08/02/19

L’aventure de Castle Rock, de Natasha Farrant

l'aventure de castle rock

Complètement sous le charme de cette couverture, aux faux airs des romans de Enid Blyton, j'étais impatiente de découvrir cette petite merveille. Même les premières pages sont magiques ! C'est l'histoire d'une fille qui avait perdu sa mère et sa maison, qui avait peur de perdre son père, et qui avait besoin de se trouver elle-même. L'auteure a une façon particulière de présenter son histoire, un mélange de poésie et d'humour, une grande maîtrise du teasing et un goût fabuleux pour l'aventure. En tout cas, on embarque aussitôt à bord et avec impatience. 

Alice Mistlethwaite doit quitter la maison de son enfance, trop chargée en souvenirs, pour rejoindre le pensionnat de Stormy Loch, un vieux château écossais tenu par une équipe de tendres excentriques. Sa tante a estimé qu'il serait temps pour elle de vivre de vraies histoires passionnantes au lieu de simplement les imaginer. Son père, un acteur obscur, doit retourner à Londres mais promet de lui écrire le plus souvent. Seulement, Barney ne va pas tenir parole et faire douter sa fille (d'où l'épopée à venir). D'un tempérament calme et solitaire, Alice va néanmoins s'attacher l'amitié de deux garçons aux caractères très opposés, en l'occurrence Fergus et Jesse, l'un ne manque pas de courage tandis que l'autre craint jusqu'à son ombre. Du moins, ils forment un trio inattendu et fort original. Contre toute attente, ils vont aussi multiplier les frasques et enfreindre les règles de leur école. Comme se rendre sur une île voisine, le paradis des macareux, en réponse à une invitation énigmatique reçue sur carte postale timbrée en Italie. Que de mystère... et vous n'avez pas tout vu !

Cette lecture est extraordinaire, elle a le goût de l'enfance, des rêves et des escapades palpitantes, perdues au milieu de nulle part. Les personnages sont adorables, un peu farouches et maladroits, souvent prompts à édulcorer la vérité et à trahir pour parvenir à leurs fins. Mais ils ont beaucoup à nous raconter et c'est formidable de les écouter ! J'ai bigrement aimé ce rendez-vous, riche en émotions et véritable promesse d'évasion. On tombe fou amoureux de ce coin de paradis écossais, battu par les vents et les tempêtes, mais tellement romantique et magique. On sent le souffle de la liberté nous transporter très loin, et pour notre plus grand bonheur. Il y a certes un certain charme vintage derrière tout ça... irrésistible et réjouissant. J'ai adoré. ♥

Gallimard jeunesse (2019) - traduit par Marie Leymarie

Couverture illustrée par David Bean

 

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29/05/18

Hector et les plantes espionivores, de Danny Wallace

Hector et les plantes espionivoresRien ne va plus à Starkley - pourtant connue pour être la quatrième ville la plus ennuyeuse au monde ! La commission royale de l'Orgueil des Territoires vient de rendre son rapport et a décidé de rayer des cartes cette ville jugée trop imprévisible. Starkley est en effet devenu le théâtre d'étranges phénomènes inexplicables, dont tout dernièrement le hoquet gravitationnel. En un battement de cils, la population et les objets se mettent à léviter avant de retrouver contenance dans un bazar indescriptible. S'ensuit une pluie de graines noires impossibles à déloger... Et c'en est assez pour faire tourner en bourrique Débilda Stylé, l'agent du COT. Hector et ses camarades ont rapidement compris qu'ils devaient reprendre du service, car d'horribles plantes espionivores sont en train de faire leur nid à Starkley. Le monde est devenu fou - sauf pour les membres du FSP. Cette avalanche d'acronymes vous rend sans doute chèvre ? Sauf si vous êtes un lecteur assidu de cette série de Danny Wallace, introduite avec Les pétrifieurs de temps. C'est une découverte absolument géniale, dans le sens où le ton est humoristique sans négliger l'action et les rebondissements qui font parfois dresser les poils sur les bras. Même les illustrations de Jamie Littler viennent mettre leur grain de sel pour créer une atmosphère décalée. On prend ainsi vite conscience que le ton est peut-être à la rigolade mais que les événements secouant la ville de Starkley sont assez graves et effrayants. On trouve, tout naturellement, des créatures monstrueuses et du danger à chaque coin de rue (et de pages). Ne vous méprenez pas, ils n'ont pas été convoqués pour faire de la simple figuration. La tension est donc perceptible, les jeunes héros sont mouillés jusqu'au cou face à des ennemis impitoyables... heureusement c'est raconté sous forme de boutades, donc le mélange rend la lecture légère et distrayante. En gros, on vit de fortes émotions mais c'est franchement délirant ! À tenter, dès 9-10 ans.

Gallimard jeunesse, 2018 - traduit par Marie Leymarie

illustrations par Jamie Littler

 

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11/04/18

Nouveautés Folio Junior : Le Club des super-héros - Le mystère Dédale - Hector et les Pétrifieurs de temps

J01030

Nouvel élève à l'académie Ducard, Bruce Wayne constate rapidement les nombreux dysfonctionnements de l'établissement - le personnel enseignant encourage la compétition, la triche et l'ambition dévorante, les étudiants sont tous plus idiots les uns que les autres, ils portent des masques de clown, font les 400 coups sans peur des représailles et multiplient les blagues humiliantes. Bruce est convaincu d'être tombé dans un traquenard. Il arrive à convaincre deux autres camarades, Clark Kent et Diana Prince, de rejoindre son club secret qui consiste à jouer les espions pour percer le mystère de Ducard. Qui est réellement son directeur ? Nul ne le connaît. À la place, le conseiller pédagogique Hugo Strange filtre chaque tentative d'entrer en contact avec celui-ci. Plus nos jeunes gens fouillent, plus la pression devient suffocante et les traîtrises apparaissent. Bruce découvre ainsi que Clark et Diana sont eux aussi des énigmes ambulantes et n'ont pas tout dévoilé de leurs origines.

