"There you go, Len," she whispered. "The rest is up to you.”
C'est la deuxième fois que je lis ce roman, pour sa sortie en format poche, et cela a été un pur bonheur de replonger dans cette histoire poignante et magique. Bailey vient de mourir, sa sœur Lennie est sous le choc, son chagrin est entier, profond, inconsolable. Chez elle, sa grand-mère Manou et son oncle Big tentent de guérir son blues à force de jardinage, de musique, de peinture et de cuisine. Mais rien n'y fait. Lennie s'enferme dans sa chambre, refuse de ranger les affaires de sa sœur, ne veut plus jouer de la clarinette, s'isole dans les bras de Toby, l'amoureux de Bailey, et tente de trouver l'oubli à travers lui.
Que de désillusions, de larmes lourdes et amères, que de mélancolie, de tristesse et de désœuvrement ! A première vue, ce roman a toutes les chances de nous déprimer, sauf que finalement l'histoire nous surprend, nous touche et nous charme instantanément. Il y a de la poésie dans les mots de Jandy Nelson, une sincérité et une authenticité qui me parlent, c'est tellement magique. Et puis, au cœur du récit, il y a un amour naissant, entre Lennie et Joe Fontaine, qui vient d'emménager en Californie. C'est un musicien, un grand romantique, c'est aussi un type sensible et miraculeux. Sa présence suffit à rallumer la petite lanterne éteinte de Lennie. A ses côtés, elle retrouve le goût de vivre et la pensée d'avoir droit au bonheur.
Définitivement, cela restera une lecture bouleversante, que je peux lire et relire, même rien que des extraits, à nouveau le charme opère. Cette histoire qui parle de la mort, mais aussi de l'amour et de la sexualité, montre que l'instinct de vie est en nous, toujours. Lorsque les gens vivent un gros choc ou un gros chagrin, des choses bizarres peuvent se produire. On peut aimer à perdre la raison, on peut tromper aussi, on peut se mentir à soi-même, on peut faire tout un tas de trucs auxquels on n'aurait jamais pensé avant. Au moins, c'est la preuve qu'on est en vie, qu'on a cette chance, et c'est tout. Ce petit roman, définitivement je l'aime et lui conserve à jamais une place chérie dans mon cœur. Dommage que l'auteur n'ait rien publié de nouveau depuis...
Le ciel est partout, par Jandy Nelson
Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction,2 013 - traduit par Nathalie Peronny
« Il y a des années de cela, j'étais allongée sur le dos dans le jardin de Manou quand Big m'a demandé ce que je fabriquais. Je lui ai répondu que j'observais le ciel. Il m'a rétorqué : "C'est une vision de l'esprit, Lennie, le ciel est partout, il commence à tes pieds." »
“Life is too short to say maybe.”
J'ai adoré ce livre ! L'histoire dénonce les dangers du virtuel et du tout-numérique, qui enferme la société dans une bulle en lui faisant croire que c'est pour son bien, pour la protéger des dangers du monde extérieur, nous sommes en 2060, et pourtant le message peut s'appliquer à notre monde d'aujourd'hui. Vivre à travers un écran, c'est aussi et surtout se priver de véritables sensations que la vie digitale est incapable de reproduire (ou procurer), donc j'ai aimé cet aspect du roman, mais j'ai surtout trouvé adorable la relation qui se nouait entre les deux personnages que sont Maddie et Justin.
Elle est l'héritière de l'Ecole Numérique, lui est le fils de terroristes qui combattent ce système. Elle croit en des valeurs que lui rejette. Entre eux, beaucoup de secrets, de non-dits et de tension amoureuse... si, si. Et c'est ce qui est clairement le plus attachant ! Dès lors que Justin fait irruption dans son existence, la vie de Maddie va devenir plus intense et excitante, de là à revoir ses priorités et être tentée de s'échapper de son cocon pour enfin mordre la vie à pleines dents. Sauf que lui aussi, de son côté, ne mène pas une vie facile et simple. Il s'est entouré de barrières, il pense n'avoir pas de temps pour l'amour, mais bon ... la demoiselle est coquine et tenace !
