09/11/17

Cinq centièmes de seconde, de Lois Lowry

Cinq centièmes de secondeL'université où travaille le père de Molly lui offre un an pour achever son roman. Profitant de l'occasion, la famille part s'installer à la campagne et loue une maison appartenant à un certain Will Banks. Le vieil homme, attaché à sa terre, livre à l'adolescente son histoire personnelle avec des trémolos dans la voix, mais va surtout lui inspirer ses premiers clichés photographiques et conduire à une passion qui ne faiblira pas. À la maison, l'ambiance aurait pu être meilleure si seulement Molly et sa sœur Meg ne partageaient pas la même chambre. Meg est l'aînée de quinze ans, c'est une jeune fille solaire, toujours entourée d'amis et très à l'aise dans le monde. Contrairement à Molly, sa cadette de deux ans, qui se juge quelconque et transparente. Malgré leur attachement, leur relation n'est pas de tout repos car les deux sœurs ont du mal à se comprendre et se chamaillent pour des broutilles. Toutefois, lorsque les sautes d'humeur de Meg viennent révéler un mal plus profond, c'est toute la vie de Molly qui prend un nouveau tournant. La jeune fille se voile la face et court se réfugier chez Will, avec qui elle parfait sa technique photo, et rencontre ses nouveaux voisins, Ben et Maria, qui attendent un heureux événement.

Cinq centièmes de seconde, c'est le temps qu'il faut pour “figer à jamais une émotion, une image, une révélation”. Et croyez-moi, la lecture de ce roman m'a broyé le cœur. J'ai fondu en larmes alors que l'histoire pressentait le drame et les sanglots, mais voilà, un soir de blues, plus à fleur de peau que jamais, j'ai lâché les écluses. L'histoire est attendrissante, et forcément émouvante. Elle parle de la famille et des relations parfois tendues entre sœurs, surtout à l'adolescence où les passions sont exacerbées et les malentendus nombreux viennent creuser inutilement le fossé. Ce roman, qui date en fait de 1977, dégage aussi une ambiance vintage délectable et dépaysante. J'ai aimé flâner dans cette campagne silencieuse et isolée, regarder à travers l'objectif de l'appareil photo, bêcher le jardin et planter des légumes, admirer la couture du patchwork... C'est une ambiance hors du temps, qui cadre à merveille avec ce portrait de famille tout en délicatesse. Très beau, très touchant.

Et je fais mienne cette citation : « Le temps passe et la vie continue ; il faut bien la vivre. Au bout d'un certain temps, on se souvient davantage des bonnes choses que des mauvaises. Puis, petit à petit, tout ce que le silence a vidé se remplit à nouveau de rires et de mots et les bords ébréchés de la tristesse sont lissés par les souvenirs. »

Casterman, 2017 pour la présente édition (préalablement paru sous le titre “Un été pour mourir” en 1993)

Traduction de Laurence Kiefé [A Summer to Die]

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04/06/14

Anastasia, de Lois Lowry

Anastasia

L'École des Loisirs a de nouveau pioché dans ses séries fétiches pour remettre l'une d'elles au goût du jour en l'éditant sous grand format. Cette compilation d'Anastasia réunit trois titres de la série : Anastasia Krupnik - Anastasia, demande à ton psy ! - Une carrière de rêve pour Anastasia. Si vous ne connaissiez pas encore l'héroïne de Lois Lowry, n'attendez plus. C'est une lecture savoureuse, un poil trempée dans l'humour sarcastique, qui fait aussi la part belle aux relations familiales conviviales. La jeune fille se révèle fantasque et brillante, elle mène une vie tout à fait ordinaire, racontée avec une telle fraîcheur et un humour dévastateur qu'il serait forcément dommage de passer à côté.

Au départ, Anastasia a dix ans, elle est fille unique, son père est professeur d'université et a publié des petits recueils de poèmes, sa mère est peintre. L'arrivée d'un petit frère ne la met pas en joie, aussi décide-t-elle d'étoffer sa liste des j'aime / j'aime pas au fil d'anecdotes délicieusement saugrenues. Puis, on la découvre trois ans plus tard, en pleine crise d'adolescence. Seul un psy pourrait guérir ses troubles émotionnels selon elle, mais ses parents disent niet. À la place, elle n'a qu'à lire Freud ! Elle trouve finalement une sculpture de son buste dans un vide-grenier et l'installe dans sa chambre pour une thérapie en toute intimité. Elle lui confie aussi les petits pépins qu'elle rencontre avec son projet scientifique sur des hamsters qui se sont sauvés de leur cage et se baladent dans la maison en toute impunité.

Dans la dernière histoire, Anastasia doit rédiger un texte sur sa carrière de rêve, elle hésite entre libraire ... ou mannequin. Elle a choisi de suivre un stage, mais seulement dans le but d'acquérir assurance et confiance. À Boston, elle se fait une nouvelle amie, retrouve un ancien camarade d'école primaire, pénètre dans une librairie de rêve, bref l'aventure est joyeuse, insouciante, toujours ponctuée de détails facétieux. Vous l'avez compris, c'est une lecture débordante de charme, d'humour et d'enthousiasme. À adopter sans retenue.

École des Loisirs, juin 2014 ♦ traduit par Agnès Desarthe ♦ illustration de couvertur : Iris de Moüy

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13/09/11

Teaser Tuesday #23

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Anastasia Krupnik & C'est encore Anastasia ! par Lois Lowry
Traduction d'Agnès Desarthe. Ecole des Loisirs, coll. Neuf.

Une série à déguster ! 

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