Sur un mauvais adieu, de Michael Connelly
Harry Bosch ne travaille plus pour le LAPD, suite à sa retraite forcée. Mais notre homme a depuis rebondi et prête son concours à la police de San Fernando aux affaires classées. Il travaille en équipe avec Bella Lourdes et Danny Sisto sur le cas du Screen Cutter, un violeur en série qui court depuis des années sans être inquiété.
En parallèle, Bosch a été embauché par un milliardiaire en quête de descendance. Des décennies plus tôt, sa famille n'a pas accepté sa liaison avec une jeune mexicaine, tombée enceinte. L'homme voudrait retrouver cet enfant avant de mourir mais dispose de maigres informations sur la mère. Cette enquête vaut toutefois à Bosch de raviver ses vieux souvenirs du Vietnam, alors que sa fille Madeline balaie ce détail d'un revers de la main en l'invitant au resto. Détail cocasse, mais non négligeable.
On retrouve tous les fondamentaux de la série - avec un inspecteur Harry increvable, son évolution de carrière, ses nouveaux collègues, son ADN de flic, sa fille étudiante et son frère avocat bossant dans sa Lincoln... Des retrouvailles toujours plaisantes et qui inspirent un sentiment de familiarité.
En somme, la lecture est divertissante, dans le genre polar classique et efficace. Et Jacques Chaussepied est excellent dans l'exercice audio.
Une valeur sûre sur tous les plans.
©2018 Calmann-Lévy. Traduit par Robert Pépin. (Titre VO : The Wrong Side of Goodbye)
(P)2018 Audiolib. Lu par Jacques Chaussepied (durée : 12h 40)
Jusqu'à l'impensable, de Michael Connelly
À force de tirer sur la corde, en usant de méthodes arbitraires pour résoudre ses petites enquêtes, Harry Bosch a été poussé à la retraite, avec un sérieux blâme à la clef. Profitant de cette période de flottement, son demi-frère, l'avocat Mickey Haller, lui demande de remplacer son enquêteur au pied levé, suite à un étrange accident de moto. Haller a besoin de lui pour prouver l'innocence de son client, accusé d'un crime qu'il jure n'avoir pas commis. Forcément, Bosch fait la grimace - ce n'est pas éthique de soutenir la défense après des années passées au LAPD. S'il franchit la ligne jaune, il n'y aura plus de retour possible. Bosch n'étant toutefois plus à une contradiction près accepte de rencontrer Da Quan Foster, puis de jeter un œil à son dossier avant de farfouiller à droite et à gauche. Très vite, notre amateur de jazz et de justice flairera un parfum douteux autour de cette affaire qui fait bizarrement tomber les suspects, les enquêteurs et les rares témoins...
Encore un très bon épisode de la série, laquelle s'apprécie à sa juste valeur, et davantage si l'on suit chronologiquement la parution des romans ! Bosch s'embarque donc dans une énième enquête semée de coups fourrés et de révélations sordides, selon un schéma classique mais conduit avec efficacité. J'ai beaucoup aimé. Ce sont presque 12 heures qui défilent dans nos oreilles, à écouter le comédien Jacques Chaussepied, lequel incarne désormais un Bosch à jamais cabochard et allergique à toute forme de corruption. Un rendez-vous qui ne déçoit pas les attentes, et qui me laisse dans l'expectative d'une prochaine collaboration entre les deux frangins. Une combinaison toujours réjouissante.