Bref, c'est donc essentiellement l'histoire d'une renaissance, ou d'une éclosion. A travers une jolie histoire d'amour, qui se dessine en finesse et avec tendresse. La séduction entre Maddie et Justin s'opère tout en douceur, c'est franchement adorable, du moins, moi j'ai vraiment craqué. Ce n'est certes pas un livre d'action, mais plutôt d'émotion. Je n'avais pas d'attente précise concernant cette lecture, et elle m'a prise au dépourvu. Pile ce qu'il me fallait, au moment où je l'ai entamée. C'est seulement parce que j'ai d'autres livres à lire, mais sinon je suis très tentée de me plonger dans la suite, déjà parue en VO, intitulée [[Middle Ground]]. Série en 3 tomes. J'aime beaucoup, pour l'instant ! ♥
La révolte de Maddie Freeman, par Katie Kacvinsky
PKJ. (2013) - Traduit par Cécile Chartres
" Tu as grandi en pensant que l'amour avait pour unique but d'assurer ta sécurité. Mais c'est comme vivre dans une bulle. C'est une autre forme de domination. Moi, j'ai grandi en pensant qu'aimer les gens, c'était leur faire suffisamment confiance pour les laisser partir. Ça permet d'emporter cet amour avec soi, de créer d'autres liens. "
“You make me believe in the impossible.”
Luis est le p'tit dernier des frères Fuentes. Contrairement à ses aînés, c'est un garçon sérieux et passionné par ses études. Très ambitieux, il a tracé un plan sur les dix prochaines années et ne compte pas se détourner du droit chemin. Il a dix-sept ans lorsque sa mère et lui reviennent à Chicago. De retour au lycée Fairfield, Luis renoue avec d'anciennes relations, dont Marco, son ami d'enfance, qui a vendu son âme au gang, mais aussi Nikki Cruz, l'insupportable petite peste croisée deux ans plus tôt, au mariage de son frère.
Parce qu'elle a été bafouée par son ex, accessoirement son premier amour, Nikki a fait une croix sur les sentiments et sur la confiance accordée aux garçons. Elle est très amère, cynique et blessante. Coquin dans l'âme, Luis lui joue son numéro de charme. Elle y est totalement insensible. En fait, tout chez le garçon lui rappelle son ex ! Mais Luis persiste et signe. A côté de ça, le gang des Latino Blood lui sert le traditionnel discours de bienvenue : il est lié par le sang, il a des obligations ou c'est sa famille qui trinque.
J'ai adoré ce retour aux sources, dans la ville de Chicago, dans le lycée d'Alex, avec même Mme Peterson en cours de chimie (suis-je la seule à fantasmer sur une idylle, dans le futur, entre sa fille et le petit Paco ?!). Luis est un grand charmeur, il est irrésistible, drôle et a le sens de l'honneur. Sa famille, pour lui, c'est sacré. D'ailleurs, c'est bon de revoir Carlos et de se rappeller sa mauvaise humeur légendaire. Il ne change vraiment pas ! La romance entre Luis et Nikki est, elle aussi, torride, mouvementée et alimentée par des peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Pour un dernier tour de piste, l'auteur ne se foule pas et sert son plat traditionnel, celui qu'on aime et qu'on redemande.
Irrésistible Fusion, par Simone Elkeles
La Martinière J. (2012) - traduit par Cyril Laumonier
So wrong for each other...and yet so right.
Prise d'une soudaine envie de retrouver mes 17 ans, j'ai opté pour la lecture du roman de Katie McGarry. Outre la vilaine couverture française, j'avais deviné qu'il s'agissait d'une histoire où deux opposés s'attiraient pour vivre une folle romance avec papillons dans le ventre. Certes, tout ça fait partie du programme, mais il y a plus encore : deux parcours bouleversants, avec des familles en vrac et des combats à mener. C'est à peu près ce que ce roman cache, et j'étais ravie !
