27/06/19

ADN, par Yrsa Sigurðardóttir

ADN Yrsa SigurðardóttirUn premier chapitre bluffant et une ambiance glaçante tout au long de la lecture... voilà qui annonce la couleur.
Car j'ai flippé comme une malade !

L'enquête met pourtant mal à l'aise avec ses crimes sadiques et malsains mais elle vous prend dans ses filets en brouillant les pistes et les idées. C'est sombre et amer - parfois trop long - avec un dénouement tout aussi perturbant.

Cette nouvelle série islandaise met en scène l'inspecteur Huldar et la psychologue pour enfants Freyja. Deux personnages ordinaires et qui se coltinent les mêmes clichés habituels ou autres soucis personnels. Par contre, je n'avais pas envie de les connaître ou de sympathiser plus que de raison.

En fait, le climat est beaucoup trop lourd pour relâcher la pression... ça vous éreinte !

Actes Sud coll. Actes Noirs (2018) - Traduit par Catherine Mercy

 

PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR

Elísa Bjarnadóttir méritait d’être punie. Elle devait payer. Mais quelle faute pouvait justifier une telle violence ? On vient de retrouver la jeune femme à son domicile, la tête en­tourée de gros scotch, exécutée de la façon la plus sordide. L’agonie a dû être atroce. Sa fille de sept ans a tout vu, cachée sous le lit de sa mère, mais la petite se mure dans le silence.
Es­pérant l’en faire sortir, l’officier chargé de l’enquête se tourne alors vers une psychologue pour enfants. C’est sa seule chance de remonter jusqu’au meurtrier. Ce dernier n’a pas laissé de trace, juste une incompréhensible suite de nombres griffon­née sur les lieux du crime.
Alors que les experts de la police tentent de la déchiffrer, un étudiant asocial passionné de cibi reçoit à son tour d’étranges messages sur son poste à ondes courtes. Que cherche-t-on à lui dire ? Sans le savoir, il va se retrouver mêlé à l’une des séries de meurtres les plus terrifiantes qu’ait connues l’Islande.

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Treize jours, par Arni Thorarinsson

Treize joursParce que ça change un peu de lire une enquête menée par un journaliste (en marge de la police) !

Après ADN, on ne défait pas ses bagages pour rester en Islande et on s'intéresse au meurtre d'une adolescente dont le père alcoolique avait signalé la disparition. Très vite, tout se noue et se dénoue en fouillant ses fréquentations sur les réseaux sociaux.

Pour le coup c'est la fille du journaliste Einar qui va se révéler plus habile et perspicace. Étudiante et photographe, Gunssa est aussi intrépide et déterminée que son modèle. La lecture en est grandement influencée car il y a du rythme, de la fraîcheur et de la spontanéité. On s'attache naturellement à ce duo père-fille assez drôle et décalé.

Reste une ambiance typiquement polar islandais - sensation chape de plomb. C'est froid, triste et amer. On ne s'éclate pas à tous les étages même si l'auteur cherche à être mordant dans sa narration. Une bonne rencontre sans sortir des clous.

Métailié (2018) - Traduit par Eric Boury

 

PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR

13 jours, c'est le délai que sa dernière petite amie, banquière recherchée par la police, a donné à Einar pour la rejoindre à l'étranger.

13 jours, c'est le temps qu'il va lui falloir pour décider s'il veut accepter la direction du grand journal dans lequel il a toujours travaillé.

13 jours, c'est le temps qui sera nécessaire pour trouver qui a tué la lycéenne dont le corps profané a été retrouvé dans le parc. Quelque chose dans son visage rappelle à Einar sa propre fille, Gunnsa, quand elle était un peu plus jeune et encore innocente. Mais aujourd'hui Gunnsa est devenue photographe et travaille dans le même journal que son père ; elle s'intéresse de près à ces adolescents paumés et ultra connectés qui fuguent ou disparaissent, elle a plus de ressources et d'audace pour faire avancer l'enquête – et moins de désillusions.

Arni Thorarinsson a écrit un thriller haletant situé dans l'Islande actuelle qui décrit avec sensibilité le monde troublant et troublé des adolescents, et la corruption qui affleure à la surface de cette société.

