La Reine sans royaume (Le Peuple de l'Air #3) de Holly Black & Lu par Zina Khakhoulia
đđŻ RELECTURE Audio FĂ©vrier 2023 đđŻ
... qui confirme qu'il s'agit toujours de mon prĂ©fĂ©rĂ© de la trilogie ! â„
âšUn final passionnant et plein d'Ă©motions. De belles dĂ©clarations qui font battre plus fort mon cĆur de midinette.âš
J'ai tellement aimé le Cardan dans ce tome. Un personnage complexe mais profond, et qui montre ici le chemin parcouru depuis son enfance chaotique.
La version audio apporte définitivement un atout supplémentaire au plaisir de lecture. L'interprétation est entraßnante, vive, captivante. La voix de la comédienne (Zina Khakhoulia) est parfaite, surtout pour Cardan - moins pour la Bombe.
J'ai donc davantage savouré cette relecture, en scrutant les détails, les mots, les intentions. L'intrigue montre souvent des piÚges, des actes manqués qui comptent tous énormément. C'était trÚs appréciable d'en souligner les subtilités. C'était comme goûter deux fois plus la saga.
âââđ Mon premier retour de lecture est ICI.
©2019 / 2020 Holly Black / Rageot-Ăditeur (P)2023 Audiolib
- Lu par : Zina Khakhoulia
- Série : Le Peuple de l'Air, Volume 3
- Durée : 9 h 41
â Ma voix nâest quâun murmure : â Jâai perdu ta cape.
Il mâobserve. â Menteuse, rĂ©plique-t-il, les yeux brĂ»lants de rage. EspĂšce de sale menteuse mortelle. â
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Le Roi maléfique (Le Peuple de l'Air #2) de Holly Black & Lu par Zina Khakhoulia
đđŻ RELECTURE Audio FĂ©vrier 2023 đđŻ
Fantastique, vraiment ! Voilà encore une excellente prestation ! De plus, je crois que j'apprécie davantage l'histoire, maintenant qu'elle n'a plus de secrets pour moi. C'était trop stressant avant ça.
Certes, Jude et Cardan livrent un drĂŽle de pas de danse qui rend le cĆur lourd et amer. Du moins, j'ai Ă©tĂ© paumĂ©e plus d'une fois. Ce n'est pas du tout une lecture romantique. Pas une romance. Ou disons que c'est un modĂšle bien terrifiant.
Malgré tout, je me régale en buvant comme du petit lait cette sombre intrigue de conflits politiques et amoureux. Le tout est planté dans un univers fascinant, maßtrisé somptueusement, dressé fiÚrement. Ajoutez l'interprétation faite par Zina Khakhoulia qui est excellente.
Et vous obtenez une incroyable, époustouflante immersion, qui s'apprécie doublement. Je poursuis avec le troisiÚme et dernier tome (audio).
âââđ Mon avis complet sur ma premiĂšre lecture est ICI
©2019 / 2020 Holly Black / Rageot-Ăditeur (P)2022 Audiolib
- Lu par : Zina Khakhoulia
- Série : Le Peuple de l'Air, Volume 2
- Durée : 10 h
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Comment le Prince Cardan en est venu à détester les histoires, par Holly Black
Enchantée par ma récente relecture du Prince Cruel (en audio), j'ai dégainé ce livre de mes étagÚres pour prolonger le plaisir. Quelle bonne pioche !
Dans ce trĂšs court ouvrage, on dĂ©couvre un Cardan comme il ne vous sera pas permis de connaĂźtre dans la trilogie du Peuple de lâAir. On cerne pas Ă pas son personnage. On suit son parcours d'enfant, puis de jeune homme. On pĂ©nĂštre ses pensĂ©es. On pointe ses failles, ses dĂ©sirs, ses dĂ©ceptions. On lâobserve, auprĂšs de Jude, de son frĂšre Balekin, de ses amis Nicasia et Locke, auprĂšs du troll Aslog dont les contes Ă©voluent au fil du temps.
