Ce que murmure le vent, de Amy Harmon
Prêts pour une lecture qui bouleverse vos boussoles ? Ce roman évoque l'Irlande avec ses légendes et ses conflits politiques. Il nous parle aussi d'une histoire d'amour et de famille à travers un fil rouge inattendu.Anne Gallagher, une romancière new-yorkaise, vient de perdre son grand-père bien-aimé et doit se rendre sur ses terres natales, en Irlande, pour répandre ses cendres. Direction Dromahair, un village du comté de Leitrim, pour accomplir ses dernières volontés. Mais au moment de traverser le lac, conformément au rituel d’adieu, Anne est surprise par une brume épaisse et intervient au milieu d'une conversation houleuse. Trop tard pour réaliser qu'elle a fait un bond dans le temps de quatre-vingt ans (2001 - 1921).
Or, sa présence dérange car elle semble avoir été témoin d'un trafic illégal. Les individus ont d'ailleurs fait feu. Secourue par un médecin, qui la prend pour une autre, Anne n'ose pas le contredire et s'enfonce dans son mensonge en comprenant qu'on la confond avec son arrière-grand-mère. Syndrome Claire Beauchamp-Randall-Fraser droit devant ? En tout cas, l'histoire n'a pas fini de nous mettre la terre à l'envers. Youhou.
S'ensuit donc un fantastique imbroglio entre présent et passé, dans lequel se mêlent liens filiaux, sentiments amoureux, amitié et trahison. Accrochez-vous, les repères sont chamboulés, mais le concept est fascinant. De son côté, Anne s’implante dans cette nouvelle vie, fait la rencontre du nationaliste Michael Collins, sauve sa peau, épluche l'enfance de ses proches, déchiffre les énigmes, s'attache à un pays et à sa culture, devient aussi une cible à éliminer. Argh.
L'histoire est incroyable tellement elle est captivante. Le format audio apporte aussi un supplément d’âme au roman. J'ai beaucoup aimé, vibré jusqu'aux dernières notes et vécu cette belle histoire avec émotion. De plus, tout est ultra romantique et charmant, magique et intense.❣️
©2021 Charleston pour la traduction française (P)2021 Audible Studios
- Lu par : Bénédicte Charton
- Durée : 13 h 15
⭐⭐⭐⭐.5
La collectionneuse d'histoires, par Evie Gaughan
En voilà une jolie surprise ! Sous cet emballage doucereux, la lecture réserve son lot de bonnes ondes enjôleuses.
Sarah quitte New York et son mari pour embarquer dans le premier avion. Elle atterrit en Irlande, en pleines fêtes de Noël. Elle n'est pas au mieux de sa forme mais ressent le besoin de se changer les idées. Elle séjourne dans un charmant cottage où elle va tomber sur un vieux journal datant de 1911. Elle y découvre alors l'histoire d'Anna, une jeune fille du coin, qui a accepté de servir d'assistante à un étudiant américain venu s'instruire sur le folklore local. Et plus particulièrement, sur l'Arbre aux Fées et sur la malédiction qui aurait frappé un manoir et ses occupants.
Sans comprendre, Sarah va se passionner pour cette intrigue surgie du passé qui va également la tirer de sa torpeur et l'inciter à affronter ses propres drames. Sans compter que sur place, elle tombe aussi sous le charme de la campagne irlandaise et de ses autochtones. Soupir d'extase.
Disons-le d'emblée : ce roman se déguste comme un bonbon. Il est doux et charmant. Tendre et touchant. Il aborde des sujets sensibles mais ne bascule jamais dans le mélo donc c'est très bien ainsi.
Et que dire des décors ! Magiques et ensorcelants. J'ai complètement décroché de la réalité. Quel bien fou. Rien que pour cette invitation à voyager et rêver, je dis banco pour cette lecture. Simple mais délicieuse. J'étais ravie.
