09/05/14

Millie Plume choisit son destin, par Jacqueline Wilson

Millie Plume choisit son destin

Suite et fin des aventures de Millie Plume ! La jeune fille a connu un bonheur éphémère auprès de sa maman, qui a succombé à sa longue maladie, mais a pu obtenir des informations pour retrouver son père, qui serait pêcheur, dans le petit village de Monksby. Ses recherches sont fructueuses et Millie pense avoir trouvé un nouveau foyer. Hélas, même si son père se montre prévenant et ému, sa nouvelle épouse et ses enfants ne veulent pas d'elle chez eux.

J'ai été un peu déçue par le tournant de l'histoire, devenue trop miraculeuse pour être franchement plausible, mais la série restera un très bon souvenir de lecture ! L'héroïne a bien grandi depuis l'Hôpital des Enfants-Trouvés et a su composer avec un parcours fait de malchance et de désillusion. Cette expérience lui aura été bénéfique, puisqu'elle est devenue exigeante avec elle-même, ses choix et ses envies. Même ses rêves de petite fille (épouser Jem) ont su évoluer avec le temps, ce qui me comble d'aise car je trouvais cette relation malsaine.

J'ai d'ailleurs beaucoup regretté de n'avoir plus de nouvelles du jeune Bertie, l'apprenti boucher de Londres. Il était tellement adorable... mais je reconnais que l'histoire ne pouvait offrir cette destinée à notre flamboyante héroïne, pour qui le cirque était une constante fascination. Oh oui, notre petite Millie a su rebondir après des années d'infortune, à vouloir se trouver un foyer et une famille. Désormais, place à l'audacieuse, l'éblouissante Émeraude Star en tant que Monsieur Loyal ! Souhaitons-lui bonne chance.

Gallimard jeunesse, mars 2014 ♦ traduit par Alice Marchand ♦ illustrations de Nick Sharratt ♦ illustration de couverture : Anne Simon ○ Les deux premiers tomes sont disponibles en format poche, Folio junior.

Posté par clarabel76 à 08:30:00 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , ,


01/04/14

Une nouvelle vie pour Millie Plume, par Jacqueline Wilson

en poche ! 

millie plume 2

Millie Plume a 14 ans et doit quitter l'Hôpital des Enfants Trouvés pour devenir servante chez un écrivain de livres pour enfants. Une perspective qui lui semble alléchante (elle rêve elle-même d'écrire), mais qui la trouve finalement amère. Elle est convaincue de ne pas être faite pour ce job et s'insurge contre le système des classes. En attendant des jours meilleurs, le soir dans sa chambre, elle écrit des lettres pour sa maman ou son frère Jem, en souhaitant les revoir bientôt.

Une nouvelle rencontre va pourtant lui apporter du baume en cœur : Bertie, un garçon boucher drôlement sympathique. Leur relation est croquignolette, ponctuée de rendez-vous dominicaux où ils butinent joyeusement. C'est vraiment mignon, même si cela place Millie dans une situation inconfortable, car Jem accapare toutes ses pensées. Il faut qu'elle le revoit pour avoir les idées plus claires ! En attendant, les choses se compliquent lorsqu'elle confie ses Mémoires à son employeur, qui va pomper toutes ses idées comme un mufle.

C'est du grand Jacqueline Wilson ! Où l'on se régale malgré nous à suivre les aventures malchanceuses d'une héroïne intelligente et vouée à accomplir de grandes choses. Cadre historique et fond de vérité sociale rendent l'histoire d'autant plus prenante et enrichissante. Le tout est assaisonné de joie, d'amour, de tendresse et d'innocence... bref ça se lit sans rechigner, avec grand plaisir, et on en redemande ! (Série en trois tomes, le troisième est disponible en grand format.)

Traduit par Alice Marchand ♦ Folio junior, mars 2014 ♦ Illustration de couverture : Anne Simon

Posté par clarabel76 à 08:30:00 - - Commentaires [3] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,

10/10/13

“Il y avait tant de choses que je ne comprenais pas dans ce monde étrange (...), j'avais débarqué sur une autre planète.”

