06/03/14

Mystic City, de Theo Lawrence

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Pour une entrée en matière, c'est plutôt réussi ! L'histoire se passe dans un New York futuriste, gouverné par deux puissantes familles, les Rose et les Foster, qui se livraient une guerre des clans jusqu'à l'annonce de leur réconciliation, scellée par les fiançailles de leur progéniture. Ils font ainsi front commun pour remporter les prochaines élections et terrasser la menace grimpante de la candidate Mystique, qui représente les Bas-Fonds, les exclus, les opprimés.

Le problème, c'est que la délicieuse Aria Rose n'a aucun souvenir de ses six derniers mois. On lui répète qu'elle a été victime d'une overdose (le stic, une drogue magique), qu'elle est folle amoureuse de Thomas Foster, avec lequel elle entretenait une liaison secrète que ses parents ont finalement découverte, avant de consentir à leur union. C'est beaucoup pour une seule personne ! Aria est complètement désemparée.

Elle a certes quelques flashes, aperçoit un individu sans visage dans ses rêves, reçoit des messages codés, elle veut se convaincre de vivre une sublime histoire d'amour, mais ne ressent que de la frustration. Elle considère son fiancé comme un étranger, cherche à le connaître, puis rencontre dans la rue un autre jeune homme. Hunter Brooks, du charme, de l'impertinence, de l'interdit, bref la demoiselle est immédiatement troublée !

J'ai trouvé cette lecture poignante et palpitante, dans le sens où l'héroïne croise de nombreux obstacles sur son parcours (mensonges, trahisons, famille oppressante, enjeux politiques...). Comme elle, on a envie de savoir, de comprendre et de se battre. Très vite, se dégage d'elle un caractère de rebelle, qui refuse qu'on l'enferme dans des carcans. Elle a besoin de retrouver ses repères, au lieu de se couler dans une existence facile, superficielle et puérile.

Il y a aussi beaucoup d'action, surtout dans les derniers chapitres. Avant cela, l'histoire prend son temps pour nous plonger dans son univers - aucun effet de somnolence à craindre, c'est tout de suite prenant ! On se familiarise avec les lieux et les personnages, on se passionne pour les arcanes de l'histoire, même la romance est jolie, avec ses maladresses et ses sursauts trop spontanés. Mais franchement, c'est un très bon début de série, dans la grande tradition des romans YA comme The Mortal Instruments.

PKJ, janvier 2014 - traduit par Guillaume Fournier

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18/03/13

“There's a difference between really loving someone and loving the idea of her.”

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Nick et Amy sont mariés depuis cinq ans. Comme chaque année, la jeune femme organise une chasse aux trésors pour fêter leur anniversaire de mariage. Or, ce jour-là, Nick rentre chez lui et découvre sa maison saccagée. Sa femme, elle, a disparu. Aussitôt l'enquête pèse sur le mari dont le stoïcisme affiché attise les foudres de la vindicte populaire. En filigrane, nous découvrons le journal intime d'Amy, et soudainement l'histoire prend une vilaine tournure.

Les doutes s'installent, bien ancrés, poisseux et dérangeants. Puis, résonne le gong de la deuxième partie, nos certitudes de nouveau vacillent et l'histoire revêt un voile trouble qui finit de nous rendre complètement dingue. Qu'est-ce que j'ai pu aimer ce livre ! Le scénario est machiavélique, avec une mise en scène sophistiquée et au suspense saisissant. L'auteur nous raconte l'idée qu'on se fait d'une histoire d'amour, selon le principe qu'on aime plus souvent l'idée qu'on se fait d'une personne, plutôt que la personne elle-même. Et ainsi, elle nous déroule son intrigue avec un aplomb incroyable, une finesse exemplaire, le tout ponctué de coups de théâtre retentissants.

J'ai été bluffée. La version Audiolib nous propose deux lecteurs, Julien Chatelet pour les passages concernant Nick, et Odile Cohen (la voix française d'Uma Thurman) pour toutes les parties d'Amy. Ces deux voix racontent chacune leur histoire, elles se font écho, proposent une version, puis une autre, et nous, au milieu, nous avons le tournis. Mais c'est grandiose ! Singulièrement prenant, stupéfiant et bien campé. J'adopte définitivement les romans de cet auteur, que je vais découvrir sans plus attendre.

Les apparences, par Gillian Flynn
Sonatine, 2012 / Audiolib, 2013 - traduit par Héloïse Esquié
Livre audio 2 CD MP3 - durée : 18 heures

13/02/12

" Tu ne liras pas dans le bain, ça fait mal aux bras."

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La série de Sue Limb avec Jess Jordan est une série à laquelle je suis très attachée.
Cette fois Jess apparaît vulnérable, par la faute de son petit copain qui lui joue un vilain tour la veille de la rentrée. Elle qui flottait sur un petit nuage connaît la chute libre, de plus son prof d'anglais est en arrêt maladie et remplacé par Miss Epine, alias Tyranosaure. Ajoutez que sa meilleure amie Flora décroche le rôle que Jess convoitait, son numéro de pitre pour le spectacle de Noël n'est plus au programme, plus ce garçon très sexy, qu'elle adorait l'année d'avant, ne cesse de la coller, ce qui voudrait donc dire qu'elle lui plaît ?! Et Fred..., Fred est absent, fuyant, pathétique, cynique et bête comme ses pieds. Pff, drôle de casse-tête. 
Pour la première fois, Jess manque de ressources et constate que son humour légendaire ne peut lui venir en aide, et même sa propre mère passe tout son temps avec un Japonais qui comprend tout de travers. Néanmoins, le sens du tragi-comique de notre héroïne est toujours aiguisé et donne lieu à des scènes désopilantes. 
Dans le fond, ce tome est un tout petit peu moins pétillant que le précédent, mais quel plaisir de suivre Jess et sa clique. C'est une série anglaise qui manie bien les ficelles du genre ! Et moi je suis fan. J'espère d'ailleurs que les deux prochains tomes, parus chez Bloomsbury, seront un jour disponibles en version française. Youhou, y'a réclamation ici-bas ! 

Le tome 15 Ans Welcome to England  est disponible en format poche, dans la collection Pôle Fiction.

16 ans franchement irrésistible (Jess Jordan #4), par Sue Limb (Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2012)
traduit de l'anglais par Laetitia Devaux - illustration de couverture : Soledad Bravi 
(première édition en 2007, coll. Hors Série)