Au commencement, Echo et Noah doivent travailler ensemble sous la houlette de leur psychologue scolaire. La jeune fille est une ancienne star du lycée, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis son séjour à l'hôpital, à propos duquel de folles rumeurs circulent. En vérité, elle vit un drame familial et a perdu la mémoire suite à son traumatisme... Noah, lui, est le caïd arrogant et effronté, avec une réputation de drogué et de débauché. Marqué par la mort accidentelle de ses parents, il a été baladé dans des familles d'accueil minables, en a perdu toute confiance dans les adultes et souhaite désormais se battre pour récupérer ses petits frères.
Ainsi Echo et Noah se détestent, puis vont apprendre à se connaître avant de réaliser qu'ils sont tous les deux sur la même longueur d'onde. Toujours la même rengaine, pense-t-on. De plus, l'histoire est racontée en alternant les points de vue, ce qui fait instinctivement penser aux romans de Simone Elkeles. (Quel régal de se glisser dans la tête d'un garçon aussi complexe et sexy que Noah Hutchins ! On craque, forcément.)
Cette lecture se révèle un vrai tourbillon d'émotions, avec des coups de griffe, des révélations attendrissantes, de doux mots d'amour, de la colère et de la folie, de l'impuissance aussi face à tant d'issues improbables. Forcément on lit tout ça avec la gorge serrée... et on en sort avec le sentiment d'avoir partagé une lecture différente de nos attentes. C'est léger, mais avec une pincée de sentiments forts et sincères. Un joli roman d'amour, mais qui évoque les drames familiaux et leurs conséquences face à la nécessité de retrouver une vie normale. Surprenant, et poignant !
Hors Limites, par Katie McGarry
Harlequin, coll. Darkiss, 2012 - traduction par Isabel Wolff-Perry
“Do you want this to be a love story?”
D'abord ils se rencontrent, ils se plaisent et promettent de, peut-être, se revoir.
Puis elle réalise qui il est et se sent trahie.
Lui aussi est déboussolé, pour la première fois il ressent quelque chose de fort pour une fille. Sauf qu'il est en train de tomber pour celle qu'il ne faut pas.
Deux familles, deux clans. Au milieu, une sombre affaire d'agression sexuelle. Mikey et Ellie vivent un amour tourmenté, rongé par les remords, car ils doivent choisir leur camp mais ne peuvent s'y résoudre.
C'est très beau, très fort, vraiment prenant. On plonge dans les histoires de ces deux familles en prenant conscience des drames qui s'y jouent. Rien n'est simple, trop de responsabilités incombe à ces jeunes gens, la pression est énorme et forcément, comme Mikey et Ellie, on est pris dans l'étau, on suffoque et on croise les doigts, parce qu'on aimerait tellement que ça roule pour eux.
J'ai finalement trouvé ce roman magnifique, dans le sens où on s'immisce complètement dans l'histoire et on vit ce que vivent les personnages. On ressent ce qu'ils ressentent. On a peur pour eux. On est heureux, ou écoeuré, ou stressé... bref, c'est une lecture comme j'aime !
Toi contre moi, par Jenny Downham
Plon, 2011. Traduit par Amélie de Maupeou.
“I like you," he said. He made it sound as if she was bound to disagree with him. She nodded. His face said he was telling her something very important. He said, "I mean it. Whatever happens, you have to believe that.”
“I believe in lust at first sight. And attraction. But not love.”
Il s'appelle Carlos, c'est le petit frère d'Alex Fuentes, et lui aussi est un rebelle, un vrai. Après un passage au Mexique où il a mené la vida loca, Carlos est expédié auprès de son frère afin que celui-ci lui mette un peu de plomb dans le crâne.
Mais Carlos a la haine, il porte un jugement dédaigneux sur les choix de son aîné, lui ne croît plus en rien, et surtout pas en l'égalité des chances. Sur son chemin, la petite Kiara Westford va lui donner du fil à retordre. Elle a été désignée pour lui servir de guide au lycée, pouah, cette nana insignifiante dont le look fait pleurer de désespoir.
