La Tour Eiffel est amoureuse, d'Irène Cohen-Janca & Maurizio A.C. Quarello
Paris vous fascine, vous éblouit, vous fait rêver ? Alors revisitez les plus beaux bâtiments de la capitale avec cette histoire attachante.
La Tour Eiffel fait grise mine, car elle est malade d'amour. Les mouettes font un tour d'horizon auprès de l'Arc de Triomphe, la colonne Vendôme, le Génie de la Bastille et le temple des Buttes-Chaumont qui, tous, prétendent être l'élu de son cœur. Ils font fausse route. Car celui que la Tour Eiffel aime est un phare. Il domine la mer, elle domine la terre. Il protège les marins, elle distraie les enfants. Tout les oppose. Leur amour est impossible.
Vraiment ?
Album très beau, très élégant dans des tons de bleu et de rouge qui déclinent la passion amoureuse, les petits matins câlins, le soir qui se couche, les saisons qui passent, les feuilles qui roussissent, les ombres et les lumières... À réserver à tous les passionnés de Paris !
Milan, septembre 2014
Paris toujours, encore plus sensationnelle, à croquer en Pyjamarama !!
Découvrez le Moulin Rouge, les bateaux mouches, l'Institut du monde arabe, le centre Georges Pompidou et la fontaine Stravinsky... qui s'animent avec magie au simple passage d'un rhodoïd rayé. STUPÉFIANT !
par Frédérique Bertrand & Michaël Leblond (Rouergue jeunesse, 2014)
Pêle-Mêle Clarabel #10
Véritable COUP DE COEUR pour :
C'est écrit en couverture, entrez ! N'attendez plus, ça vaut le détour.
« Mon père et ma mère.
Et moi.
Qu'est-ce que j'ai oublié,
entre mon père et ma mère et moi ?
Le vent ? La lumière ? »
Cet album est MAGNIFIQUE : entre les illustrations de Joanna Concejo et le texte de Sébastien Joanniez, l'alchimie est juste parfaite ! Beaucoup de poésie, de douceur, au service de la rêverie, et une petite ritournelle qui revient en fond sonore... c'est tout simplement prodigieux. L'enfant se découvre au fil des pages, comme il découvre sa place dans le monde, l'approche est sensible, cernée avec tact, c'est même d'ailleurs une terrible injustice de tenter d'évoquer cette magie, car je ne trouve pas les mots équivalents à ce que j'ai pu ressentir. Il faut dire aussi que le lecteur n'est pas seulement spectateur pépère, juste bon à tourner les pages, à pousser des cris d'exclamation et de ravissement, il est également convié à compléter le tableau, oui, toi, toi qui me regardes, ta place est parmi tous. C'est FASCINANT !
Entrez ! de Sébastien Joanniez / Joanna Concejo (rouergue, 2010)
Chic ! Un nouvel album de Maurizio A.C. Quarello ! Un album qui mêle humour et moquerie en dénonçant l'hypocondrie, la surmédication, la posologie excessive, sans prendre note des effets secondaires, la manie de se rendre trop vite chez le médecin pour le moindre petit bobo.
Monsieur X se réveille et constate qu'il perd ses cheveux. Un premier docteur lui prescrit une lotion qui développe un effet secondaire. Le lendemain, Monsieur X. se découvre un conjonctivite et se rend chez l'ophtalmo. Il prend ses gouttes mais de nouveau un autre effet secondaire se manifeste et lui refile des boutons sur le visage. Un autre spécialiste lui conseille une pommade, Monsieur X s'en tartine et rebelote : encore des effets secondaires, encore des visites chez des docteurs et des remèdes qui n'en finissent pas de lui en faire voir de toutes les couleurs. Spectateur de ce ridicule manège, le chien de Monsieur X exprime tout ce que nous ressentons. C'est pathétique, et un peu triste d'en être rendu à ce stade, mais c'est drôle ! Et la fin n'est pas mal... Monsieur X revient à son point de départ, tant pis, il s'en contentera,
en fin de compte, cela aurait pu être pire.
Effets secondaires, Maurizio A.C. Quarello (Le Rouergue, 2010)
Nous avons également aimé La Tour de Léo, essentiellement pour ses illustrations.