On sent le personnage douter, sâendurcir, repousser ses limites et se mettre au dĂ©fi. On le retrouve aprĂšs les Ă©vĂ©nements de La Reine sans royaume. Lâambiance est toujours aussi vĂ©nĂ©neuse et fascinante. Et les illustrations, magnifiques. On savoure franchement cette aubaine.
Cette lecture s'adresse idĂ©alement aux amoureux de la saga. L'ouvrage en lui-mĂȘme est magnifique, couverture cartonnĂ©e, illustrations par Rovina Cai et atmosphĂšre vaporeuse. Tout le charme du Prince Cruel est ici mis Ă profit.
Ne crois-tu pas que les filles monstrueuses et les garçons maléfiques méritent de connaßtre l'amour ?
J'avais d'abord hĂ©sitĂ© Ă me le procurer jusqu'Ă ce que je saisisse des extraits et rĂ©alise qu'on allait percer la carapace de Cardan. DĂCLIC. Ăvidemment, je ne regrette pas du tout d'avoir cĂ©dĂ© Ă la tentation !
Rageot, 2022 pour la traduction. Par Leslie Damant-Jeandel
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- Avant dâĂȘtre un prince cruel ou un roi malĂ©fique, Cardan Ă©tait un enfant Fae avec un cĆur de pierre et une langue acĂ©rĂ©e.
- Grùce à ce nouvel ouvrage richement et magnifiquement illustré, nous plongeons au fond de son ùme et considérons pour la premiÚre fois les événements de son point de vue.
- Nous dĂ©couvrons des petits dĂ©tails de sa vie avant Le Prince cruel et une aventure qui sâĂ©tend au-delĂ de La Reine sans royaume.
- Câest surtout pour les lecteurs lâoccasion dâun dĂ©licieux retour au royaume de Domelfe⊠ou dâune premiĂšre dĂ©couverte, pleine de danger, de romance, dâhumour et de drame.
Le Prince cruel (Le Peuple de l'Air #1) de Holly BlackâĄLu par Zina Khakhoulia
Premier tome relu en audio pour sa parution chez audiolib.
C'était parfait !
Un peu tĂŽt par rapport Ă ma lecture en septembre ? Pas du tout. Ăa n'a eu aucune incidence. J'ai mĂȘme davantage apprĂ©ciĂ©, pour tout dire. Parce que je connaissais les roueries qui allaient survenir, j'ai choisi de reporter mon attention sur d'autres petits dĂ©tails. J'ai scrutĂ© les signes, les gestes, les regards. PesĂ© les mots aussi. J'avais moins d'attente donc j'Ă©tais disposĂ©e Ă apprĂ©cier autrement cette histoire au potentiel obscur insoupçonnable.
En effet, on suit l'histoire d'une jeune humaine arrachĂ©e Ă son monde pour vivre dans un royaume faerique particuliĂšrement cruel. Elle va grandir dans la peur et elle va dĂ©tester ça si bien qu'elle va se nourrir de cette colĂšre pour se venger. Ce premier tome va donc s'attarder Ă tracer sa personnalitĂ©, troublante et parfois antipathique. Jude veut sa place Ă Terrafae et tape du pied de ne pas l'obtenir. Mais le roman sert Ă©galement Ă planter le dĂ©cor, puis les personnages et les intrigues de la Haute Cour de Domelfe, et enfin les enjeux politiques, les complots, les conquĂȘtes.
RĂ©sultat, j'ai beaucoup aimĂ© cette lecture audio ! La comĂ©dienne Zina Khakhoulia livre une excellente interprĂ©tation (la voix de Cardan est impeccable). Cela lui donne un ton hautain et enjĂŽleur. FidĂšle Ă son personnage. Jude est plus dĂ©terminĂ©e que jamais. Son ton est vif, suspicieux et toujours aux aguets. J'ai Ă©tĂ© un peu surprise par le choix pour la Cour des Ombres et pour la servante Tombenloc. Mais ce n'est qu'un dĂ©tail, car l'ambiance reste extraordinaire. Tout colle comme dans notre imaginaire. Charme vĂ©nĂ©neux. Danger en latence. Ăa gronde, ça rumine et ça voltige. Oui, c'est terriblement addictif. Et j'ai adorĂ© replonger dans cet univers de faerie, c'est doux-amer et pourtant l'immersion est exaltante et trĂšs divertissante.