IMG_9628

Suite des Malheurs de Millie Plume, cette nouvelle vie s'ouvre bravement sur une scène de cris, de larmes et de séparation. Il n'est nullement écrit que la félicité serait un droit chez notre petite Millie. Elle voit donc sa mère partir de l'Hôpital des Enfants Trouvés, malheureuse et désespérée. A 14 ans, elle doit aussi se prendre en charge et accepter un poste de servante chez un écrivain de livres pour enfants. Millie Plume est à moitié consolée, car sa rencontre avec l'homme ne lui laisse qu'une amère impression.

Et puis elle est convaincue de ne pas être faite pour ce job, elle s'insurge même contre le système de classes mais l'époque n'est pas à la révolution. Pour l'instant il lui faut se taire, plier l'échine et frotter le plancher au risque de s'user les mains. Le soir, seule dans sa petite chambre, avec son bout de chandelle, elle écrit des lettres pour sa maman ou son frère Jem, elle espère toujours trouver une solution et croit en un avenir meilleur.

Elle vient aussi de rencontrer Bertie, un garçon boucher drôlement sympathique. Leur relation est croquignolette, ponctuée de rendez-vous dominicaux où ils butinent joyeusement. C'est vraiment mignon, même si cela place Millie dans une situation inconfortable, car Jem occupe toujours une place très importante dans son cœur. Elle pense qu'en le revoyant, cela pourrait lui éclaircir les idées ! En attendant, les choses se compliquent lorsqu'elle confie ses Mémoires à son employeur, qui va pomper toutes ses idées comme un mufle, après quoi Millie éclate de colère.

Ce deuxième tome réserve à notre héroïne rousse et flamboyante son lot d'épreuves qui rendent compte des duretés de l'époque (victorienne), avec la condition des femmes, des malades et des enfants contraints au travail ingrat. Heureusement Millie fait montre d'un aplomb et d'un optimisme à tout crin. Elle est même prête à jouer les sirènes pour ne pas mourir de faim, ou refuse d'être arnaquée par une pseudo experte en spiritisme qui abuse de la détresse des gens pour se remplir les poches.

Bref, Millie est une jeune fille épatante. Ses aventures sont souvent remplies de belles rencontres, de coups durs et de rebondissements. Un troisième tome va conclure cette fabuleuse histoire, qui nous captive dès les premières pages.

Une nouvelle vie pour Millie Plume, par Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse, février 2013 - traduit par Alice Marchand - illustrations de Nick Sharratt
Illustration de couverture : Anne Simon - Le 1er tome est disponible en format poche, Folio junior.

Posté par clarabel76 à 08:00:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,

27/02/13

Minuscule, farouche et rousse : je vous présente Millie Plume.

Passage en Folio junior du roman de Jacqueline Wilson paru l'an dernier en grand format :

IMG_8615

Nous sommes en 1876, à Londres. Millie est un bébé abandonné, aussitôt placé en famille d'accueil où elle y passera cinq années joyeuses et insouciantes. Puis, la séparation. Les larmes. La déchirure. L'incompréhension. Retour à l'Hôpital des Enfants-Trouvés où l'attend une éducation stricte. Millie ne rigolera pas tous les jours, mais avec sa nature et sa force de caractère elle parvient à surmonter les sales coups montés par ses petites copines de chambrée, par supporter la rigueur du froid dans le lit, le manque de nourriture, les leçons de couture, la discipline des anciennes.

Millie souvent se sent seule, même quand elle retrouve par hasard ses soeurs ou frères d'adoption, ou quand elle s'attache à Polly, une nouvelle venue, ou Ida, qui travaille en cuisine et lui file en douce des raisins secs ou du sucre pour adoucir son porridge. En vrai, Millie n'arrive pas à se satisfaire de son existence. Elle rêve de liberté, ne veut pas finir soubrette, aspire à autre chose, à retrouver sa véritable mère (ne serait-ce point cette écuyère rencontrée un jour au village ?) et à revoir Jem, son grand frère chéri.