éditions Prisma, 2020 - traduit par Marion McGuinness
repris au Club France Loisirs
bookshelves: secrets-and-houses
⭐⭐⭐⭐
All Our Hidden Gifts, de Caroline O'Donoghue
Eh bien, ce roman est très, très différent de ce que j'avais imaginé ! Attirée par la couverture colorée, j'avais idée de plonger dans un monde imaginaire axé sur la magie (les cartes, la divination etc.) avant de réaliser que l'histoire est simplement ancrée dans le monde ordinaire (un petit village irlandais) avec seulement quelques incursions de magie. C'était très frustrant, oui !
Dans ce roman, on suit donc une jeune demoiselle en pleine crise existentielle. Maeve fréquente une école de filles, privée et catholique. Elle ne s'y sent pas particulièrement à sa place, même si elle fait tout pour être intégrée dans les sphères populaires.
Un jour, elle trouve un jeu de tarot ancien dans le cagibi de l'établissement et décide de s'en amuser pour épater la galerie. Sauf que le jeu finit par prendre un tour dramatique avec la disparition d'une camarade de classe. Et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit de Lily O'Callaghan, son amie d'enfance.
Précision utile : les filles ne se calculent plus depuis deux ans. C'est Maeve elle-même qui s'est éloignée sans explication mais elle n'en est pas fière. Elle regrette aussi sa dernière entrevue avec Lily qui a craché son amertume en public après avoir flippé en découvrant l'étrange carte de La Gouvernante.
C'est une carte maléfique que Maeve avait rangée au fond d'un tiroir. Elle ne s'explique pas son apparition ni sa signification. Par contre, elle est convaincue que Lily a disparu par sa faute et veut se lancer à sa recherche.
Son amie Fiona (l'amoureuse de théâtre) et Roe O'Callaghan (le grand frère réservé de Lily) vont également lui prêter assistance et explorer ensemble des ressources insoupçonnées de leur propre sensibilité. Tout un programme.
Malheureusement, j'ai eu au fil de ma lecture la sensation étrange d'un roman décousu. Il y a trop de tout. C'est confus.
On a un soupçon de fantastique, des personnages en plein apprentissage, des expériences courageuses, un folklore gourmand, des familles généreuses, une société hermétique, une secte douteuse et homophobe...
C'est un désordre sans nom ! Et ça m'a finalement semblé trop brouillon et artificiel. Hélas, non, je n'ai pas été convaincue.
La Martinière J. (2021) - Traduit par Christophe Rosson
⭐⭐.5
- Mon nom dit-il. c'est Roe.
Je rouvre les yeux.
- Quoi ?
- Je tenais à ce que tu le saches.
La magie et l'intimité que nous venons de vivre se sont envolées. Ou pire : je les ai imaginées.
- Pour que tu puissent m'appeler par mon nom, ajoute-t-il.
- Roe, Roe, je répète. Tu veux qu'on t'appelle Roe ?
Il acquiesce.
- C'est mon nom. Je l'ai choisi.
- Waouh. OK, Roe. J'aime bien. C'est mystérieux.
Roe va pour s'en aller mais m'adresse un dernier sourire espiègle.
- Dans les histoires, les sorcières connaissent toujours le vrai nom des choses, pas vrai ?
Sur ce, il me laisse bouche bée devant la rivière.
La Confession, par Jo Spain
Alors qu'elle passe une soirée paisible avec son mari dans leur maison, un individu débarque pour assassiner froidement celui-ci sous ses yeux. Le même individu se rend aussitôt à la police pour avouer son crime.
Entre une épouse traumatisée et un coupable trop idéal, les enquêteurs font finalement grise mine. Un détail cloche. Pour en avoir le cœur net, ils cherchent à soulever le voile et gratter la couche de vernis qui recouvre cette confession - probablement trop belle pour être honnête.
Et quelle histoire ! On comprend rapidement qu'on nous mène en bateau mais on ne devine pas tout de suite qui manipule qui et inversement. En tout cas, le roman se lit d'une traite : cela débute comme un conte de fée. Une étudiante issue de sa campagne arrive en ville et croise le chemin d'un riche et séduisant banquier. Elle l'épouse et vit une existence de rêve.
Mais Harry McNamara a plusieurs cordes à son arc et ne détient pas forcément celle du fiancé idéal. Pourtant Julie s'enferme dans son délire, quitte à accepter les pires affronts. Son attitude est incompréhensible... véritable amour ou dépendance amoureuse ? Sa relation avec Harry ne dit pas tout.
