Les Puissants #3: Libres, de Vic James
Évadé de prison, Luke n'a pas d'autre choix que de s'allier à son ennemi, le mystérieux Silyen Jardine. Les manipulations politiques et les combats magiques déchirent un pays à feu et à sang. Meurtrie, trahie, choquée, Abi a rejoint les rangs de la rébellion. Mais peut-elle encore croire à la paix ? Sa famille est éclatée, les alliances sont fragiles. La violence devient la seule arme possible à opposer à la tyrannie. Dernier tome de la série, on s'attend donc à un final spectaculaire : des combats magiques, de multiples rebondissements et un dénouement inattendu.
J'ai longtemps oscillé entre l'intérêt et l'ennui concernant cette série. Beaucoup, beaucoup de doutes sur son potentiel et son exécution. J'ai toutefois bien peur que ce dernier tome me laisse insatisfaite car l'action est lente ou peu existante. Toujours et encore ce manque de souffle et d'intensité qui tient en haleine !
Les 3/4 du roman m'ont en effet paru fadasses avec des personnages tristes et ternes. J'avais globalement deviné les intentions des uns et des autres. Seul le sort de Luke est flou (ou presque). Pour le reste, c'est sans surprise. Sans émotion.
Cette composition doit actuellement concurrencer des lectures aussi populaires que L'Assassineuse, Ash Princess ou même Game of Thrones... autant dire qu'elle a du pain sur la planche !
©2019 Nathan. Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Julie Lopez (P)2019 Audible Studios
- Lu par : Julien Allouf
- Série : Les Puissants, Volume 3
- Durée : 11 h 30 env.
Ou serait-ce la faute du format audio qui propose une narration assez plate et monotone... En tout cas le rendu n'est guère excitant. Il n'y a aucun fond sonore, d'où une énième impression d'atmosphère grave et plombante. Drôle d'expérience !
Lion, de Saroo Brierley & lu par Julien Allouf
Au départ, cette lecture ne m'enchantait pas particulièrement, d'où mon agréable surprise de découvrir un récit d'une grande fluidité, lu impeccablement par Julien Allouf et soutenu par un rythme entraînant.
Ce roman raconte l'histoire de Saroo qui, à l'âge de cinq ans, s'est endormi dans un train pour se réveiller dans une ville inconnue, loin de sa famille. L'enfant va errer comme un malheureux dans les rues de Calcutta avant d'être confié à un orphelinat pour être adopté par un couple d'Australiens. Exilé loin de ses racines, le garçon va grandir en espérant reprendre des nouvelles des siens. Bien des années plus tard, Saroo va retracer la route du chemin de fer sur Google Earth et ainsi obtenir les indices précieux qui vont le guider jusqu'à sa famille indienne. Un vrai miracle.
Aussi stupéfiante soit-elle, cette histoire est tirée de l'expérience personnelle de l'auteur. Saroo Brierley n'a en effet rien inventé et nous raconte son incroyable épopée en toute modestie, sans jouer les héros, sans titiller la corde sensible non plus. Il relate les faits avec sobriété et émotion. Si cela avait été une simple fiction, j'aurais franchement tiré la langue. Au lieu de ça, j'avais les yeux écarquillés à l'écoute de son histoire : j'ai eu peur quand il était livré à lui-même et aux rencontres hasardeuses, j'ai usé la rétine de mes yeux à scruter son écran d'ordi pour scanner comme un forcené des kilomètres et des kilomètres d'un territoire étranger, j'ai croisé les doigts pour raviver la flamme du souvenir, j'étais bouleversée à l'heure des retrouvailles, tout en me demandant quel accueil lui serait réservé ou comment sa famille adoptive appréhenderait cette entreprise.
C'est une lecture assez courte (environ 6 heures) et pourtant les événements se bousculent. Saroo n'en demeure pas moins lucide quant à la dualité de son parcours, entre son appartenance au présent et son attachement au passé. Mais son aventure est exceptionnelle et inspire magie, espoir et merveilleux. Car Saroo est né sous une bonne étoile, promis à un destin hors du commun et nous inspire autant d'admiration que d'empathie. Très bonne découverte écoutée pour le #ClubAudible de décembre 2018 !
©2017 City Éditions. Traduit de l'anglais par Christophe Cuq (P)2018 Audible Studios
- Lu par : Julien Allouf
- Durée : 6 h 20 env.
Adapté au cinéma par Garth Davis (2016) : Regarder la bande-annonce sur YouTube
Discussion FB entre les partenaires blogueurs membres du #ClubAudible, autour de la version audio de « Lion » de Saroo Brierley, lue par Julien Allouf.
