21/05/12

Attraction, apparently, is often accompanied by delusion.

IMG_7383

Kayla, seize ans, est experte en amour mais essentiellement en tant que blogueuse qui prodigue des conseils aux autres, sans franchement les appliquer elle-même. En clair, la vie amoureuse de Kayla est d'un calme plat, ce sont essentiellement ses copines ou sa soeur aînée qui font part de leurs déboires, à elle d'en tirer une expérience riche et éclairante.

Tout se complique dès l'instant où elle craque pour Jared, un camarade de classe en arts plastiques. Car l'admettre fait d'elle une cruche patentée qui s'interroge, se questionne, devient bête, sourde et aveugle, un vrai spécimen de foire, mais tellement caractéristique des questions qu'on se pose à cet âge-là.

Et c'est ce qui m'a plu dans ce petit roman sans prétention, c'est l'idée qu'on peut s'y retrouver, que l'héroïne est une fille ordinaire, avec des fantasmes, de la jugeotte et du romantisme à revendre (elle est notamment une grande lectrice de romances, dont elle décortique les attentes des lectrices). Voilà une lecture où l'identification est très facile, il y a en plus l'idée du blog faisant office de courrier du coeur pour mieux coller à l'air du temps, du coup ce livre peut plaire, surtout aux plus jeunes, parce qu'il est moderne, un peu original et proche des lecteurs.

Les secrets d'une blogueuse amoureuse, par Allison Van Diepen
Harlequin, coll. Darkiss, 2011 - traduction d'Emmanuelle Debon 

MERCI ALYA !

Posté par clarabel76 à 09:00:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags : , , , ,


11/05/12

♪♫ Rockoholic ♪♫

IMG_7387

Le roman s'ouvre sur un enterrement, celui du grand-père de Jody. C'était un type original, rock-n-roll dans sa façon de vivre et de penser. C'était un modèle pour la jeune fille. Aussi, elle tire une tronche de vingt kilomètres au cours de la cérémonie trop traditionnelle et pompeuse. Jody est en guerre avec sa mère, alors elle décide de pirater les ondes et de semer la zizanie en mémoire de son aïeul.

Résultat, Jody est punie et interdite d'aller au concert de son groupe préféré, The Regulators. Elle s'enfuit de chez elle et se réfugie chez son meilleur pote, Mac. Celui-ci lui offre son billet pour qu'elle puisse vivre son rêve pour de bon, car Jody est folle amoureuse du leader du groupe, Jackson Gatlin.

Elle est prête à tout pour attirer son attention, et c'est de bon matin qu'elle se rend dans la file d'attente pour être placée au premier rang. Le temps s'écoule lentement, alors Jody fait preuve de sarcasmes en observant la foule des fans. Mac vient de temps à autre lui tenir compagnie, parce qu'il faut tout de suite le souligner, ce garçon est génial ! Un vrai soutien. Un amour de copain. Une patience du tonnerre. Une écoute sans faille. Une présence sûre. Bref, spécimen à adopter de toute d'urgence.

Jody se sert honteusement de son amitié, sans réaliser qu'il y a peut-être un petit quelque chose derrière. Elle est aveuglée par Jackson Gatlin, complètement mordue par cet inconnu qu'elle croit connaître à travers les coupures de journaux. Et lorsque l'occasion se présente, elle + lui seuls au monde, la jeune fille prend une décision radicale. Elle embarque Jackson loin de son monde de pacotilles, le rockeur est épuisé, usé, drogué par les amphétamines, en mode zombie sous hallucinogène.

Cette rencontre providentielle va vite ressembler à un cauchemar sans nom, puisque Jody va découvrir une autre facette de son idole... et la déception est rude. De plus, la presse fait les gros titres sur la disparition du chanteur, il va falloir trouver une solution, finir de jouer la comédie et forcer Jackson à sortir de sa coquille.