Le format audio a certainement apportĂ© un truc en plus, car j'ai davantage apprĂ©ciĂ© cette relecture ! Vivement les deux prochains volumes qui paraissent respectivement en janvier et fĂ©vrier. On n'a pas trop Ă souffrir de l'attente - merci â„
©2018 / 2019 Holly Black / Rageot-Ăditeur (P)2022 Audiolib
#LePrincecruel #NetGalleyFrance
- Lu par : Zina Khakhoulia
- Série : Le Peuple de l'Air, Volume 1
- Durée : 11 h 50
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La Reine sans Royaume, de Holly Black ( âĄÌ.âĄÌ)(^âĄ^ )
J'ai adorĂ© ce tome trois ! Ămotions. Sacrifices. RĂ©vĂ©lations. HĂ©roĂŻsme. C'Ă©tait magique et flamboyant. Je ne regrette pas du tout d'avoir enchaĂźnĂ© les livres. J'ai plongĂ© dans un univers faerique si sombre et dĂ©nuĂ© de tendresse que j'ai souvent failli en pleurer de dĂ©tresse. Mais j'Ă©tais fascinĂ©e. ComplĂštement obsĂ©dĂ©e par l'histoire.
Ma voix nâest quâun murmure : â Jâai perdu ta cape. Il mâobserve. â Menteuse, rĂ©plique-t-il, les yeux brĂ»lants de rage. EspĂšce de sale menteuse mortelle.
Si vous aimez les intrigues royales, les personnalités complexes et les contes à faire peur, saisissez votre chance ! Tout n'est pas parfait mais l'ensemble fait son effet. Cette fois encore, j'ai vécu mille sensations au cours de ma lecture. Depuis le début, je ne savais plus quoi penser de toutes ces ùmes tourmentées. Je trouvais Jude tellement compliquée à suivre. Sa relation avec Cardan, presque nocive. Les complots, par contre, sont incroyables. La soif de pouvoir rend dingue. Les prophéties deviennent des chaßnes. Et les piÚges dans ce labyrinthe infernal sont nombreux.
â Quand jâĂ©tais dans le monde des mortels, je te considĂ©rais comme mon ennemi, mais tu me manquais quand mĂȘme, dis-je. â Ma chĂšre ennemie jurĂ©e, comme je suis heureux que tu sois revenue.
Finalement, ce tome trois apporte des solutions. Pose les personnages. Lisse. Explique. RĂ©concilie. C'est un vrai confort Ă lire. Ouf, merci Holly Black ! Tellement de bonnes choses sont dites ou avouĂ©es. Ăa n'enlĂšve rien du ton mordant et revanchard. La tension dramatique va d'ailleurs atteindre des sommets. Pfiou, boule au ventre, gorge nouĂ©e, estomac serrĂ© et frissons dans le dos. J'Ă©tais Ă fond dans ma lecture !
Je suis faite pour les ombres ; pour lâart de manier les couteaux, pour les effusions de sang et les coups dâĂtat ; pour les paroles venimeuses et les gobelets empoisonnĂ©s. Je sais comment planter un couteau dans ma paume. Je sais comment haĂŻr et me faire haĂŻr. Je sais aussi comment triompher, du moment que je suis prĂȘte Ă sacrifier tout ce quâil y a de bon en moi.
...
Jâai dit que, si je ne pouvais pas ĂȘtre meilleure que mes ennemis, alors je serais pire. Cent fois pire.
J'ai dĂ©vorĂ©. J'ai adorĂ©. â„
Comment les ĂȘtres comme nous sây prennent-ils pour ĂŽter leur armure ?
