'éditeur

Jude Lomax, jeune musicienne, vit dans les bas-fonds de Baton Noir, ville où la magie est au service des puissants. Chaque année, lors de la Nuit Cojoue, une reine est élue, bénie par les dieux. Pendant un an, elle aura la possibilité de faire régner le calme ou la terreur dans la ville. Dotée de pouvoirs infinis, elle est d’une puissance sans égal.

Ivory Monette gouverne depuis plus de cinquante ans quand elle est sauvagement assassinée. Assoiffée de vengeance, elle prend possession du corps de Jude et la force à l’aider à retrouver son meurtrier. En échange, elle aidera son père, infirme depuis huit ans. Jude, que la magie rebute par-dessus tout depuis qu’elle a détruit sa famille, lors du terrible accident qui lui a coûté la vie de son frère, va devoir aller au-delà des préjugés qu’elle a sur les pratiques cojoues.

Elle n’a pas d’autre choix que d’accepter de faire partie des manigances de l’ancienne Reine. Face à l’adversité, Jude va trouver des alliés inattendus, dont Le Fantôme, propriétaire du manoir hanté de Moonfleet et dont personne n’a jamais vu le visage.

Bayard, 2021 - Traduit par Françoise Nagel

⭐⭐⭐

******************

L'héliotropeJ'ai lu ce roman en une soirée tellement j'ai été emportée par son rythme, ses personnages et son monde de pirates.

Je suis complètement fan ! C'était prodigieux, bien écrit et fascinant.

Une excellente lecture !

Description :

Quatre siècles après la Grande-Fracture, les habitants du Bas-Monde traversent une ère obscure et rétrograde, tandis que le Haut-Monde, figé depuis l’extinction des Alchimistes, demeure inaccessible et fait l’objet de tous les fantasmes.

Originaire du Bas-Monde, Prudence vit en paria car elle voit l’avenir en rêves. Une nuit, son village est attaqué par des pirates du ciel.

Enlevée et enrôlée de force à bord de L’Héliotrope, un navire volant à la sinistre réputation, la jeune orpheline découvre un nouvel univers, celui du ciel et de ses pirates.

Prudence fait la connaissance des membres de l’équipage, qui ne tardent pas à lui révéler leur secret : ils détiennent un indice, menant à une série de « clefs » disséminées dans le monde qui permettrait de retrouver la cité des Alchimistes.

Gulf Stream éditeur, 2020

⭐⭐⭐⭐

******************

la ville sans ventExtraordinairement élaboré !

Un roman inventif et captivant.

J'ai été séduite par cette jolie plume et par l'histoire qu'elle propose. 

Résumé :

A dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.

Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d'Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ca tombe bien, elle a tendance à les déclencher.

Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.

Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.

Hachette romans, 2020

⭐⭐⭐⭐


14/04/21

Destiny #1, de Cecelia Ahern

Destiny 1Série dystopique en deux tomes. Le premier fait une entrée fracassante : c'était une lecture géniale !

La vie de Célestine North a toujours été parfaite : une famille aimante, un petit copain exemplaire, des amis fidèles et un avenir sans nuage. Et pourtant, son monde s'effondre le jour où elle autorise un vieil homme malade à s'asseoir dans un bus. Car cet homme est en réalité un Imparfait qui ne dispose pas du droit de s'asseoir dans un lieu public. Aux yeux de la Guilde, Célestine est coupable d'avoir prêté assistance à un indésirable. Elle est à son tour arrêtée sans autre forme de procès. Qu'importe si le père de son petit copain est le chef de la Guilde, l'homme se doit d'appliquer des règles strictes. Et son cas servira d'exemple.