Le situations les plus cocasses vont se succéder, Jody est une héroïne tordante à sa façon, qui ne manque jamais de ressources et qui fait face sans rechigner, cette parenthèse dans sa vie va lui apporter beaucoup, comme de calmer ses relations tendues avec sa mère. Et puis le roman ne cache rien de l'envers du vedettariat et de la folie adolescente et du sentiment jusqu'au boutisme qui frappe un peu tout le monde lorsqu'on cherche à échapper aux contraintes. Enfin bon, ça reste une lecture traitée sur le mode humoristique, mais qui se révèle assez conventionnelle à la longue.

Rock Addict, par C.J. Skuse
Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2012 - traduction d'Alice Marchand 
illustrations de couverture : Anne Simon 

10/05/12

Je me demande combien de femmes rêvent la nuit d'un homme qui viendrait les délivrer.

Imagine un peu ces rêves comme des bulles roses en forme de coeur qui s'élèveraient au-dessus des maisons, en tournoyant autour des têtes des femmes qui serrent leurs oreillers sur leur poitrine... C'est une vraie tragédie qu'aujourd'hui encore des femmes puissent se sentir prises au piège.

IMG_7386

Tout commence assez naïvement : Georgie écrit à son acteur préféré, et lorsqu'elle reçoit une réponse, elle est folle de joie et continue de lui raconter sa vie en le bombardant de messages. Puis, elle découvre que ce n'est pas la personne qu'elle imaginait, que cette personne n'en est pas moins attentive et délicate, qu'elle a pris l'initiative de lui révéler le pot-aux-roses car les mails de la jeune fille la touchent profondément.
Et il faut dire que la vie de Georgie n'est pas gaie. Son papa est décédé, sa mère a refait sa vie avec un type brutal, Georgie a obligation de veiller sur sa petite soeur sans jamais avoir de temps pour elle, alors qu'elle aimerait, par exemple, assister à l'atelier théâtre en ville, car jouer la comédie et chanter sur scène sont pour elle deux passions.
Très vite, il apparaît que sa correspondance avec Nan sert aussi d'exutoire car la jeune fille est submergée par les émotions, tour à tour elle vit des choses merveilleuses, contrebalancées par une réalité sordide et souvent injuste (sa mère est passive, son beau-père est une ordure, et puis sa meilleure amie se comporte en peste depuis que le garçon qui lui plaît semble davantage intéressée par Georgie). Bref, c'est la valse des sentiments et des passions !
Et bizarrement, les messages de Georgie ont aussi une utilité pour Nan qui vit un deuil difficile et qui va s'en sortir grâce à l'éternel optimisme de l'adolescente. Souvent confrontée au pire, Georgie a développé une volonté de fer, et c'est tout à son honneur car son histoire force l'admiration !
C'est donc un chouette petit roman, dont l'histoire est exclusivement composée de mails, qui raconte une rencontre improbable à partir de laquelle va naître un jolie connivence qui servira également de levier à deux personnalités, totalement différentes de prime abord, et qui pourtant vont s'avouer complémentaires. C'est aussi une histoire qui met à l'honneur la confiance, l'optimisme et l'espoir sur fond tristounet mais pas désespéré.
Une découverte pleine de sincérité et d'émotions.

Cher Dylan, par Siobhan Curham
Flammarion, coll. Tribal, 2012 - traduction de Marie Hermet 

07/05/12

"Entretenir l'espoir n'avait aucun sens."

