21/06/07

Les papillons noirs ~ Jean Baptiste Baronian

"Les papillons noirs" donne l'illusion d'un vieux polar des années 50, Bogart vieillissant, un vieil imper défraîchi sur le dos, et dans le rôle de ce privé un peu manqué, Stevens. Le roman s'ouvre sur un rendez-vous avec une ancienne maîtresse, Diane, qui recherche son mari Franck, disparu depuis treize jours. La femme est inquiète, tente de comprendre ce mystère et charge Stevens de mener une enquête discrète. Les deux anciens amants vont ainsi discuter de toutes les éventualités réservées au sort de Franck, ce mari que Diane avouer détester malgré tout. Stevens et Diane vont de bistro en brasserie parler, éluder, se mémorer un temps qui ne sera plus. Tour à tour, Stevens envisage une escapade amoureuse, un kidnapping, une fuite à l'étranger, un décès accidentel... mais Diane réfute chaque proposition. Progressivement la jeune femme apparaît énigmatique, évasive, soupe-au-lait et amère. Elle fume des cigarettes à la menthe, boit du vin et s'emporte contre la foule, les intempéries et le temps qui ne change pas les gens. Bref, "Les papillons noirs" nous baigne dans un temps ancien, une époque surréaliste, nous balade dans les rues de Bruxelles et nous fait suivre un personnage décadent, désabusé et paumé. L'issue du roman est assez surprenante, après un passage qui frôle la fantasmagorie, et accentue son côté sombre et mystérieux. C'est une lecture captivante, au tempo soutenu, avec un côté suspense lancinant. Un agréable moment en perspective.

juin 2004

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19/10/06

Quatuor X - Jean Baptiste Baronian

quatuor_xRubens est détective privé à Bruxelles, il a la cinquantaine d'années, ne se vante pas d'avoir une carrière exemplaire, loin de là, et même sa vie sentimentale est un semi-désastre. Sa dernière relation avec une certaine Judith remonte déjà aux calanques grecques ! L'histoire de Rubens commence avec la visite d'un type tiré à quatre épingles, mais au physique ingrat. Il s'appelle Frédéric Lemaître, il est producteur de films pornos et demande au détective de retrouver sa fille Charlotte. Cette dernière vivait en couple avec un dénommé Bogart, comme l'acteur. Or, en se rendant chez cet homme, Rubens a la désagréable découverte d'un appartement saccagé et d'un corps sans vie qui baigne dans son sang. L'affaire prend une sale tournure, Rubens s'en doute. Il parcourt la ville de fond en comble pour débusquer quelques pistes, lesquelles le conduisent sur un sentier pentu, dans le milieu du cinéma pornographique et de la musique de chambre. D'ailleurs, son ex-compagne Judith semble également mêlée à cette intrigue malséante. L'enquête de Rubens s'embrouille, l'homme a le sentiment de baigner dans un cauchemar surréaliste, impossible de démasquer qui sont les prétendus suspects, et qui mène la danse.

"Quatuor X" est un roman noir, un digne héritier des polars façon années 50. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'on croise des personnages au nom comme Bogart, "Jeanne" Mansfied, etc. L'ambiance est glauque, dirigée par un détective blasé et guère brillant. On se promène dans la ville de Bruxelles avec une impression de "quai des brumes". C'est un roman pour cela très réussi : il fait gris et frisquet, les troquets rassemblent une faune égarée et marginale... Puis, à propos de l'affaire, sa progression adopte très vite un rythme de thriller, avec une disparition mystérieuse, les meurtres qui pleuvent et le spectre du tueur en série qui pointe son nez. La police oeuvre et Rubens fait sa philosophie de comptoir, au bistro du coin. Un polar, un vrai. On y pénètre très vite, la cadence est soutenue, l'ambiance un peu glauque. Toutefois j'émets un tout petit bémol pour la fin, que j'espérais plus "rebondissante". Mais cela n'enlève en rien la très bonne impression de lecture éprouvée avec "Quatuor X" : jamais on ne s'ennuie, c'est un très bon roman !

Métailié

Posté par clarabel76 à 13:53:00 - - Commentaires [4] - Permalien [#]
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