Première année, de Tom Ellen & Lucy Ivison
Après avoir adoré Celui qui sera mon homard... un peu moins French Ski, j'avais misé gros sur cette Première année qui raconte les folles expériences que vont vivre Phoebe et Luke à leur entrée à l'université.
L'histoire donne vite le ton à travers la semaine d'intégration intensive qui se résume aux grosses soirées, grosses beuveries, rencontres improvisées et gros patins qui n'engagent à rien... C'est culturellement assez déroutant quand on n'a plus vingt ans et qu'on se demande s'il existe des accords tacites à devoir suivre ces rituels débiles en croyant que c'est la meilleure adaptation possible.
Mais sinon c'est très, très drôle. Reconnaissons-le. Les dialogues fusent à la vitesse de la lumière, les esprits sont libres et insouciants, les désirs bourgeonnent, les doutes sont chevillés au corps mais les instincts sont les plus forts. Envie d'interdit, de nouveauté et d'émancipation.
Au centre, nous avons un couple ordinaire : Luke vient de quitter Abbey (au bout de trois ans de relation) et a encore du mal à tourner la page. Phoebe fantasme sur lui depuis le lycée et tire des plans sur la comète pour s'en approcher. Il y a aussi leurs potes (incroyables et fabuleux... j'adore Frankie !) qui vivent eux aussi leur lot d'expériences grivoises.
En vrai, c'est tout plein de fougue, de jeunesse et de dérision. C'est ce qui me plaît aussi car le roman sonne juste, loin des clichés et sans mièvrerie. Luke et Phoebe nous font vivre le meilleur et le pire de cette vie étudiante sans tabou. On boit d'ailleurs beaucoup, pour se désinhiber ou pour suivre la foule, mais on dénonce aussi les bizutages et les paris pourris qui épinglent sur les réseaux sociaux des comportements inadmissibles.
La conclusion du roman est également très pertinente ! Elle ne cède pas à la facilité et redore le blason de notre héroïne égarée... ouf. Et puis il y a des moments attendrissants, d'autres jubilatoires comme les parties de Quidditch, des vérités qui éclatent et qui ne sont pas bonnes à entendre. En gros, on traverse ces 400 pages comme une interminable zone de turbulences... Et c'est très, très bien.
Gallimard jeunesse, 2019 - Traduit par Julie Lopez
⭐⭐⭐
Les hauts et les - terribles - bas de la vie d'étudiant, l'affirmation et la confiance en soi : un roman résolument feel-good, intense et totalement imprévisible !
Disponibles en format poche
En poche Pôle fiction ! Mon homard - Qui veut la peau de Lola Frizmuth ?
« Elle est sexy, elle vit dans une maison immense et elle porte le nom d'une bière. C'est la femme idéale. »
Sam et Hannah se rencontrent à une fête, mais se quittent sans avoir échangé leurs noms ou leurs coordonnées. Pourtant, Hannah jure à ses amies que « c'est son homard » - celui pour qui elle serait prête à sacrifier sa virginité. C'est lui, le bon, le seul, l'unique. De son côté, Sam aussi en pince sérieusement pour la jolie inconnue mais vient de décrocher un rencard avec une autre demoiselle ... qui n'est autre que la meilleure amie d'Hannah !
C'est l'été, le temps des vacances, de l'insouciance et de la tortueuse question du déniaisement. Sam et Hannah ont 17-18 ans, des tonnes d'arrière-pensées et la trouille de se tromper. Alors ils vont se perdre, se retrouver, se méprendre ou balbutier des vérités arrangées. Croyez-le ou non, c'est une lecture hyper attendrissante et aux effets inattendus ! Car le roman est très drôle, confondant de maladresse, adorable et authentique. On y trouve aussi des tonnes d'allusions à Harry Potter, Twilight et tout le toutim, ce qui m'a fait énormément sourire.