Waouh ! Vraiment, quelle chouette lecture. L'histoire peut paraître à première vue banale mais elle ne cesse de gagner en intensité et en horreur. Et c'est fichtrement captivant. Au départ, j'étais simplement curieuse de lire Cecelia Ahern dans un nouveau registre. Mais plus j'avançais dans le roman, plus je retenais mon souffle en trouvant ça incroyable. Tout le mérite revient à Célestine, l'extraordinaire Célestine. Elle parvient à susciter de l'émotion sans avoir rien demandé : elle n'a pas un soupçon de désobéissance en elle, elle est juste abasourdie et choquée par le déchaînement de violence et de haine dont elle est victime. Au nom de quoi ? de qui ? de simples faux pas d'ordre moral ou éthique ? Gosh. Et Célestine n'en veut même pas de cette gloire, elle refuse d'être un symbole. C'est limite si elle ne souhaite pas rétablir la vérité pour retrouver sa petite vie tranquille. Par contre, un gros potentiel se cache dans le casting. On le voit très, très peu. Mais quel charisme ! Youhou.

Enfin voilà. J'ai beaucoup aimé ce roman. Et si l'ensemble n'est pas 100% renversant (ou innovant), ça reste tout de même redoutable en matière de lecture en apnée. Célestine est tellement vraie, avec ses forces et ses faiblesses. On s'identifie facilement. Elle vit une histoire terrible, riche en rebondissements. On sent aussi la colère gronder, partout ça bout et ça menace d'exploser. Ça promet pour la suite !

Hachette romans, 2017 - Traduit par Christophe Rosson

Titre VO : Flawed

 ⭐⭐⭐⭐

Posté par clarabel76 à 17:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,

29/01/18

MDR - Menteuse Drôlement Râleuse, de Kody Keplinger

Menteuse Drôlement Raleuse

Sonny est une menteuse compulsive - c'est plus fort qu'elle. Au lieu de jouer cartes sur table, elle baratine sans cesse pour se sortir des mauvais pas. Mise à la porte par sa mère devenue dingue, la jeune fille squatte en douce la chambre de sa meilleure amie mais refuse de l'avouer aux parents de celle-ci qui risqueraient de s'immiscer dans sa vie et y découvrir une vérité peu reluisante. Car Sonny est une acrobate du faux-semblant, qu'elle pratique pour mieux se protéger. C'est comme avec Ryder Cross. Ce garçon vient de débarquer de Washington D.C., où son père est membre du Congrès, et se montre affreusement snob en prenant ses camarades de haut. Sonny le déteste et ne s'en cache pas. Lui aussi le lui rend bien et l'envoie souvent sur les roses. Seule la jolie Amy Rush trouve grâce à ses yeux (cela reste à sens unique). Et lorsqu'il cherche à entrer en contact avec elle, par mail, il reçoit une réponse cinglante... rédigée sur le ton de la plaisanterie par Sonny, qui n'est autre que la meilleure amie de Amy ! Prise de remords, Sonny va néanmoins s'excuser et entamer avec lui une longue discussion sur internet. Mais au moment de se quitter, la jeune fille découvre que Ryder s'est mépris sur son compte et croyait être en ligne avec Amy. Sonny veut rapidement dissiper le malentendu, seulement toutes ses tentatives tombent à l'eau. Comble du comble, la demoiselle est sérieusement en train de craquer pour l'individu... tout en le trouvant insupportable dans la vraie vie !

Le scénario est basique et attendu, avec des personnalités fortes et piquantes pour accompagner la lecture vers un divertissement assuré. De plus, Kody Keplinger avait déjà goûté au succès grâce à The Duff, un roman sexy et rigolo, sans jamais tomber dans la vulgarité. Et là, bingo on retrouve Wesley & Bianca, la famille Rush & Amy... la petite frangine. Je me voyais déjà tout en haut de l'affichage, blablabla, sauf que la chute a été rude. Et pour une désillusion, c'est une grande désillusion. Je n'ai pas du tout accroché au couple Sonny / Ryder malgré les boutades et l'ambiance Cyrano décomplexée. L'héroïne est trop vindicative et pleine de contradictions ; l'alchimie avec Ryder n'est pas palpable et les échanges sur messenger sont lisses et ressemblent davantage à une relation copain-copine. Il n'y a pas de séduction flagrante dans tout ça. Je suis restée un peu de marbre, ça ne m'a jamais touchée et ça manquait de crédibilité aussi (Sonny porte un lourd fardeau sur ses épaules... pourquoi les auteurs en rajoutent-ils toujours autant ?!). Pour moi, le rendez-vous est loupé - la lecture trop quelconque et décevante. SNIF. 