Léo est un petit garçon qui aime entasser ses jouets et admirer la tour en contemplant son équilibre. Puis, il pousse le tout et redécouvre ses jouets. C'est tout simple. (En fait, je me suis amusée à reconnaître les titres des livres dans la tour de Léo.) J'aime beaucoup les illustrations de Julie Mercier. L'histoire n'a pas retenu mon attention (je pense que cet album s'adresse aux plus jeunes).
La tour de Léo, André Benchetrit / Julie Mercier (Le Rouergue, 2010)
et enfin, l'heure du drame a frappé...
le doudou de Lola a disparu !!!
panique générale, la maison est passée au peigne fin, mais le doudou reste introuvable !
aux grands maux les grands remèdes : un avis de recherche est lancé...
tout le monde se mobilise et très vite Lola se retrouve avec 22 petits carrés pour son doudou - patchwork, avec tous une odeur particulière : de rôti, de frites, de gratin doré, de cambouis, de terre séchée, de jasmin et d'oeillets. Maman lave et recoud ensemble tous les morceaux ...
« Mais Lola trouve que le doudou ne sent rien et qu'elle est trop grande maintenant. On range le doudou au fond de la grande armoire. Et Lola fait du vélo avec Lili, devant la maison, sur le trottoir. »
Cette fin m'a laissée sur ma faim. Je sais bien que l'histoire voulait aider la petite Lola à dépasser le manque et à retrouver son sourire en jouant avec ses camarades. Le doudou, c'est le compagnon idéal durant la petite enfance. Vivre sans, cela veut dire grandir, se joindre aux autres, accepter de perdre les dernières traces de l'enfance. Bref. Tout le monde est sensible à la perte d'un doudou, d'ailleurs les habitants du quartier se serrent les coudes pour lui venir en aide. C'est étrange, parfois, ce qu'on s'imagine et ce qu'on pense ... J'ai l'impression d'être passée à côté, je ne vois pas le lien entre la solidarité des uns et des autres et le détachement sec et brutal de la petite fille quand elle retrouve un doudou. J'ai besoin d'y réfléchir encore, cet album m'est bien sympathique mais me chiffonne aussi.
Le doudou de Lola, Irène Cohen-Janca / Natacha Sicaud (Rouergue, 2010)
NB : Natacha Sicaud avait illustré le roman d'Alex Cousseau, Prune et Rigoberto (que j'adore), c'est donc un vrai bonheur - et une surprise ! - de la retrouver ici !!!
Le plus vieux de la classe ~ Irène Cohen-Janca
DacOdac du Rouergue, 2009 - 70 pages - 6€
L'histoire se passe au Kenya, à Tsévo. L'école ouvre ses portes à quiconque désire apprendre à lire et écrire, enfants et adultes qui vivent dans des villages reculés par exemple. C'est ainsi que se présente le "vieux", Zéfania. Il a un rêve : devenir policier. Mais il lui manque les connaissances pour passer le concours. Il se présente donc devant le portail de l'école, où John et ses camarades le dévisagent, stupéfaits et intrigués. La maîtresse se montre d'une gentillesse extraordinaire avec lui, et même la délicieuse Rebecca Lolosoli a des paillettes dans les yeux lorsqu'il s'exprime devant tous. Car le vieux est un héros, depuis le jour du buffle.
Ce petit roman nous raconte une histoire de tolérance et de courage, à travers les yeux d'un enfant - le narrateur, John - qui va prendre conscience des conditions difficiles de la vie dans le désert kenyan. John a des grands rêves pour sauver le monde, pour combattre la sécheresse et permettre à ceux qui souffrent de ne plus se priver d'apprentissage pour subvenir aux besoins de leur famille. C'est une histoire totalement dépaysante, pleine de générosité et porteuse d'un message simple mais touchant.
La fin est d'ailleurs très jolie.
Les arbres pleurent aussi ~ Irène Cohen-Janca
Illustrations de Maurizio Quarello
Dans la cour de la maison 263 Canal de l'Empereur, à Amsterdam, un marronnier est témoin de la vie clandestine d'une jeune fille de 13 ans. Nous sommes en 1942, et Anne vient d'arriver dans la maison après une longue marche sous une pluie battante. Dans son cartable, elle a un cahier qui va devenir son journal intime...
