Les crevettes ont le cœur dans la tête : Journal sexy d'une trentenaire, de Marion Michau
C'est avec son indéfroissable optimisme, sa gourmandise et ses excès que Marion nous transporte dans son univers de drague et de “perdition”. Chaud devant, voici un journal sexy mais avant tout déjanté !
Célibataire de trente ans, parisienne bossant dans le cinéma, Marion multiplie les rencontres, les aventures et les espoirs fous de trouver le grand amour. Sous ses allures de croqueuse d'hommes, Marion est aussi une romantique éperdue. Sa peur de l'engagement, sa quête de la perfection ou son besoin insatiable de plaire la font néanmoins perdre pied, car Marion aime sans détour, puis hésite, et enfin se plante avec panache, de nouveau regrette et se morfond. Bref. Marion, c'est cette petite nana insatisfaite et indécise qui nous plaît aussi pour ses nombreux défauts, elle est drôle, attachante et pleine de dérision. C'est une Carrie Bradshaw, entourée de ses copines, qui écume les bars et les soirées alcoolisées, parle fringues et chaussures, fantasme sur un comédien inaccessible (Solal, alias Mr Big), rencontre le type craquant et honnête (Adrien, alias Aidan) et joue les girouettes pour x, y raisons. C'est futile, mais pas seulement, car Marion possède aussi les gènes d'une Bridget Jones, à se coltiner des tocards et vivre des situations grand-guignolesques, tout en noyant son chagrin ou son désespoir dans un pot de glace devant sa série tv.
Même si je ne me retrouve pas du tout dans son personnage, Marion me fait beaucoup rire ! Tantôt délurée, tantôt romantique, c'est une femme moderne, sensible et sincère. La lecture de son journal mérite qu'on s'y attarde, simplement pour le plaisir de déguster une histoire croustillante, décalée et décomplexée. J'ai passé un vrai bon moment, avec fous rires, mecs canons, champagne, vacances, soleil, famille, routine, St-Valentin... Un rendez-vous sexy mais jamais de mauvais goût.
Interprétation mutine et facétieuse de
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©2015 Albin Michel (P)2017 Audible Studios
Les voisins d'à côté, de Linwood Barclay
J'ai coutume de classer les romans de Linwood Barclay dans la même case que ceux de Harlan Coben : frissons faciles et lectures opérationnelles. Ce titre proposant une histoire de voisinage, il ne m'en fallait pas davantage pour fléchir.
Promise Falls est une petite ville universitaire tranquille, où vivent le couple Cutter, Jim et Ellen, et leur fils Derek. Voulant profiter de l'absence de leurs voisins, pour squatter en douce leur maison avec sa petite copine, celui-ci a été témoin malgré lui du massacre de la famille Langley. Il n'ose rien dire à ses parents, tandis que la police mène son enquête en tirant des conclusions hâtives. Au fil des pages, l'histoire va cependant révéler des aspects sombres et sournois des personnages - le maire dont les nombreuses frasques défraient la chronique, l'ancien chauffeur en manque d'ambition, le directeur de l'université au passé malhonnête, l'épouse infidèle, le môme suicidaire ou le pauvre type avide de vengeance... Mais l'auteur a l'habileté de n'en dévoiler qu'avec parcimonie, privilégiant de multiplier les pistes pour nous conduire subrepticement jusqu'à l'issue fatale.
Du moins, en théorie. Car j'avais globalement deviné les tristes rouages de l'intrigue. L'ensemble fait toutefois illusion et nous entraîne dans une machination implacable et aux rebondissements affolants. Je ne trouve pas le roman follement ingénieux non plus, mais idéal pour un rendez-vous distrayant, sans prise de tête et au suspense efficace. Un roman assez ordinaire, en somme.
Texte lu par François Tavares (durée : 12h 12) pour Audible Studios - 2016
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©2010 Belfond. Traduction de l'anglais (Canada) par Marieke Merand-Surtel (P)2016 Audible FR
Un plus plus loin sur la droite, de Fred Vargas
Assis sur un banc dans un square parisien, Kehlweiler remarque un bout d'ossement humain dans des déjections canines et s'épanche auprès de l'exubérante Marthe, une ancienne entraîneuse, dont la gouaille mordante lui rétorque de ne pas pinailler. Ce serait mal connaître notre homme.
Après des heures d'observation et de réflexion, Louis finit par débusquer une piste conduisant dans un petit port breton, où il se rend avec son crapaud de compagnie et son nouveau complice, Marc Vandoosler, un médiéviste désargenté qui occupe une vieille baraque avec deux autres historiens, Mathias et Lucien, et son oncle Armand, un ancien flic (cf. Debout les morts), également une vieille connaissance de l'Allemand.