IMG_7382

Cam est atteinte d'un cancer incurable, il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, et c'est à Promise, petite ville du Maine, réputée pour accomplir des miracles, que sa mère et sa soeur choisissent de s'établir pour y passer le temps qu'il faut.
Mais Cam est une adolescente sarcastique et rabat-joie, elle se veut réaliste et blindée, refuse d'entretenir le moindre mythe. Son attitude exaspère ses proches, décidés à lui démontrer qu'à Promise les miracles existent bel et bien. Et c'est vrai que leur nouvelle existence y ressemble : Cam se sent en meilleure forme, elle a beau trouver des explications métaphysiques aux évènements hors du commun, elle commence peu à peu à douter et à croire en l'impossible.
Elle a aussi une petite liste secrète des choses à accomplir avant de mourir : voler des trucs débiles, coucher avec un garçon, briser les rêves de sa frangine, se comporter comme une adolescente de son âge, normale. C'est la partie de l'intrigue qui m'a fait rappeler le roman de Jenny Downham, Before I die. La seule différence, ici, c'est que Campbell est une héroïne qui contient sa rébellion à un degré dérisoire. Elle n'attend pas la mort avec impatience et soulagement non plus, c'est juste son sens de l'ironie qui fait sa force, sans la rendre insensible ou insupportable pour autant.
Campbell est une héroïne à laquelle on s'attache obligatoirement, sa famille aussi est très drôle, et la vie à Promise est une vraie carte postale. Pendant trèèès longtemps, on se prête à y croire, à espérer, à sourire face à l'évolution de la jeune fille. Elle va notamment vivre une très jolie histoire d'amour, c'est mignon comme tout, ça n'occulte pas le reste, la maladie reste présente, la mort aussi, et parfois on se surprend à pleurnicher et à éclater de rire en alternance.
Ce roman est source d'effets secondaires imprévisibles, croyez-moi, mais c'est un très beau moment de lecture qu'il nous offre. Il est très doux, pas du tout cucul-la-praline, et il procure un effet bulle bénéfique, c'est douloureux de tourner la dernière page !

La fille qui ne croyait pas aux miracles, par Wendy Wunder smileyc002
Hachette, coll. Black Moon, 2012 - traduction de Raphaële Eschenbrenner  

21/04/12

You can dance, you can jive, having the time of your life...

IMG_7298

L'idée de base du roman est tellement tentante : pouvoir parler à celle qu'on était trois ans plus tôt, la prévenir des erreurs à éviter, des mauvaises rencontres à contourner, des devoirs à travailler, des efforts à fournir, etc. L'avenir n'en serait-il pas meilleur ? C'est ce que cherche à nous raconter ce roman. Devi se trouve au centre commercial au moment où son téléphone valdingue dans une fontaine. L'appareil n'est pas mort, mais une nouvelle option s'offre à elle : être en ligne directe avec l'adolescente qu'elle était, en seconde.

C'est trop beau pour être vrai, Devi a 17 ans et demi, son coeur est brisé par la faute de son petit copain, elle choisit de prévenir son passé de ne pas sortir avec ce garçon. Et c'est là que tout s'emballe, son présent se modifie au fur et à mesure que la Devi de 14 ans opère des changements, ces derniers ont des conséquences plus ou moins lourdes, de quoi exciter notre héroïne, jamais contente, toujours à l'affût, elle-même déstabilisée par une vie de tous les jours qui ne cesse de connaître des soubresauts. Les Devi sont à la fête, car faire la navette entre le passé et le présent a de quoi vous donner le tournis !

Pour le lecteur, c'est une vraie partie de plaisir. C'est surtout la découverte des situations nouvelles qui s'offrent à la Devi du présent qui sont hilarantes, un jour elle est réconciliée avec ses meilleures amies, l'heure d'après elle embrasse un type, quelques temps plus tard c'est une autre histoire, et tout ça avec l'expérience du vécu qu'elle croyait sien jusqu'à présent (c'est très compliqué, je sais !).

L'intrigue est virevoltante, jamais reposante, heureusement elle montre aussi qu'on ne peut pas toujours jouer avec le destin, et qu'en voulant changer le passé on bouleverse certaines cartes en générant des crises d'une autre envergure. La valse des lettres pour les entrées à l'université, par exemple, est un excellent point de repère quant au tourbillon que vit Devi. C'est aussi devenu le leitmotiv de notre héroïne en Terminale, à tel point qu'elle finit par harceler son double plus jeune.

Et la question se pose : jusqu'où peut-on dicter sa vie, s'empêcher de s'en remettre au hasard, accepter les coups du sort, admettre que cela fait partie du jeu aussi... car c'est à partir de ses erreurs qu'on apprend à se construire ! C'est sur cette note que le roman se boucle, d'ailleurs : non, on n'échappe jamais à son destin. Voilà de quoi faire réfléchir et s'interroger sur qui l'on est et ce qu'on le veut dans la vie (à part grandir !).

Parle-moi !, par Sarah Mlynowski
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012 - traduit de l'anglais (USA) par Claudine Richetin 


26/03/12

"Apparemment, ils ne pouvaient se parler qu'en prononçant une syllabe à la fois."

IMG_7020

Tout commence avec une chanson, I'll be there, qu'Emily Bell interprète à l'église. Elle est morte de honte et de trouille, lorsque son regard se pose sur celui d'un garçon assis sur le banc du fond. Il s'agit de Sam Border.
Sam, c'est tout un mystère, tout un poème aussi... Son frère Riddle et lui ont parcouru le pays en suivant leur père, ils n'ont pas de chez-eux, ne vont pas à l'école, doivent passer inaperçus et subir l'autorité abusive de leur père. Sam, c'est le grand frère idéal et Riddle lui porte une totale vénération. Ce n'est pas un môme comme les autres, il ne parle pas beaucoup et passe son temps à dessiner mais il est aussi très intelligent.
Et puis, Emily tombe amoureuse de Sam. Les parents d'Emily vont l'accueillir chez eux, ils vont s'attacher aux deux frères, mais Clarence Border va ressurgir de nulle part et imposer sa propre loi.

Exprimer tout ce que ce roman inspire est très difficile, parce que le début n'est pas tendre ni gai, on devine tout de suite que l'ambiance n'est pas guillerette et que l'histoire va nous emporter très loin. Et en effet, au fil des pages et des chapitres, elle se construit en douceur mais avec efficacité. Les personnages font leur apparition, timidement. Ils vont et viennent sans nous laisser douter de leur interaction. C'est que cela demande du temps pour comprendre leur vécu et saisir leurs émotions, c'est subtil et délicat, très finement joué, et c'est donc tout naturellement qu'on réalise que c'est un roman bouleversant !

C'est surtout la deuxième partie du roman qui est captivante et touchante. Sam et Riddle sont en cavale et luttent pour leur survie, il y a alors une telle intensité dans leur parcours, c'est très fort, plus d'une fois on se surprend avec la boule au ventre, l'estomac noué par l'angoisse. Dans le même temps, on découvre le calvaire d'Emily, seule avec ses doutes, convaincue d'avoir été trompée, puis se résignant au pire. Et c'est l'un des points forts de l'histoire, comme si l'histoire de Sam et Riddle avait su toucher tous ceux et celles qu'ils avaient croisés, comme s'ils possédaient ce truc indéfinissable qui fait qu'on s'attache aussitôt à eux et qu'on ne peut se résoudre à les oublier.

Voilà donc un roman qui ne laissera pas indifférent, il vous donne la sensation d'avaler une enclume, avec l'envie bizarre de faire des bonds et de crier victoire et bonheur. Malgré les premières impressions qui font penser que la lecture sera triste, il s'avère que le roman est extrêmement positif, tout simplement beau, il est même très drôle (grâce à  Bobby Ellis, un garçon du lycée qui a le béguin pour Emily et qui veut tout faire pour l'aider, d'où certaines situations parfaitement risibles, j'ai adoré !). Bref, ce livre fait un bien fou ! 

Cavale, par Holly Goldberg Sloan smileyc002
Gallimard jeunesse, 2012 - traduction de Nathalie Peronny 

01/03/12

Music is love.