Rageot, 2022 pour la traduction. Traduit par Leslie Damant-Jeandel
â Câest toi, que jâaime, confesse-t-il. Jâai passĂ© une grande partie de ma vie Ă prĂ©server mon cĆur. Jâai si bien rĂ©ussi que je pouvais faire comme si je nâen avais pas. Aujourdâhui, ce nâest plus quâun organe scabreux, abĂźmĂ© et rongĂ© par les vers. Mais il tâappartient.
âââââ
â Moque-toi si ça tâamuse, susurre-t-il. Peu importe ce que jâimaginais alors ; maintenant, câest moi qui serais prĂȘt Ă te supplier en rampant pour obtenir un mot gentil de toi. Ses yeux sont noirs de dĂ©sir. â Tu mâas terrassĂ©, souffle-t-il.
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Le Roi MalĂ©fique, de Holly Black àČ„_àČ„
Cette lecture me laisse encore et toujours une sensation grisante. Entre dĂ©goĂ»t et incomprĂ©hension. Fascination et dĂ©solation. C'est un Ă©trange cocktail qui me laisse un goĂ»t amer en bouche tout en crĂ©ant une vilaine dĂ©pendance parce que j'ai Ă©tĂ© complĂštement obsĂ©dĂ©e par cette histoire !Cette suite au Prince Cruel reprend en plein chaos. Cinq mois ont passĂ©. Pour Jude, notre mortelle plus ambitieuse que jamais, le poids des actes est sans commune mesure. Elle a trahi. ManipulĂ©. ĆuvrĂ© en coulisses. Elle a obtenu ce qu'elle n'aurait pu imaginer. Mais Ă quel prix ! C'est une jeune femme isolĂ©e, craintive et mĂ©fiante qu'on retrouve. Avec son cerveau en surchauffe toutes les cinq minutes tellement elle a besoin d'anticiper et de projeter chaque interaction. Pfiou. C'est Ă©tourdissant. Depuis le dĂ©but, j'ai du mal Ă m'attacher Ă elle. Tout comme son histoire avec Cardan. Ce qu'on nous vend comme une idylle impossible. Or, ces deux-lĂ se dĂ©testent. Ne se font pas confiance. Et je n'arrive pas Ă m'enlever cette image de couple qui avoue dĂ©tester les sentiments qu'ils s'inspirent.
Tu es la punition que je préfÚre.
La position est dĂ©licate car il n'y a rien de romantique, de doux, de tendre ou de dĂ©sirable. Par quelle pirouette va-t-on nous retourner cet exercice de dĂ©fiance ? Hmm. Hmm. DĂ©sabusĂ©e, je suis. Ceci dit, je suis aussi extrĂȘmement attentive Ă cette mise en scĂšne en trompe-l'Ćil. Tout est dans le dĂ©tail. Et dans le manque de perspective. L'histoire est racontĂ©e du point de vue de Jude, aprĂšs tout. La demoiselle est loin d'ĂȘtre la plus clairvoyante dans certains domaines. Espionne. Main armĂ©e. SĂ©nĂ©chale. Elle sait faire, mais dĂ©coder les Ă©motions, percer les sentiments. No way JosĂ©.
De toute façon, elle a d'autres chats Ă fouetter. Autour d'elle, ça se bouscule pour lui donner un coup de poignard dans le dos. Les courtisans. Les ex rancuniers. Sa famille ! La ronde des tromperies a repris son tour infernal. L'action n'est pas explosive mais n'empĂȘche pas de penser que le danger est bien lĂ . Les intrigues politiques ont d'ailleurs beau jeu et tissent un dĂ©cor ombrageux. C'est ce que j'aime dans cette saga, chaque moment compte. Chaque mot a son importance. Tout est imprĂ©visible. Les sens sont en alerte. J'ai beau m'Ă©nerver aprĂšs les personnages, m'agacer et soupirer Ă n'en plus pouvoir. J'ai quand mĂȘme des griffes Ă la place des mains tellement je suis accrochĂ©e aux pages que je tourne avec fĂ©brilitĂ© (et dans l'attente de la prochaine traĂźtrise). C'est comme ça, on devient des horribles lecteurs avides de coups fourrĂ©s. Et ça ne manque pas ! Par contre, je sors de cette lecture avec le moral en berne.