Hachette, 2017 - Traduction par Aude Gwendoline

 

Posté par clarabel76 à 09:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

08/11/17

La Belle et la Bête : Histoire éternelle, de Jennifer Donnelly

LA BELLE ET LA BETEPrisonnière du château de la Bête, Belle a su rapidement toucher le cœur de ses résidents. Les domestiques sont fous d'elle et, malgré ses dehors bougons, la Bête aussi s'adoucit en sa présence. Pourtant, la jeune fille est préoccupée par la santé de son père, sachant hélas qu'elle n'obtiendra jamais gain de cause pour le voir. Prisonnière elle est, prisonnière elle restera. Désireux de lui plaire, la Bête offre à Belle l'accès exclusif de la bibliothèque du château, espérant que son amour de la lecture chasse son humeur chagrine. Belle est charmée et explore les moindres recoins de ce cocon douillet. C'est ainsi qu'elle tombe sur un livre enchanté, qui la fait basculer dans un décor tout aussi féerique. À Nevermore, elle rencontre une comtesse qui la chouchoute et lui fait la promesse de retrouver son père dans ce monde, si elle accepte de rester. Belle pense vivre un rêve éveillé et succombe à la tentation.

Jennifer Donnelly propose ce charmant interlude pour accompagner l'histoire originale de La Belle et la Bête et ne lésine pas sur les douceurs sucrées pour engourdir le lecteur. Tout est onctueux, romantique et magique. On voit venir toutes les ficelles de l'intrigue, on soupire d'agacement devant la naïveté de l'héroïne et on ne tremble pas d'impatience dans l'attente du dénouement. Mais le rythme est vif et piquant, de quoi proprement emballer un jeune public. Pour ma part, peu sensible à la magie de Disney et n'aspirant aucun goût pour le film de Bill Condon, avec Emma Watson, cette Histoire éternelle n'a pas eu l'effet escompté - pas d'envoûtement, ni de fascination avec étoiles dans les yeux, ça m'a semblé plutôt godiche et sentimental. Mais je ne doute pas que la magie opère pour les incurables romantiques, qui jugeront la lecture adorable et merveilleuse.

Techniquement, la version audio est lue par Manon Azem, la voix française de l'actrice Emma Watson. Tout, ou presque, est impeccable - j'ai juste trouvé la prononciation des termes anglais trop exagérée. Et l'absence de toute bande sonore est assez déconcertante. C'est la première fois que cela arrive chez Audiolib ! 

©2017 Disney Enterprises, Inc.  / Hachette Livre. Traduit par Christophe Rosson

(P)2017 Audiolib. Lu par Manon Azem, la doubleuse officielle d’Emma Watson, notamment dans Harry Potter. 

03/10/17

Lily et Po #1 : Rencontres et rendez-vous, de Lauren Oliver

Lily et Po Rencontres et rendez-vous hachetteInconsolable depuis la mort de son père, un an plus tôt, Lily souffre également d'être enfermée dans le grenier de sa maison. C'est sa belle-mère qui l'oblige à vivre sous les toits, lui interdisant toute sortie ou autre compagnie. La jeune fille occupe donc son temps à dessiner, toujours près de la fenêtre. Un jour, le fantôme de Po fait irruption dans sa chambre. Loin d'être surprise, Lily lui demande au contraire un service - retrouver son père de l'Autre Côté et lui transmettre son message. Le garçon comprend qu'il ne peut rien lui refuser et se lance à sa recherche.
C'est sur ces entrefaites qu'entre en scène le jeune Will, un orphelin recueilli par l'alchimiste, qui parcourt les rues de la ville pour livrer ses potions. Mais le garçon a interverti deux coffrets, l'un destiné à la riche comtesse Prima Donna, l'autre à l'entrepreneur des pompes funèbres, ce qui a déchaîné la colère de son patron et propulsé par inadvertance la jeune Lily dans cet improbable imbroglio. 
Mêlant savamment action et émotion, cette série de Lauren Oliver transporte le lecteur dans un univers fantastique et quelque peu nostalgique, avec une histoire qui évoque le deuil, le chagrin, la perte, le désarroi, et qui affiche malgré tout la volonté de “rendre de la couleur et de la vie à un monde devenu gris et morne”. O
n y croise donc une poignée de personnages aux intentions pas toujours louables, des jeunes héros fougueux et déterminés, tous avançant au pas de charge dans les méandres d'un voyage étonnant. L'amitié et la famille y sont mis à l'honneur, ainsi que l'aventure, l'humour et la fantaisie. Une découverte charmante et enthousiasmante, accessible dès 8-10 ans.
Par contre, j'aurais préféré un bon gros bouquin de 300 pages, au lieu des trois éditions de 150 pages, dont vingt à trente pages rien que pour les extraits des tomes suivants, ce qui laisse un arrière-goût de remplissage, et une dépense de 9.90€ le volume. Pas cool. :/ 