IMG_6863

Rien que pour les références musicales, ce livre est extra ! Sans quoi, c'est l'histoire d'Allie, seize ans, qui vit à Berkeley, la ville universitaire, avec sa mère divorcée. Elle travaille chez un disquaire, Bob & Bob, où elle croise d'autres allumés comme elle, des passionnés de musique et de vintage, dont le très mystérieux M, sur lequel Allie craque et nourrit toutes sortes de fantasmes.
Elle a aussi créé un blog, Princesse Vinyle, qui, espère-t-elle, devrait révolutionner la blogosphère et l'industrie musicale : parce qu'elle veut rassembler tous les aficionados autour de la même passion, déclencher un vent protestataire contre le rock aseptisé, le téléchargement, le numérique, le matraquage publicitaire.
Dans le même temps, une série de cambriolages a lieu dans le quartier où Allie bosse, elle va naturellement chercher à éclaircir ses doutes en compagnie de sa meilleure amie, Kit, en pleine détresse sentimentale. Oui, parce qu'on se doute un peu du schmilblick, mais faisons comme si. De son côté, la mère d'Allie tente de reconstruire sa vie amoureuse, tandis que son père annonce qu'il va de nouveau être papa. Tout ça fait sourire ou grincer des dents, mais c'est la vie, Allie est très philosophe, à seulement seize ans elle fait preuve d'un bel esprit zen et pas rancunier, et rien que pour ça, c'est très appréciable !
En fait, ce petit roman raconte la vie de tous les jours d'Allie, ce qui rend la lecture presque ordinaire, mais surtout proche du lecteur, car c'est une histoire faite de belles rencontres, du temps qui passe, de vacances d'été, d'intuitions désagréables selon lesquelles on se serait bien trompé en tirant le mauvais numéro, de la fin d'un rêve et de la décision de passer à autre chose. C'est finalement banal, mais pas désagréable, et c'est ponctué de musique, bien entendu. A ce sujet, Allie est très snob en la matière, elle a le droit, ses goûts sont sûrs, sélectifs et irréprochables. L'occasion de faire de belles découvertes, comme Billy Bragg et son tube California Stars ! 

Princesse Vinyle, par Yvonne Prinz
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012. Traduit par Madeleine Nasalik. 

20/02/12

”You are very loved.”…”You need to work harder at loving yourself.”

IMG_6802

J'ai beaucoup aimé ce roman.
Holly a perdu sa maman et, dans la foulée, la sensation d'avoir tout perdu, de ne plus rien ressentir. Alors, elle couche avec un type sous prétexte qu'il est beau, gentil et attentionné. Elle ment à son meilleur ami. Elle se lie d'amitié avec une fille qu'elle trahit en douce. Elle boit, trop. Elle passe à côté du bonheur parce qu'elle a la trouille.
A première vue, c'est un roman triste et doux-amer mais ça ne lui enlève ni la tendresse ni la sincérité qu'il inspire. Le ton est juste, l'histoire poignante, les personnages sont attachants, ils ne sont pas parfaits, parfois trop romantiques ou affreusement égoïstes, au centre Holly commet ses propres maladresses, elle grandit, elle apprend, elle doit se reconstruire, ce qui n'est pas facile parce que tout le monde lui rappelle qu'elle ressemble à sa mère. Personnellement j'ai ressenti un vrai élan de tendresse pour elle.
En clair, j'ai été touchée par cette histoire, c'est simple, adorable et mélancolique aussi, ça parle d'amour, d'amitié et de trahison, de ces petits riens qui nous filent entre les doigts. Holly va faire preuve d'une grande maturité dans les derniers chapitres, en adoptant la méthode du lâcher prise et en l'assumant. Et cela me touche vraiment, parce que je n'avais pas envie de quitter Holly sans être rassurée quant à son avenir. Je devine que la fin va en déconcerter plus d'un, mais elle est juste parfaite. Porteuse d'espoir, et de renouveau. 
Dernière chose, j'ai totalement craqué pour Nils ! ♥

La toute première fois, par Lauren Strasnick
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012. Traduit par Sarah Tardy. 