Alors oui ! c'est particulièrement tordu et toxique. Accrochez-vous. Toutefois, le plan est perfide et d'une ingéniosité diabolique. Au fil des chapitres et des révélations, on ne sait plus à quel saint se vouer !
Une vraie torture psychologique avec du bon suspense tendu au cordeau... pas mal du tout !
City éditions, 2018 - Traduit de l'anglais (Irlande) par Marion Boclet // REPRIS EN FORMAT POCHE
⭐⭐⭐
Les filles d'Ennismore, de Patricia Falvey
Bof bof bof ... quoi !
Tout d'abord je n'ai pas du tout accroché aux personnages - mention spéciale à cette chère Rosie qui ne se remet JAMAIS en question et qui renvoie toujours la faute sur les autres.
Fille de fermiers, Rosie va recevoir une proposition inespérée en suivant des leçons au domaine Ennismore, auprès de la jeune lady Victoria, sur l'invitation des propriétaires. Les fillettes envisageraient d'être amies *n'ai rien vu de tel* mais ne perçoivent pas encore les difficultés à venir. Car Rosie va grandir en reniant ses origines mais avec la conscience de ne pas être à sa place parmi la noblesse non plus. Ce sentiment va lourdement handicaper son parcours et ses choix car la vie va la conduire à ravaler sa fierté et la contraindre à faire des choix dégradants.
Sauf que Rosie va pointer du doigt la famille Bell, à commencer par son ancienne camarade Victoria qui fait son entrée dans le monde et lui propose maladroitement de devenir sa femme de chambre *huhuhu* ainsi que Valentin qui lui a fait miroiter des rêves d'amour !
Je ressors donc de cette lecture avec un sentiment de tromperie car lecture injustement comparée à Downton Abbey pour un contenu assez pauvre et très artificiel. J'ai quasiment passé mon temps à me demander ce que les avis élogieux trouvaient au roman... Rien ne colle. Les événements qui s'enchaînent ne sont pas crédibles. Tout est survolé ou bidouillé de façon absurde. Coïncidences improbables, rebondissements attendus. J'ai beaucoup, beaucoup soupiré.
Amitié, jalousie, lutte des classes, émancipation féminine, drame amoureux... À l'aube du XXe siècle, au cœur d'une Irlande en ébullition, une saga inoubliable dans la droite ligne de Downton Abbey. *description éditeur*
©2019 Belfond. Traduit de l'anglais (Irlande) par Julia Taylor (P)2019 Audible Studios
- Lu par : Anne-Sophie Nallino
- Durée : 11 h env.
-
La Dernière Nuit à Tremore Beach, de Mikel Santiago
J'ai adoré l'ambiance de ce roman carte-postale : une maison isolée sur une plage irlandaise. Clenhburran, comté de Donegal. La pluie, le vent, l'orage... c'est somptueux.
Un homme vit seul, en retraite forcée après un divorce douloureux et une carrière en souffrance - il est pianiste de renommée internationale. Peter n'est plus capable de composer et boit trop. Un soir de tempête, en se rendant chez ses voisins, il est victime d'un accident et est frappé par la foudre. Hospitalisé en urgence, il ressort quasi indemne mais souffre de migraines atroces.
Les jours passant, la douleur peine à s'effacer et Peter constate qu'il fait de de plus en plus de rêves étranges, paranoïaques ou prémonitoires, en fait notre homme est convaincu que ses amis vont mourir. Impossible pour lui d'expliquer ce phénomène. La médecine aussi est impuissante. Et ça tourne en boucle comme de la paranoïa aiguë ou une grosse crise hallucinatoire. On nage en plein délire.
Résultat, on trépigne d'envie de savoir ce qui se trame car la narration est lente et longue. Certes, elle fait traîner le suspense et entretient savamment un flou artistique sur les rêves de Peter. Mais c'est parfois un peu trop disparate - heureusement que le décor est magnifique, ça fait passer le temps - aussi on pardonne tous les petits défauts de ce roman chaotique à ses heures perdues. Le dénouement est d'ailleurs explosif - d'un seul coup, sans prévenir. On a un enchaînement intense et vibrant... mais est-ce un rêve ou la réalité ?
