Tout finit par un baiser ! de Kate Klise
Un roman frais, charmant, qui se lit en deux bouchées et nous fait vivre une folle histoire de rencontres amoureuses entre deux adolescents et leurs parents célibataires !
Coco et Webb échangent par mégarde leur bagage à l'aéroport. Ni une ni deux ils foncent tête baissée et s'envoient des mails déjantés, impertinents et enlevés, tandis que de leur côté les parents (qui se sont aussi croisés dans l'avion) se frôlent et échangent des regards en coin, réfléchissant à deux fois avant de faire le premier pas. Quel drôle de micmac, je n'ose pas trop en dévoiler, mais j'ai adoré l'histoire dessinée entre les adolescents (« l'Amour à l'ère post-numérique »). Ils sont décomplexés, prêts à mordre la vie à pleines dents, jouant du destin, et des parents, inventant mille et une excuses et débordant d'une imagination folle, trop folle !
Le roman se pose ainsi comme une conception moderne et enjouée des rapports amoureux d'aujourd'hui, à travers quatre perspectives et points de vue alternés. C'est léger, comme une comédie romantique, avec tout le tralala attendu (humour, naïveté, quiproquos et situations invraisemblables). La fin est tarte, mais elle ferme la marche d'un rendez-vous gentillet, charmant et sans prétention.
Albin Michel, coll. Wiz, avril 2014 ♦ traduit par Dominique Kugler
‘Halloween est nuisible aux enfants !’ (43, rue du vieux cimetière) ☺
J'avais découvert avec enthousiasme le début de cette fabuleuse série, 43, rue du vieux cimetière : Trépassez votre chemin, et c'est tout naturellement que je retrouve les habitants de cette grande maison victorienne. Malheur à eux, ils sont dans la ligne de mire d'un président d'une association anti-fantômes. Dick Tatter dénonce les mauvais traitement infligés à Les, un enfant qui devrait se trouver à l'école, être entouré de soins et d'amour (ahem), ne plus côtoyer un vieux monsieur qui prétend être amoureux d'un fantôme. C'est la panique à bord : les trois comparses sont séparés, envoyés dans des institutions qui riment avec prisons, obligés de se défendre à distance.
C'est encore une fois à travers leur correspondance qu'on suit leurs péripéties (Adèle, de son côté, doit prouver qu'elle existe et mettre la main sur ses vieux manuscrits, mais sa mission est mise à mal par l'obstination du vilain, en plus de sa légendaire étourderie !). C'est toujours un petit régal de se plonger dans cette ambiance, et puis le livre en lui-même est beau, avec son échantillon de lettres manuscrites ou typographiées, ses cartes postales, ses dessins et ses articles de journaux. C'est ce qui rend ce livre accessible aux plus jeunes car ce sont 130 pages qui s'avalent en une bouchée.
Avec très peu de texte, l'ensemble reste joyeux et entraînant. On aborde aussi sur le ton de la plaisanterie un sujet important qui touche à l'imagination et la liberté d'expression (il faut toujours s'opposer à ceux qui veulent brûler des livres !). En clair, c'est une petite série épatante, écrite avec intelligence, ponctuée d'illustrations rigolotes et basée sur des histoires palpitantes, avec des personnages qu'on apprécie énormément. A recommander pour tous les âges.
43, rue du Vieux-Cimetière (Livre Deux : Il faudra me passer sur le corps) par Kate & M. Sarah Klise
Albin Michel jeunesse, coll. Witty, janvier 2013 - traduit par Mickey Gaboriaud
"Nous rapportons vos secrets. Vos secrets nous rapportent."
Au 43, rue du Vieux-Cimetière, vit un jeune garçon de onze ans, Les Perrance, dont les parents se trouvent actuellement en Europe pour démontrer scientifiquement que les fantômes n'existent pas. Le problème, c'est que leur fiston croit tout le contraire. Et il a bien raison : sous la coupole de la maison, se trouve une certaine Adèle I. Vranstock. Propriétaire morte depuis des années, elle continue de hanter ses murs, jusqu'à ce que ses talents de romancière soient un jour reconnus, clame-t-elle.
C'est l'été, Ignace Bronchon, célèbre auteur de livres pour enfants, a loué la vieille demeure pour y écrire le nouveau volume de sa série à succès, mais il ignore qu'il devra cohabiter avec un enfant, un chat et un fantôme ! Forcément, il est très mécontent. Bronchon est un mauvais coucheur, qui doit reprendre de la plume pour des raisons financières, sauf que l'homme est frappé du syndrome de la page blanche. La belle aubaine, pour Adèle !
C'est une histoire qui se lit extrêmement vite, puisqu'elle n'est composée que de lettres et de coupures de journaux. L'ensemble est de plus très aéré et illustré par des dessins simples mais rigolos. Point de vue esthétique, c'est vraiment un chouette ouvrage ! Quant à l'intrigue, très classique, elle se laisse découvrir avec grand plaisir. Bronchon est un faux méchant, au départ son caractère est détestable mais il va évoluer au cours de l'aventure. Les et Adèle forment une jolie paire attachante, surtout quand on connaît les antécédents familiaux du garçon... Enfin bref, on passe un bon moment, l'ambiance est délicieusement rétro, tout en charme et en finesse. Je conseille !
43, rue du Vieux-Cimetière (Livre Un : Trépassez votre chemin) par Kate & M. Sarah Klise
Albin Michel jeunesse, coll. Witty, 2012 - traduit par Mickey Gaboriaud