Hachette, 2012 - Trad. Alice Delarbre

 

Tome 2 - Fuites et poursuites

Tome 3 - Fin du voyage et retrouvailles

Posté par clarabel76 à 11:45:00 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , , ,


07/07/17

Replica, de Lauren Oliver

REPLICADeux filles. Deux histoires. Un même roman. C'est sur cette promesse que Lauren Oliver nous embarque dans un univers d'expériences interdites en s'intéressant aux parcours de deux héroïnes, qui vont évidemment se croiser pour mieux confronter les visions aperçues de part et d'autre.

Gemma souffre de son image. Elle est en surpoids, a effectué plusieurs séjours à l'hôpital et a le sentiment d'être un monstre, d'ailleurs ses camarades au lycée le lui rendent bien. Elle a pour seule amie April, qui déploie des trésors d'ingéniosité pour lui chasser ses idées noires. Chez elle, Gemma se sent également incomprise, entre une mère angoissée et un père accaparé par son boulot, pour lequel il s'absente constamment en désertant le foyer. La jeune fille va finalement comprendre que ses parents sont des cachotiers en découvrant le nom de son père associé à l'institut Haven, connu pour sa réputation sulfureuse, et pire encore en apprenant que le lieu a été la cible d'un acte terroriste. Gemma part sur un coup de tête pour percer les mystères de ce laboratoire aux expériences scientifiques inqualifiables. Elle entraîne dans son expédition un ancien camarade de primaire et le fils d'un blogueur qui enquêtait sur les actions de Haven avant de disparaître du circuit. Au cours de son périple, elle tombe alors sur Lyra.

Lyra est le produit des expériences honteuses de l'institut de Haven - en gros, Lyra est un clone. Son existence non plus n'a pas été doucereuse et sans heurt. C'est ce qu'on découvre dans l'autre partie du livre, en quelques 200 pages visant à compléter les révélations divulguées par Gemma. Mais j'avoue avoir ressenti une pointe de lassitude au moment d'enchaîner avec cette lecture alternative. J'ai alors réalisé que j'avais ingurgité ce roman alambiqué sans réel entrain, ni étincelle d'excitation. J'avais tenté par goût pour l'auteur (cf. sa série Delirium) mais suis, pour le coup, déçue du résultat - les personnages sont fades, l'action est convenue, avec des rebondissements improbables, l'ensemble sonne monotone. N'étant peu d'humeur aux concessions, j'ai donc lâché l'affaire. Sans regret.

Hachette Romans, 2017 - Trad. Alice Delarbre

 

 

Posté par clarabel76 à 11:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

11/04/17

Shadow House : La Maison des ombres (Tome 1): La Rencontre, de Dan Poblocki

Shadow HouseCinq adolescents sont convoqués pour x, y raisons au manoir Larkspur. Poppy, une jeune orpheline, pense y retrouver une tante. Marcus, une école de musique pour perfectionner son niveau. Azuma, pour oublier le fantôme de sa sœur disparue. Dash et Dylan, des frères jumeaux, pour relancer leur carrière d'apprentis comédiens. À l'arrivée, cependant, tous les cinq notent que le cadre est aussi angoissant que mystérieux, mais prennent tardivement conscience de leur erreur. Car Larkspur vient de leur tendre un piège. Les voilà captifs d'une maison à l'atmosphère flippante, où d'étranges phénomènes surviennent, sans issue de secours possible. Un vrai cauchemar.