Et de nouveau, nos deux compères, friands d'intrigues alambiquées, se perdent en contemplations et autres conclusions aléatoires parmi des locaux revêches ou excessivement conviviaux, qui tenteraient de masquer un crime parfait derrière des bavardages futiles, des passions sordides ou des discussions embrumées dans les vapeurs de l'alcool.
Kehlweiler et Marc sont attentifs aux moindres détails, surveillant les habitudes ambiantes, écoutant les potins, rencontrant les figures de proue, sympathisant avec l'ennemi et réveillant parfois la flamme éteinte d'un premier béguin.
C'est encore une fois une lecture peu coutumière du genre policier, Fred Vargas y trempe un orteil en brandissant les flonflons, les mystères, les crimes et les soifs de vengeance mais procède à une exécution atypique pour livrer son histoire, qui nous régale par sa dose d'excentricités, sa plume facétieuse et ses personnages insolites.
Après des débuts lents et précautionneux, l'enquête amorce un virage plus complaisant pour retrouver cette atmosphère si caractéristique de l'auteur. Du charme, de la folie douce, de la finesse, de l'humour et de la subtilité font de cette lecture un rendez-vous excitant. Rien n'est laissé au hasard et, contrairement aux apparences, pas si banal ou pantouflard. Même le dénouement parvient à nous surprendre en nous cueillant là où on ne s'y attend pas.
Très bonne lecture audio proposée par Philippe Allard, dont il s'agit du troisième enregistrement des ouvrages de Fred Vargas. Son interprétation est impeccable, pleine d'humour et de vivacité, respectant ainsi le registre de l'auteur avec brio, pour une écoute pertinente et très agréable.
Audiolib, Juin 2016 - Lu par Philippe Allard (durée : 7h32)
La Femme au carnet rouge, d'Antoine Laurain
Un soir à Paris, Laure, victime d'une agression, se fait voler son sac à main et tombe dans le coma sous le coup d'une blessure à la tête. Le lendemain, Laurent découvre un sac mauve abandonné près des poubelles, pas loin de sa librairie. Il se rend au commissariat le plus proche, puis rebrousse chemin face à l'administration hostile et longuette.
Il se met alors à fouiller son contenu pour retrouver l'identité de la jeune femme, mais n'y découvre qu'un exemplaire dédicacé de Modiano, un flacon de parfum, un rouge à lèvres et un carnet rouge.
Désireux de retrouver son inconnue, Laurent commence à s'immerger dans les pensées secrètes de Laure et se surprend à éprouver des sentiments naissants pour celle-ci. Débute alors un adorable jeu de piste, qui va se transformer en quête amoureuse d'une tendresse bouleversante.
Cette histoire courte s'écoute en seulement quatre heures et nous plonge dans une douce ambiance, gentillette et distrayante. Une prouesse. Il est bon de se déconnecter des univers sombres et sanguinaires pour savourer le plaisir d'une lecture légère et sans prétention. C'est donc l'histoire d'une comédie romantique, particulièrement attachante, où deux personnes apprennent à se connaître par procuration, avant de chercher à se rencontrer pour de vrai, bravant quiproquos et autres événements inattendus, censés retarder le jour J. C'est mignonnet, porteur d'espoir et attendrissant. À bas le cynisme, place à la passion et à la fantaisie ! ^-^
Texte lu par Bertrand Suarez-Pasos pour (durée : 4h) - juin 2016
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©2014 Les éditions J'ai lu (P)2016 Audible FR
Debout les morts, de Fred Vargas
L'ancienne cantatrice Sophia Siméonidis se réveille un matin et découvre dans son jardin un hêtre planté sous sa fenêtre. Un signe de mauvais augure, selon elle. Après avoir longuement observé ses nouveaux voisins prendre leurs quartiers dans la Baraque pourrie, elle se présente à eux pour les embaucher dans une délicate mission : déterrer l'arbre et fouiller ses racines. Marc, Mathias et Lucien obéissent aux caprices de la dame mais font chou blanc. La graine est cependant plantée dans l'esprit de nos historiens, grands amateurs des explorations de tous genres, et lorsque Sophia disparaît de la circulation, leurs trois cœurs battent à l'unisson, noués par l'inquiétude et l'angoisse. Le Parrain prend alors les commandes de l'enquête. Armand Vandoosler, un vieux flic à la retraite, s'ennuie dans son grenier et va canaliser l'énergie papillonnante de nos trois zozos pour tirer au clair le mystère de l'arbre et de la cantatrice évanouie. C'est lui aussi qui leur donne le surnom des Évangélistes (Marc, Matthieu, Luc), « une fantaisie vaniteuse et puérile », qui va leur coller à la peau.