Ce qui est très délicat dans le roman, c'est le soupçon de mélange entre l'humour et la tendresse, la générosité et la détresse, la peine, le chagrin, la triste réalité d'un avenir bouché. C'est un joyeux fourre-tout, avec une fin vraiment trop édulcorée, envers laquelle on ne tient finalement pas rigueur. Car on souhaite le meilleur pour Millie Plume. Petite rouquine au tempérament volcanique, débordant d'énergie, elle n'a jamais baissé les bras face à l'adversité et s'est toujours promis de bouleverser ce que la vie avait de plus plat à lui offrir.

C'est une lecture très plaisante, avec une héroïne attachante, pétillante et pleine de sensibilité, où on passe un très bon moment. A noter qu'une suite vient de paraître en grand format, Une nouvelle vie pour Millie Plume.

Les malheurs de Millie Plume, par Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, 2013 - traduit par Cécile Dutheil de la Rochère
illustrations de Nick Sharratt - couverture : Anne Simon

Posté par clarabel76 à 16:00:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags : , , , ,

15/01/11

Minuscule, farouche et rousse.

IMG_2085Quelle bonne surprise ! Tout ce qui paraissait dernièrement sous la plume de Jacqueline Wilson avait tendance à me décevoir, mais cette fois, grâce à Millie Plume, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir et pas seulement ! Car J. Wilson a su donner à son roman victorien un ton moderne, avec des effets secondaires plutôt inattendus.
Tout d'abord, l'histoire ne commence pas de façon très guillerette. Nous sommes en 1876, à Londres. Millie est un bébé abandonné, aussitôt placé en famille d'accueil où elle y passera cinq années joyeuses et insouciantes. Puis, la séparation. Les larmes. La déchirure. L'incompréhension. Retour à l'Hôpital des Enfants-Trouvés où l'attend une éducation stricte. Millie ne rigolera pas tous les jours, mais avec sa nature et sa force de caractère elle parvient à surmonter les sales coups montés par ses petites copines de chambrée, par supporter la rigueur du froid dans le lit, le manque de nourriture, les leçons de couture, la discipline des anciennes. Millie souvent se sent seule, même quand elle retrouve par hasard ses soeurs ou frères d'adoption, ou quand elle s'attache à Polly, une nouvelle venue, ou Ida, qui travaille en cuisine et lui file en douce des raisins secs ou du sucre pour adoucir son porridge.
En vrai, Millie n'arrive pas à se satisfaire de son existence. Elle rêve de liberté, ne veut pas finir soubrette, aspire à autre chose, à retrouver sa véritable mère (ne serait-ce point cette écuyère rencontrée un jour au village ?) et à revoir Jem, son grand frère chéri.
Ce qui est très délicat dans le roman, c'est le soupçon de mélange entre l'humour et la tendresse, la générosité et la détresse, la peine, le chagrin, la triste réalité d'un avenir bouché. L'histoire trouvera d'ailleurs une fin un peu trop édulcorée, mais c'est un bonheur pour Millie. Petite rouquine au tempérament volcanique, débordant d'énergie, elle n'a jamais baissé les bras face à l'adversité et s'est toujours promis de bouleverser ce que la vie avait de plus plat à lui offrir.
Voilà une lecture qui a su conquérir mon coeur de lectrice renfrognée contre les histoires sirupeuses de J. Wilson, en se révélant attachante, essentiellement grâce à Millie, mais aussi pétillante et pleine de sensibilité. J'ai passé un bien joli moment, ma foi.