Mais Carlos se prête au jeu, celui qui consiste à la titiller exprès pour avoir le plaisir de se frotter à une personnalité pas si fade. La demoiselle a en effet un caractère bien trempé, et ce couple atypique va nous réserver un véritable duel de séduction haut en couleurs.
Il s'agit d'une relecture dans sa traduction française, et franchement j'ai savouré. Mieux que la première fois, c'est dire. Toutes les répliques sont là, elles font mouche, et même les scènes les plus tordantes donnent lieu à de grands éclats de rire. C'était comme anticiper le bon, le brut, le truand. Vraiment parfait. Pas de surprise, non, mais que du bon, du très, très bon !
Irrésistible attraction, par Simon Elkeles
La Martinière J., 2011 - traduction de Sabine Boulongne.
★☆★☆★☆★☆
Place à un registre un petit peu différent, avec l'histoire de Maggie et Caleb. Ils sont voisins et amis. Ils se connaissent depuis toujours. Un soir, Caleb prend le volant de sa voiture, il est éméché et il renverse une passante en la laissant pour morte. C'est Maggie qui est sur le carreau. Son corps est brisé, marqué à jamais. De longs mois de rééducation vont lui permettre de pouvoir de nouveau marcher, de reprendre un semblant de vie... et pourtant, rien n'est plus comme avant.
Caleb a été arrêté, envoyé dans un centre de détention pour mineurs, il a purgé sa peine et doit rentrer à la maison. Le choc pour Maggie, la honte pour Caleb. Tous les deux refusent d'être en présence l'un de l'autre, mais ce ne sera pas évident. Cette fois, pas de bluette avec papillons dans le ventre. Pas de numéro de charme. Pas de roulement d'épaules ou de sourire sarcastique. Le ton est dur, âpre, avec très peu de romantisme.
Maggie et Caleb ne cherchent pas à se séduire, mais à survivre. Leur histoire est tellement liée, du coup ils doivent composer l'un avec l'autre, ce qu'on imagine difficile et éprouvant. C'est une histoire plus sensible et profonde, où l'on parle de culpabilité, de douleur, de remords et de non-dits. C'est vraiment pesant, mais quelque part c'est ce qui fait aussi tout son charme. En somme, c'est un roman poignant et très touchant.
“Are you following me?" she asks, but doesn't meet my gaze.
"Yeah," I say.
"Why?"
I give her the only honest and true answer I have. "You're where I want to be.”
Paradise, par Simone Elkeles
La Martinière J., 2012. Traduction de Sylvie Del Cotto.
"You can't just turn your heart off like a faucet; you have to go to the source and dry it out, drop by drop."
C'est un des premiers romans de Sarah Dessen, et franchement il est très beau, annonciateur de toutes les qualités qui seront sa marque de fabrique.
Halley, bientôt seize ans, rentre de vacances en découvrant la mort d'un garçon dont sa meilleure amie Scarlett était amoureuse. (Quelques mois après, elle découvrira qu'elle est enceinte et fera tout pour garder son bébé.) De son côté, Halley est tombée folle amoureuse de Tristan Faulkner, un garçon très différent d'elle, et parce qu'il incarne l'interdit et l'impertinence, elle est attirée par lui. De fil en aiguille, elle se coupe de l'attention trop protectrice de ses parents, elle commet des petites bêtises et elle ment. Alors qu'elle entretenait une relation de confiance et de complicité avec sa mère, elle réalise qu'elle veut autre chose, vivre de nouvelles expériences, avoir ses propres opinions, mais le dialogue entre la mère et la fille passe mal.