©2015 / 2017 Hieronymus, Inc. / Avec l'accord de Little, Brown and Company, Inc. / Calmann-Lévy. Traduit par Robert Pépin
(P)2017 Audiolib - Texte lu par Jacques Chaussepied (durée : 11h 50)
Mariachi Plaza, de Michael Connelly
Je transgresse mon principe de précaution en lisant la dernière aventure de Harry Bosch, faisant ainsi un bond dans le temps pour retrouver notre ami proche de la retraite, cantonné au service Cold Case, et qui s'accroche à son poste comme un forcené pas pressé d'être rangé au placard. Pour l'occasion, il doit superviser la formation d'un récent transfert, Lucia Soto, la gloire montante de la police, tout juste auréolée de la médaille du mérite pour sa bravoure lors d'une fusillade au cours de laquelle son collègue a trouvé la mort. Pour couronner les premiers pas du jeune prodige, les deux enquêteurs sont chargés du dossier Orlando Merced, un mariachi qui vient de succomber à ses blessures, dix ans après les faits qui avaient fait grand bruit (un échange de coups de feu sans explication et des tonnes de supputations inabouties). L'autopsie a permis de retirer la balle traîtresse et de lancer les policiers sur un début de piste. Cette affaire sera rapidement complétée par un autre Cold Case concernant un incendie criminel impliquant des enfants, dont Lucia quand elle était gamine. Ce drame terrible n'a jamais cessé de la hanter. Aussi profite-t-elle de sa fraîche promotion pour tirer au clair son passé obscurci par des cauchemars. De fil en aiguille, les deux enquêtes vont se télescoper et apporter de l'ampleur à la lecture qui manquait un peu de tonus depuis sa mise en route. La conduite de l'intrigue renoue ensuite avec la mécanique routinière en servant les rebondissements d'usage et en gonflant le rythme au fil des chapitres, car ces retrouvailles avec Harry Bosch collent sans surprise au standard de la série et sont ni plus ni moins ordinaires. J'apprécie toujours autant les clins d'œil, les blagues entre initiés et Matthew McConaughey (bien meilleur que Clint Eastwood). La fin est juste excellente et s'inscrit en point d'orgue dans le parcours de notre Super Harry Bosch, ce qui présage un prochain tome à contre-courant des attentes habituelles (il faut lire le résumé de The Crossing pour s'en convaincre et s'émoustiller du retour de Mickey Haller). Chic !
Texte lu par Jacques Chaussepied pour Audiolib, mai 2016 (durée : 12h 50)
Traduit par Robert Pépin (The Burning Room) pour les éditions Calmann Lévy
©2014 / 2016 Hieronymus / Calmann-Lévy. Traduit de l'anglais par Robert Pépin (P)2016 Audiolib
👾.👾.👾.👾.👾.👾
Voir Clint Eastwood incarner Terry McCaleb dans Créance de sang et Matthew McConaughey jouer Mickey Haller dans La Défense Lincoln vous a gêné pour écrire leurs autres aventures ? - J’avais peu écrit sur eux avant leur adaptation. Clint a totalement obscurci l’image de Terry dans ma tête. Matthew… Il est tellement bon que je le vois maintenant quand j’écris les livres sur Mickey Haller mais ça ne me gêne pas.
Article paru dans Studio Ciné Live – Hors-série n°29 – Avril 2015
Dans la ville en feu, de Michael Connelly
Vingt ans après les émeutes de Los Angeles, Harry Bosch décide de revenir sur l'Affaire Blanche-Neige : une journaliste danoise a été exécutée dans une ruelle, sa famille n'a jamais abandonné le combat pour connaître la vérité. La présence sur place d'une douille a permis à la balistique de remonter une piste fumeuse - guerre des gangs, suspects sous les verrous - mais Harry ne se satisfait pas des conclusions et va pousser plus loin ses investigations, bravant, une fois encore, l'autorité de son supérieur. On lui colle dans la foulée une enquête interne, mais notre inspecteur n'en a cure avant de se braquer et d'envisager une approche différente avec les gens qui lui sont proches (« David » Chu !). Toujours cette attitude de rebelle au grand cœur, de flic bourru et obstiné, du type qui fonctionne à l'instinct sitôt qu'il flaire une piste... Cette 18ème enquête ne nous surprend pas ou plus. C'est comme retrouver un bon vieux pote, en territoire conquis et familier. Au micro, Jacques Chaussepied, le lecteur pour Audiolib, conforte par son ton et son interprétation le caractère bonhomme de notre lascar. C'est confondant d'authenticité et rend la lecture saisissante, sans fausse note.
Audiolib, Avril 2015 ♦ Texte lu par Jacques Chaussepied (durée : 11h 27) ♦ Traduit par Robert Pépin (The Black Box) pour les éditions Calmann-Lévy
Ceux qui tombent, par Michael Connelly
Dix-septième enquête de l'inspecteur Harry Bosch !! Pour moi, c'est seulement la deuxième fois que je le croise, après une modeste apparition auprès de Mickey Haller (dans Volte-face). Voilà qui expliquerait pourquoi je me suis sentie en marge du récit, qui délivre ses petites allusions aux initiés, en laissant de marbre la néophyte que je suis. Bref, j'ai tenté par curiosité... mais force est de reconnaître que j'apprécierais davantage ses enquêtes si je les suivais par ordre chronologique. Je ne vais pas mentir en criant au génie, car j'ai trouvé l'ensemble assez convenu et peinard, peut-être parce que j'avais imaginé une lecture beaucoup plus palpitante ! Par contre, le personnage de Harry Bosch m'a plu tout de suite, sans demi-mesure, autant dans son travail, têtu, appliqué, instinctif et appartenant à la vieille école (son cahier des morts !), mais aussi dans sa vie personnelle, avec sa fille, tendre et complice, ou son collègue, paternaliste et susceptible. Sa vie sentimentale le voit incertain et vacillant, mais il tente... le rendez-vous d'un soir, une promesse d'un lendemain meilleur ou la cruelle désillusion. Finalement, ce livre se lit, et s'estime, dans un ensemble, et non comme un simple épisode, sous peine de frustration ! Me voilà prévenue.