Les malheurs de Millie Plume - Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse (2011) - 350 pages - 13,50€
traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de la Rochère
illustrations de Nick Sharratt

illustration de couverture : Anne Simon

Posté par clarabel76 à 10:45:00 - - Commentaires [5] - Permalien [#]
Tags : , ,

01/02/09

These fragile flames for innocence can't be lost *

Un coeur brisé - Jacqueline Wilson

61nf_4S6JnL__SS500_Prudence King, quatorze ans, et sa soeur Grace, onze ans, subissent la loi rigide de leur père qui leur interdit d'aller à l'école. Mais lorsque celui-ci tombe malade et entre à l'hôpital, la vie à la maison va changer. Seule, la maman panique de recevoir une nouvelle lettre menaçante de l'inspecteur et préfère anticiper en inscrivant ses filles à l'école du quartier. Prudence est excitée par cette perspective, même si elle pressent que leur adaptation risque d'être difficile. Sa soeur et elle ne sont pas du tout à la mode, elles portent des tenues excentriques, non pas pour se démarquer mais parce que la famille manque d'argent. Prudence se sent l'âme d'une Jane Eyre, avec son éducation sévère, retirée du monde des autres adolescents. Elle va tomber amoureuse de son M. Rochester en la personne de Rax, le professeur d'arts plastiques. Amour impossible ? Logiquement. Cependant, l'homme se sent attiré par la jeune fille, également douée pour le dessin. Une connivence naît entre eux. Il va devenir son ami et son confident, et elle va être la baby-sitter de ses enfants (car l'homme est marié !). Mais cela ne l'empêche pas de craquer pour l'adolescente, de répondre à ses baisers. C'est franchement déconcertant. Prudence n'a que quatorze ans, elle a vécu dans une bulle et lisait en cachette des magazines de son âge pour en savoir plus sur ce qu'on lui refusait de connaître. La situation dégénère vite, selon moi. Prudence commet des erreurs, par inconscience. Elle a acheté des dessous en satin noir, pensant que c'était couru chez les filles de son âge. Elle découvrira qu'elle est à côté de la plaque. Trop mûre, trop rebelle, trop décalée ? Prudence King est un mystère. Elle a imaginé un monde trop romanesque, la réalité est plus amère. D'ailleurs, la jeune fille ne parviendra pas à s'intégrer dans son école. Elle avait déjà pris conscience qu'elle étouffait sous le joug familial, elle comprend maintenant qu'il faut davantage s'affirmer pour se fondre dans une société ni toute blanche ni toute noire, juste réelle. La fin de l'innocence, en somme.
C'est un roman d'émancipation où flotte un sentiment de malaise. J'ai moyennement aimé.
(A noter que c'est un gros succès chez les ados ! Je peux comprendre pourquoi.)

A partir de 13 ans.

Folio junior, 2008 - 303 pages - 7,50€
traduit de l'anglais par Anne Krief
Illustrations : Anne Simon

Les avis de Francesca et Aurélie (Suspends ton vol)

* lyrics from Innocence maintened, by Jewel

**********

Combien tu paries ?  -  Pete Johnson

9782070610235Pour tromper leur ennui, Harvey et son ami George aiment se lancer des paris, ou (pour faire moins gamin) « des défis ». Au départ, c'est plutôt bon enfant : des gags lourdingues avec pour cible leurs professeurs. Ce n'est jamais méchant, juste pour rire. Le truc, c'est de ne pas se prendre au sérieux. Et puis généralement les prix à remporter sont aussi commodes (se payer une bonne glace, par exemple). Grisés par leurs succès, Harvey et George fondent une association, « le Club de la Chance », et l'ouvrent à de nouveaux membres. C'est un triomphe. Tout roule à merveille, l'école est prise par la fièvre du jeu. Puis un garçon de l'équipe propose de recevoir de l'argent au lieu des glaces. Harvey est d'accord, mais George se fâche et quitte la direction. Les ennuis s'enchaînent, quand la cagnotte de 180 £ est dérobée dans le casier de l'adolescent. Harvey va encore une fois être mal influencé par Jonny, le jeune espoir de foot et aussi l'élève le plus populaire du collège, en acceptant de mettre en scène un cambriolage chez ses parents. Damned ! Harvey est dans une sacrée galère.