Ouhlala. Voilà donc un très joli roman qui aborde, avec tendresse et douceur, les liens qui se tissent dans une vie, ceux avec nos parents, nos amis et nos amoureux. C'est souvent compliqué à gérer, mais il y a un temps pour tout. Halley doit apprendre à grandir en se cassant les dents, sa mère doit se tenir à distance mais garder un oeil sur elle, parce que c'est son rôle aussi, et en même temps celle-ci découvre ce que c'est de "redevenir" une fille lorsque sa propre mère vieillit et perd la tête. *Instant d'identification totale.*
Plus d'une fois je me suis sentie proche des personnages, parce qu'on commet tous des erreurs, on est trop ou pas assez présent pour les autres, on pense bien faire, et ce n'est pas vrai, ou on panique et c'est pire encore. Halley, qui se sentait comme une coquille vide, apprend donc à piocher des couleurs ci ou là pour donner une dimension à ce qu'elle est, selon ses goûts et ses propres attentes (non pas selon celles des autres, c'est tellement courant !). De manière générale, j'ai trouvé que ce roman donnait un vrai sens au fait de grandir et de devenir femme à travers les différents portraits croisés dans l'histoire. Vraiment, un très joli moment à partager.
Quelqu'un comme toi, par Sarah Dessen
Pocket jeunesse, 2011. Traduction de Véronique Minder.
Merci Alya ! ♥
“There are some things in this world you rely on, like a sure bet. And when they let you down, shifting from where you've carefully placed them, it shakes your faith, right where you stand.”
Croquer Big Apple à pleines dents
C'est l'été et Carrie débarque à New York pour suivre un séminaire d'écriture. Son rêve se réalise enfin ! Après quelques déboires pour se loger, elle s'incruste chez Samantha Jones, alors fiancée à un passionné de base-ball et bossant comme une dingue dans la publicité, puis fait la connaissance de Miranda Hobbes, en pleine manifestation contre la pornographie devant un grand magasin. Eh oui, tous ces noms ne vous sont pas inconnus, fans de la série que vous êtes !
Qu'est-ce que c'est drôle, d'ailleurs, d'imaginer nos nanas dans les années 80 ! Carrie est encore au stade de wannabe, elle est de toutes les soirées, rencontre du monde, tombe amoureuse d'un dramaturge célèbre, bosse sur sa pièce, décroche une lecture publique, assure sa promo, prend la grosse tête, renie ses racines, se fâche avec sa meilleure amie de Castlebury, ne reconnaît plus son père, se plaint des hommes, de l'amour et du sexe. Les fondamentaux prennent racine !!!
Avouez que, franchement, tous les ingrédients sont là, rendant la lecture savoureuse, légère et divertissante ! C'est vintage dans l'âme, mais tellement frais aussi. On parcourt les 488 pages avec facilité, bonheur, grisé par la nostalgie et les retrouvailles avec Carrie Bradshaw et ses copines. Et puis New York, tout simplement...
Summer and the City - Candace Bushnell
Albin Michel, coll. Wiz, 2011 - 488 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
Être en vie, ça signifie parfois prendre des risques.
J'avais besoin de changer d'air, après avoir brassé pas mal de lectures qui touchaient à des univers de dystopie (souvent sombres et oppressants), j'avais envie d'une histoire plus légère et distrayante. Mon voeu a été exaucé ! Le roman d'Alexandra Bullen est simple, romantique et touchant, j'ai passé un très bon moment en sa compagnie.
Olivia est une adolescente solitaire, qui souffre de l'absence de sa soeur jumelle, Violette, disparue trop tôt l'été précédent. Toute la famille a bousculé ses projets en s'installant à San Francisco pour fuir les souvenirs mais l'ambiance reste morose. Un peu par hasard, Olivia se retrouve dans la boutique d'une couturière qui lui promet une robe, puis deux autres, quand la jeune fille va découvrir qu'elles peuvent réaliser trois voeux. Aussitôt la vie d'Olivia va connaître un bel enchantement et sous l'impulsion du fantôme de sa soeur (oui, oui) elle va dépasser ses limites, affronter sa timidité, s'ouvrir aux autres, se faire des amis, tomber amoureuse (ah ! Soren...), prendre des décisions et assumer ses choix (briser une amitié naissante ou faire confiance aux battements de son coeur).