Je voudrais ressentir quelque chose. Je voudrais trembler, avoir la nausĂ©e. Ătre celle qui craque et pleure. Je voudrais ĂȘtre n'importe qui sauf celle que je suis ; celle qui vĂ©rifie qu'il n'y a pas eu de tĂ©moin ; celle qui essuie son couteau dans la terre, ses mains sur les vĂȘtements du cadavre; et quitte les lieux avant l'arrivĂ©e des gardes.
Purée, ça craint...
Rageot, 2021 pour la traduction. Traduit par Leslie Damant-Jeandel
ââââ.5
Le Prince Cruel, par Holly Black Ù©(ËâĄË)Û¶
âJe suis obsĂ©dĂ©e par le battement de cils paresseux de Cardan sur ses yeux brĂ»lants comme des charbons ardents.â
Difficile de flùner au sein de la communauté des lecteurs sans passer à cÎté de ce phénomÚne ! Entre Sarah J. Maas, Jennifer L. Armentrout et Holly Black, le terrain est miné. Et il faut se blinder pour résister. Moi, je n'ai pas pu lutter. Trop intriguée par les échos de la foule en liesse. J'ai fini par céder, de bonne grùce.
Jâai Ă©tĂ© Ă©levĂ©e par lâhomme qui a assassinĂ© mes parents, sur une terre peuplĂ©e de monstres. Je vis avec cette peur, elle a pris racine en moi, et je mâefforce de lâignorer.
Jude n'avait que sept ans lorsqu'elle a assistĂ© Ă l'assassinat de ses parents avant d'ĂȘtre enlevĂ©e avec ses sĆurs du monde des mortels pour vivre parmi les Faes. MalgrĂ© la protection de son beau-pĂšre, elle va grandir en dĂ©testant la peur qu'elle ressent de vivre entourĂ©e par des crĂ©atures sadiques et cruelles. Elle va donc s'adapter en se perfectionnant dans le jeu de l'escrime, le poids des mots et l'art du faux-semblant. Son pire ennemi s'appelle Cardan. C'est un prince hĂ©ritier de la Couronne. D'une grande beautĂ© mais terriblement dĂ©daigneux, il se moque du pouvoir et entraĂźne sa clique Ă persĂ©cuter les plus faibles. Jude pourrait ĂȘtre une proie idĂ©ale, seulement elle va leur tenir tĂȘte et les dĂ©fier Ă leurs propres ruses.
Cette relation entre le prince et Jude n'est pourtant pas le cĆur du roman. En fait, ce premier tome met en place l'univers de la faerie avec ses complots politiques, ses ambitions dĂ©vorantes et ses retentissements. Qu'on ne me vende pas un truc romantique et glamour, c'est faux. En plus, les personnages sont froids, distants, menteurs ou lĂąches. Tout le monde se dĂ©teste ou se manipule. Il n'y a pas un soupçon de puretĂ© derriĂšre cette façade. Tous sublimes d'extĂ©rieur, mais viscĂ©ralement affreux et insensibles. Chapeau bas pour ce cocktail d'Ă©motions contradictoires qu'on vit au fil des chapitres ! L'ambiance est douce-amĂšre, l'action se dĂ©ploie lentement, les personnages ne sont pas attachants, et pourtant on s'accroche, on veut connaĂźtre la suite, on a besoin de savoir.
â Dis-moi, pourrais-tu mâaimer ? demande-t-il Ă brĂ»le-pourpoint. â Bien sĂ»r ! JâĂ©clate de rire, sans savoir si câest la rĂ©ponse que jâĂ©tais censĂ©e donner. Mais la question est si bizarrement formulĂ©e que je peux difficilement dire non. Jâaime lâassassin de mes parents, alors je dois ĂȘtre capable dâaimer nâimporte qui.