Pour un jeune lecteur impressionnable, franchement, le cocktail est relevé. On a déjà une couverture qui, en vrai, tape dans l'œil avec son effet hologramme. Mais le contenu du livre tient aussi la dragée haute aux sceptiques qui verraient là une simple opération marketing. L'histoire réserve de bonnes séquences aux sensations fortes garanties (apparitions, spectres vengeurs, tentatives de briser les jeunes détenus...). La mise en scène est saisissante de réalisme - on se croirait dans un vrai film d'horreur - d'autant plus que l'esthétisme a été bichonné pour renforcer l'illusion de vieux bouquin oublié, aux pages noircies par les flammes, avec des photographies en noir & blanc (atmosphère assez proche de la série Miss Peregrine).

Même si cette série vise un lectorat jeunesse, dès 10-12 ans, elle dévoile une grande dextérité à créer une ambiance d'épouvante que les amateurs du genre auront plaisir à découvrir. Je referme tout ça non sans frissonner une dernière fois... 

Hachette Romans, 2017 - Trad. Christophe Rosson [Shadow House - The Gathering]

Trailer en VO

Posté par clarabel76 à 09:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

21/03/17

J'étais là, de Gayle Forman

jetais laSous le choc du suicide de sa meilleure amie, Cody accepte de rendre service à ses parents en se rendant près de Seattle, où leur fille menait sa vie d'étudiante, pour y rassembler ses affaires et quelques indices. Rien n'indiquait que Meg était au bord du précipice. Pour Cody, pointe aussi la douleur de l'incompréhension et du rejet. Les deux amies avaient certes emprunté des chemins différents, mais avaient pour elles des années d'une complicité indiscutable. Le choix de Meg a pris tout le monde au dépourvu, en plus de renvoyer chacun à une prise de conscience.

Sur place, à Tacoma, Meg se glisse dans la vie de Meg, rencontre ses colocataires, découvre une facette de son amie qu'elle ne soupçonnait pas, croise aussi le garçon qui lui aurait brisé le cœur. Cody épingle ce Ben McAllister sans détour, il est responsable de la mort de Meg, il s'est servi d'elle, c'est un pauvre type, etc. Mais Ben se défend et rétorque qu'elle ignorait totalement qui était Meg. À force de fouiller sur une piste de plus en plus froide, Cody parvient à rassembler des faits nouveaux, mais glaçants et déstabilisants. En même temps, elle réalise combien sa propre vie est elle aussi insipide et gâchée par son manque d'ambition ou sa vieille trouille d'affronter l'inconnu.

Un roman solennel, qui aborde le suicide avec justesse et sans pathos, tout en s'attachant à tirer le portrait d'adolescentes secrètes et brisées. Gayle Forman réserve un traitement sensible et pudique au marasme émotionnel que vit l'entourage de la personne disparue, entre le traumatisme, le sentiment de trahison et l'éternelle incompréhension qui foudroie les parents, les amis... C'est une lecture hyper touchante, assez triste et obsédante. Car le chemin du deuil et du contrecoup est long, compliqué et pénible. Un livre à aborder dans les écoles, en famille, entre amis, pour ne plus diaboliser ce sujet préoccupant et pour mieux l'envisager sous toutes les coutures. 

Livre de Poche Jeunesse - Trad. Luc Rigoureau pour Hachette éditions - 2016

Posté par clarabel76 à 10:45:00 - - Commentaires [4] - Permalien [#]
Tags : , , ,

16/02/17

#Reine du lycée: Confessions d'une star des réseaux sociaux, de Lele Pons & Melissa de la Cruz

reine du lycéeN'étant pas au courant des étoiles filantes issues des réseaux sociaux, j'ignorais en toute logique qui était Lele Pons... jusqu'à ce qu'une bonne âme éclaire ma lanterne. Et donc, cette jolie native de Venezuela, débarquée aux USA dès son plus jeune âge, est connue pour son succès fulgurant sur Vine grâce à des vidéos comiques où l'absurde côtoie la dérision pour de courtes séquences relatant la vie cocasse des adolescents. Pour y avoir jeté un coup d'œil, j'avoue que c'est complètement déjanté. Et cela m'a bien plu.