Pour bien commencer, voici la première question : Quel est votre avis sur "Lion" ? Avez-vous apprécié l'histoire ? La performance de Julien Allouf a-t-elle su vous convaincre, vous émouvoir ?
Avis positif ! Au départ, cette lecture ne m'enchantait pas particulièrement, d'où mon agréable surprise de découvrir un récit d'une grande fluidité, lu impeccablement par Julien Allouf et soutenu par un rythme entraînant. Je n'ai pas été émue mais charmée par la simplicité avec laquelle l'histoire s'écoule.
Deuxième question : Qu'avez-vous pensé du style de l'auteur Saroo Brierley, qui narre sa propre histoire ?
Le style est simple, sans chichis. J'ai apprécié qu'il ne verse pas dans le mélo et se contente de raconter son parcours incroyable (perdre sa famille à 5 ans, déjouer les pièges, quitter son pays, être adopté, retrouver ses racines en scannant google earth comme un forcené...). Si cela avait été une fiction, j'aurais été franchement sceptique. Saroo est assez modeste également, il ne joue pas les héros, va à l'essentiel, ne s'appesantit jamais, est reconnaissant envers sa bonne étoile. Il raconte assez bien la dualité de sa vie, son appartenance au présent et son attachement au passé. Il a su me tenir en haleine car son récit est prenant.
Troisième question : Qui connaissait cette histoire avant de lire le livre ? Qui parmi vous a vu le film "Lion" sorti en 2016 ? Et que pensez-vous de l'adaptation cinématographique ?
Je ne connaissais pas du tout, pas vu le film non plus.
Quatrième question : Quel a été votre passage préféré ? et le moment qui vous a plus ému(e) ?
Je ne pense pas avoir de passage préféré ou quoi que ce soit. J'ai considéré ma lecture comme un ensemble à parcourir avec avidité. Et comme l'auteur raconte son parcours vite et bien, on suit le mouvement entre stupeur et émotion. En gros, on a peur quand il est un enfant de 5 ans seul dans les rues indiennes (erk les rencontres vicieuses à la gare), on scrute à ses côtés son écran d'ordi pour retracer son chemin, on frissonne d'excitation quand il retourne enfin auprès des siens en se demandant quel accueil lui sera réservé, on se demande aussi comment sa famille adoptive va appréhender cette entreprise. Tout est tellement providentiel, c'est incroyable ! On a le sentiment qu'il a survolé son histoire, finalement. Peut-être aurais-je aimé qu'il rencontre des difficultés ou des désillusions... *gnak gnak* Un peu de croquant sous la dent !
Cinquième question : Avez-vous le sentiment qu'il manque quelque chose dans le récit ? Ou au contraire ? Auriez-vous souhaité plus/moins de détails ?
Il manque peut-être un peu de matière à cette histoire trop-belle-pour-être-vraie : des épreuves, des échecs, des doutes, des déceptions. Un peu d'amertume. Et après tout... pourquoi pas ? Saroo est un homme extraordinaire, né sous une bonne étoile. Son destin est hors du commun. Donc, c'est merveilleux et je suis très heureuse pour lui.
Sixième question : Finalement, que retenez-vous de cette fantastique histoire ?
Elle est tellement fantastique qu'on reste les yeux écarquillés en l'écoutant (quasiment) d'une traite ! C'était une aventure exceptionnelle.
Toute la discussion !
Les Puissants #2: Égaux, de Vic James
L'histoire reprend immédiatement après le chaos survenu en fin de tome 1 (Esclaves) : Luke, accusé de crimes, est envoyé dans un château paumé en Écosse, chez un individu cruel et pervers. Sa famille est également expédiée à l'autre bout du pays, mais on n'en entendra plus beaucoup parler, à l'exception de sa sœur Abi qui veut le délivrer au péril de sa vie. Par contre, les Jardine occupent le devant de la scène, entre tractations et entourloupes politiques, la frontière est floue ! Chez les Puissants, tous les coups sont permis, même en famille. Et j'avoue m'être fait avoir à plusieurs reprises. Nul n'est digne de confiance... on se demande qui sont les bons parmi tous ces méchants. On se croirait dans du Game of Thrones à petite échelle. Car au final, cette série m'inspire des sentiments partagés. L'ambiance, la trame romanesque, les personnages et leurs sombres desseins sont tous parfaitement combinés et font de cette lecture une promesse excitante. Par contre, le rythme n'y est pas. C'est sans flamme, sans élan, sans passion. C'est noir de chez noir (il n'y a plus d'espoir). Et si généralement je suis friande des récits morbides, loin de toute sensiblerie, je ne ressens pas d'enthousiasme débordant pour cette série. C'est pas mal, on a envie de connaître la fin, mais il se dégage aussi un truc froid et éteint, pas très émoustillant. Difficile à expliquer, mais c'est aussi du ressenti personnel. La lecture audio, une exclusivité des studios Audible, est assurée par Julien Allouf, par ailleurs excellent narrateur, qui prodigue pour l'occasion une interprétation proche de la torpeur et du désenchantement. Un parti pris assumé, mais qui ne favorise pas non plus le souffle attendu. Parution du tome 3 courant octobre 2018 pour la VO : Nathan devrait suivre rapidement pour la traduction. Attendons donc le gong fatal pour émettre un verdict définitif.