Ecrit sous la forme d'un journal intime, ce roman de Pete Johnson donne la parole à un collègien de 4ème particulièrement doué pour les inventions et les ruses. Ce n'est pas un livre qui encourage les enfants à parier, mais plutôt une pantalonnade. Harvey, le protagoniste, a pour ambition d'améliorer la qualité de la vie au collège. Ni plus, ni moins. Le reste, autour, n'est qu'une farce à prendre sans condescendance. Les péripéties rapportées sont hilarantes, le jeune garçon n'est pas un crétin fini et ses copains sont de bons bougres (comme qu'on aimerait tant voir dans les écoles de nos enfants !). Aucune méchanceté, de l'amitié pour serrer les coudes, et même le voleur fait son mea culpa. Vraiment rien de bien mauvais... à confier sans sourciller à vos loupiots. 

Folio junior, 2009 - 220 pages - 5,90€
traduit de l'anglais par Stéphane Carn
Illustrations de Henri Fellner 

Posté par clarabel76 à 10:30:00 - - Commentaires [21] - Permalien [#]
Tags : , , , ,

24/05/07

Pour les lecteurs dès 10 ans

Folio Junior fête ses 30 ans et, pour l'occasion, arbore un design nouveau, flambant neuf, pour donner encore plus de tonus à leur collection ! ... J'aime bien la phrase qui caractère celle-ci : Rire, frissonner, imaginer, vibrer, rêver, découvrir, réfléchir, partir à l'aventure ... Lire un folio junior, c'est se laisser emporter dans un monde nouveau.

En voici un échantillon :

manuelo_de_la_plaineLe 21 juin 1937, premier jour de l'été, Manuelo est fou de joie : il vient d'être reçu premier au certificat d'études primaires. C'est une sacrée fierté pour ce fils d'immigrés portugais, installés dans l'impasse Boise, à la Plaine Saint-Denis. Le même jour, Manuelo apprend que sa mère est gravement malade, qu'elle souffre de tuberculose et que la famille n'a pas les moyens de l'envoyer se soigner au sanatorium.

Sans rien dire, Manuelo et sa bande de copains vont chercher du boulot. Ils n'ont pas 13 ans et pourtant ils trichent, osent affichent 15 ans, sont enrôlés dans une usine des "Petits Chevaux" ou tentent le tout pour le tout en risquant leur peau à bord d'un train à charbon. La vie est difficile et rude, mais le quartier est solidaire, souhaite échapper au misérabilisme en organisant des soirées dansantes dans les cafés ou des sorties au cinéma.

Manuelo de la Plaine est un roman très court mais qui ne peut pas laisser insensible. Il permet de rappeler la condition difficile des travailleurs immigrés, dans les années 30-40. De plus, le conflit en Espagne n'est pas loin et on en lit les grosses lignes entre les aventures de Manuelo, ce garçon au grand coeur, dépassé par les événements, et qui parfois s'oublie dans l'ingratitude et l'égoïsme.

Ce roman pour la jeunesse est écrit par Valentine Goby, autrement connue pour être l'auteur de La note sensible, Sept jours et L'antilope blanche.

Illustrations de François Lachèze. 92 pages

soupe_de_poissons_rougesLe retour de la famille des Jean-quelque chose ! Papa, maman et les six garçons ont donc quitté Cherbourg pour s'installer à Toulon. Jean-B entre en 6ème, l'absence de son meilleur ami le déprime un peu mais son frère Jean-A le tarabuste un bon coup et notre garçon va reprendre du poil de la bête !

Cette chronique familiale demeure attachante, désopilante. Les Jean-quelque chose sont de gentils garçons qui ne manquent pas d'imagination, ils n'ont pas la télé chez eux (flûte ! ils vont louper leur épisode de Zorro !) mais ils passent leur temps à jouer aux 1000 Bornes, à construire une cabane et un plan d'attaque contre le gang des Castors. Ils jouent à la carabine à patates, ont des nouveaux amis, des poissons rouges ( Wellington et Zakouski), une voisine qui leur offre des pâtisseries alsaciennes. Ils se rendent pour la 1ère fois à une boum, à la plage (interdiction de se baigner après manger, leur médecin de père recommande deux heures de répit !).