Encore un ouvrage essentiel, qui traite avec pudeur et justesse de l'Holocauste. Inutile de préciser qu'il se destine à tous.
Pour une question d'originalité et de distance, Irène Cohen-Janca a choisi un marronnier pour être le narrateur de cette triste histoire, du moins triste et grise, mais pas pathétique ou misérable. Parce que le marronnier est souvent cité dans le journal d'Anne Frank, il était intéressant d'avoir l'autre versant de l'histoire, celui de l'observateur observé. Des citations du journal sont donc reprises et montrent à leur façon le cycle de la vie, on découvre un arbre dénudé aux branches, puis totalement en fleurs et bourré de feuilles, et revient l'hiver, le froid, le printemps, l'arbre passablement vert et les premiers bourgeons...
Le marronnier raconte la vie des hommes qui jouent à la guerre et décrètent que les juifs ont interdiction d'exister, il soupire face aux hordes de soldats qui embarquent des hommes, des femmes et des enfants, sans grand espoir de retour... Il est témoin impuissant, muet. Pour lui aussi le temps va passer, il a 150 ans et il est malade de l'intérieur. Avant d'être abattu, il veut raconter son histoire, car « j'ai donné à une petite fille de treize ans, captive comme un oiseau en cage, un peu d'espoir et de beauté. A elle qui, dans sa cachette, rêvait de sentir sur son visage l'air glacé, la chaleur du soleil et la morsure du vent, j'ai donné par mes métamorphoses le spectacle des saisons. »
Le spectacle de la vie.
Rouergue, coll. Varia, 2009 - 40 pages - 14€
d'autres pistes de lecture :
A noter :
Irène Cohen-Janca a dédicacé son album à Ilan Halimi qui porte le nom d’un arbre et qui a été tué, après 24 jours de tortures, le 13 février 2006, jour de Tou Bishvat, le Nouvel an des arbres. Sa mère Ruth Halimi en collaboration avec Emilie Frèche vient de faire paraître un livre au Seuil 24 jours, la vérité sur la mort d’Ilan Halimi.
Alors que le procès de ses assasins s'ouvre le 29 avril et que la semaine du 21 avril est en Israël sous le signe du Yom Hashoah, je dédie à mon tour ce billet à Ilan, à Anne, à Mona, à Hermina et à tous les jeunes gens qui n’ont pu ni vieillir ni donner de bourgeons. Que leur souvenir soit béni.
Source : Kef Israel
Dès lors, je peux bien te laisser Dehors, puisqu'au fond j'ai trouvé de l'or tout à l'intérieur *
Nous poursuivons notre petit tour dans les rayons jeunesse, avec un nouvel éditeur : le Rouergue. C'est souvent l'occasion de découvrir des albums étonnants, au graphisme qui sort de l'ordinaire et contant une histoire peu banale. Cela fait appel à notre sensibilité, cela fait réfléchir aussi. Ce n'est pas une lecture qui s'offre à nous dès la première rencontre, cela demande généralement d'y revenir, d'y songer, de traquer des signes ou des indices.
Je pense forcément à un titre, en avançant tout cela, et effectivement l'album C'est Giorgio de Corinne Lovera-Vitali n'est pas facile à cerner de prime abord. D'abord son look : pâle, épuré, une économie de moyens soulignée par l'utilisation d'un simple stylo bic noir (+ une couleur !). C'est singulier, assez particulier. Pas sûr que ça plaise à tous !
L'histoire est celle d'une petite fille qui décide qu'elle est grande maintenant. Elle peut faire plein de trucs toute seule, mais la solitude, aussi, ça pèse. Au cours d'une promenade, elle fait la découverte d'une peluche abandonnée (oubliée ou perdue), c'est Giorgio - pas bien vaillant, pas très beau. Elle l'emporte, en le camouflant sous sa veste. Chez elle, elle va le nettoyer, lui refaire une beauté. C'est devenu son petit "quelqu'un" avec qui elle va faire plein de trucs maintenant !
