Glitch, tome 3 : Insurrection, par Heather Anastasiu
Comme dans toute bonne dystopie qui se termine, la bataille ultime est proche et tout espoir semble s'être envolé : Zoé et ses compagnons de la Résistance battent en retraite après avoir perdu leur base et leur chef. Ils sont écrasés par la cruelle Chancelière, qui est à deux doigts d'exécuter un plan à même de détruire la quasi-totalité de l'humanité. Zoé doit mettre un terme au système du Lien, et pour ce faire, il lui faut infiltrer la redoutable Communauté en compagnie de Max. Qui lui a brisé le coeur. Pire, Adrien n'est plus que l'ombre de lui-même, son amour aussi s'est envolé...
Très bon tome, qui clôt la trilogie avec panache... l'héroïne manque peut-être de consistance dans son rôle de chef et sa relation avec Adrien est particulièrement mouvementée (pimentée?). Cela redonne un coup de jus, c'est bien ! Peut-être ai-je attendu trop longtemps avant de lire ce livre, car j'avais perdu le fil et ne me sentais plus dans mon élément. Mais c'est tout de même une bonne série, pour qui aime l'action, la techno et un soupçon de romance ! Seul le 1er tome est hyper maladroit (et parfaitement risible). Tension perceptible, mais pas infaillible... il y a peu de suspense, mais l'histoire est bien amenée et on se laisse conduire vers la conclusion le coeur battant, car le rythme est vraiment soutenu !
Robert Laffont, coll. R, novembre 2013 - traduit par Cécile Ardilly
“Something about you just could not be controlled, just had to be free.”
*** attention, spoilers ! *** Zoe a pris la fuite, avec l'aide d'Adrien, et a rejoint la Fondation, le réseau de la résistance. Elle a néanmoins un gros souci avec son pouvoir de télékinésie et doit suivre un entraînement pour mieux gérer ses crises. Mais le temps est compté, car la Chancelière Bright gagne du terrain et il faut précipiter l'attaque pour l'éliminer. ***
Alors, on se souvient, avec dépit, que le premier tome était un semblant de chaudron rempli d'hormones en ébullition, c'en était délicieusement risible, à vrai dire. Et pourtant, on sentait le potentiel frétiller sous la couche. Eh bien, je dois avouer que la suite a su faire preuve de renouveau en nous servant une intrigue palpitante, bien tenue et davantage centrée sur la stratégie militaire et l'implication technologique.
C'est bien simple, dès les premières pages, on plonge dans l'action. Une centaine de pages plus loin, on baigne toujours dans l'action. Et il en va ainsi jusqu'à la dernière ligne ! L'auteur a compris qu'il fallait se débarrasser des détails encombrants (le batifolage des adolescents) et se concentrer sur son sujet. On découvre alors l'envers du décor, celui des opposants à la Communauté, qui réunit des civils, mais aussi les Glitchers et les Regs rebelles. De nouveaux personnages entrent dans l'arène, sans mettre de côté les vedettes que sont Zoe, Adrien et Max. (Oui, le retour ! Mais en mieux !!!)
C'est tout de même incroyable le décalage qu'il existe entre ce livre et le précédent, franchement le résultat est top ! Même la fin nous réserve sa dose d'adrénaline, avec surcharge émotionnelle et jolie sérénade mélodramatique, naaan je vous jure, c'est bon ! c'est meilleur ! c'est dense et prenant ! on ne décroche pas avant la fin !
Glitch, tome 2 : Résurrection, par Heather Anastasiu
Robert Laffont, coll. R, 2013 - traduit par Cécile Ardilly
"You've felt it, haven't you? Those feelings that seem to get so big in your chest, like something is so beautiful it aches?"
L'univers dystopique de Heather Anastasiu est un univers technologique, où les cartes à puce et les ports USB servent à réguler les sentiments des humains, condamnés à vivre selon une discipline stricte. Du coup, ils sont complètement amorphes et agissent comme des zombies. Seule Zoe se surprend à ressentir des sensations délicates qui la font sursauter. En gros, elle est capable de glitcher, ce qui est désormais une menace pour elle car elle risque d'être désactivée. Alors elle panique et choisit de s'enfuir, mais elle est rattrapée par un type, Adrien, qui la conduit à la Surface (là où flottent des gaz toxiques, des restes du cataclysme nucléaire qui a provoqué la fin du monde).
Brider les émotions humaines est un sujet déjà abordé dans un roman comme Delirium, toutefois le traitement dans GLITCH se révèle moins profond, limite juvénile et maladroit. Zoe est une héroïne cruche, qui s'adapte aux découvertes avec une naïveté pas du tout touchante (son comportement, dans la deuxième partie du roman, fait lever les yeux au ciel). Un troisième personnage va entrer dans l'arène et compliquer inutilement l'intrigue amoureuse (ce cher Max, pour ne pas le nommer, passe pour un obsédé de service, faut-il en rire ou pleurer, franchement j'hésite !).
D'un autre côté, l'auteur a beaucoup de choses à raconter, avec des tas d'éléments et des rebondissements à tous les étages, l'intrigue en devient habile et séduisante. C'est dommage qu'au coeur de ceci, les motivations des personnages nous inspirent aussi peu de compassion ou d'intérêt. J'avoue avoir été de plus en plus perplexe face à l'embrouillamini des troubles sentimentaux qui saisissent l'héroïne. Je sors donc de cette lecture avec une impression de manque ou d'imperfection qu'il faudrait corriger pour améliorer la suite, car la matière première n'est pas mal du tout, juste mal exploitée.
Glitch, par Heather Anastasiu
Robert Laffont, coll. R, 2012 - traduit par Madeleine Nasalik