La conduite de l'intrigue est en soi originale et insolite, stimulée par l'humour cabotin des personnages, leur excentricité et celle de l'énigme. Nos historiens fauchés vont fouiller, supputer, comploter, rallier les fronts d'Est en Ouest et dépenser leur énergie à résoudre ce casse-tête. La lecture est également agréable à écouter, grâce à Philippe Allard et sa voix de jeunot, qui correspond bien au caractère des Évangélistes. Le comédien module son intonation suivant les personnalités et ajuste le dosage parfait pour les rôles féminins (on ne soupçonne pas l'effet rédhibitoire d'une interprétation travestie trop poussée). Cette première rencontre au sommet appelle de prochaines retrouvailles, avec la parution en juin, chez Audiolib, du roman Un peu plus loin sur la droite.
Texte lu par Philippe Allard (durée : 8h) pour Audiolib, Avril 2016
#Challenge Il était trois fois Noël 2015 : Un cadeau du ciel, de Cecelia Ahern
C'est l'histoire d'un type imbuvable, Lou Suffern, un jeune loup aux dents longues, âgé d'une trentaine d'années, ambitieux et sans scrupule, toujours entre deux rendez-vous, à tel point qu'il en oublie sa petite famille, son épouse, leurs deux enfants, en plus de ses parents, sa sœur et son mari, bref Lou n'a pas le temps de souffler, pas le temps de profiter de la vie qu'il se construit. Et puis il rencontre Gabe, un sans-abri qui squatte en face de son entreprise, avec lequel il va discuter pendant quinze minutes, lui offrir un café puis un job. Gabe est certes un jeune homme sympathique et attachant, mais il est aussi étrangement mystérieux, comme de savoir des choses, d'anticiper les actes et les pensées des autres. Il est toujours là où on ne l'attend pas, sans que sa présence semble inopportune. Ce type a un don, c'est un cadeau du ciel, se dit Lou, de plus en plus perplexe.
Le lecteur, lui, se gausse, on se dit que Gabe est un ange, on a le sentiment d'avoir déjà tout compris, c'est bon, emballé, pesé, vendu. Mais n'enlevons pas le plaisir de déguster cette lecture qui vaut ce qu'elle vaut : une histoire qui se lit avec bonheur, une histoire simple, facile et agréable. Une lecture toute douce, réconfortante, qui vous rappelle combien il faut vivre l'instant présent et prendre le temps de profiter des petits bonheurs de la vie. La magie de noël est bel et bien présente, avec une fin vraiment émouvante.
J'ai Lu / Novembre 2010 ♦ Traduit par Cécile Chartres (The Gift)
La Resquilleuse, de Mary Wesley
Matilda Poliport, âgée d'une cinquantaine d'années, a décidé de tirer sa révérence. Après avoir astiqué sa maison de fond en comble, brûlé toutes ses lettres et donné son jars de compagnie à un fermier, elle glisse son panier de pique-nique dans la voiture, petits pains au beurre, fromage et bouteille de vin rouge, et met le cap vers la plage. Elle entend se saouler et avaler des cachets, puis nager jusqu'à n'avoir plus de force.
Mais ses projets sont mis à mal et elle est contrainte de quitter les lieux en bougonnant. C'est comme ça qu'elle croise en chemin un type recherché par la police pour matricide. Sur un coup de tête, elle l'emmène dans son cottage isolé, lui donne les vêtements de son mari décédé. Ne demande aucune explication. Et se met à lui parler de sa vie. S'ensuit un étonnant tête à tête, avec dialogues corrosifs et révélations stupéfiantes.
Cette comédie aux allures cocasses et à l'humour noir explosif (il en faut) prend vite un tour cynique, qui déstabilisera volontiers le lecteur attaché à de vieux principes (comme quoi, toutes les vieilles dames écrivains sont délicieuses et ne peuvent qu'écrire des livres ronronnants). Il n'en est rien. Le dénouement m'aura certes beaucoup attristée mais la lecture en général a été salvatrice et décapante ! J'en garderai un souvenir... déroutant. ☺
Éditions Héloïse d'Ormesson / Juin 2011 ♦ Traduit par Michèle Albaret (Jumping the Queue) pour les éditions Flammarion en 1994 sous le titre Souffler n'est pas jouer.