Jacques Chaussepied nous réserve une brillante interprétation de cette intrigue où Bosch travaille sur deux dossiers distincts, l'un pour déterminer la cause de la mort du fils d'un conseiller avec qui il ne s'est jamais entendu, et l'autre pour expliquer comment un pédophile a pu se rendre coupable d'un crime à seulement l'âge de huit ans ! Deux enquêtes précautionneuses, qui n'affolent ni les personnages ni le lecteur.
Audiolib, juin 2014 ♦ texte intrégral lu par Jacques Chaussepied (durée d'écoute : 11h 38) ♦ traduit par Robert Pépin pour les éditions Calmann-Lévy
Volte-Face, par Michael Connelly
Suite aux nouvelles conclusions apportées par les dernières analyses ADN, le criminel Jason Jessup demande la révision de son procès, une vingtaine d'années après les faits. Mickey Haller est occasionnellement nommé procureur du comté de Los Angeles, son demi-frère Harry Bosch est l'enquêteur principal, Maggie McPherson, son ex, est son assistante.
Chapitre après chapitre, on replonge ainsi dans l'horreur et l'innommable (il s'agit tout de même d'un meurtre d'enfant !). On revit l'enquête, on cherche des indices perdus, on démasque les fautes du condamné, on réchauffe son parcours, on débusque les preuves. En un mot, c'est glaçant ! On se passionne néanmoins pour ce procès où règne une ambiance dérangeante, où on découvre aussi la pression médiatique et le contrôle de l'image. C'est un constat lourd, pesant et amer, un regard très cynique.
C'est le deuxième livre que je découvre de Michael Connelly, mais ma première rencontre avec le personnage d'Harry Bosch, et franchement je ne suis pas déçue ! (Je pense reprendre tous les romans pour les lire dans l'ordre chronologique, ce sera mieux.) Pour l'heure, j'ai aimé l'aspect sombre, urbain et sans concession de cette intrigue, au suspense friable et qui se termine en eau-de-boudin. Et pourtant, ça le fait, on adopte ce ton vif et efficace, c'est de la valeur sûre et on en redemande !
Audiolib, mai 2012 - lu par Jacques Chaussepied, durée : 12h14
Traduit par Robert Pépin pour Calmann-Lévy
Le temps du châtiment et des anges aux mains pures.
Flic à la retraite, Lionel Kasdan reprend du service en découvrant le cadavre de l'organiste dans sa paroisse. Son collègue improvisé, Cédric Volokine, est un jeune inspecteur brillant, mais junkie en cure de désintoxication, venant tout juste de surgir du fond de sa cellule. A eux deux, ils forment une équipe de bras cassés, particulièrement cocasse, car l'un est désabusé et l'autre tout aussi cynique sur la condition humaine, l'esprit de noël, les crimes commis sur les enfants, les injustices etc. Face à eux, une sombre histoire mêlant une chorale d'enfants, un chant lyrique d'une pureté absolue, un contexte politique ahurissant, et je n'ose m'avancer davantage. Au fil des chapitres, j'étais interpellée par les nouvelles pistes, les révélations et les constats tous plus aberrants les uns que les autres. Il est vrai que parfois, la vérité est encore plus dérangeante ! C'était le premier roman de JC Grangé que je découvrais et je n'ai pas été déçue ! C'est une histoire noire, terriblement amère et désolante. Le narrateur qu'est Jacques Chaussepied a d'ailleurs tout saisi du moral abattu de nos protagonistes, le ton est accablant, le rythme glaçant... c'est carrément bluffant. Tout le monde est las des vicissitudes de l'espèce humaine, même l'issue nous met sommairement k-o. C'est probablement glauque, mais alléchant, et je renouerai bien vite avec cet univers obscur, notamment avec Kaïken.
Miserere, par Jean-Christophe Grangé
éditions Albin Michel, 2008 / Audiolib, 2008
Livre audio 2CD MP3 638 Mo + 623 Mo - Temps d'écoute : 17 heures 30