15/10/15

Psychose, de Robert Bloch

Étape 3 . Le 15 octobre 2015
Après vos errances bucoliques, voilà qu'apparaît une grille rouillée. Oserez-vous la pousser malgré ses grincements? Osez un livre ou un film qui vous fait vraiment peur ! Votre courage sera mis à rude épreuve, vous serez alors fin prêt à aborder les deux prochaines étapes.

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Bienvenue dans la Maison de l'Horreur ! Mes compagnes de randonnée sont de plus en plus inquiètes pour ma santé mentale. Après la série tv, le bouquin et le film, je fais une fixation sur cette œuvre... Préparez la camisole ! 

Psychose

Il est clair que si l'on connaît déjà le film (Hitchcock, 1960) la surprise du livre est amoindrie, mais sa lecture n'en demeure pas moins carrément flippante. Jugez plutôt...

Un soir d’orage, Mary Crane, qui vient de dérober 40.000 dollars à son patron, s’arrête dans un motel miteux et isolé. Le propriétaire, Norman Bates, est un vieux garçon excentrique et esseulé, qui vit sous le joug d'une mère tyrannique et acariâtre. Épuisée par la route, le stress et le désespoir, la fugitive se réfugie dans sa chambre et décide de s’accorder une douche bien méritée. Elle ignore qu'à travers une fissure dans le mur, un individu l’observe, chuchotant des salacités dont le débit ne cesse d'enfler jusqu'à ne plus pouvoir se contenir. Après quoi, …

Tout, absolument tout ce qu'on voit dans le film se trouve - ou a été reproduit - dans le livre ! C'est impressionnant. Robert Bloch avait tout imaginé (en s'inspirant cependant d'un fait divers, cf. Ed Gein le fermier boucher du Wisconsin). Je connaissais donc les tenants et les aboutissants de l'histoire, mais il n'empêche qu'elle inspire toujours autant d'angoisse et d'effroi. Elle réunit en quelques pages (le roman est court) l'essentiel d'un thriller à succès : du suspense, une tension psychologique palpable, une mise en scène élaborée et une maîtrise redoutable de la dramaturgie. Quand bien même le livre date de 1959, il n'a pas à rougir des procédés actuels qui consistent à basculer toujours plus loin dans une surenchère de violence. «Psychose» est un bouquin nerveux, torturé et pétrifiant. Il vous plante un décor, une ambiance et un personnage particulièrement étrange en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf. Ouf, c'est aussi ce qu'on lâche en tournant la dernière page. Cette lecture est diabolique, son histoire inoubliable.

Points / Coll. Thriller ♦ Mai 2013 ♦ Nouvelle traduction de l’anglais (États-Unis) par Emmanuel Pailler ♦ Préface de Stéphane Bourgoin

 

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Je vais profiter de ma soirée pour revoir le film, après une réunion prise-de-tête, cela me défoulera ! ;-) En attendant, coup de projecteur sur LA scène mémorable avec  Janet Leigh dans le rôle de Marion Crane. 


09/10/15

Créations culinaires pour le # Challenge Halloween

Étape 2 : Le 9 octobre 2015
Après toutes ces émotions, nous avons bien mérité de faire une pause. Rien de tel qu’un pique-nique pour reprendre des forces. Les randonneurs découvrent leur casse-croûte en image et espèrent ne pas servir d’en-cas à quelques créatures qui rôdent dans les parages. A vous de nous étonner avec vos créations culinaires halloweenesques !

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Pour le coup, je triche, mais avec élégance, en brandissant ce livre de recettes inspirées d'après les œuvres cinématographiques d'A. Hitchcock - qui s'inscrit sans le vouloir comme mon mentor pour ce challenge ! ;-)

La randonnée aidant, j'ai donc ramassé dans les bois quelques champignons (comestibles) pour cuisiner une petite soupe et réchauffer nos pauvres carcasses transies de froid et de peur, lors de nos veillées autour du feu. Mais alors que chacun se pourlèche les babines, son bol entre les mains, dans l'attente d'une dégustation imminente, des ombres rôdent non loin du campement et figent notre équipée de terreur...