Le bouquin est exactement dans la même veine. Ce n'est pas de l'autofiction, mais une histoire inspirée de son parcours. Après des années de scolarité dans une école privée, Lele débarque à Miami High, un lycée ordinaire où son look excentrique, son franc-parler et sa gaucherie la mettent aussitôt au ban du microcosme étudiant. Au lieu de se fondre dans la masse, Lele détonne et exacerbe les passions. Cible de toutes les moqueries, Lele ne désespère pas de renverser la tendance et s'en donne à cœur joie en délirant sur Vine. C'est sans deviner que son grain de folie va plaire au public, car au fil des mois son succès sur la toile grimpe en flèche, le nombre de ses followers explose... pour arracher le record du milliard de vues ! La notoriété de Lele lui ouvre les portes des clubs branchés, lui fait rencontrer les stars de la musique et du cinéma, sa vie au lycée se métamorphose, Lele est reconnue, sollicitée et encensée !

Au final, j'ai trouvé la lecture étonnamment agréable et très divertissante. La vie de Lele laisse une sensation d'effervescence continuelle qui fait tourner la tête mais qui arrache aussi des sourires. La jeune fille possède cette formidable capacité de rebondissement, tout en optimisant les passages à vide ou les moments de doute. C'est une nana joviale, déterminée et fonceuse. J'aime beaucoup son tempérament ET son sens de la dérision. Franchement, elle m'a fait rire à de multiples reprises. Le roman ne s'attarde pas à décrire les longues étapes de son succès, on passe du statut de loser à celui de reine en un battement de cils. Cette folle cadence imposée est, tout compte fait, très appréciable. Il y a du rythme, des rires, des messages de tolérance (stop à l'ostracisme au lycée), de l'amour, de l'amitié... Et puis cela tourbillonne constamment, c'est à la fois déjanté et décalé. J'ai été complètement emballée par cette pétillante découverte ! 

Traduit par Charlotte Faraday pour les éditions Hachette - Octobre 2016

 

Posté par clarabel76 à 09:00:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , ,

01/02/17

Cell. 7, de Kerry Drewery

cell7

Accusée d'avoir assassiné Jackson Paige, une vedette du petit écran, également connue pour ses œuvres de bienfaisance, Martha Honeydew est envoyée illico dans le couloir de la mort pour attendre son jugement, devenu une exécution arbitraire, puisqu'il revient au public de voter coupable ou non en son âme et conscience, tout en suivant l'émission Mort égale Justice. La procédure est expéditive, en seulement sept jours, la détenue est scrutée sous l'œil mort d'une caméra, puis conduite cellule après cellule vers son destin. Martha Honeydew a seize ans et vient du quartier populaire des Tours. Elle bénéficie ainsi d'une assistance juridique en la personne d'Eve Stanton, qui se bat contre cette justice implacable et met tout en œuvre pour obtenir la relaxe de sa cliente. Or, Martha refuse d'être aidée et manipule le système pour faire passer un message. En attendant que la vérité éclate, la campagne médiatique est virulente et Martha perd chaque jour des points, tandis que Eve remue ciel et terre pour sauver l'adolescente bornée.

Je sors frustrée de cette lecture, qui me laisse une sensation trop glaçante, mais offre par sa vision pessimiste d'une justice sous le joug du sensationnel de la télé-réalité une perspective effroyable qu'il faut méditer. J'ai finalement gardé une distance émotionnelle tout au long du récit, le personnage de Martha ne m'a pas touchée. J'étais curieuse de connaître son histoire et ses secrets, mais les révélations me laissent un goût amer. J'attendais, je pense, une intrigue plus percutante et autrement plus dynamique. À la place, c'est un roman à suspense, écrit avec solennité, angoisse et amertume. Le mélange n'est pas très bon, puisqu'il sonne assez lourd moralement. Cela se lit vite et bien mais il faut apprécier les histoires tristes et funestes. La fin est ouverte. 

Traduit par Christophe Rosson pour les éditions Hachette - Septembre 2016

 

Posté par clarabel76 à 09:45:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags : , ,