27/04/21

Mourir sur Seine, de Michel Bussi

Mourir sur SeineJ'étais très curieuse de lire ce roman qui se déroule dans la vallée de la Seine, là où je vis, mais aussi sur les quais de Rouen lors de la prestigieuse Armada ! Non seulement c'était comme fermer les yeux pour visualiser toutes les scènes (les crimes en moins), mais l'expérience a également été particulièrement grisante en terme de rebondissements.

Sixième jour de l'Armada 2008. Un marin est retrouvé poignardé sur le port. Le commissaire de police est en pétard - ses projets de papa divorcé tombent à l'eau - tandis qu'une journaliste d'un magazine local flaire rapidement le coup fourré. Car d'autres crimes vont suivre. Un tueur sème la zizanie dans les rangs mais l'ordre est donné de ne pas alerter les foules pour créer un vent de panique.

Tous ont donc un rôle à jouer et vont se serrer les coudes : presse et police vont bosser main dans la main. Une première. Ceci dit, des trublions vont mettre leur grain de sel et faire capoter la belle mécanique. Pendant ce temps, l'Armada suit son cours. Les quais sont bondés. La parade se prépare. Et un tueur court en ville.

Ce côté folklorique a été pour moi le point bonus. J'ai beaucoup aimé plonger dans cette histoire qui me semblait si proche. Après, j'admets que le rythme est tout simplement bon et entraînant. L'auteur propose un roman astucieux en mêlant suspense et aventure avec une chasse au trésor qui tient en haleine. On a beau se méfier, Michel Bussi parvient toujours à nous surprendre !

Ce charme fou combiné à un souffle romanesque exaltant permet de distraire, divertir et délirer. On se prête à imaginer une histoire insensée, vieilles légendes et piraterie font toujours bon ménage. En bref, mon cœur s'est vite emballé. J'avoue. La lecture faite par Julien Chatelet est aussi un gage de succès - c'est un comédien doué et chaleureux avec sa voix et ses intonations hyper vivantes. C'est d'ailleurs lui aussi qui incarne la série de Jussi Adler Olsen par exemple. 

Enfin, tout ça pour dire que ce roman tient la route. C'est aussi l'un des premiers titres publiés par l'auteur - après Code Lupin et Ohama crimes. J'ai même une petite préférence pour la fraîcheur de ses premiers ouvrages. Un peu maladroits, un peu capilotractés, un peu longuets. Mais ils avaient une touche de peps très appréciable pour les amateurs de divertissement pur et dur. En conclusion, Mourir sur Seine est un rendez-vous très sympa.  

©2008 Michel Bussi et Editions des Falaises (P)2020 Lizzie, un département d'Univers Poche, Paris

Une implacable machination... qui prend en otage huit millions de touristes, une course effrénée contre la montre avant la parade de la Seine.

⭐⭐⭐

 

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23/03/20

Victime 2117 (Les enquêtes du département V, #8) de Jussi Adler-Olsen

Victime 2117Depuis Miséricorde, le personnage d'Assad n'a cessé de nous interroger. On a vite compris qu'il n'était pas ce qu'il prétendait être et qu'il cachait un lourd passé avec de sombres secrets... Dans cet épisode, l'auteur s'engage à tout nous révéler. Promesse tenue !

La lecture se construit par des briques qui s'emboîtent petit à petit, d'abord un journaliste qui recherche le scoop à partir d'une victime échouée sur une plage (un drame pour dénoncer celui des réfugiés), puis un jeune homme cloîtré dans sa chambre, refusant tout contact avec la société qu'il accable, et jouant en ligne des heures durant avec des objectifs bidons... Ce type passe régulièrement des coups de fil à la police car il prépare un massacre. C'est là que débarque notre département V, et plus particulièrement le duo insolite formé par Gordon et Rose.

De leur côté, Carl et Assad vont s'envoler pour l'Allemagne et prêter main forte aux enquêteurs pour déjouer une menace terroriste. Autant dire que le rôle de notre ami Assad est plus crucial que jamais. Les deux compères jouent également dans la cour des grands et nous servent leur numéro habituel, entre sempiternelles bouffonneries et actions déterminantes toujours au cœur de l'action. Les derniers chapitres sont explosifs... mais peu crédibles (c'est rien, ça divertit).

En bref, cette lecture est digne de confiance. Moi qui d'habitude me réserve ce rendez-vous pendant les vacances car j'y retrouve mes personnages fétiches, l'humour lourdingue de l'auteur et une intrigue entraînante... cette fois c'est tout bon. J'avais été déçue par certains tomes de la série et avais pris un peu de distance mais les deux derniers livres ont rehaussé le niveau + mon intérêt. Maintenant j'ignore si la série est terminée pour de bon... ???

Première lecture bouclée depuis le début du confinement... exercice très laborieux ! Le roman est bon mais la concentration a parfois oscillé. Envie, pas envie de lire.
Prenez soin de vous et de vos proches.
#restezchezvous

©2020 Éditions Albin Michel (P)2020 Audiolib

Lecture audio excellente car brillamment interprétrée par Julien Chatelet... comme toujours ! 

⭐⭐⭐.5

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03/11/19

Le Signal, de Maxime Chattam

Le Signal

Il y a du Stephen King dans ce roman, ou je ne m'y connais pas !!!
Une famille ordinaire vient s'installer dans une grande demeure aux abords d'une forêt. Leur voisin les prévient de ne pas trop s'y approcher... Mais les enfants sont jeunes et aventuriers. Ils vont prendre des risques qu'ils vont vite regretter.
Dans la maison aussi, l'ambiance vire au cauchemar. Les occupants comprennent alors que les lieux sont maudits et désormais hantés par des fantômes sanguinaires. À vouloir préserver les uns et les autres, les Spencer réalisent tardivement qu'ils sont tous devenus leurs cibles favorites.
Quelle ambiance... une vraie réussite !
Cela m'a fait du bien de retrouver un Maxime Chattam aussi bon et terrifiant (après quelques déboires dont Le Coma des mortels ou Que ta volonté soit faite).
Et puis j'ai lu ce roman pile au bon moment - saison automnale, proche Halloween... C'était juste parfait !
Un rendez-vous opportun pour lectrice avide de sensations fortes.

J'ai été largement servie. Pfiou !

©2018 Éditions Albin Michel (P)2018 Audiolib

Une lecture audio AU TOP.
Un roman certifié Blackprint esthétiquement impressionnant.

Avez-vous déjà eu vraiment peur en lisant un livre ? 

 

05/09/18

Selfies (Les enquêtes du département V #7) de Jussi Adler-Olsen

selfiesL'ambiance n'est plus à la fête au Département V qui est menacé de fermeture ! Carl ne décolère pas et reproche à Rose de délaisser son travail en multipliant ses frasques et caprices. Assad cherche à intervenir et veut amadouer le caractère renfrogné de son chef... mais trop tard. Rose claque la porte du service et disparaît de la circulation. En vrai, on la sait au plus mal. Son moral est sur la tangente, ses démons du passé la saisissent à la gorge. La jeune femme est internée de toute urgence et parle de mettre fin à ses jours. Assad et Gordon sont effondrés, tandis que Carl comprend qu'il a dépassé les bornes. Cherchant à faire bonne figure, il fouille dans ses dossiers et relève l'enquête d'un ancien collègue qui n'aurait jamais abouti à une conclusion... sans se douter que l'actualité criminelle viendrait y faire écho. Un chauffard est en train de semer la zizanie dans les rues de Copenhague, visant des jolies jeunes femmes fauchées dans la rue. En fait, le lecteur connaît déjà  le coupable : une fonctionnaire des services sociaux, devenue aigrie et amère par son travail, qui se lance dans une vendetta en apprenant qu'elle est gravement malade. Ses cibles sont toutes indiquées : trois nanas sans cervelle, vivant du système et rêvant de gloire et d'argent facile. Elles font aussi des plans insensés mais vont se confronter à leur conseillère détestée. L'histoire est poignante, glauque, pathétique mais captivante. L'auteur impose son rythme et embarque son lecteur dans un enchaînement de circonstances fort sinistres. Certaines révélations sont explosives (concernant Rose) et doivent impérativement être réutilisées dans la suite de la série ! À savoir pour quand... ? Le prochain roman de Jussi Adler-Olsen - L'unité Alphabet - n'a strictement rien à voir avec l'équipe du Département V. Mais il me tarde... il me tarde.

©2014 / 2017 Jussi Adler-Olsen / Éditions Albin Michel. Traduit par Caroline Berg (P)2018 Audiolib

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Promesse (Les enquêtes du département V #6), de Jussi Adler-Olsen

promesse jussi adler olsenJ'avais négligé injustement la série de Jussi Adler Olsen, non par désamour, mais simplement parce que je trouvais la qualité des épisodes inégale. Au temps pour moi ! J'ai apprécié mes retrouvailles car ce tome 6 est très, très bon : prenant, captivant, admirablement ficelé. Je l'ai quasiment écouté d'une traite ! On replonge dans un univers qu'on croirait avoir quitté la veille - on ne s'éparpille pas et on ne prend pas des heures à replacer le contexte - donc c'est parfait.

Petit coup d'œil dans les sous-sols du département V : l'ambiance est tendue, les dossiers s'accumulent, Carl est d'humeur bougonne quand il reçoit le coup de fil d'un flic à la retraite lui demandant d'éclaicir une vieille enquête (la mort d'une jeune fille abandonnée en pleine nature). L'homme lui raccroche au nez puis se suicide mais Carl est désormais harponné et réalise combien cette affaire avait viré à l'obsession (le type avait sacrifié sa carrière et sa vie de famille pour la résoudre, aujourd'hui les rancœurs sont tenaces). En parlant famille, Carl aussi est dans la panade : le récent décès de son cousin, exilé en Thaïlande, réveille la rumeur de sa complicité dans la mort de son père. Le chef du département V redoute ses funérailles et les regards suspicieux de ses proches. Bref. Occuper ses esprits sur un nouveau cold-case tombe donc à pic. Toute l'équipe s'envole pour l'île de Bornholm, ignorant encore que leurs pas vont les conduire vers une secte où sévit une femme maladivement jalouse qui n'hésite pas à éliminer toutes ses rivales potentielles.

Je me répète, mais la lecture a été palpitante à écouter, en plus de proposer une intrigue riche en suspense et rebondissements ! Cela m'a motivée pour poursuivre la série. Franchement top. 

©2014 / 2016 Jussi Adler-Olsen / Éditions Albin Michel. Traduit par Caroline Berg (P)2017 Audiolib

 

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04/09/17

Au fond de l'eau, de Paula Hawkins

Au fond de l'eauEn retournant s'installer dans la ville de son enfance, à Beckford, Nel avait pour ambition d'écrire un livre sur la légende du « bassin des noyées » - un bras de rivière où des jeunes femmes se donnent la mort dans des circonstances douteuses. Or, c'est finalement le corps de Nel qui va être repêché et c'est sa sœur Julia qui doit répondre aux questions de la police. Pourquoi n'a-t-elle pas voulu lui répondre le soir où celle-ci a cherché à la joindre désespérément ? Julia n'ose pas assumer sa lâcheté, et encore moins fouiller dans son passé pour remonter aux sources du confit. Pourtant, Lena, la fille de Nel, exige des explications et ne laisse aucun répit à Julia. Adolescente revêche et secrète, Lena porte déjà le deuil de sa meilleure amie, dont la disparition est survenue quelques mois plus tôt, au même endroit. De son côté, la police n'a pas de mot pour exprimer le choc de ces drames en cascade et ne souhaite guère alimenter les vieilles rumeurs. Aussi, l'enquête va-t-elle se dessiner lentement et ne pas constituer le point de mire de la lecture. C'est avant tout une ambiance qu'on appréhende, une ambiance énigmatique et étouffante, empreinte d'amertume, de non-dits et de malédiction. Il y a en effet toute une galerie de personnages qui vont intervenir dans le courant de l'intrigue, chacun exprimant son opinion, confiant avec parcimonie ses secrets, ce qui va permettre de dénouer progressivement les fils du canevas. Un procédé, ma foi, efficace, même si l'assemblage semble en apparence sinueux, tout est ajusté au centimètre près. Par contre, on n'y trouve pas une action échevelée, ni du suspense à foison, ici place à une tension psychologique redoutable, qui pique sournoisement. Ce deuxième roman de Paula Hawkins fait donc montre de subtilité et de délicatesse dans sa construction, son atmosphère et sa palette d'émotion, ce qui a eu le bonheur de me distraire. Je n'en espérais pas davantage - huis clos, cachotterie, mythe et vengeance. C'était tout bon.

En bonus, le format audio offre également un casting de choix, avec pas moins de cinq comédiens pour donner du corps à ce roman polyphonique et ainsi parfaire une mise en scène aux petits oignons. Cette multiplication des rôles est tout à l'avantage du roman ! En effet, chacun apporte sa propre sensibilité au personnage qu'il joue, non seulement cela évite les cafouillages ou les confusions, mais cela offre une identification plus claire, une vision personnelle et une proposition distincte selon l'expérience des uns et des autres. On avance ainsi plus aisément dans l'écoute, en plus de donner l'illusion d'une performance théâtrale, ce qui est quelque part excitant. Le tout est aussi d'une grande sobriété, au vu du cadre dramatique, on baigne dans un contexte grave et poignant. On n'en espérait pas moins d'Audiolib, qui avait déjà proposé une excellente interprétation de La fille du train par son choix des trois actrices. “Au fond de l'eau” se révèle un très bon titre, et une très bonne écoute, au service d'une histoire ordinaire et néanmoins fascinante.

©2017 Paula Hawkins / Sonatine Éditions pour la traduction française

(P)2017 Audiolib / Texte lu par : Julien ChateletMarie-Eve DufresneClémentine DomptailIngrid DonnadieuLola Naymark (durée : 11 h 07)

11/02/17

L'Effet Papillon / Les Enquêtes du Département V (n°5), par Jussi Adler Olsen

l'effet papillon

Ce cinquième tome signe mes retrouvailles avec le Département V, au sein duquel l’inspecteur Carl Mørck et son équipe continuent de crouler sous les dossiers “cold case” qui s'empilent sur leurs bureaux, piochant au gré des envies et du temps. Ce sont plus précisément Assad et Rose qui dictent désormais les règles à leur chef, lequel se charge d'adopter une attitude blasée et arrogante qui exaspère ses supérieurs. D'ailleurs, il y a du remue-ménage au niveau supérieur (départ en retraite, nouvelle direction, changement de politique). Carl doit se coltiner un stagiaire sans jugeote, Gordon Taylor, en guise de sanction. 
Après une première enquête sur le corps calciné d'une femme découvert dans une péniche (qui, entre nous, ne sert strictement à rien), le Département V s'intéresse à la disparition d'un dénommé William Stark dont la belle-fille a placardé des avis de recherche dans toute la ville depuis trois ans. Cet homme aurait été mêlé à une affaire de corruption au Cameroun, impliquant des fonds du gouvernement danois dédiés à une association humanitaire. Pour étouffer ce scandale, les grosses têtes ont donné carte blanche à un gang de gitans, auquel appartient le jeune Marco, sauf que celui-ci en a assez de ces combines crapuleuses et file sans demander son reste. Mais en quittant “la famille” Marco signe son arrêt de mort. Et ils sont nombreux à ses trousses, car le garçon est désormais la clé de voûte d'un engrenage infernal. 
Ce numéro de cache-cache interminable n'est pas nouveau, cf. Profanation où un seul personnage avait mis en branle une intrigue complète. Outre le sentiment du réchauffé, je n'ai pas été inspirée par cette course-poursuite dans les rues de Copenhague. Comment un môme de quinze ans parvient à déjouer toutes les polices et tous les tueurs les plus aguerris ? Pour moi, Jussi Adler Olsen se repose trop sur ses lauriers, l'intrigue criminelle est correcte, mais l'ensemble tombe parfois dans la caricature. Les personnages, Assad, Rose ou Carl, sont attachants mais n'évoluent plus. Le mystère du réfugié syrien reste entier, les excentricités de la jeune femme ne se renouvellent pas, le chef d'équipe est un goujat fini (il couche avec Lisbeth la bibliothécaire pour se consoler de sa rupture avec Mona puis s'en mord les doigts). Bref. J'aime bien la série du Département V - je suis une mordue des lectures se déroulant dans les pays nordiques - mais je lui trouve aussi un côté plan-plan, à la mécanique trop bien huilée, qui ne m'étourdit plus. Il faudrait sortir des clous maintenant, Hr. Jussi Adler Olsen ! 