La suite, lors de notre prochaine étape ?

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De ses premières œuvres anglaises aux grands chefs-d'œuvre de la période américaine, Hitchcock n'a cessé de faire référence à la gastronomie. Le rituel même des repas est souvent associé à l'action du récit : ainsi le fameux dîner chez la romancière Sedbusk dans Soupçons, le repas de famille dans Jeune et innocent, le pique-nique face à la Principauté de Monaco dans La Main au collet, l'acharnement du policier de Frenzy sur une volaille trop cuite... [NDLR: Et le fameux coup de gigot, dans la série Hitchcock presents.]

Cet ouvrage mêle le récit, par François Rivière, de la vie et de l'œuvre d'Alfred Hitchcock du point de vue des nourritures terrestres, et les recettes retrouvées par Anne Martinetti au fil de scènes mémorables des films, recomposées pour réaliser soi-même les bons petits plats du maître du suspense. [présentation de l'éditeur]

Cette lecture ne m'a pas particulièrement donné envie de reproduire les recettes présentées, et dont souvent la photogénie laissaient à désirer, mais j'ai beaucoup apprécié les associations d'idées, entre les films, les anecdotes et les extraits choisis, qui font de cet ouvrage avant tout un outil de collection et d'information (moins un bouquin dédié aux fins gourmets). 

Cahiers du cinéma (2 octobre 2008)

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03/10/15

Weekend Série Tv pour le # Challenge Halloween

Focus sur BATES MOTEL

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une série américaine créée par Carlton Cuse, Kerry Ehrin et Anthony Cipriano (2013)

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L'histoire s'inspire des personnages du roman de Robert Bloch (Psychose), également incarnés au cinéma par Anthony Perkins et Janet Leigh dans un film réalisé par Alfred Hitchcock.

Norman Bates a dix-sept ans quand il s'installe avec sa mère Norma à White Pine Bay, en Oregon, dans une vieille demeure austère près de laquelle ils ont acheté un motel en déclin. Tous deux forment un couple détonnant, entretenant une relation fusionnelle mais qui apparaît vite dérangeante. Le garçon est solitaire et effacé, il porte à sa mère une admiration sans limite. Inversement, l'emprise de la mère sur son fils est coriace, tantôt surprotectrice, tantôt castratrice.

Cependant, de nombreux secrets entourent le passé de la jeune femme et vont peu à peu éclairer son comportement ou ses choix de vie. Car White Pine Bay est loin, très loin, de la carte postale promise - petite  ville américaine, paisible et proprette - où Norma espérait démarrer une nouvelle existence et effacer son passé. Mère et fils seront également complices d'événements tragiques et devront garder de lourds secrets étouffants.  

Ceci explique grosso modo les rapports louches et accablants au sein de la famille Bates. Au départ on ne devine pas bien qui de la mère ou du fils est le plus psychotique, et c'est l'une des grandes richesses de la série de laisser planer constamment le doute et distiller un climat malsain au fil des saisons, sans perdre de vue l'étonnante complexité de cette relation mère/fils. 

Et il y a aussi cette atmosphère hors du temps, le choix de Norma de vivre comme dans les années 50, à travers ses goûts vestimentaires ou musicaux, totalement en contradiction avec l'époque réelle (oui, des portables, des ordinateurs, le wifi). Les pistes sont brouillées et on en serait presque choqué ! Cela confirme le sentiment d'une série hors norme et au charme envoûtant.

C'est sombre, mystérieux, poignant, violent. L'intensité psychologique y est remarquable, tandis que le scénario se dessine avec subtilité et ne laisse rien supposer du tour que l'histoire va prendre. Mais chaque détail compte et s'entremêle diaboliquement. Cela suffit pour me glacer le sang et retenir mon souffle.