Sans mentir, c'est aussi bon qu'un roman de Sarah Dessen, le cadre de San Francisco est juste idyllique, ça donne envie de tout plaquer pour explorer la ville (sous la houlette de Soren), il règne aussi une ambiance bobo-chic qui n'est pas du tout agaçante, c'est dire comme le charme opère instantanément. A signaler, la petite touche fantastique (la magie, les voeux, le fantôme, etc.) est purement décorative car il s'agit davantage d'un roman sur le deuil et la reconstruction. C'est même extrêmement touchant de suivre le parcours d'Olivia et sa famille, au bord de la rupture, incapables d'avancer parce qu'ils sont encore trop englués dans le passé. En somme, voilà un livre sans prétention, où le charme et la fraîcheur sont une garantie de pur divertissement, et qui n'a pas volé son titre de conte de fées moderne.
Fais un voeu - Alexandra Bullen
Michel Lafon, 2011 - 317 pages - 14,95€
traduit de l'anglais (USA) par Josette Chicheportiche
"Do you remember infinity?"
"There are moments in every girl’s life that are bigger than we know at the time. When you look back, you say, that was one of those life-changing, fork-in-the-road moments and I didn’t even see it coming. I had no idea."
Fin de la trilogie ! We'll always have summer a été un roman bouleversant, mais terriblement frustrant aussi. Ne vous méprenez pas, je chéris d'amour cette série que j'ai découverte en toute innocence il y a un an. C'était à craindre que j'en attendrais un dénouement à la hauteur de mes espérances (et de mon affection). Résultat, j'ai eu et je n'ai pas eu ce que je voulais. Non, cette lecture n'a pas su me combler.
Petit tour d'horizon. Deux ans ont passé depuis la fin du deuxième tome, les bobos au coeur ont été pansés, Belly est amoureuse, vraiment amoureuse, et nous sommes contents pour elle... jusqu'à ce qu'on réalise que tout n'est pas si formidable et que les premières déconfitures apparaissent. Je ne voudrais pas spoiler, mais juste signifier que cette fois l'auteur a un peu chamboulé les cartes et traité ses personnages de façon incongrue, presque caricaturale. Le méchant est devenu le gentil, éternel incompris, le petit mignon de service passe au rang de salopard immature et irresponsable, et notre chérie a beau prétendre qu'elle est désormais femme puisqu'elle porte des talons, elle n'en demeure pas moins puérile et irréfléchie.
Un sujet essentiel occupe principalement l'intrigue du roman, ce qui rend la lecture lourde et lente, l'ambiance n'est plus aux rêves ou à la nostalgie, le souvenir de Suzanne est fugace, l'émotion est présente, surtout au début puis durant les 50 dernières pages, mais sans cela je suis restée dans l'attente, me demandant si ce que je voyais venir à des kilomètres à la ronde allait vraiment me tomber sur le bec !? Oui, ce roman est prévisible, trop prévisible, pourtant il ne cesse de me déconcerter et de me chambouler.
J'ai eu le coeur brisé, plus d'une fois, parce que je m'étais attachée aux personnages et il se passe que ce dernier tome opère un virage brutal dans ses prises de position, du coup c'est déstabilisant (et personnellement ça ne m'enchante pas). Franchement il y a beaucoup de gâchis, des attitudes odieuses et impardonnables, des comportements lâches, des déclarations trop tardives, et des oeillères, trop d'oeillères qui viennent à tomber trop soudainement. Pour l'instant, je me sens amère face à ce que Jenny Han nous propose pour boucler cette belle série, en gros c'est trop facile et perturbant aussi, pas franchement fidèle aux données de base dans certains cas (je n'aime pas être baladée à tort et à travers). Ceci dit, il faut absolument que vous visitiez Cousins, la maison de la plage, si vous ne connaissiez pas encore - les émotions sont systématiquement au rendez-vous !
We'll Always Have Summer (Summer #3) - Jenny Han
Published April 2011 by Simon & Schuster Children's Publishing
> les copines de plage : Bladelor et Francesca
LA SERIE EST DISPONIBLE EN VF AUX EDITIONS ALBIN MICHEL JEUNESSE - LE TOME 2 PARAÎTRA FIN MAI AVEC REEDITION DU TOME 1 DONT LA COUVERTURE SERA SEMBLABLE A L'EDITION ORIGINALE.