Sur un plan technique, Julien Chatelet assure, comme à son habitude, une lecture impeccable, efficace et captivante. Par contre, ce serait bien si Audiolib pouvait raccrocher avec la cadence imposée par Albin Michel (le tome 6 est sorti en janvier 2016, le tome 7 en mars 2017). Help ! ☺

Audiolib - Janvier 2017 (durée : 16h 52)
Traduction de Caroline Berg pour les éditions Albin Michel

05/09/16

Le Rituel de l'ombre, par Eric Giacometti & Jacques Ravenne

Le Rituel de l'Ombre

L'histoire s'ouvre en avril 1945. Le Troisième Reich est sur le point de s'effondrer. Sur ordre de dignitaires nazis, un convoi SS quitte Berlin en flammes pour évacuer de mystérieuses caisses. Au même moment, un professeur de neurologie est sauvagement assassiné, suivant le rituel évoquant la mort d'Hiram. Un coup de masse sur l'épaule, un sur la nuque, le dernier sur le front. 

Soixante ans plus tard, une archiviste est exécutée sur le même mode. Détail troublant, son travail consistait à éplucher des documents d'archives maçonniques qui avaient été pillés par les nazis, récupérés par les Russes et rendus aux francs-maçons. La même nuit, à l'université hébraïque de Jérusalem, un archéologue en possession d'une énigmatique pierre gravée est tué à son tour. Comme Hiram. 

Le commissaire Antoine Marcas, maître maçon, et Jade Zewinski, responsable de la sécurité de l'ambassade de France à Rome, vont mener l'enquête ensemble clopin-clopant. La jeune femme nourrit une rancune féroce à l'égard des francs-maçons, tandis que Marcas en affiche toute la panoplie et l'érudition. Le duo est au départ explosif, avant de se découvrir une attirance soudaine et incontrôlable. Ce revirement de situation a juste été risible, mais passons.

Marcas et Zewinski ont contre eux des tueurs chevronnés, appartenant à la Société Thulé, une confrérie occulte qui combat la maçonnerie depuis des lustres. Leurs agissements sont implacables et sans limites. L'histoire plonge judicieusement dans une atmosphère sombre et angoissante, selon une mécanique bien ficelée.  

De manière générale, Éric Giacometti et Jacques Ravenne nous introduisent dans une série sans prétention, avec pour toile de fond l'énigmatique franc-maçonnerie dont on découvre les coulisses, les rouages et le passé historique à grand renfort de descriptions pertinentes. Des points faibles demeurent : l'intrigue globale manque de force et les personnages de charisme, trop de discours fleuve et une sensation de bavardages inutiles. L'action aussi est en demi-teinte, et le dénouement en-dessous des attentes.

Je me lance cependant dans la lecture du prochain tome pour mieux juger cette série et croire au final que ce livre est une simple mise en bouche dont les longues explications ont un peu alourdi la dégustation.

Le lecteur choisi par Audible n'est autre que l'excellent Julien Chatelet. Son interprétation est limpide, agréable et donne justement envie d'écouter la suite. 

>> Ce livre audio est en exclusivité sur Audible - disponible en téléchargement.

©2005 Univers Poche (P)2016 Audible FR

Texte lu par Julien Chatelet (durée : 13h 12)

Le rituel de l'ombre (Antoine Marcas 1) | Livre audio

 

