19/11/18

L'Élue (La Sélection #3), de Kiera Cass & Lu par Claire Tefnin

la sélection l'élueDernière ligne droite pour les candidates de la Sélection, toutes désirant ravir le cœur du Prince Maxon, lequel hésite encore pour proclamer son élue. Ceci dit, le jeune homme semble s'être lassé des humeurs changeantes de cette chère America, qui détenait jusqu'à présent l'attention exclusive du galant. Ce désamour n'a évidemment pas manqué de piqué au vif sa jalousie et son orgueil. La demoiselle veut donc reprendre sa place de favorite et rejouer les héroïnes flamboyantes, sincères et éprises... mais disons qu'au terme de trois romans, la mascarade a cessé de faire illusion. On ne croit plus du tout ses discours, ses combats, ses motivations. C'est fini. Ce dernier tome a eu raison de ma patience : la série est romanesque, passionnelle et chichiteuse (on absorbe sucre et guimauve à fortes doses). C'est assez magique, j'avoue avoir été éblouie au début. Mais le caractère de l'héroïne est trop pénible. Elle cristallise tout ce qui agace, incarne un idéal éculé (la nana issue d'un milieu très défavorisé, venue défendre ses chances pour le bien de ses proches, qui symbolise la flamme de l'espoir parce qu'elle part en roue libre et s'exprime sans filtre). Ça fait très poudre aux yeux et paillettes dans les airs, donc limite indigeste. Il n'y a, de plus, aucune grande surprise dans ce dénouement, les solutions sont apportées sur un plateau d'argent et on a le sentiment d'un calme plat sur presque toute la lecture (seules les 30 dernières minutes veulent nous tirer de notre torpeur). Un peu maladroit. Au final, ce n'est pas une mauvaise lecture, simplement elle est beaucoup trop lisse et attendue. C'est aussi trop mielleux pour évoquer l'injustice, la rébellion, la pasionaria... on reste en surface. Par contre, c'est super romantique et proche du conte de fées donc ça ne peut que plaire auprès du public !

©2014 THE ONE / Kiera Cass / Éditions Robert Laffont. Traduit par Madeleine Nasalit

(P)2018 Audiolib. Lu par Claire Tefnin. Durée d'écoute : 6h 50

 

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20/06/18

La Sélection #2 : L'Élite, de Kiera Cass

la sélection l'éliteAprès un début de compétition riche en flonflons et paillettes, le prince Maxon a finalement réduit sa sélection à six candidates, parmi lesquelles se trouve la flamboyante America qui conserve son titre de grande favorite.
C'est donc forte de son succès que la demoiselle papillonne, alternant le chaud et le froid avec son prétendant. America réclame du temps, par convenance, alors que ce sont ses retrouvailles avec son ex qui lui ont mis la tête à l'envers. Bouh.
Tiraillée entre ses deux amours, elle tourne comme une girouette et c'est usant ! Ajoutez qu'elle prend enfin conscience de ses futures prérogatives (si jamais elle devient princesse) mais brandit ses origines modestes pour penser et se comporter comme une opprimée.
La fille n'est plus à une contradiction près... Résultat, sa popularité est en chute libre - la famille royale est lasse de ses caprices, le roi en personne la déteste et vient de sceller son destin dans une interview assassine. Même Maxon n'entre plus dans son jeu et répond aux autres sollicitations.
Il faut dire que la concurrence entre les filles est rude, l'ambiance est perfide, surtout quand les copines vous doublent et piétinent sans vergogne vos plates-bandes avec un sourire innocent. America Singer est dans le creux dans la vague. Partira, partira pas ? Que de suspense...
En fait, non, tout est lisse et bien écrit, sans surprise. On ne s'en émeut pas, car on plonge en toute lucidité dans cette jolie bluette, où l'on vend du rêve, de la douceur, de l'amour et des frissons. Les personnages n'ont aucune stature, mais l'emballage est charmant. L'histoire s'écoute en seulement 6 heures - on ne voit pas le temps passer. On peste, on soupire, on s'agace. Mais on y retourne. En somme, c'est tout ce qu'il y a de plus superficiel et mielleux... et néanmoins captivant et addictif.
Un vrai plaisir coupable. Amen.