©2018 Nathan. Traduit par Julie Lopez (P)2018 Audible Studios
- Lu par : Julien Allouf
- Série : Les Puissants, livre audio 2
- Durée : 11 h env.
À venir : Marquer les ombres 2 de Veronica Roth
Lu par Marine Royer
Série : Marquer les Ombres, livre audio 2
Date de publication : 11/10/2018
Choucroute maudite, de Rita Falk
Cocasse et distrayante, cette série nous emmène dans un petit village en Bavière, à Niederkaltenkirchen, pour y rencontrer le commissaire Franz Eberhofer et son chien Louis II. Les affaires policières étant assez plates et inexistantes dans cette contrée, notre homme n'hésite pas à boucler ses journées autour d'une bière avant de rentrer chez lui pour conduire sa mémé au Aldi en quête des dernières promos.
Et puis, les membres d'une même famille décèdent les uns après les autres dans des circonstances insolites. C'est assez pour titiller la curiosité de notre ami... à contre-courant des conclusions officielles. S'ensuit une singulière aventure, à ne pas prendre au sérieux, sauf si on apprécie les antihéros, les clowneries et l'humour potache !
Il faut en effet s'acclimater rapidement à cette ambiance qui prône la ringardise comme un art de vivre et où les personnages sont tous des branquignols de haut vol.
Le format audio ne manque pas de sel non plus, même si la narration de Julien Allouf peut sembler exagérément grinçante et grotesque au début. Puis on s'habitue car on se surprend à suivre avec complaisance les bouffonneries de la famille Eberhofer et les coutumes locales assez folkloriques. L'an dernier, je découvrais les Poulets grillés de Sophie Hénaff dans le même esprit décalé et déjanté. Cet été, direction le pays de la choucroute et des quenelles pour une bonne partie de rigolade ! Dégustation prochaine du Bretzel Blues pour assurer un nouveau dépaysement.
©2017 Mirobole Editions. Traduit de l'allemand par Brigitte Lethrosne et Nicole Patilloux (P)2018 Audible Studios. Lu par Julien Allouf (durée : 5h env.)
- Série : Franz Eberhofer, livre audio 1
Les Puissants #1 : Esclaves, de Vic James
Nouvelle série repérée sur le phénomène Wattpad et promise à enflammer l'imaginaire du lecteur. Nathan mise sur Vic James et nous projette dans une Angleterre alternative bien codifiée. Penchons-nous sur le sujet.
Peu après l'anniversaire de la plus jeune de la fratrie, la famille Hadley s'engage auprès des puissants Jardine pour honorer leur contrat qui implique de donner dix ans de leur vie en esclavage à l'élite. Les Jardine occupent une position dominante dans la hiérarchie du pays qu'ils gouvernent selon des lois ancestrales, même si celles-ci ne cessent d'accroître les inégalités sociales.
De toute manière, les privilégiés, aussi nommés les Égaux, détiennent des Dons rares et précieux qui confortent leur suprématie. Après quoi, la caste ouvrière se plie à leurs exigences, souvent parquée dans la cité de Millmoor, où les conditions de vie sont rudes et implacables.
Au moment de prendre leur fonction, la famille Hadley a ainsi la désagréable surprise d'apprendre qu'un des leurs ne rejoindra pas le domaine de Kyneston. Une séparation injustifiée et annonciatrice d'une première onde de choc. Car la suite de l'histoire va propulser Abi, son frère Luke, leur petite sœur Daisy et leurs parents dans un maelström de conflits et de complots qui vont profondément chambouler la donne.