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01/02/16

Dossier 64 / Les Enquêtes du Département V (n°4), par Jussi Adler Olsen

DOSSIER 64

Les affaires roulent, pour notre équipe du Département V, qui a le vent en poupe. Même si, pour l'heure, leur principale préoccupation semble être de résister à l'épidémie de grippe qui sévit dans le commissariat, les vieux dossiers s'empilent sur les bureaux et réclament à cor et à cri leur attention. L'inspecteur Carl Mørck, toujours autant à côté de la plaque, voit ses vieux spectres resurgir, concernant la fusillade dont il a réchappé in extremis, contrairement à ses deux partenaires. Des zones d'ombre persistent, empoisonnent son existence et son moral, notre inspecteur est à cran, aussi cède-t-il de bonne grâce aux insistances de ses assistants, Assad et Rose, pour se préoccuper de la disparition, dans les années 80, de Rita Nielsen, une fan de Madonna, également connue pour vivre de ses charmes. Le département V l'ignore encore, mais cette affaire est plus que sulfureuse, voire carrément glauque et scandaleuse. Car elle va mettre à jour des pratiques honteuses de la médecine, avec la complicité des services sociaux et sous l'égide d'un parti politique extrêmiste. Il était une fois, l'île de Sprogø... où des filles paumées étaient envoyées dans un institut d'aliénées pour y subir, en plus des sévices corporels, des stérilisations forcées et des tortures mentales. Franchement, abject. Parmi elles, se trouvait la jolie Nete Hermansen, une victime abusée parmi tant d'autres, sauf que... Trente ans plus tard, Nete est résolue à se venger et décide d'inviter ses anciens bourreaux à prendre le thé, pour solde de tout compte. Accrochez-vous aux détails et aux descriptions dégoûtantes et méprisables... c'est assez tendu et démoralisant. Pour le reste, c'est avec grand plaisir qu'on suit les frasques de notre trio de choc - Carl et sa relation amoureuse avec sa psy sexy, Assad et ses nombreux secrets sur son passé et ses origines, Rose, fantasque et rebelle, dont on comprend un peu mieux les troubles de la personnalité... Bref. On ne s'ennuie pas. J'ai même trouvé que l'auteur s'éclatait davantage à dessiner son petit monde et privilégiait cette belle connivence, parfois au détriment de l'enquête qui décolle quelque peu tardivement. En tout cas, cette lecture a le goût des retrouvailles pittoresques et déjantées, avec une équipe complètement barrée, mais tellement attachante qu'il me tarde déjà de renouer avec. Les personnages sont, incontestablement, le point fort de la série.

Audiolib / Janvier 2016 ♦ Texte lu par  Julien Chatelet (Durée : 16h 51) ♦ Traduit par Caroline Berg (Journal 64) pour les éditions Albin Michel ♦ Sortie Le Livre de Poche, Janvier 2016 également. ;-)

Dossier 64   Challenge Nordique 2016

30/09/15

Boomerang, de Tatiana de Rosnay (lu par Julien Chatelet)

Boomerang

Relecture à l'occasion de sa sortie au cinéma.

De retour sur Noirmoutier, l'île de leurs vacances, Antoine et sa sœur Mélanie se rappellent leur enfance et l'époque heureuse où leur mère était encore avec eux. Celle-ci, foudroyée par une rupture d'anévrisme, a laissé un trou béant dans leur famille où chacun s'est appliqué à ne plus l'évoquer. Sur la route du retour, alors que Mélanie s'apprête à lui révéler un secret, l'accident survient et le laisse dans l'ignorance. Antoine comprend, néanmoins, que le temps est venu de fouiller dans son passé pour être en paix avec sa vie d'homme, aujourd'hui, brisé. Abattu par son divorce, par ses enfants qui grandissent trop vite et qu'il ne comprend plus, Antoine est un homme défait. Sa rencontre avec la mystérieuse Angèle Rouvatier, qui s'offre à lui sans retenue, sera un autre élément déclencheur vers cette quête absolue de vérité et la traque des vieux démons.

Honte sur moi, j'avais complètement oublié cette histoire, lue en 2009, et ne me souvenais plus de son atmosphère pesante et macabre (cf. la scène dans le TGV). Par contre, j'avais en mémoire la personnalité peu amène du héros, dont le caractère morose et geignard a souvent été source d'agacement. Sans quoi, j'ai trouvé l'histoire toujours aussi agréable et captivante. Le style de l'auteur, tout en simplicité et élégance, n'a de cesse de nous séduire, jusqu'à nous repêcher dans notre grotte où l'on se terre pour échapper aux atermoiements de son personnage. (J'avais développé une allergie contre Antoine. Assez rédhibitoire. Donc, rien que pour ça, quelle prouesse !) La lecture s'écoule ainsi, sans agitation ni déconvenue.

J'ai aimé me balader entre Paris et la Vendée, dans le présent et le passé, dans les pas d'un homme en manque de souffle ou dans les rares miettes d'une silhouette floue et enfuie (l'énigme Clarisse). C'est un bon roman sur les secrets de famille qui vous empoisonnent l'existence sans même s'en apercevoir. Cela se lit, ou s'écoute, sans effort. Un bonheur simple. Du plaisir partagé. Un vrai puzzle bidouillé avec flegme et émotion.

Audiolib / septembre 2015 ♦ Texte lu par Julien Chatelet (durée : 9h 49) - Suivi d'un entretien avec l'auteur ♦ Traduit de l'anglais par Agnès Michaux

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Un film de François Favrat (2015) - Bande Annonce

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