©2013 Éditions Robert Laffont. Traduit par Madeline Nasalik

(P)2018 Audiolib. Lu par Claire Tefnin. Durée : 6h env.

Parution du Tome 3 en OCTOBRE 2018 (Audiolib)

 

 

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09/03/18

La Sélection, de Kiera Cass & lu par Claire Tefnin

la sélection audiolibEn toute franchise, cette série est loin d'être une découverte - car déjà lue lors de sa parution en 2012. J'avais, à l'époque, été totalement séduite par l'emballage et la mièvrerie ambiante. En apprenant que la série était maintenant disponible en format audio, mon cœur de midinette a de nouveau fait boum. Je suis faible, je suis curieuse, je suis guimauve jusqu'au bout des ongles. Amen. J'ai ainsi replongé dans quelques 7 heures d'une lecture pleine de fanfreluches, de sucre et de miel. C'est assumé. Et j'ai suivi une Claire Tefnin se métamorphoser en America Singer, héroïne ô combien décriée, dans cette jolie bluette romantique.

Trois cents ans ont passé, durant lesquels les États-Unis ont croulé sous les dettes, subi l'invasion de la Chine puis lutté pour leur indépendance, d'où la création du royaume d'Illéa, une monarchie basée sur un système de castes. Afin de plaire au peuple, le palais a coutume d'organiser un grand jeu télévisé, la Sélection, au cours duquel 35 filles de toutes origines doivent se distinguer pour ravir le cœur du prince héritier, Maxon. Parmi elles, se trouve la rousse et volcanique America Singer, dont les motivations sont purement matérielles et détachées, car la belle a le cœur brisé par un autre soupirant, qu'elle voyait en cachette depuis deux ans. Bien évidemment, America tape dans l'œil du prince et survole la compétition et ses concurrentes. Elle incarne  l'indépendance, la franchise, la noblesse, l'abnégation et la bienveillance. Elle connaît le peuple, elle comprend les coups durs, elle a les pieds sur terre et elle n'affiche aucune ambition dévorante. En gros, c'est une sainte et c'est agaçant.

L'histoire ressemble donc à un conte de fées, avec son cadre enchanteur et son prince charmant, ses sentiments balbutiants et sa tendresse dégoulinante. Le jeu télévisé est passablement mis en avant, on songe même à un mix approximatif du Bachelor & des Hunger Games, même si ce n'est ni sexy ni trash, mais seulement niais et lisse. Il y a quelques pestes dans le lot, des attaques de renégats, des vérités voilées et des discours pompeux qui font paraître le prince affreusement obséquieux. Tout n'est que poudre aux yeux, et c'est justement pour ça qu'on mord à l'hameçon. En dépit des défauts manifestes, le roman exerce une vraie addiction sur l'auditeur. Impossible de décrocher une fois qu'on a la mélodie dans les oreilles. La mise en scène est agréable, la réalisation musicale distrayante et la voix de Claire Tefnin entraînante. Et bim, j'ai été complètement possédée. Mais qui n'a jamais cédé à quelques plaisirs coupables dans sa vie de lectrice ?

Ce roman à la couverture sublime est donc un pur moment de délectation, simple et sans équivoque ! ☺

©2012 Kiera Cass / Éditions Robert Laffont, traduction de Madeleine Nasalik

(P)2018 Audiolib. Texte lu par Claire Tefnin. Durée : 7h env.

Parution du Tome 2 courant mai 2018

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27/07/16

La Position, de Meg Wolitzer

La position

Je ne cache pas avoir eu quelques doutes avant de commencer ma lecture, redoutant un contenu inutilement graveleux ou racoleur, pour être au final agréablement surprise par l'histoire s'y rapportant. Paul et Roz Mellow, couple marié et fusionnel, ont immortalisé leur passion en posant pour un ouvrage érotique traitant de la passion sexuelle sous toutes ses formes. Le livre fait un tabac durant les années post soixante-huitardes mais traîne aussi un parfum de scandale.

Quelques années plus tard, leurs quatre enfants découvrent l'ouvrage planqué dans la bibliothèque familiale et le feuillettent avec stupeur. Holly et Michael sont deux jeunes adolescents impressionnables, tandis que les cadets, Dashiell et Claudia, ignorent encore toute la portée de leur lecture. Trente ans passent, le livre fait à nouveau parler de lui à l'occasion d'une édition anniversaire qui réveille tous les vieux démons.