 

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26/02/09

La traversée - Marjolijn Hof

 

51ezspLCHIL__SS500_Margot vit seule avec sa mère, qui est très souvent amoureuse mais a beaucoup de mal à se fixer. Alors les amants défilent, ce qui a tendance à lasser la jeune adolescente. Un jour, Brajni fait son entrée. Il est d'origine islandaise, et il aimerait faire découvrir son pays aux nouvelles femmes de sa vie. Margot piétine, pas convaincue du tout, tandis que son amoureuse de mère se lance dans l'aventure. L'exploration devient vite houleuse. Outre le climat froid, le paysage de cendres, les risques souterrains et les rivières sauvages, Margot commence à être agacée par les disputes incessantes entre sa mère et Brajni. Et puis, ça l'embête aussi car elle a fini par bien aimer Brajni et voit d'un mauvais oeil les moues boudeuses de sa maman... ça sent le drame sentimental !

En attendant, profitons-en pour savourer le décor, pour goûter aux joies culinaires et aux subtilités de la langue islandaise, sans parler des contes et des légendes, de Grettir le monstrueux, du fantôme qui rôde le soir autour de la tente et du pain de troll. C'est encore mieux qu'un guide touristique ! Et pour la petite histoire, Marjolijn Hof dresse un joli portrait de fillette qui contemple les amours compliquées de sa maman volage, qui grandit et qui voit les choses différemment, comme par exemple qu'une pierre est faite de deux morceaux et qu'il existe des tas de pierres dans le monde !
Pour jeunes lecteurs, dès 10 ans.

Seuil jeunesse, coll Chapitre, 2009 - 124 pages - 8,5€
traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Emmanuèle Sandron

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05/02/09

Hiver arctique - Arnaldur Indridason

Hiver_ArctiqueVous le connaissez, Erlendur, l'homme qui soupire dès qu'on parle de disparition et / ou d'enfants (manque plus que les deux soient liés, c'est fichu!) ? Il s'enfonce dans son fauteuil, chez lui, à la nuit tombée, et il fume quelques cigarettes, le regard plongé dans le lointain. C'est qu'il n'est pas un gai luron, notre ami. Mais on le sait, Erlendur est notre chouchou depuis quatre romans noirs, alors même que le froid polaire islandais fond sur nous en nous statufiant, mais tant pis, on est fidèle et on trépigne : Erlendur is back !  En plus, c'est tellement en accord avec la météo du moment (il neige, il fait froid, le ciel est gris).
Alors que lui arrive-t-il, cette fois-ci ? Du moche, du très moche. D'entrée de jeu, Erlendur et ses enquêteurs inséparables, Elinborg et Sigurdur Oli, sont face au corps sans vie d'un petit garçon de dix ans. Il a été retrouvé sur le terrain de jeu près de son immeuble, l'enfant a été poignardé. Son frère aîné manque à l'appel. Est-il dans le coup, ou en sait-il trop ? Ce ne sont que des débuts de questions qui s'annoncent. Erlendur est sensible au chagrin de la mère, Sunee, qui est d'origine thaïlandaise, mariée à un islandais, puis divorcée.
Il faut doucement éplucher le contexte familial, discuter, rencontrer les proches, palabrer longtemps avec l'interprète, très envahissante. De fil en aiguille l'immigration est passée au crible, avec toutes les formes de violence que cela suscite. Dans le même temps, Erlendur est obsédé par la disparition d'une femme à l'histoire sentimentale alambiquée. Le coup de fil reçu sur son portable d'une femme en pleurs serait-il un signe ?

Plongez, frissonnez, vibrez, lisez en apnée... Comme le vin, les enquêtes d'Erlendur se bonifient avec le temps. Les vapeurs troubles du passé ont été dissipées, mais notre homme ne se débarrasse pas si facilement de son humeur mélancolique, ni de ses bagages encombrants (dans lesquels on retrouve ses enfants, sa liaison avec Valgerdur, la fin très proche de son ancien chef, Marion Briem). Une bonne série policière, c'est aussi la fioriture, pas seulement le noeud à démêler. Parce que les islandais, il faut le savoir, ont un goût prononcé pour la nonchalance, moins pour l'action. Le côté humain et faillible des personnages rend les romans d'Arnaldur Indridason plus poignants. De plus, il y a une bonne distance chez le lecteur par rapport aux névroses et aux déprimes de ce petit monde. C'est noir, d'accord, mais tendance mélodramatique. Il faut y avoir goûté une fois pour comprendre !

« Lorsque l'espoir avait décliné avec les jours avant de disparaître avec les semaines, les mois, les années, une sorte de torpeur laissée par l'événement avait pris le relais. Certains étaient arrivés à s'en préserver alors que d'autres, comme Erlendur, l'avaient cultivée en choisissant la douleur comme compagnon de route. » 

Métailié, 2009 - 335 pages - 19€
traduit de l'islandais par Eric Boury

 

Hiver arctique, Arnaldur Indridason

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