Weepers Circus chante n'importe nawak !
16 chansons, 16 ambiances plus rythmées et colorées les unes que les autres !
Après le succès de leur premier livre-CD, Le grand bazar du Weepers Circus, le groupe strasbourgeois revient sur le devant de la scène avec une nouvelle série de rythmes endiablés pour honorer des chansons tendres et extravagantes. Cette énergie débordante comble aisément le lecteur qui n'aura que l'embarras du choix parmi les seize titres du disque. Rock-n-roll, hip-hop, rap, berceuse ou comptines folkloriques... L'harmonie générale est bariolée, enjouée, pétillante et pétaradante. De plus, chaque chanson nous emmène dans un univers original mais proche des enfants (Billy Cow-boy, Les Apaches, Le vieux MacDonald, Le Vampire des tropiques, ou Albert le monstre qui pue du bec...). Le ton ne manque donc pas d'humour, pour preuve Adolescent tu es un rebelle (mais tu aimes bien ta maman) ou Pipistrelle et Cacatoès, qui s'amuse avec ses allitérations pour un texte cocasse et du goût des bambins !
J'ai aimé piocher au hasard pour découvrir des mélodies malicieuses et des airs entraînants, sur lesquels viennent parfois prêter main forte des artistes comme Richard Gotainer, Anne Sylvestre, Debout sur le Zinc, Matskat et Gabriel Yacoub. Il règne une belle synergie au sein de cette composition talentueuse et créative, qui propose chansons inédites mais aussi reprises de grands classiques, comme Ah les crocodiles ou Il court, il court, le furet... C'est un disque à l'ambiance conviviale et déjantée, auquel s'ajoute un album illustré par Clotilde Perrin qui apporte une touche espiègle et loufoque à la lecture. Encore une fringante réussite !
Gallimard Jeunesse - Collection : Hors Série Musique / Octobre 2016
Illustrateur de couverture : Clotilde Perrin
Georgia: Tous mes rêves chantent, de Timothée de Fombelle
Georgia, aujourd'hui une star de la chanson, porte un secret d'enfance qu'elle confie pour la première fois.
“On venait d'arriver dans un appartement beaucoup trop grand pour nous. Parce qu'il n'y avait plus que ma tante avec moi depuis quelques jours. J'avais sept ans. Ils nous avaient éparpillées, mes trois petites sœurs et moi, à plusieurs endroits du pays comme une poignée de billes qu'on jette sur un carrelage.”
Dans cet appartement, très vite, Georgia entend chaque nuit un violon jouer à travers le mur. Émerveillée par cette bouleversante mélopée, elle en oublie facilement tous ses soucis, sa famille éclatée, ses problèmes à l'école, sa solitude... Son truc à elle, c'est d'être entourée de Rêves, nombreux et encombrants, joyeux et tristes, doux et souriants, indispensables et envahissants.
Parmi eux, il y a aussi Le Grand Rêve, qui va provoquer la rencontre avec Sam le violoniste, Sam le garçon sensible, Sam l'artiste attentif, qui voudrait que Georgia chante. Mais Sam a également un secret de famille, une histoire lourde et poignante, qu'il raconte avec sa voix et son violon et qu'il construit à la façon d'un petit théâtre ancien, si éloigné de la vie de Georgia, et néanmoins si proche qu'il semble murmurer près de son oreille.
Obsédée par cette musique et par son voisin invisible, la fillette veut tout connaître de Sam et finira par découvrir une partie de la vérité à la bibliothèque de l'école. Entre Sam et elle, une épaisseur de mur de cent ans. Mais qu'est-ce que cela change, puisque leurs voix le traversent ?
Conte onirique, histoire en chansons, fable pour enfants, lecture sensible et émouvante... cette Georgia n'a pas fini de susciter de vives émotions ! La première écoute est poignante, les suivantes enfin vous embobineront dans ce monde de Rêves aux apparences de doudous insolites, “aussi discrets qu'une équipe de rugby ou une fanfare” et qui laissent si peu de place aux autres, la vie, les copains, l'école...
Pour alléger le caractère grave de l'histoire, les illustrations de Benjamin Chaud glissent une subtile saveur de pitrerie et de tendresse. La colonie des Rêves est adorable ! Fantasque, bavarde, cocasse et loyale. Cette garde rapprochée protège la fillette de l'extérieur, avant de la bousculer pour dépasser ses peurs. La musique, les chansons et l'audace feront le reste. Apprendre à grandir et franchir les limites.
Cette délicieuse comédie musicale est soutenue par des artistes talentueux, comme Emily Loizeau, Albin de la Simone, Pauline Croze, Alain Chamfort, Babx et bien d'autres encore, dans des compositions originales et aux paroles écrites par Timothée de Fombelle, sans oublier des reprises de grands standards, comme l'incontournable Georgia on my mind... Le texte est lu par Cécile de France et Anny Duperey (dans le rôle du grand rêve).