Suis dĂ©jĂ en pleine communion avec Le Roi malĂ©fique. TchĂŒss !
Rageot Editeur, Septembre 2020 pour la traduction. Traduit par Leslie Damant-Jeandel
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â Avant tout, je te dĂ©teste parce que je pense Ă toi. Souvent. Ăa me dĂ©goĂ»te, et je ne peux pas mâen empĂȘcher.
Magisterium : L'épreuve de fer, par Holly Black & Cassandra Clare
Une introduction flamboyante à un univers magique, qui annonce les prémices d'une fabuleuse saga, dans la lignée de Harry Potter !
Callum Hunt est un enfant à part. Alors qu'il n'était qu'un nouveau-né, sa mÚre a gravé dans la glace, juste avant de mourir, une inscription paralysante : « Tuez cet enfant ». Douze ans plus tard, celui-ci doit rejoindre le Magisterium, une école réservée aux jeunes gens dans son cas, impliquant qu'ils possÚdent des dons hors du commun mais ne savent pas s'en servir.
Ce premier tome s'inscrit avant tout dans une intrigue linéaire et replace chaque élément dans son contexte, ce qui peut éventuellement ralentir la cadence et obliger le lecteur à prendre son mal en patience. Mais ceci a du bon, car on prend plaisir à découvrir le monde imaginé par les deux auteurs à succÚs - Holly Black et Cassandra Clare, également deux ferventes admiratrices de JK Rowling. L'inspiration est d'ailleurs bien présente !
On ne verse pourtant pas dans le vulgaire copier-coller et on pressent un monde à éclore avec ses propres créations. Car dÚs que l'action se met en branle, l'histoire se déroule avec une fluidité sidérante, captivante et enchanteresse. De nouvelles révélations apparaissent, laissant planer le doute quant aux perspectives futures... Autant dire que la suite s'annonce grandiose !
Cette sĂ©rie jeunesse rĂ©serve clairement de belles surprises et fait dĂ©jĂ preuve d'imagination enthousiasmante pour ce qui promet d'ĂȘtre un rendez-vous grisant. Seul point nĂ©gatif : c'est une sĂ©rie en 5 tomes (jusque 2018 pour la VO). :/
PKJ. avril 2015 - Traduit par Julie Lafon (The Iron Trial)
Minuit ! 12 histoires d'amour à Noël
La neige, les fĂȘtes, les longues soirĂ©es d'hiver... C'est le moment de tomber amoureux ! Humour, Ă©motion, coups de foudre, Ă©tincelles... l'amour sur tous les tons par les 12 meilleurs auteurs de la littĂ©rature ado.
Stephanie Perkins a fait appel Ă un casting de rĂȘve (Holly Black, Ally Carter, Gayle Forman, Jenny Han, David Levithan, Rainbow Rowell, Matt de la Peña, Kelly Link, Myra McEntire, Kiersten White & Laini Taylor) et invite ses lecteurs Ă se plonger dans une ambiance festive et hivernale en papillonnant sur douze variations de l'amour. Un programme allĂ©chant, qui n'est cependant pas toujours Ă la hauteur des espĂ©rances.
Les histoires sont, pour la plupart, charmantes et lĂ©gĂšres, mais aussi bien peu consistantes. Je dĂ©cerne donc un prix de mĂ©rite pour le texte plein d'humour de David Levithan, âTon pĂšre NoĂ«l pour une nuitâ, oĂč l'on fait connaissance avec un narrateur juif qui accepte de jouer le visiteur nocturne, pour ne pas dĂ©cevoir son petit copain et pour enchanter sa plus jeune sĆur qui croit encore Ă la magie des fĂȘtes. C'est un texte exquis et trĂšs drĂŽle, avec des rĂ©flexions cocasses dĂ©crivant des situations qui m'ont souvent fait ricaner. J'attribue un deuxiĂšme bon point Ă Holly Black pour son âKrampuslaufâ - une histoire d'amour, de jalousie, de classe sociale, de vengeance et de malice, au cours d'un rĂ©veillon rock'n roll, qui nous rappelle aussi de « ne jamais oublier qu'il y a de la magie dans le monde ». Et enfin, prix de consolation pour âLe rĂ©veil du rĂȘveurâ de Laini Taylor, de la fantasy YA bien Ă©crite, qui fait montre d'une imagination foisonnante et dont l'originalitĂ© la distingue du reste de l'ouvrage.
