24/07/14

Hunger Games, de Suzanne Collins

Hunger Games

Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur. Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette mise en scène sinistre. Pour gagner : survivre dans l'arène en éliminant sans scrupule ses adversaires. Katniss Everdeen, qui vit dans le District 12 (le plus pauvre), a conscience du danger lorsqu'elle se porte volontaire. Mais elle n'a plus le choix, puisque c'est le nom de sa sœur, Primrose, qui a été désigné. 
Commence alors une lente et très glaçante dégringolade dans l'horreur, que l'on ressent via le ton de la voix de Kelly Marot (également l'actrice qui double Jennifer Lawrence dans le film). C'est sobre, assez morne, limite déprimant. Au départ, j'avoue, cela a failli me déplaire. Car Katniss est une héroïne animée par la rage, la colère et la frustration. Je m'étais donc préparée à une lecture plus pêchue. Une conduite dynamique et passionnée.
Finalement, c'est assez différent... sans toutefois être décevant. Car le rythme a suivi, l'ensemble a fait corps, entre l'intrigue haletante et les personnages dévastés, le ton apparaît alors assuré, farouche et inflexible. J'ai très vite été dans mon élément ! Certes, ce n'était plus une découverte (lu le roman à sa sortie, vu le film, etc.). Le plaisir de la découverte est ravalé, mais la sensation de satisfaction demeure intacte. Cela reste une plongée époustouflante pour une relecture toujours aussi palpitante !
Cette fois, place aux émotions et aux introspections (Katniss qui se défend d'être une héroïne, au sens de rébellion encore en gestation, le poids de la culpabilité d'avoir à éliminer ses concurrents, sa nature froide et sans cœur enfin fragilisée par sa rencontre avec Peeta...). Ce n'était plus la fringale insatiable et vorace, mais c'était autrement, un beau et doux sentiment qui rend cette lecture vraiment à part !

Audiolib, juin 2014 ♦ texte intégral lu par Kelly Marot (durée d'écoute : 11h 40) ♦ traduit par Guillaume Fournier pour les éditions Pocket jeunesse

Les deux prochains volets sortiront à l'automne !   

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17/02/14

Belle Époque, d'Elizabeth Ross

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“Belle Époque” est un très beau roman, écrit avec simplicité et dégageant beaucoup de charme et d'élégance. L'histoire est somme toute banale : une jeune bretonne débarque à Paris et rêve de grandeur, mais se retrouve employée dans une agence de “repoussoirs” (des jeunes femmes sans attrait sont louées pour mettre une autre en valeur). Maude a rangé son orgueil dans sa poche car elle n'arrive plus à joindre les deux bouts. Rapidement, ce métier lui fait côtoyer les fastes de la vie bourgeoise. Elle se laisse étourdir par les flonflons et les dentelles des bals et des repas guindés, elle noue de nouvelles amitiés mais s'approche un peu trop près des rayons du soleil. Elle va se brûler les ailes, on s'en doute.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, qui se déguste confortablement. Toutefois, l'histoire est convenue, artificielle et simpliste. Tout est trop facile, engoncé dans des clichés. C'est de la belle ouvrage, certes, c'est propre mais trop lisse. L'auteur aborde un sujet sensible, sur les classes sociales, la séduction, les apparences, le rôle de la femme. Et pourtant, il m'a semblé que les personnages traversent la trame romanesque comme de simples figurants. Ils rouspètent une ou deux fois, sans quoi ils ne sont guère malmenés par les aléas de l'intrigue. Seule Marie-Josée, une autre “repoussoir”, à la personnalité forte et gouailleuse, aurait pu prétendre gratouiller cette couche de vernis... en vain.

Ce n'est pas une déception non plus, cela reste juste une lecture très ancrée dans son identité jeunesse et qui pourra peut-être inciter les lecteurs à découvrir Zola (auteur de la nouvelle dont Elizabeth Ross s'est librement inspirée). Je m'attendais probablement à plus de matière, finalement la lecture aura été à l'image de sa couverture, séduisante et affriolante, le reste n'est que futilité et sans grande consistance.

Le roman est suivi de la nouvelle « Les Repoussoirs » d'Emile Zola.
Robert Laffont, coll. R, novembre 2013 - traduit par Madeleine Nasalik

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