Une distribution pudique et élégante pour une lecture empreinte d'une grande dignité. Très bel album, coloré et délicat, qui soutient SOS Villages d'Enfants.
Gallimard Jeunesse Musique - Novembre 2016 / Une production imaginée et réalisée par l'ENSEMBLE CONTRASTE
Georgia : la playlist Deezer
Retrouvez toutes les chansons de GEORGIA sur la playlist Deezer.
L'Énorme crocodile, de Roald Dahl & illustré par Quentin Blake
Un énorme crocodile se sent d'humour gourmande et carnivore. “Pour mon déjeuner, j'aimerais un joli petit garçon bien juteux.” Et comme il est convaincu d'être le plus audacieux de toute la rivière, il prend le pari de traverser toute la jungle jusqu'à la ville pour croquer son repas tant convoité. Il clame haut et fort avoir des plans secrets et des ruses habiles. Et de s'en aller crânement.
En chemin, ça se corse lorsqu'il croise d'autres réfractaires, comme Double-Croupe l'hippopotame, Trompette l'éléphant, Jojo-la-Malice le singe et Dodu-de-la-Plume l'oiseau, qui se gaussent de son projet ambitieux avant de subir le courroux du reptile obstiné. Clopin-clopant, l'énorme crocodile rejoint la civilisation et met en place son piège subtil n°1.
Chapeau bas pour les idées perfides de la bête. Son machiavélisme force l'admiration, si ce n'est... l'intervention grossière de malotrus. Notre énorme crocodile n'a plus que l'estomac dans les talons et grogne de mécontentement. Sa faim est décuplée, il a un besoin urgent d'être rassasié ! Ah, ah. Le dénouement frôle l'absurde et le burlesque, mais soulève de grands cris de joie et de soulagement dans l'assistance.
Hip-hip-hourra pour les grincheux ! Cette fable n'a absolument aucune morale, sauf de rappeler qu'il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre, sur un ton jouissif & tragicomique. Les illustrations de Quentin Blake participent beaucoup à cette illusion. Âmes sensibles s'abstenir. C'est un festival d'humour noir, hilarant et grotesque.
Cette version, mise en musique par Isabelle Aboulker, est une découverte plaisante et originale. 30 musiciens de l'Orchestre de chambre de Paris, sous la direction de Pierre Dumoussaud, donnent du coffre et du chœur à ce récit malicieux, dont Yann Toussaint (baryton et crocodile), Yves Coudray (ténor), Anne Baquet (soprano) et les enfants du Chœur des Polysons. Une fabuleuse envolée de voix et d'émotions pour ce grand classique de Roald Dahl.
Gallimard Jeunesse Musique - Novembre 2016 / Texte lu par FRANÇOIS MOREL
Histoire de Babar, le petit éléphant, de Jean de Brunhoff
Babar naît dans la forêt et grandit auprès de sa maman dans la joie et l'insouciance, jusqu'au jour où un chasseur l'abat sous les yeux de l'éléphanteau qui court droit devant lui sans s'arrêter. C'est comme ça qu'il arrive en ville et découvre des hommes et des femmes vêtus de beaux habits, qui lui font envie. Sa rencontre avec une vieille dame très riche le tire alors de sa misère. Grâce à sa générosité, Babar peut se rendre au Grand Magasin et s'acheter un costume vert, une chemise, un chapeau melon et des souliers avec des guêtres. L'éléphant va se cultiver, apprendre à vivre parmi la bonne société, suivre des cours, faire de la gymnastique et même conduire une voiture. Parfois, il songe avec un pincement au cœur à son enfance dans la forêt. Et ce n'est pas l'arrivée impromptue de son cousin Arthur et de sa cousine Céleste qui va chasser son spleen... Il est temps pour Babar de rentrer au bercail ! L'ancien roi venant de casser sa pipe, c'est Babar qui prend la couronne au cours d'une cérémonie fastueuse et dansante.
Ô nostalgie à la lecture de cet album qui reprend la partition créée par Francis Poulenc pour un accompagnement musical parfois trop marquant, mais où François Morel impose sa verve avec subtilité. L'histoire de Babar le petit éléphant fait figure de classique dans la littérature jeunesse, et c'est bien la première fois que je découvre l'album originel et ses illustrations au charme vintage indéniable. Une madeleine de Proust par excellence !
Gallimard Jeunesse, Hors Série Musique - Septembre 2015
Raconté par François Morel
Musique de Francis Poulenc - Réorchestré par Jean Françaix
Superminouche, de Fanny Joly & Caroline Huë
Rémi, le Chartreux saxophoniste, et Sido, la Siamoise violoniste, s'aiment d'amour tendre et rêvent du jour où un bébé viendra sceller cette belle union. Quand, enfin, leur rêve se réalise avec la naissance de leur adorable Superminouche. Minuscule et unique, un petit ange de sagesse.