Si ce n'est pour son thĂšme gĂ©nĂ©ral (les fĂȘtes, les rĂȘves, la magie, l'espoir, les dĂ©sirs fous qui se rĂ©alisent), un thĂšme particuliĂšrement propice en cette pĂ©riode de fin d'annĂ©e, la dĂ©couverte de cette anthologie d'histoires courtes est discutable, tant elle peine Ă nous bercer de douces illusions et Ă nous transporter littĂ©ralement, mais la rĂ©union de tout ce joli monde en incitera plus d'un Ă tenter l'aventure pour lire ou relire la plume de son auteur fĂ©tiche.
Gallimard jeunesse / Novembre 2015 ⊠Traduit par Géraldine d' Amico (My True Love Gave to Me: Twelve Holiday Stories)
Eleanor, de Holly Black
Zach, Poppy et Alice ont toujours jouĂ© ensemble avec des poupĂ©es en s'inventant des histoires. Mais le jour oĂč le pĂšre de Zach fait le grand mĂ©nage dans sa chambre, jetant ses jouets Ă la poubelle, le garçon est tellement anĂ©anti qu'il n'ose pas se confier Ă ses amies et leur annonce abruptement qu'il arrĂȘte tout. Il ne veut plus jouer avec elles, c'est terminĂ©. Les filles s'y refusent et tentent de l'intĂ©resser une derniĂšre fois avec une histoire de fantĂŽme, celui de la vieille poupĂ©e de porcelaine, qui incarnait la « Reine Sublime » dans leurs jeux. Elle aurait Ă©tĂ© créée Ă partir des cendres d'une fillette, une certaine Eleanor Kerchner, et rĂ©clame aujourd'hui d'ĂȘtre enterrĂ©e auprĂšs de sa famille. Si Poppy et ses amis refusent, la poupĂ©e viendra les hanter pour le restant de leurs jours.
L'escapade qui suivra sera finalement une belle occasion de ressouder les liens fragilisĂ©s du groupe suite Ă la dĂ©fection du garçon. Ensemble, galvanisĂ©s par ces retrouvailles, ils donnent libre cours Ă leur imagination, se figurent ĂȘtre dans un roman de fantasy et ont le sentiment que tout est comme avant. Mais il n'y aura absolument rien de terrifiant dans cette histoire ! Ou faut-il considĂ©rer l'adolescence comme Ă©tant un Ă©vĂ©nement affreux et affolant ? Car c'est ce Ă quoi nos trois personnages sont confrontĂ©s : ils ont douze ans, ils grandissent et quittent l'enfance, avec ses jeux et son insouciance. Pour certains, l'imagination reste un refuge et ils s'y agrippent comme Ă une bouĂ©e de sauvetage.
L'histoire du fantĂŽme n'est qu'un prĂ©texte gentillet, une intention cachĂ©e pour consolider le groupe, et non pour tapisser un dĂ©cor fantastique et effrayant. Le nom de Holly Black m'a induite en erreur... Mais ce roman est destinĂ© Ă un jeune public, peut-ĂȘtre plus impressionnable, ou du moins se sentira-t-il plus en phase avec les atermoiements des personnages confrontĂ©s aux affres de l'adolescence (du moins, ses prĂ©mices). On sort de lĂ sans la moindre fĂ©brilitĂ©. Mais la couverture est trĂšs jolie.
Bayard jeunesse, octobre 2014 ⊠traduit par Jean-Baptiste Dupin (Doll Bones)