Cette histoire aborde l'envie de l'enfant d'être grand, mais confronté à la solitude. C'est finalement auprès d'un doudou, qu'on colle généralement dans les bras des petits, que la fillette va trouver son réconfort et cela lui permettra d'être une grande, à sa manière ! Peut-être un peu trop original pour toucher nos bambins... ?
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Petit comme un poing d'Irène Cohen-Jana est une histoire plus traditionnelle, avec une couverture amusante et très attirante. Le récit est assez moderne, contemporain car il évoque le souci des portables dans le quotidien des gens débordés (ça me fait rire !). Cela montre aussi tout le ridicule que représente une vie accrochée à son portable, mais il s'agit de mon interprétation personnelle ! ;o)
Bref, c'est l'aventure de Mme Piroulet qui promène dans le parc son petit Léon, bien scotché dans sa poussette. De son côté, elle passe coup de fil sur coup de fil pour organiser l'anniversaire de son petit, à tel point qu'elle se rend compte trop tard que Léon a disparu ! La maman paniquée court se renseigner auprès du gardien, de la dame du manège, du directeur du théâtre et du commissaire de police. Elle devient folle d'angoisse, elle répète pourquoi elle n'a rien vu, rien entendu (portable oblige !) et dring dring ! la fin finit bien.
Cela fait un peu théâtre de Guignol, toute cette cacophonie, cette course échevelée et ce discours de dingues. Cela s'appuie sur des effets comiques de répétition et d'accumulation, c'est excellent pour raconter oralement ! Le téléphone portable est donc au coeur de cette histoire, mais l'auteur n'a pas cherché à être critique. Elle se moque avec tendresse, elle met le doigt sur cette invasion - bonne et/ou mauvaise - avec parfois des conséquences qui vont dans les deux sens. Mais c'est un livre qui s'inscrit dans son époque, c'est ainsi. :))
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* paroles de Lola Majeure / Zazie
Editions du Rouergue, septembre 2008 :
* C'est Giorgio, de Corinne Lovera-Vitali / illustrations de Loren Capelli (Coll. Varia, 16€)
* Petit comme un poing, d'Irène Cohen-Janca / illustrations de Candice Hayat (Coll. Varia, 12€)
A cinq ans, on pleure pour un bonbon. A quinze ans, on pleure pour un garçon.
L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose.
Marcel Proust
Extrait de A l'ombre des jeunes filles en fleurs
Depuis son entrée au lycée, Hatsu n'arrive pas à s'intégrer aux autres, à accepter d'appartenir à un moule. Même son ex-meilleure amie peine à la ramener vers son cercle de copains branchés et à l'aise dans leurs baskets. Hatsu s'isole, mange seule le midi et pratique de l'athlétisme en club. Un jour, son attention est attirée vers un garçon coupé du reste de la classe, Ninagawa. C'est un otaku. Il vit dans sa bulle de fascination, les yeux prêts à sortir de leur orbite à fixer des magazines de mode, histoire de sustenter sa passion énorme et dévorante pour le mannequin vedette Oli Chang. Hatsu lui annonce avoir croisé cette fille trois ans auparavant. Son coeur faisant un bond de dix mètres, le garçon invite Hatsu à venir chez lui pour lui donner des détails.
C'est étrange... L'histoire est livrée sous forme de journal intime et raconte la chronique d'une amitié faite de sentiments complexes et contradictoires. D'abord intriguée par le personnage, Hatsu va vite alterner des émotions d'agacement, d'attirance et d'atermoiement sans fin. Puis, n'en pouvant plus, elle lui donne un coup de pied dans le dos pour crever la bulle. Ninagawa est un type qui vit dans son rêve duquel il ne se réveille pas. C'est lent, passif et assez triste. On vit l'histoire à travers le regard de Hatsu, une adolescente qui est également mal dans sa peau, qui se cherche et va connaître les premières palpitations amoureuses, bien avant de pouvoir les nommer. C'est un récit qui se lit vite, qui possède du style. Cela traite avec sensibilité du passage de transition entre l'enfance et l'âge adulte, cet entre-deux qu'on appelle l'adolescence (ou l'âge ingrat) avec son lot de turpitudes existentielles.