En grandissant, l'enfant gagne aussi en tempérament. Têtue, colérique et capricieuse, la chipie ne lâche rien. À force de se chamailler avec ses parents, Superminouche boude et prend la poudre d'escampette. Ses pérégrinations la conduisent jusqu'aux égoûts de Paris, où elle rejoint l'Opé-Rats et fait la connaissance de Gérard le machiniste.
Là encore, n'en pouvant plus de l'autorité du Chef Raligula, elle prend la fuite à dos d'oiseau pour regagner sa maison, mais réalise que ses parents ont disparu. Et Superminouche a le Bouhouhou Blues... ^-^
Cette histoire pleine de poésie, de jeux de mots, de drôlerie et d'aventure se raconte sur des airs de jazz et ça swingue à tour de bras. L'ambiance est délicieuse, légère, alerte et entraînante, avec des illustrations cocasses qui s'accordent merveilleusement au tempo enfiévré de cette équipée sauvage.
On s'amuse comme des fous à accompagner la malicieuse Superminouche, en pleine crise d'adolescence, qui pense qu'ailleurs l'herbe est plus verte et fait ainsi l'apprentissage de l'inconnu à ses risques et périls ! Fanny Joly donne de la couleur et de la tendresse à cette escapade facétieuse et rythmée. On adore ! ♥
Gallimard Jeunesse - Hors Série Musique - Juin 2016
Les Enfantillages d'Aldebert, ill. de Simon Moreau
Un zeste de tendresse, un soupçon d'espièglerie, une pointe d'humour...
Six ans après une première édition très remarquée, Aldebert nous livre 17 nouvelles chansons dosées à la perfection dans un grand et beau livre illustré. Enfin, la chanson pour enfants n'est plus un domaine réservé à deux ou trois artistes indécrottables : un peu de chair fraîche, du son neuf, un tempo endiablé, des textes rigolos et des illustrations tout aussi enjouées.
Aldebert enchante son public (petits et grands compris, pas de jaloux !). Il s'entoure, pour l'occasion, d'autres comparses afin de pousser ensemble la chansonnette : Louis Chedid, Bénabar, Sanseverino, Alizée, Claire Keim, François Morel, Ben Ricour, Didier Wampas, Jocelyne Béroard, Alexis HK, Carmen Maria Vega, Sophie Tith et d'autres encore !
L'écoute du disque, d'approximativement 1 heure, est du plaisir sur toute la ligne. Il y en a pour tous les styles, sur des textes qui interpelleront les enfants (on parle d'école, des parents, des rêves, de l'amour, de la musique, des ordres qu'on n'aime pas recevoir, de fantaisie, d'imagination en folie...). Il y a peut-être deux, trois chansons auxquelles je n'ai pas accroché (dont Range ta piaule - rien que pour le vocabulaire trop familier). Et puis surtout, on retrouve notre Super Mamie !
C'est clair que c'est enthousiasmant, drôle, poétique et enflammé, brassant un paysage musical très large, qui ne manquera pas de séduire bon nombre d'aficionados.
Gallimard jeunesse Musique, octobre 2014 ♦ Aldebert est en tournée à travers toute la France, pour connaître les dates : http://www.aldebert.com/concert/
Tendresse particulière pour ce texte attachant et humoristique :
♪♫ Le Grand Bazar du Weepers Circus ♫♪
C'est un double rendez-vous qui s'offre au lecteur : d'abord la lecture, simple et légère, agrémentée par les illustrations pétillantes et colorées de Clotilde Perrin, entre humour, poésie et cocasserie.
C'est magnifique !
Puis, vous glissez le CD dans un mange-disque et vous en prenez plein les oreilles : c'est déjanté, dynamique, bariolé, ça swingue, ça groove, en bref c'est un concert enjoué et délirant. Les chansons sont toutes issues du répertoire classique du registre enfantin, mais remodelées, remixées au goût du jour.
Ainsi, vous découvrez un Petit Navire rock'n roll, une Arche de Noé façon ritournelle de bistro, ou une Pirouette Cacahuète en mode rap ! Album surprenant, explosif et détonnant, vous dis-je.
A tel point que je me demandais si c'était finalement une bonne idée de le faire écouter aux enfants juste avant d'aller dormir, à moins d'avoir un public surexcité en train de bondir sur les lits, et puis finalement ... ouiii, vous pouvez le prêter car le dernier tour de piste se conclut sur des mélodies douces et apaisantes (magnifique Claire Fontaine !). Nos trublions tirent leur révérence sur une épatante berceuse intitulée Chuuut ! avec le passage sifflé (Guten abend, gute Nacht) de J. Brahms.
