Labyrinthes, de Franck Thilliez
Après Le manuscrit inachevé et Il était deux fois, un nouveau imbroglio judicieusement tricoté par l'ami Thilliez !L'histoire débute par un meurtre - une victime défigurée, une suspecte soudainement amnésique. La jeune enquêtrice se rend chez un psychiatre pour discuter de l'affaire.
Celui-ci prévient qu'il va lui raconter une histoire construite comme un labyrinthe où s'entremêlent plusieurs parcours : une journaliste marquée par la mort de ses parents et le cambriolage de leur maison, une adolescente kidnappée et séquestrée dans une cellule par un maniaque du contrôle, une romancière un peu barge et une autre psy qui vit isolée dans une cabane au fond des bois et qui oublie la mort tragique de sa fille en buvant de la vodka.
Tout lecteur avisé (et coutumier des romans de l'auteur) ne tombera toutefois pas dans le panneau et va veiller à chaque détail de cette longue, longue analyse.
Résultat : c'est subtil. Fin. Captivant.
On compte en effet autant d'intrigues qui guident les pas du lecteur vers un dénouement pas si surprenant (*fan de la première heure*). Mais c'était si bon à écouter - 10 heures de lecture fascinante.
Et en bonus, quinze minutes pour se faufiler dans les coulisses de la création et sur l'invitation de Franck Thilliez lui-même. La grande classe ! En bref, j'ai beaucoup aimé ce roman, intelligible et astucieux.
©2022 Fleuve Éditions (P)2022 Lizzie
- Lu par : Léovanie Raud
- Durée : 10 h 39
- Inclus, un chapitre bonus lu par l'auteur
⭐⭐⭐⭐
Rien ne t'efface, de Michel Bussi
Médecin à Saint-Jean-de-Luz, Maddi est témoin de la disparition tragique de son fils Esteban alors qu'il se promenait sur la plage. Dix ans plus tard, elle est de retour pour ressasser son souvenir quand elle croise la silhouette d'un garçon ressemblant trait pour trait à son fils.
Seulement, ce garçon s'appelle Tom et vit avec sa mère en Auvergne. Maddi a mené son enquête et décidé de le suivre. Elle est convaincue qu'elle doit sauver cet enfant du piège qui l'enferme (il vit dans une ferme délabrée avec une mère désœuvrée). Et puis des détails troublants viennent lui confirmer que ce Tom est son Esteban.
Philosophie bouddhiste, théorie de la réincarnation, duperie et mensonges... très vite, le roman se lance dans une imagination débordante. L'intrigue affiche également un très bon rythme, du suspense, des rebondissements. C'est donc tout naturellement qu'on accompagne cette femme médecin dans sa quête obsessionnelle à découvrir la vérité.
Maddi n'est cependant pas toute seule sur son chemin de croix, il y a son psy resté en Normandie, qui prétend l'aimer et prêt à tout abandonner pour lui prouver, l'assistante sociale partagée entre la croire et la suspecter, une vie de village chamboulée par une série de meurtres. Oui, oui, soudain la lecture paraît beaucoup moins lisse et insouciante.
Tout bon lecteur acharné se perdra en spéculations au fil des chapitres : la narratrice est-elle folle ? victime d'un coup monté ? le garçon est réel ou une créature manipulée ? qui tire les ficelles ? C'est tout à l'honneur de Michel Bussi de nous embrouiller les esprits. Bravo, ça fonctionne très bien. Le dénouement est certes plutôt chaotique, et moins bluffant, car à force d'ingurgiter ses livres, on pressent les ruses et les fausses pistes. Je suis moins naïve, monsieur.
Par contre, c'est toujours aussi divertissant et agréable à lire. Surtout pendant les vacances. Et le format audio est parfait pour m'assister à buller tranquillement tout en me triturant les méninges afin de dénouer les ficelles de cette intrigue retorse !
©2021 Michel Bussi et Presses de la Cité (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche, Paris
- Lu par : Léovanie Raud, Marie Bouvet, Antoine Doignon
- Durée : 13 h
- Sur le thème puissant de la maternité, Michel Bussi livre un nouveau suspense addictif, vertigineux, servi par un twist de haut vol, dans lequel se justifie l'impensable par amour pour un enfant.
- Une intrigue magistrale, un twist virtuose pour le nouveau suspense 100% Bussi.
⭐⭐⭐
Une famille presque normale, de M. T. Edvardsson
Faites connaissance avec la famille Sandell... nous annonce la présentation de l'éditeur.
Le père Adam est un pasteur respecté dans la petite ville de Lund. Sa femme Ulrika est une brillante avocate. Leur fille Stella fête son dix-neuvième anniversaire et prépare son voyage en Asie.