Encore un sympathique épisode des péripéties de la famille des Jean-quelque chose, de la maman très organisée et d'un papa qui sait tout faire de ses dix doigts !  Incontournable.

La soupe de poissons rouges, avec des illustrations de Dominique Corbasson. Egalement disponibles : L'omelette au sucre & Le camembert volant.  135 pages

reviens_papaLa jeune Emie et sa famille fêtent Noël et pensent qu'il s'agit d'une journée extraordinaire grâce aux cadeaux fantastiques qu'ils ont tous reçus ! Mais ce soir-là, Emie surprend son beau-père au téléphone avec une autre femme. Le drame éclate et papa annonce qu'il quitte la maison.

Emie, Vita et Maxie sont désespérés, comme leur mère. Seule leur grand-mère, chez qui ils vivent (pour une question de moyens financiers), exprime sa colère et remue toute la troupe un peu trop vivement. Il est difficile pour les enfants de comprendre le départ du papa, qu'ils vont voir de temps en temps avant de faire connaissance avec sa nouvelle petite amie. Les situations de catastrophes et de dépits sont nombreuses, et on suit cette histoire à travers le monologue de la jeune Emie, âgée de 12 ans. Celle-ci est un peu ronde, n'a jamais connu son vrai père, lit avec passion les romans de Jenna Williams et va commencer à raconter de fabuleuses histoires.

L'atmosphère oscille entre les rires, les larmes, les crises d'incompréhension et de colère. Reviens, papa ! est un livre actuel et qui traite de la famille et de la séparation. C'est un ensemble d'émotion et d'humour qui plaira aux adolescents, davantage qu'aux parents, plus sévères sur le dénouement de cette histoire. Mais c'est très bien écrit, très agréable à lire, avec une ambiance totally british.

Jacqueline Wilson / illustrations d'Anne Simon. 316 pages

girafe_blancheDans la nuit suivant sa journée d'anniversaire, Juliette, 11 ans, est réveillée par un rêve puis par la sensation de brûlé dans la maison. Effectivement, il y a le feu ! Juliette parvient à se sauver, mais découvre trop tard que ses parents sont restés prisonniers des flammes.

Brutalement orpheline, Juliette apprend qu'elle est confiée à la tutelle de sa grand-mère, Gwyn Thomas, qui vit en Afrique du Sud où elle s'occupe d'une réserve. L'arrivée dans cette nouvelle vie n'est pas sans bouleverser la jeune fille, et l'accueil de la grand-mère n'est franchement pas chaleureux. La cohabitation s'annonce difficile, et tout semble plus compliqué pour Juliette.

Mais d'un autre côté, l'adolescente va découvrir un monde nouveau, un univers enthousiasmant où on parle de légendes, d'animaux et de cultures ancestrales. D'ailleurs, une ancienne connaissance de Gwyn va confier à Juliette "qu'elle possède un don". Impossible d'en savoir plus.

Dans la nuit, Juliette croit apercevoir une girafe blanche. Est-ce un rêve ? On parle d'un conte autour de cet animal, certains prétendent que ce sont des sornettes, d'autres restent plus mystérieux. Il y a, toutefois, un point inquiétant : les braconniers qui espèrent mettre la main sur cette créature exceptionnelle.

Entre mythe, songe et sorcellerie, La girafe blanche se veut une histoire tout à fait passionnante. Elle suit les traces d'une jeune fille solitaire, et finalement guère ordinaire, qui découvre un monde inconnu et inattendu. A lire, c'est tout simplement captivant ! L'atmosphère africaine est bien rendue, l'auteur a passé son enfance au Zimbabwe, en bordure d'une réserve animalière. Son sujet n'est donc pas brodé à la légère.

Il est appréciable aussi de partager les conflits de Juliette, à l'école, avec sa grand-mère et dans la réserve, contre les braconniers. C'est à la fois poignant et léger, bien dans l'esprit actuel je trouve. Ce livre annonce une trilogie, à suivre donc ! Avec plaisir.

Lauren St John / illustrations de David Dean. 220 pages.