À Kyneston, la vie royale n'est pas exempte d'antagonismes larvés entre les frères - l'Héritier Gavar, Jenner et Silyen - et de nombreuses rivalités germent sous couvert d'ambitions dévorantes et parfois dévastatrices. Tandis qu'à Milmoor, les habitants s'organisent pour revendiquer leurs droits et entrent en rébellion contre les Égaux, le Chancelier Winterbourne Zelston fait sensation en voulant voter un acte contre l'esclavage !
La présentation peut sembler globalement fastidieuse, si ce n'est qu'elle ouvre les portes d'un univers riche, complexe et extrêmement élaboré. C'est tout un ensemble dense, aux ramifications multiples et rigoureuses, avec aussi un large éventail d'individus, qu'il faut donc appréhender. J'ai été particulièrement séduite et intriguée par ce monde assez original, qui se déploie au fil des chapitres. Certes, tout reste perfectible car je n'ai pas été sensible aux personnages, j'ai trouvé les interactions gauches et les rares sursauts romantiques assez vains. Par contre, j'ai aimé la trame politique, ses ressorts et ses arcanes. C'est beaucoup plus sombre, poignant et palpitant car l'histoire révèle aussi de nombreuses duperies, manipulations et autres trahisons chez les uns et les autres. L'ensemble m'a finalement bien plu, malgré certaines maladresses qui s'effaceront - j'espère - par la suite, car il faut élaguer cette sensation de fouillis...
Ce titre est également proposé en exclusivité par Audible Studios
avec pour lecteur le formidable Julien Allouf (durée : 10h 24).
©2017 Nathan. Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Julie Lopez (P)2017 Audible Studios
Qui es-tu, Alaska ? de John Green, lu par Julien Allouf
Redécouverte du roman de John Green avec la version audio.
Lu par Julien Allouf, le texte nous transporte efficacement dans cet univers confiné d'un pensionnat privé et élitiste, où des jeunes gens désabusés se rencontrent, lient des amitiés fusionnelles et multiplient les expériences, parfois jusqu'au-boutistes, d'où une issue qui laisse aussi un goût amer.
Miles Halter est en quête d'un “Grand Peut-être” (dernières paroles prononcées par Rabelais sur son lit de mort). Après avoir quitté une vie morne et sans panache, il débarque à Culver Creek en nourrissant de grandes ambitions. Avec ses nouveaux camarades, il se laisse vite entraîné dans le tourbillon des premières fois : premières cuites, premières amours, premiers baisers volés et premiers désirs sexuels... Ô sombre insouciance d'une jeunesse exubérante mais fracassée. Car on comprend qu'au-delà des excès, l'histoire est aussi à fleur de peau. Ces jeunes gens ivres de plaisir et de malheur se donnent une posture, ils jouent un rôle, adoptent des noms de code, se moquent des interdits, veulent tout et tout de suite. Parmi eux, il y a Alaska Young. Fascinante et mystérieuse, Alaska cristallise toutes les passions. Elle est belle, brillante, mais aussi lunatique, boudeuse, cachotière, menteuse et manipulatrice. Une jeune fille caractérielle, mais blessée et insaisissable. Ce sont aussi toutes ses failles qui guident l'intrigue du livre, pour venir éclabousser la vie de Miles, dont on suit le parcours sans grande empathie, en déplorant son caractère passif et obsessionnel.
La lecture n'est pas tendre, elle ne nous cajole pas dans le sens du poil. Elle irrite exprès, agace profondément et nous enchaîne dans son “labyrinthe des malheurs” avec une pointe de sidération. Entre révélations bouleversantes et sentiments d'oppression, voilà un roman singulier qui raconte la difficulté de grandir, d'aimer et de s'accepter avec son lot de regrets et de déceptions. Chose inattendue, ma relecture me semble plus critique car je porte sur le livre un autre regard, un regard plus amer, même si je me souviens avoir ressenti un étrange malaise la première fois. Et puis il y a eu le “phénomène” Nos étoile contraires, qui a consacré l'auteur et renvoyé ce titre comme étant le roman générationnel par excellence. Je ne lui conteste pas ce fait, mais je préfère garder une certaine distance et émettre quelques réserves sur le contenu du livre (détails crus, personnages désœuvrés, attitudes navrantes & ambiance déconnectée de toute réalité). À manipuler avec précaution.
Texte lu par Julien Allouf pour les éditions Gallimard / coll. Écoutez Lire
Novembre 2016 - durée : 7h 30
Traduit par Catherine Gibert