L'histoire nous embarque dans les aventures délirantes d'une bande de potes (soirées, plage, rencontres, beuveries, bisous, camping, festival dans un champ, séance d'épilation, trampoline, le grand soir, etc.). Il est question d'amour, d'amitié, d'avenir, d'études, du temps qui passe (trop vite), du changement, des attentes et de la frustration. C'est surtout raconté de façon cocasse, sans détour ni vulgarité. Et j'ai adoré. Sans complexe. Sans tabou. Avec dérision et tendresse. Je le conseille fortement.
Mon homard, de Tom Ellen & Lucy Ivison
Gallimard, coll. Pôle Fiction, 2019 ♦ traduit par Julie Lopez (Lobsters)
Préalablement paru sous le titre : Celui qui sera mon homard (coll. Scripto)
« Plus grands sont les obstacles, plus vous êtes faits pour être ensemble. Regarde Ron et Hermione. Des obstacles partout. Mais Hermione a-t-elle baissé les bras quand Ron est sorti avec Lavender Brown ? Ron a-t-il baissé les bras quand Hermione s'est tapé ce joueur de Quidditch bulgare ? Ont-il laissé la pression de devoir retrouver les derniers Horcruxes les séparer ? Non. Grâce à tous les drames qu'ils ont traversés, ça a été encore plus poignant quand ils se sont finalement mis ensemble. »
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Suite à ses folles aventures au Japon, Lola Frizmuth est désormais choriste pour un groupe de pop. Mais elle a la maladresse chevillée au corps... et le soir de la grande première, Lola va connaître une humiliation publique en se vautrant sur scène. Horrible expérience pour notre héroïne. Par contre, nous on se marre ! Les réjouissances sont d'ores et déjà ouvertes.
Lola va également être témoin d'un crime crapuleux (qu'elle filme sur son portable) et comme elle n'est pas discrète, elle doit prendre ses jambes à son cou pour échapper à ses poursuivants. Elle court se réfugier chez son maître de chant, non sans entraîner son ennemie jurée dans cette galère - la délicieuse Maki, l'autre choriste, qui est vicieuse sur les bords.
Encore une fois, l'action est menée à fond de train, l'humour est partout, frétillant, jubilatoire. Lola est impayable et parfaite maîtresse de cette aventure farfelue (avec robots et clones à bord). On sourit tout du long tant c'est bon et rigolo. On ne s'ennuie pas un instant. Forcément, je dis banco.
Qui veut la peau de Lola Frizmuth ? d'Aurélie Gerlach
Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction (2019)
French Ski, par Tom Ellen & Lucy Ivison
Pour avoir adoré Celui qui sera mon homard l'an dernier, j'ai sautillé de joie en découvrant le nouveau roman de Tom Ellen & Lucy Ivison (ou comment un amour de lycée a laissé place à une véritable complicité perceptible dans leur écriture). French Ski nous invite à vivre les émotions folles d'un voyage scolaire au cours duquel de jeunes anglais vont délirer sur les rencontres et les premiers baisers. Imaginez ce magma d'hormones en folie et vous obtenez une idée de votre lecture un poil bêtifiante mais idéale pour émoustiller les très jeunes lecteurs ! ☺
Mouse et Jack partent avec leurs collèges respectifs en classe de neige dans les Alpes. La jeune fille vient d'être virée de son école de danse et ne connaît quasiment personne, à part deux copines rigolotes, Connie et Keira, et son ancienne meilleure amie Lauren, devenue hypocrite et peste. Elle tente de faire bonne figure, mais se sent à côté de ses pompes. Jack aussi manque totalement de confiance en lui, pour jouer sur scène avec son groupe ou auprès des filles, tandis que ses deux potes, Max et Toddy, tirent des plans sur la comète à propos des nanas qu'ils vont rencontrer en faisant des paris débiles. Tout ce joli monde affiche crânement 14 ans, ce qui explique l'aspect immature et puéril du roman. On y parle “galoches” et conquêtes faciles, on fanfaronne, on fait des mystères, on crève de jalousie, rien de bien méchant. On s'amuse d'un rien (Monsieur Jambon le hamster) et l'histoire vole au ras des pâquerettes. Pour notre plus grand plaisir. Car la lecture est légère et touchante dans sa façon d'aborder la maladresse des adolescents, leur empressement et leur esprit bêta, leur obsession puérile pour le sexe opposé. Tom Ellen & Lucy Ivison ont saisi l'essence de l'âge ingrat qu'ils traitent avec humour et sans complexe. La narration alternée apporte aussi de la dérision aux situations rocambolesques - les filles et les garçons peuvent partager les mêmes aventures et ne pas les ressentir de la même façon. Par contre, ils ne trichent pas sur leurs angoisses, leurs doutes et leurs attentes. Ce savant mélange entre la comédie et l'apprentissage de vie donne finalement à la lecture de jolies couleurs de fraîcheur et de liberté. Le roman se lit avec quelques crispations, quand on a passé l'âge, mais inspire aussi une sensation de joie et d'insouciance qui reste très appréciable pour se changer les idées !