« A boy's best friend is his mother. »

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Casting : Vera Farmiga, Freddie Highmore, Max Thieriot, Olivia Cooke, Nestor Carbonell

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10/01/14

Week-end à Portmeirion, de Nicola Upson

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Il a suffi d'un simple coup d'œil à la couverture, puis de découvrir qu'un certain Hitchcock se baladait au cœur de l'histoire, pour faire de moi l'esclave de cette lecture ! J'ai tout lâché pour m'y plonger. Miam, quel régal ! L'histoire commence en 1954, mais concerne un événement survenu durant l'été 1936. Joséphine Tey fête ses 40 ans avec son ami le commissaire Archie Grant, à Portmeirion, dans un complexe hôtelier luxueux situé au bord de la mer.

Elle a également été invitée à rencontrer le couple Hitchcock pour céder les droits de son dernier livre, en vue d'une adaptation cinématographique. Il fait une chaleur caniculaire, l'ambiance se veut languide et oppressante, les comédiens vont et viennent, le réalisateur anglais mijote quelques blagues d'un goût douteux... On passe ainsi plus de 200 pages sans soupçonner l'ombre d'un crime, c'est calme, très bavard et tout bonnement raffiné.

J'ai immensément apprécié ce cadre magnifique, où règne une atmosphère fascinante et guindée. On y trouve un petit monde clos, pétri de jalousie, de rancœur et de haine, qui ne masque pas son amertume vis-à-vis de l'industrie cinématographique. On spécule aussi sur le prochain départ de Hitchcock pour Hollywood, on dresse un portrait de l'homme sans effet de manche, c'est un génie au caractère exécrable, qui manifeste amour et admiration pour Alma Reville, sa remarquable épouse.

L'intrigue policière, finalement, n'est qu'une goutte d'eau dans un vaste océan. Elle est, certes, plus présente dans la deuxième moitié du roman, mais il m'est apparu que ce n'était pas ce qui m'importait le plus. J'ai aimé l'ensemble du livre, avec ses personnages et la façon de les introduire, de raconter leurs tourments personnels, de laisser deviner leurs émois ou leurs états d'âme. C'est un livre qu'on découvre par envie, ou par curiosité, et qui dévoile un grand aspect psychologique dans sa trame romanesque. Mais c'est très chic, absolument divin !

10-18, collection Grands détectives, novembre 2013 - traduit par Pascale Haas.

09/01/14

La bobine d'Alfred, de Malika Ferdjoukh

“La bobine d'Alfred” est un roman doux et tendrement nostalgique, qui rend un bel hommage au cinéma de l'âge d'or hollywoodien et au grand Alfred Hitchcock.

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L'histoire : Harry Bonnet a tout juste 16 ans lorsqu'il traverse l'Atlantique, avec son père, pour vivre son aventure américaine. À lui les films à toute heure du jour et de la nuit, les rencontres de starlette sur la plage, le permis de conduire, les crèmes glacées au parfum improbable...

Ce qui l'attend sera encore plus époustouflant : assister au tournage (secret) du dernier Hitchcock, Mary Rose, d'après la pièce de J.M. Barrie. Le garçon est aussitôt ébloui, par l'actrice Veronica West, par l'ambiance sur le plateau, électrique, pesante mais fascinante, par le mystère environnant.

D'ailleurs, n'en pouvant plus de lambiner dans son coin, il n'hésitera pas à commettre un petit délit pour assouvir sa passion dévorante...

Et nous voici plongés au coeur d'une histoire invraisemblable, mais palpitante, qui séduit et envoûte littéralement, même si force est de reconnaître que tout le charme du livre réside dans son atmosphère ! C'est délicieusement désuet, poudré d'un voile infime (mais pas ringard), absolument élégant, irréel et fabuleux. Un pur régal.

Je sèche pour vous dire à quel point cette lecture a su me transporter, me faire sourire, m'enchanter (et pourtant, je l'avoue, ce n'est pas mon roman préféré non plus). Mais j'étais tellement sous la coupe de mon émerveillement, j'avais tellement anticipé ce mariage entre Malika Ferdjoukh, Alfred Hitchcock et toute cette thématique autour du (vieux) cinéma hollywoodien.