En effet, l'idylle parfaite n'a pas fait long feu. Roz a quitté Paul pour un autre homme, Holly a sombré dans la drogue et pris le large pour vivre une nouvelle vie en Californie, Michael se gave d'antidépresseurs, Dashiell soupçonne ses parents d'être homophobes et Claudia souffre de son physique ingrat et peine à trouver un sens à sa vie. Chargé de convaincre son père d'accepter la réédition du Plaisir, Michael s'envole donc pour la Floride.

Entre-temps, la nouvelle de la maladie de Dashiell vient ébranler toute la tribu. Deux ans de combat, de chimio, de greffe, d'espoir et d'illusions brisées. Deux ans pour faire table rase du passé et analyser les hauts et bas de leur famille dysfonctionnelle. C'est donc ce que propose le roman, une topographie de la famille à travers ses rapports (amoureux, sexuels et filiaux) basés sur des non-dits et pulvérisés par la publication d'un livre sulfureux.

Sans doute la trajectoire des Mellow aurait connu la même déculottée sans ce dernier détail, mais le roman n'aurait pas eu la même accroche ! C'est à double tranchant, entre ceux qui s'imaginent un bouquin entier sur la plénitude sexuelle et l'influence d'un ersatz du Kâma-Sûtra de génération en génération, mais qui tombent de haut, car l'histoire révèle des lacunes, des frustrations, des mensonges et des omissions qui ont pénalisé tout ce joli monde durant des décennies. 

L'écriture également est pleine de finesse, d'élégance et de subtilité à décrypter les sentiments de cette famille attachante, qui n'échappe pas aux aléas de la vie et qui tente d'en surmonter les coups au terme de longs compromis et autres cheminements personnels. L'histoire est finalement plus sensible et poignante qu'en apparence, elle met à jour les drames intimes - sujet tabou des familles - et s'en sort clopin-clopant, sans solution miracle. Une lecture qui s'agrippe à vous et vous touche en plein cœur.

Traduit par Madeleine Nasalik pour les éditions Sonatine / Repris chez 10x18, en mars 2015

 

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17/02/14

Belle Époque, d'Elizabeth Ross

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“Belle Époque” est un très beau roman, écrit avec simplicité et dégageant beaucoup de charme et d'élégance. L'histoire est somme toute banale : une jeune bretonne débarque à Paris et rêve de grandeur, mais se retrouve employée dans une agence de “repoussoirs” (des jeunes femmes sans attrait sont louées pour mettre une autre en valeur). Maude a rangé son orgueil dans sa poche car elle n'arrive plus à joindre les deux bouts. Rapidement, ce métier lui fait côtoyer les fastes de la vie bourgeoise. Elle se laisse étourdir par les flonflons et les dentelles des bals et des repas guindés, elle noue de nouvelles amitiés mais s'approche un peu trop près des rayons du soleil. Elle va se brûler les ailes, on s'en doute.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, qui se déguste confortablement. Toutefois, l'histoire est convenue, artificielle et simpliste. Tout est trop facile, engoncé dans des clichés. C'est de la belle ouvrage, certes, c'est propre mais trop lisse. L'auteur aborde un sujet sensible, sur les classes sociales, la séduction, les apparences, le rôle de la femme. Et pourtant, il m'a semblé que les personnages traversent la trame romanesque comme de simples figurants. Ils rouspètent une ou deux fois, sans quoi ils ne sont guère malmenés par les aléas de l'intrigue. Seule Marie-Josée, une autre “repoussoir”, à la personnalité forte et gouailleuse, aurait pu prétendre gratouiller cette couche de vernis... en vain.

Ce n'est pas une déception non plus, cela reste juste une lecture très ancrée dans son identité jeunesse et qui pourra peut-être inciter les lecteurs à découvrir Zola (auteur de la nouvelle dont Elizabeth Ross s'est librement inspirée). Je m'attendais probablement à plus de matière, finalement la lecture aura été à l'image de sa couverture, séduisante et affriolante, le reste n'est que futilité et sans grande consistance.

Le roman est suivi de la nouvelle « Les Repoussoirs » d'Emile Zola.
Robert Laffont, coll. R, novembre 2013 - traduit par Madeleine Nasalik

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