Fantômes d'hiver ~ Kate Mosse
JC Lattès, 2010 - 220 pages - 19€
traduit de l'anglais par Valérie Rosier
Ce dernier roman de Kate Mosse est tout bonnement très différent des précédents, Labyrinthe et Sépulcre. Ce n'est pas un roman policier dans le sens strict du terme, c'est une histoire empreinte de mystère, se passant quelques années après la première guerre, dans un village perdu dans le sud-ouest de la France. Nous suivons un jeune anglais, Freddie Watson, qui n'a jamais accepté la mort de son frère aîné, porté disparu pendant la guerre. Il s'est longtemps senti coupable d'être en vie, ses parents ne lui ont plus prêté le moindre intérêt depuis la terrible annonce et Freddie a plongé dans une grave dépression. Il débarque en France pour suivre les traces de George, son frère, pour comprendre et pour trouver des explications. A la place, il se perd dans les bois et arrive dans un village appelé Néans. Quel nom ! Serait-ce prémonitoire ? Freddie y rencontre un charmant couple d'aubergistes, se sent comme un coq en pâte et assiste à une fête locale où il fera la connaissance de Fabrissa. Auprès d'elle, Freddie confie ses tourments, il n'arrête plus de parler et il se sent déchargé d'un poids. Ce n'est plus le même homme, et c'est grâce à Fabrissa s'il a su faire ce grand pas en avant. A son tour, la jeune femme va lui confier son secret. Et là, l'histoire devient pesante, incroyable, mystique. On pénètre dans la quatrième dimension, si, si ! En tant que lecteur, je ne savais plus où se trouvaient les limites du vrai, du faux, du rêve, de la fantaisie, du fantasme, du vécu.
Ce n'est pas un roman bien épais, il pourrait même se lire très vite mais ce qu'on se prend dans la figure limite d'avoir un gros appétit et il est préférable de reposer le livre de temps en temps, pour souffler, pour réfléchir. Ce qui est paradoxal, car l'histoire est tellement nébuleuse qu'on souhaite connaître le fin mot de l'intrigue. Freddie n'est pas sorti indemne de son aventure, le lecteur non plus, et c'est auprès d'un libraire toulousain qu'il confie sa rencontre du troisième type. Ce sont des allusions trop fantastiques, je le sais, ce roman n'est pas du tout de la science-fiction, mais cela pourrait se rapprocher du roman gothique, sombre, mystérieux et froid.
Je ne suis pas sûre d'avoir follement aimé, mais j'ai été interloquée par cette rencontre.
Bizarre, très bizarre. De quoi filer des frissons dans le dos.
Sépulcre - Kate Mosse
Résumé du livre
Octobre 1891 : la jeune Léonie Vernier et son frère quittent Paris pour le Domaine de la Cade, à quelques kilomètres de Carcassonne. Dans les bois qui entourent la maison isolée, Léonie tombe sur les vestiges d'un sépulcre wisigoth. Un mystère sans âge s'ouvre à elle, dont les traces sont écrites dans le sang. Tandis qu'elle pénètre peu à peu dans les strates du passé, elle découvre l'existence d'un jeu de tarot unique, dont on dit qu'il détient le pouvoir de vie et de mort.
Octobre 2007 : Meredith Martin arpente la région de Carcassonne sur les traces de Debussy, afin d'écrire sa biographie. Mais elle cherche aussi la clef de ses propres origines. Armée d'une partition à la mélodie entêtante et d'une photo jaunie, elle est plongée malgré elle dans un mystère remontant à plus d'un siècle, où le destin d'une jeune fille disparue par une nuit funeste se mêle à une tragique histoire d'amour, poursuivie par la folie vengeresse.
Construit sur un chassé-croisé temporel, ce roman permet ainsi d'alterner deux ambiances, deux portraits de femmes et d'inscrire grâce à des chapitres courts et entraînants une plongée au coeur des diableries, tarots et autres superstitions (comment ne pas mordre à l'hameçon ?!). Ce n'est pas un secret de polichinelle de prétendre que Léonie Vernier et Meredith Martin suivent toutes deux les mêmes traces... mais dans quel but ? Je vous laisse la surprise !
J'ai particulièrement été happée par l'ambiance très 19ème siècle de Léonie et sa famille : entre Paris et le Sud-Ouest de la France, l'ambiance est délicieusement surannée mais inquiétante. Ombres menaçantes, croyances persistantes, sciences occultes et drames passionnels... je cautionne ! Je reconnais, cependant, que le roman est empesé de quelques longueurs, concernant les explications sur le tarot, certes nécessaires à l'intrigue, mais qui coupent un peu le rythme par la même occasion. Ceci n'est qu'un détail, car ce pavé historique et ésotérique se lit d'une traite.
Edition JC Lattès, (juin) 2008 pour la traduction française - 630 pages - 22,50€
traduit de l'anglais par Valérie Rosier et Denyse Beaulieu
A été également lu par Cuné