“Suddenly question number four popped into my mind. Have you thought about how this relationship will end?”

IMG_6808

Depuis le temps que je voulais découvrir Judy Blume, je suis hélas un peu déçue !
Pour la petite histoire. Ce roman, qui date de 1975, a fait l'objet d'un scandale pour avoir osé parler de sexe et de sexualité. C'était une révolution. Un livre en avance sur son temps.
Aujourd'hui, je le trouve malheureusement un peu vieillot et plat dans son écriture. Pas mauvais, mais pas follement excitant non plus.
Sans quoi, l'émerveillement du premier amour est décrit avec justesse, mais aussi “l'assouvissement du désir et l'éveil à la lucidité sous l'intime conviction que ce sera pour toujours”... En plein dans le mille.
C'est donc l'histoire de Katherine qui tombe amoureuse de Michaël. Pour lui prouver qu'elle l'aime très fort, elle accepte de briser sa coquille et veut coucher avec lui. Le garçon est pressant, même s'il s'en défend. Leur relation devient alors fusionnelle, et les parents de Katherine considèrent qu'un peu de distance ne fera pas de mal au couple. Oui, ils ont raison, car la jeune fille va enfin retrouver sa jugeote et son sens critique. Il faut dire que je n'ai jamais été sensible aux charmes de Michaël (il donne un petit nom à son sexe !?! Mouarf.).
Il y a une totale transparence dans l'histoire, on y partage tout, sans gêne, sans tabou. C'est ce qui peut plaire aux ados confrontés à leurs premiers émois amoureux & sexuels. Ils se reconnaîtront probablement dans l'histoire de Katherine, d'autant qu'elle paraît vraie, sincère et livrée sans tricherie.
Sur le même thème, j'ai préféré le roman de William Nicholson : L'amour, mode d'emploi .

Pour toujours, par Judy Blume
Ecoles des Loisirs, coll. Médium, 1986. Traduit par Isabelle Reinharez 

14/02/12

"Don't talk of love, But I've heard the words before; It's sleeping in my memory."

IMG_6771

Ce roman aborde la délicate question de la sexualité chez les adolescents. Une prise de position étonnante et osée, puisque l'histoire se boucle notamment sur LA concrétisation des désirs des deux personnages, en des termes vrais, sans chichi ni tralala, de quoi en surprendre plus d'un, mais surtout le livre leur paraîtra-t-il encore plus sincère. Car le roman parle aussi et surtout d'amour et de sentiments, aborde des questions sur l'attirance et le désir, sur la démonstration en actes et en paroles, avec au centre Maddy, une jeune fille qui a décidé de tomber amoureuse, pour de vrai, et Rich, un garçon solitaire, rêveur et poétique, très intelligent et original...
Lui est amoureux de la copine de Maddy, alias Grace Carey, une vraie garce prétentieuse, parfaitement détestable. De son côté, Maddy en pince pour Joe Finnigan, du genre très beau, très cool, irrésistible et charmant, accessoirement il a déjà une petite copine, de longue date, avec laquelle la relation semblerait s'essouffler. Bref, Maddy et Rich n'étaient pas particulièrement amis mais vont se rapprocher parce qu'ils ont envie de partager leurs déboires et leurs espoirs, et finalement ils vont mieux se découvrir et s'apprécier.
L'issue paraît tellement évidente, sauf qu'il ne faudrait pas se tromper non plus. Ce n'est pas l'histoire d'une romance trop belle pour être vraie, c'est autre chose, et cela ne lui enlève ni son charme, ni son authenticité, et encore moins sa sincérité. William Nicholson aborde les sujets crûment, sans aucune vulgarité ni mièvrerie. Et c'est très bien !

L'amour, mode d'emploi par William Nicholson
Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, 2011. Traduit par Jean Esch. 

RichandMad  -) la couverture originale smileyc219