Notre joyeuse troupe s'est également entourée d'une poignée d'interprètes (les Ogres de Barback, Aldebert, François Morel, Dick Rivers et Babet) et offre ainsi une belle affiche, pour une lecture virevoltante !
Le Grand Bazar du Weepers Circus, illustré par Clotilde Perrin
Gallimard jeunesse, coll. Hors Série Musique, 2012
Le groupe va créer à partir de ce livre-CD un spectacle pour enfants qui va tourner dans toute la France.
L'histoire du soir #16 : Elvis Presley, de Stéphane Ollivier & raconté par Eric Caravaca
En onze tableaux et un CD audio, découvrez l'enfance musicale d'Elvis Presley. Issu d'une famille pauvre, Elvis a vu le jour le 8 janvier 1935 près de Tupelo dans le Mississippi. C'est un petit garçon sensible, qui grandit en chantant des gospels, tous les dimanches à la messe. Pour ses 11 ans, il reçoit en cadeau une guitare. L'enfant commence à se produire en public, déménage à Memphis, découvre le rythm'n'blues, B.B. King et Roy Brown. Son diplôme en poche, il devient mécanicien mais n'abandonne pas sa passion pour le chant en enregistrant deux titres chez Sun Records. Le patron le remarque et va l'aider à trouver son style : une voix claire, assurée et sensuelle, un déhanchement endiablé, le rock'n'roll vient de trouver son maître ! Elvis a vingt ans, sa carrière connaît un succès foudroyant, le beau gosse se lancera aussi dans le cinéma et fera un comeback musical avant de s'éteindre, un 16 août 1977, à Memphis.
(Comme cet ouvrage se destine à des enfants, un public innocent, l'histoire fait l'impasse sur les heures sombres du King, ses excès, ses abus.) J'ai beaucoup apprécié cette balade en musique, riche en anecdotes, qui retrace le parcours d'Elvis dans ses grandes lignes, et à travers ses tubes les plus marquants (Jailhouse Rock, Love me tender, Heartbreak Hotel...). L'ouvrage est accompagné d'un Cd, indispensable, pour partir à la découverte de cet artiste légendaire. Il met aussi en lumière le contexte politique du Sud des USA et l'émergence du courant musical avec le blues, le rythm'n'blues et le rock. Un petit guide parfait pour les enfants !
Découverte des musiciens : Elvis Presley, sur un texte de Stéphane Ollivier, raconté par Eric Caravaca
illustrations de Rémi Courgeon - Gallimard jeunesse Musique, 2012
Collection : Le tube des tout-petits
Une toute nouvelle collection de livres-CD pour charmer les lecteurs et les éveiller aux talents de la chanson française (Camélia Jordana et Arthur H en l'occurence...) !
J'ai été complètement charmée par ces deux albums, j'ai aimé les couleurs et les illustrations (Anouk Ricard pour Mikado, et Vincent Mathy pour Barnabé). Les histoires sont toutes simples, mais adorables. Et la musique aussi n'est pas déplaisante, sans oublier les voix de Camélia Jordana et Arthur H qui jouent les conteurs d'occasion (avec brio !). Ma foi, cette collection se veut adorable et divertissante, sans friser le ridicule ou la niaiserie.
Mikado est un chat de gouttière intrigué par une petite grand-mère qui porte un drôle de bonnet rose en prenant son bain. Alors qu'elle est en train de pousser la chansonnette, Mikado n'hésite pas à s'approcher de la mousse et du savon, qu'il va goûter, parce qu'il est gourmand, mais berk ! ça pique et ça chatouille, et le voilà qui pique du nez dans le bouillon. Très mécontent de son sort, Mikado cherche à s'échapper de cet enfer parfumé et glissant...
Barnabé est un garçon inventif et habile de ses dix doigts. Il a construit une fusée à partir de boîtes d'oeufs. C'est alors que le miracle s'accomplit, la fusée décolle vers les étoiles. Une folle aventure attend notre jeune héros, une aventure parsemée d'embûches (avec attaque aux rayons laser !) mais aussi teintée de rencontres amicales (avec un étrange garçon aux cheveux argentés). Il n'y a que l'atterrissage qui s'annonce épique et douloureux ! ...
En somme, ces deux lectures sauront séduire les enfants, en les touchant par les mots, les sons ou les illustrations. L'ensemble est parfait, une vraie réussite !
Collection Le tube des tout-petits : Mikado tombe à l'eau, une histoire et une chanson de Yann Walcker, illustrées par Anouk Ricard, mises en musique par Babx et interprétées par Camélia Jordana
& Barnabé et la fusée, une histoire de Yann Walcker illustrée par Vincent Mathy avec une chanson originale d'Arthur H.
Gallimard jeunesse, 2012