04/04/21

Un couple presque parfait, de Marian Keyes

Un couple presque parfait miladyUn couple presque parfait ne raconte pas comment on tombe amoureux, mais comment on reste amoureux. Car l'histoire commence mal pour l'héroïne dont le mari vient de lui annoncer qu'il souhaite faire une pause et partir six mois en Asie du Sud-Est.

Amy est sonnée et ne cache pas sa déception. Elle doit désormais gérer seule son boulot et la famille. Un sacré bordel. Il faut dire que son rythme de vie est complètement fou. C'est même étourdissant combien on se laisse engloutir par cette frénésie (les premiers chapitres filent très, très vite). On ressent aussi ses angoisses, sa colère, son chagrin, son amertume. Mais on comprend peu à peu pourquoi et comment Amy et Hugh en sont arrivés là.

Au fond, l'histoire est banale mais formidablement exposée par Marian K. (prescriptrice du genre). Ça a un fond de chick-lit (ça court dans tous les sens, ça pouffe, ça ose et ça se plante) mais avec une conscience profonde et touchante du temps qui passe (les couples s'usent, les enfants vous bouffent, les parents vous minent, le boulot vous tue). La pression est partout, le quotidien pas franchement glamour. Et pourtant, on lit tout ça sur une sensation de légèreté. Ou d'effervescence. Car ça pétille du début à la fin, malgré les coups durs, les baisses de régime, les doutes etc. Le constat est désarmant.

Toutefois, si j'ai lu les 200-300 pages sans souci, j'ai fini par me lasser face au reste (le roman compte 700 pages). L'histoire s'essouffle face aux situations incongrues qui interviennent à tort et la solution paraît bien navrante après le passage du cyclone. Donc, un peu déçue sur la fin mais pas du tout mécontente d'avoir croisé cette famille extraordinaire et turbulente.

“ Manifestement, ce n'est pas la fin avec un grand F. Deux pas en avant, un pas en arrière. Ce n'est pas le terminus pour mes émotions. ”

éditions Hauteville (ex - Milady) , 2019 pour la traduction française par Agnès Jaubert

  Un couple presque parfait

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13/09/14

Une vie de rêve, de Marian Keyes

Une vie de reve

Posh Lisa considère sa nouvelle promotion comme une punition : rédactrice en chef, à Dublin, pour un nouveau magazine féminin, chic et glamour... La jeune femme enrage. Elle se voyait déjà à New York, au cœur de la société branchée et brillante, et non dans ce qu'elle considère comme un trou paumé et arriéré. Même son équipe lui inspire ennui et dédain, à commencer par son assistante, Ashling, qui cultive la platitude comme un art de vivre.

Cette dernière, pourtant, est excitée comme une puce d'avoir décroché ce nouveau poste. Elle s'en mord vite les doigts, car elle ne se sent pas à la hauteur et souffre d'être perpétuellement rabaissée par sa supérieure. Même son big boss, Jack Devine, la fait frémir de pied en cap et lui manifeste un intérêt quelconque. C'est un type froid et dédaigneux, qui passe un temps fou à se chamailler en public avec sa petite copine sexy mais soupe-au-lait.

Ashling, donc, court se lamenter auprès de son amie Clodagh, qu'elle envie secrètement. Car elle a tout : elle est belle, mariée à un type sexy, a deux enfants qu'elle élève dans une splendide maison. Ironie du sort : Clodagh s'ennuie à mourir et rêve d'une autre vie. Or, se sachant privilégiée, elle n'ose l'avouer à personne.

Cette lecture a donc un faux air de comédie romantique, puisque l'histoire n'est pas avare en amertume et autres débandades affectives. Mais l'auteur a le chic de tout traiter sur un ton alerte et enjoué, empêchant ainsi la propagation des ondes négatives ! Et cela m'a plu. J'ai aimé suivre ces trois jeunes femmes confrontées aux aléas de la vie, et donc râler, soupirer et ricaner.

C'est assez cliché. Par exemple, Lisa... une pure caricature de la working girl ambitieuse. Impeccable dans son rôle : on adore la détester. Pire, Clodagh inspire le moins d'empathie. Fait-il en rire ou en pleurer, telle est la question ! Marian Keyes écrit des histoires qui ne se bercent pas d'illusions et mêle des questions existentielles à une dimension proche des lectrices (boulot, amour, famille...), tout ça sur une note sensible et légère. C'est un bon cocktail, pas trop sucré, ni trop acidulé. Le mélange peut surprendre, mais ça se déguste.

Pocket, mai 2005 ♦ traduit par Isabelle Vassart pour Belfond (Sushi for beginners)

Posté par clarabel76 à 09:30:00 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
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