Traduit par Julie Lopez pour Gallimard Jeunesse [Never Evers]
Coll. Scripto - Octobre 2016
Celui qui sera mon homard, de Tom Ellen & Lucy Ivison
« Elle est sexy, elle vit dans une maison immense et elle porte le nom d'une bière. C'est la femme idéale. »
Sam et Hannah se rencontrent à une fête (passent dix minutes ensemble dans les toilettes) puis se quittent sans s'être échangés leurs noms ou leurs coordonnées. Hannah le jure à ses amies, « c'est son homard », celui pour qui elle serait prête à sacrifier sa virginité. C'est lui, le bon, le seul, l'unique. De son côté, Sam aussi en pince sérieusement pour la jolie inconnue mais vient de décrocher un rencard avec une autre demoiselle ... la meilleure amie d'Hannah ! C'est l'été, le temps des vacances, de l'insouciance et de la tortueuse question du “déniaisement”. Sam et Hannah ont 17-18 ans, des tonnes d'arrière-pensées et la trouille de se tromper. Alors ils vont se perdre, se retrouver, se méprendre ou balbutier des vérités arrangées. Croyez-le ou non, c'est une lecture hyper attendrissante et aux effets inattendus ! Car le roman est très drôle, confondant de maladresse, adorable et authentique, truffé d'allusions à Harry Potter, Twilight et tout le reste, qui nous font rire énormément. L'histoire vous embarque dans les aventures délirantes d'une bande de potes (soirées, plage, rencontres, beuveries, bisous, camping, festival dans un champ, séance d'épilation, trampoline, le grand soir, etc.). Il est question d'amour, d'amitié, d'avenir, d'études, du temps qui passe (trop vite), du changement d'attitude, des attentes et de la frustration. Mais c'est surtout raconté de façon cocasse, sans détour ni vulgarité. Et j'ai adoré. C'est comme un livre de Sarra Manning : audacieux, tendre et sincère. Sans complexe. Sans tabou. Et très, très drôle. Je le conseille fortement. ♥♥♥
Gallimard, coll. Scripto, février 2015 ♦ traduit par Julie Lopez (Lobsters)
Existe dans le même registre : L'amour, mode d'emploi de William Nicholson, qui est nettement moins drôle mais moins daté que Pour toujours de Judy Blume.
« We need more books like this. »
« Plus grands sont les obstacles, plus vous êtes faits pour être ensemble. Regarde Ron et Hermione. Des obstacles partout. Mais Hermione a-t-elle baissé les bras quand Ron est sorti avec Lavender Brown ? Ron a-t-il baissé les bras quand Hermione s'est tapé ce joueur de Quidditch bulgare ? Ont-il laissé la pression de devoir retrouver les derniers Horcruxes les séparer ? Non. Grâce à tous les drames qu'ils ont traversés, ça a été encore plus poignant quand ils se sont finalement mis ensemble. » ☺