Je soupçonne l'auteur de s'être livrée à cet exercice juste pour satisfaire un plaisir égoïste et elle a eu drôlement raison ! Ce roman, c'est son cri d'amour en bonne cinéphile qui se respecte.
Amen.

École des Loisirs (grand format), octobre 2013 - illustration de couverture : Séverin Millet.


«Ah, c'est de la belle histoire. Ça parle des morts, tu vois, des morts qui reviennent et qui partent. Du souvenir. Du temps qui passe. De l'amour d'une maman pour son enfant. Mais va proposer ça à des producteurs ! Ils te répondent quoi ? "Monsieur Hitchcock, tu nous as montré des meurtres sous une douche, sur un manège, un trapèze, dans un train, un bateau, un moulin, un clocher... et tu te ramènes avec ta petite histoire de fantômes sans crime ? Sorry. No money." Trop romantique pour 1964.»

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20/11/09

La sauce était presque parfaite (80 recettes d'après Alfred Hitchcock)

par Anne Martinetti & François Rivière
Photographies : Philippe Asset

Editions Cahiers du Cinéma, 2008

(présentation de l'éditeur)

Alfred Hitchcock était le fils d'un épicier en gros de l'Est londonien, et lui-même un bon vivant amateur de bonne chère, ce dont témoignent autant les photographies de ce légendaire metteur en scène que le contenu de ses films. De ses premières œuvres anglaises aux grands chefs-d'œuvre de la période américaine : Marnie, Les Oiseaux, Complot de famille, Hitchcock n'a cessé de faire référence à la gastronomie. Le rituel même des repas est souvent associé à l'action du récit : ainsi le fameux dîner chez la romancière Sedbusk dans Soupçons, le repas de famille dans Jeune et innocent, le pique-nique face à la Principauté de Monaco dans La Main au collet, l'acharnement du policier de Frenzy sur une volaille trop cuite.
Les biographes du très gourmand Alfred ont relaté avec abondance son appétit pour la cuisine bourgeoise française comme pour les rituels anglais (les soles de Douvres, les " pies ", etc.) puis son assiduité aux bonnes tables de Hollywood : Chasen's et Romanoff notamment. Cet ouvrage mêle le récit, par François Rivière, de la vie et de l'œuvre d'Alfred Hitchcock du point de vue des nourritures terrestres, et les recettes retrouvées par Anne Martinetti au fil de scènes mémorables des films, recomposées pour réaliser soi-même les bons petits plats du maître du suspense. Il est organisé géographiquement de Londres à la Côte Ouest des Etats-Unis, en passant par New York, avec quelques voyages dans le monde. De gourmandes soirées Hitchcock entre amis en perspective !

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C'est Lily qui m'avait donné envie de lire ce livre. J'ai donc profité de l'offre ^partenariat Livres Alapage^ pour me faire plaisir !

Parce que ce livre est un pur régal, LA bible pour tous les amateurs du grand Hitch. Ce sont des anecdotes, en plus de 80 recettes recopiées d'après la cinématographie du Maître, qu'on découvre, j'ai peine à trouver les mots tant cet ouvrage est excellent, il a su combler ma curiosité et ma gourmandise, j'avais les yeux qui roulaient partout, à chaque page, j'étais friande des détails, admirative des suggestions culinaires (parfois basiques !) et je ne perdais pas une miette des scènes reprises pour illustrer chaque recette, replaçant ainsi dans le contexte les spaghettis au Chutney (Le crime était presque parfait), la truite Chicago Express (La mort aux trousses), l'Hamburger à la cubaine (L'étau) ou la célèbre Pecan Pie (Pas de printemps pour Marnie).

La Sauce Etait Presque Parfaite signe le mariage réussi entre le cinéma et la gastronomie, grâce à Anne Martinetti et François Rivière.

Sur le site de l'éditeur, il est possible de consulter quelques pages.

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26/05/07

H comme Hitchcock

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... dans les Salles Obscures

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