Disponible en poche chez J'ai Lu / Juin 2013
Le Prix de l'innocence, de Willa Marsh
Ah, les années 60, époque enjouée et fabuleuse, illustrée par les virées en décapotable, les pique-niques et le flonflon des robes, des danses et d'une chanson entonnée entre amis... Fiona est alors jeune vendeuse, naïve et mal embouchée, employée dans un grand magasin. Elle y rencontre Vanessa, tombe amoureuse d'un beau parleur et rêve éveillée. Trente ans plus tard, Fiona recolle petit bout par petit bout les souvenirs de cette jeunesse insouciante. Elle vient de recevoir une lettre de son amie qui lui annonce la visite de son fils Alex. Cette rencontre va bouleverser l'inertie de son quotidien, englué dans une tristesse sans nom. Fiona a perdu tragiquement un enfant et s'est recroquevillée dans la douleur. Depuis, un silence palpable s'est creusé au sein de son couple, qui tend à les éloigner.
Il y a un certain charme à partager cette évocation douce-amère de l'amitié et des premières amours. L'atmosphère est nostalgique, le rythme lent, mais le tout manque de verve pour nous embarquer franchement dans cette histoire qui reste très mélancolique. Aurait pu mieux faire.
Autrement / Février 2013 ♦ Traduit de l'anglais par Eric McComber (Facing The Music) ♦
Disponible en poche chez J'ai Lu / Avril 2015
Mon Ange gardien, de Julie James
Jack Pallas, agent du FBI, et Cameron Lynde, l'adjointe du procureur, se détestent depuis le fiasco d'une affaire, vieille de trois ans, sur laquelle ils avaient tous deux collaboré. Ils se retrouvent donc autour d'un meurtre (une escort-girl a été éliminée dans la chambre voisine de l'hôtel où séjournait Cameron, qui a aperçu la silhouette du suspect) et c'est Jack, bien sûr, qui est chargé de surveiller le témoin principal de l'enquête.
Le couple est à couteaux tirés et se livre à des interactions volcaniques. Scénario classique, mais excellent ! Le flic est l'archétype du héros taciturne, au regard noir menaçant, qui ne laisse échapper aucune émotion. La jeune femme n'est certes pas insensible à ses charmes, mais ne risque pas de se brûler les ailes en s'approchant de lui car elle a conscience de l'aversion qu'elle suscite et préfère afficher une froideur et un cynisme remarquables.
Cette tension constante donne lieu à des échanges drôles et irrésistibles. De plus, le couple met du temps à faire tomber les masques, et l'auteur alimente l'essentiel de son histoire avec cette aura sensuelle qui change des scénarios classiques (pas d'érotisme sauvage, ouf !). Pour cela, j'ai beaucoup aimé. C'est très cliché, mais ça remplit à merveille toutes les clauses du contrat : on a une romance piquante et drôle, avec un couple qui s'enflamme pour de vieilles (et fausses) rancunes. C'est super basique, mais ça reste une vraie partie de rigolade.
J'ai Lu, coll. Promesses, avril 2011 ♦ traduit par Cécile Ardilly (Something about you)
En poche ! # 45
Une jolie moisson de nouveautés, pour de belles heures de lecture au parfum de vacances !
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Tombée du ciel, de Cecelia Ahern [LU]
Dieu me déteste, de Hollis Seamon
Miss Alabama et ses petits secrets, de Fannie Flagg
Vacances à l'anglaise, de Mark Haddon
Les Couleurs de l'espoir, de Julie Kibler
Le beau monde, d'Harriet Lane [LU]
Londres par hasard, d'Eva Rice
Une dernière danse, de Victoria Hislop [LU]
Un si beau jour, d'Elin Hilderbrand
Les Dieux sont vaches, de Gwendoline Hamon [LU]
N'oublier jamais, de Michel Bussi [LU]
Guide à l'usage des jeunes filles à bicyclette sur la route de la soie, de Suzanne Joinson
À la claire rivière, de Katherine Webb
Abomination, de Jonathan Holt
La mort s'habille en crinoline, de Jean-Christophe Duchon-Doris
La dernière carte, de Carin Gerhardsen
Le duel, d'Arnaldur Indridason [LU]
Ce qui n'est pas écrit, de Rafael Reig [LU]
Un assassinat de qualité, d'Ann Granger
Les Suprêmes, d'Edward Kelsey Moore [LU] ♥
La Petite Communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon [LU]