Ce court roman (de 160 pages) peut également être lu par un jeune lectorat, dès 13 ans. L'auteur Wataya Risa n'avait d'ailleurs que dix-neuf ans au moment de recevoir le Prix Akutagawa 2003, le goncourt japonais. On retrouve cette innocence, cette fraîcheur et cette impression d'expérience personnelle dans ce livre.
"La solitude me sonne dans la tête. Un son de clochette, très aigu, à me casser les oreilles."
Appel du pied, Wataya Risa
Picquier poche, 2008 (pour la traduction française, 2005)
roman traduit du japonais par Patrick Honnoré.
Avait été conseillé par Cathulu
Vincent a dix-sept ans, il est au lycée, récolte de bonnes notes mais il fait partie des Invisibles, avec ses copains Alex et Fred. Il a un gros souci avec son physique : blanc maigrichon épaules de serpent et encombrement d'une crevette. Acnéique pour couronner le tout. Des bubons infâmes plein la figure et le dos comme une cerise sur le gâteau. Il a coutume de raser les murs, de ne pas chercher à transparaître ; il se laisse couler. Puis un jour, le conseil d'un pote plus l'arrivée en fanfare de la tante Paulina, exubérante et éclatante de vie, vont changer son monde. Un traitement de choc pour son acné et une virée dans les boutiques le font entrer dans la cour des miracles : celle des fashion victims ! Avec son nouveau manteau, taillé sur mesure, Vincent se sent dans la peau d'un autre. L'habit fait définitivement le moine, selon lui. C'est comme une peau qui mue, un papillon qui sort de sa chrysalide. Vincent gagne en assurance, mais autour de lui ses maigres repères s'effondrent : les larmes de Paulina cachent une certaine détresse, et Fred va choisir la fugue à force de ne plus supporter son mal de vivre.
Fashion Victim pourrait être un roman léger, en apparence. Il croque le portrait d'un adolescent mal dans sa peau, qui va connaître le déclic grâce à un bout de tissu. En fait, on ne décrypte pas le phénomène de la superficialité, du matérialisme et du règne de l'apparence. Les soucis des personnages du roman sont profonds, peut-être cachés sous des couches ou sous une incapacité à se faire comprendre. Par ailleurs, le roman va même démontrer qu'il faut être libre des codes, s'afficher selon ce qu'on ressent et ne pas se soucier des autres ni des modes. C'est une histoire qui traite de la quête de soi, à travers des appels de détresse (changement de style, tentative de suicide, fugue). C'est effectivement moins futile que ne le prévoyait le titre, mais c'est une analyse (sur l'adolescence, le jugement de soi et des autres) fort intéressante à lire.
"Marre des étiquettes qu'on vous colle sur le dos et dans le dos. Etiquetage. Jugement. Condamnation. Pas le droit de changer de peau. De bouger de la place qui t'est assignée une fois pour toutes. Sous peine de se faire traiter de gonzesse, d'être traité de trahison de frivolité d'imbécillité !"
"Moi-même je ne sais qui je suis. Alors qui peut dire que je ne suis plus le même !"
Fashion Victim, d'Irène Cohen-Janca.
Editions du rouergue, 2006 - coll. doAdo. 150 pages.
Côté cinéma, il existe un film qui parle du même sujet : règne de l'apparence, importance des classes et des clans à séparer, quasi mission impossible de muter d'un rang à l'autre. On ne bouge pas de sa case, à moins de... perdre sa foi. Can't buy me love est un film qui date de 1987, une comédie américaine sans prétention, mais on y retrouve Patrick Dempsey archi-inconnu et débutant de première !
C'est l'histoire de Ronald, lycéen de 18 ans, intellectuel binoclard et coincé, qui rêve de devenir populaire et d'être adulé par les filles comme ses copains. Cindy, belle et sophistiquée, est son idole. Celle-ci, à la suite d'un incident, a besoin d'argent. Elle accepte à contre-coeur de faire semblant d'être sa fiancée et en profite pour le transformer : nouvelle coupe de cheveux, tenues branchées etc. Résultat : Ronald, libéré, devient soudain populaire et très demandé par les filles. Il ne s'aperçoit meme pas que Cindy est amoureuse de lui...