Ce soir-là, la famille se retrouve au restaurant pour un repas formel. La jeune fille s'éclipse rapidement pour retrouver son amie Amina et son petit copain Chris. Mais les événements durant la soirée vont déraper. Quelques jours plus tard, la police vient arrêter Stella.
Chris Olsen a été poignardé. Une voisine est catégorique sur la présence de celle-ci au moment du crime. Stella plaide coupable et attend son procès en refusant de voir ses parents. Pour son père, la nouvelle est un choc. Il refuse l'évidence et mène sa propre enquête... n'hésitant pas à prendre tous les risques (mentir, cacher des preuves).
L'histoire est ainsi divisée en trois parties racontées par les trois membres de la famille, chacun venant éclaircir le tableau (et l'affaire). Mais la vérité est triste. D'abord elle survient façon grosse production hollywoodienne, ensuite elle ne surprend pas. J'étais pratiquement sûre des annonces qui ont été faites. Mais j'étais déjà plongée dans une sensation d'amertume. En fait cette lecture m'a déprimée parce qu'elle met en scène des situations plausibles avec des personnages cohérents. Car le drame que vivent les Sandell fait remonter d'autres non-dits survenus au cours des années. Ça pèse lourd dans la balance et au moral... Après, le contexte actuel n'est pas folichon non plus. Je lis, pour m'occuper l'esprit, mais bof bof. Manque un truc.
©2019 Sonatine Éditions pour la traduction française. Traduit par Rémi Cassaigne. (P)2020 Lizzie
- Lu par : Yann Sundberg, Sandra Parra, Léovanie Raud
- Durée : 13 h
Choix judicieux de proposer trois comédiens pour interpréter les trois personnages du roman : aucune confusion, on s'y retrouve facilement et on plonge dans cette histoire sombre et glaçante.
⭐⭐.5
Surface, d'Olivier Norek
Dans ce nouveau roman d'Olivier Norek, nous découvrons aussi une nouvelle héroïne : Noémie Chastain, une brillante capitaine de police, dont la carrière prend un coup dans l'aile suite à une intervention loupée (complètement défigurée et traumatisée après avoir reçu du plomb en pleine poire ouch). Elle est alors envoyée en rase campagne aveyronnaise pour étudier la probabilité de fermer un commissariat - un mois au purgatoire - Noémie a vite compris que sa gueule cassée frigorifiait ses collègues. Même son compagnon lui a tourné le dos ! L'ordure.
Or, sa punition, Noémie s'en saisit à bras le corps et se comporte en bon petit soldat, mais dégoulinante de rancune. Avec son caractère bien affirmé, elle affiche la couleur : elle mord avant d'avoir mal. Elle recadre fissa ceux qui la regardent de travers ou avec pitié ou comme une bête curieuse. Noémie souffre en son for intérieur, pas besoin de charger la mule. Son psy cherche néanmoins à calmer ses ardeurs et l'incite à profiter de cette mise au vert pour se requinquer.
Certes les affaires criminelles ne se bousculent pas à Avalone et la routine s'installe naturellement. Noémie apprend à mieux connaître ses nouveaux collègues et fait le tour de la région - calme, sauvage - en mesurant l'audace du maire qui a choisi d'inonder la zone pour construire un barrage. Et puis ça se corse : le corps d'un enfant est retrouvé dans un fût qui flotte à la SURFACE du lac. Pour les locaux, le douloureux souvenir des trois enfants disparus vingt- cinq ans plus tôt est ravivé. Noémie, elle, découvre tout ça avec son regard neuf et son regard de flic.
Tadam ! Encore une lecture rondement menée et totalement planante pour le décor (cinq étoiles). Norek tricote sa petite intrigue de ses longs doigts agiles et nous réserve de belles heures de pur divertissement. On ne se triture pas trop les méninges (et ce n'est pas grave). C'est plutôt addictif car nerveux et intense à lire. Comptez aussi sur des personnages stéréotypés (la Chastain... pfff !) et d'autres lieux communs plus ou moins horripilants (romance à deux balles... superficielle !). Mais franchement je ne regrette pas du tout d'avoir fait ce détour car j'attends déjà le prochain avec impatience !
©2019 Éditions Michel Lafon (P)2019 Lizzie
- Lu par : Léovanie Raud
- Durée : 8 h 30 env.
Avec Surface, Olivier Norek nous entraîne dans une enquête aussi déroutante que dangereuse.
Un retour aux sources du polar, brutal, terriblement humain, et un suspense à couper le souffle.
Une bonne performance, correcte et passe-partout : la comédienne fait le job, sans pleinement imposer sa marque de fabrique. Le temps passant, j'ai peur d'oublié son nom, pourtant joli et original (Léovanie Raud), les livres audio aussi se succédant...