En tout cas, le dépaysement a été appréciable. Je me sentais ailleurs durant ma lecture. Complètement transportée.
Roman traduit de l'espagnol par Delphine Valentin (Actes Sud, 2016 pour la traduction)
Repris en poche BABEL NOIR (2018)
#Help, de Sinéad Crowley
Elles se rencontrent sur internet, se connaissent sous des pseudonymes, partagent ensemble les joies et les déboires de la maternité, se racontent des bribes de leurs vies... qu'un individu surveille secrètement, rassemblant méticuleusement les moindres indices pour percer leur réelle identité. Ainsi, ces mamans qui se livrent avec insouciance sur un forum ne réalisent pas (encore) qu'elles sont désormais les cibles potentielles d'un tueur en série. Quand le sergent Claire Boyle, enceinte de six mois, est contrainte de se ménager, elle découvre l'existence du site NetMaman.com et tombe vite accro. Les langues se délient à une vitesse, les confessions sont sans filtre, les masques tombent. Claire elle-même se surprend à suivre les conversations avec ardeur. Yvonne Mulhern y a aussi trouvé son refuge. Venant tout juste de quitter Londres pour la nouvelle promotion de son mari à Dublin, elle se sent seule et désœuvrée, en plein baby-blues. Pourtant, un détail l'intrigue quand l'une des filles du forum disparaît sans crier gare. Serait-ce la jeune femme assassinée qui fait actuellement les gros titres des journaux ? L'enquête est prenante, avec un dénouement inattendu (ou pas). Qu'on se rassure, Yvonne ne va pas jouer les Jessica Fletcher, rôle attribué à Claire, notre policière acharnée, que son mari doit presque ligoter sur son canapé pour qu'elle veille sur sa santé. Ce qui est intéressant, finalement, c'est de retrouver un quotidien banal et des gens ordinaires, des femmes en détresse ou tiraillées entre leur carrière et leur vie de famille, sans oublier l'impact des réseaux sociaux, l'addiction et la nuisance, s'ils sont consommés à l'aveugle. Certes la couverture est vilaine, le roman classique et sans surprise, si ce n'est un bon gros suspense qui tient la route. Cela ne me dérangerait pas de lire les deux autres livres de cette série (déjà publiés en VO).
Le Masque (2018) - Traduit de l'anglais (Irlande) par Emilie Passerieux
Tombée du ciel, par Cecelia Ahern
Adam et Christine se croisent une nuit sur le Ha’penny Bridge à Dublin. Lui se tient sur le pont, prêt à sauter, désespéré d'avoir été largué. Et elle... apprenant que son trente-cinquième anniversaire approche, choisit de se lancer un défi incroyable : lui prouver en deux semaines que la vie vaut la peine d’être vécue. Certes, elle aussi traverse une période de chamboulement, elle est en pleine reconstruction de sa vie (échec conjugal, séparation douloureuse, une vie de famille envahissante et aucune perspective d'avenir...). C'est donc autant pour elle, que pour Adam, qu'elle doit improviser un programme de choc.
Christine pioche des idées dans un manuel de coaching (dont elle est particulièrement accro), même si les solutions proposées sont du genre médiocre. Mais qu'importe, le couple devient inséparable, parcourt la ville à perdre haleine, apprend à se connaître, cherche à cerner la source du problème, lance une campagne de séduction pour reconquérir la fiancée perdue (en se déguisant comme Charlie, un must !).
C'est assez drôle, mais surtout tendre et très attachant. On craque complètement pour les personnages (la famille frappadingue, la copine libraire au bord du désespoir, son assistante excentrique, qui connaît tous les bons plans pour draguer...), J'ai beaucoup aimé ce roman, qui s'apprécie sur la durée, lentement et doucement. C'est de la littérature sans prétention, mais généreuse et qui fait un bien fou. On se surprend à quitter le livre avec un pincement au cœur, en regrettant cette belle aventure, simple et romantique.
Une très jolie surprise.
Flammarion, juin 2014 ♦ traduit par Florence Bellot (How to fall in love)