Vous imaginez un collège réunissant Batman, Superman et Wonderwoman, avec à la barre des savants fous visant à recruter de jeunes disciples pour la ligue des assassins ? Eh bien, ne cherchez plus. Cela se passe ici. Nos apprentis super-héros font déjà l'amère expérience de la lutte contre les forces du mal en redoutant d'accorder leur confiance pour préserver leur nature, leur identité, leur mission, etc. Le format du livre se compose de rapports administratifs, de mails, d'articles de la gazette de l'école, d'extraits de carnet de notes ou du journal intime de Bruce. Tout est en noir et blanc. C'est sombre, assez brouillon et en même temps le scénario se veut classique mais complice, en servant de bonnes séquences burlesques, du suspense et des clins d'œil qui plairont aux amateurs de comics (le majordome Alfred, le Joker, les chauve-souris, Smallville, la Kryptonite, Lex Luthor, la lignée royale de Diana...).

Derek Fridolfs et Dustin Nguyen baignent dans le milieu en toute aisance, pour avoir déjà écrit d'autres aventures de super-héros (dont Li'l Gotham) et acquis une certaine notoriété. Ils confortent cette fois leur savoir-faire en s'adressant à un public plus jeune et visiblement ouvert à toute contamination.

Le Club des super-héros, de Derek Fridolfs & Dustin Nguyen
Folio Junior, 2018. Trad. Marie Leymarie. À partir de 9 ans

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Le corps du célèbre sculpteur Dédale est retrouvé mort dans un petit village en Afrique. Hermès se rend sur place pour mener son enquête. Faisant halte au royaume des enfers, il intercepte suffisamment tôt le passage sur le Styx, mais au moment d'interroger la victime, une créature sournoise surgit des entrailles du fleuve pour s'emparer du corps. Hermès est de plus en plus intrigué et se rend auprès des membres de sa famille (Aphrodite, Héphaïstos, Apollon...) pour constater leurs réactions à l'annonce du décès de Dédale (celui-ci n'avait visiblement pas que des amis). Il embarque avec lui le jeune Éros et part en Crète pour cerner le mystère de cet homme traqué et visiblement aux abois.

J'ai beaucoup aimé l'idée du dieu Hermès dans le rôle d'enquêteur à la Hercule Poirot, en train de fureter auprès de son illustre lignage pour connaître tous leurs petits secrets et percer leurs mensonges. On plonge dans l'intimité des dieux en toute impunité, le suspense est entier et les légendes s'épanouissent. La lecture prend rapidement un cap original, qui ne laisse rien filtrer du dénouement (j'étais bien en peine de deviner le fin mot de l'histoire). Le pari est donc réussi pour l'auteur, également professeur de lettres classiques, qui parvient à transmettre sa passion pour la mythologie avec cette série captivante et riche en rebondissements. Apprendre tout en s'amusant !

Le mystère Dédale, de Richard Normandon
Folio junior, 2018. Dès 10 ans.

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J01054Hector Obel a 10 ans et vit à Starkley, décrite comme étant la quatrième ville la plus ennuyeuse d'Angleterre, car il ne se passe jamais rien de palpitant. Jusqu'au jour où Hector, en train de se morfondre en classe, surprend son professeur et ses camarades figés sur place. Comme si le temps s'était arrêté net. Tout rentre finalement dans l'ordre au bout de quelques minutes. Le garçon n'a pas l'éternité devant lui, pour y réfléchir, que la situation se répète déjà, mais cette fois il a décidé de chronométrer la durée de la Pause. Sept minutes et sept secondes. Au lieu de se retourner le cerveau, Hector choisit de tirer profit de la situation et va s'amuser à parcourir la ville avec une Vespa flambant neuve, se venger de ses tortionnaires ou se rendre dans la boutique de bonbons pour faire des emplettes. La propriétaire, Mme CouCous, lui en a interdit l'accès sur un coup de tête. Une attitude qui lui rappelle que plusieurs adultes de Starkley se comportent désormais de façon très étrange, voire méchante. Est-ce que cela aurait un lien avec les Pauses ? Au bout de 100 pages, l'étau se resserre quand le garçon surprend des créatures affreuses, les Terribles, se faufiler dans la ville pour kidnapper ses habitants pétrifiés... L'heure est grave. L'histoire n'est plus à la rigolade. Hector doit agir, vite. Trouver des forces alliées (oui ! ... ça va arriver), sauver sa petite ville de cette invasion sournoise et se convaincre que son père disparu fait aussi partie du lot. 

Pour son intronisation dans la littérature jeunesse, Danny Wallace sort les grands moyens (univers déjanté, monstres terrifiants, péripéties à rebondissements, sur un ton sans cesse désopilant). Et c'est clair que le livre vise haut et fort. Au départ, l'histoire semble déjà écrite et préfigure les thèmes du genre : Hector est un gamin sensible, maltraité par des grosses brutes, et qui porte en lui le départ de son père comme un poids lourd insurmontable, sa mère bosse comme une dingue et son frère est devenu un ado renfrogné. Et puis, tout bascule vers une aventure délirante, fantastique et même de plus en plus sombre et inquiétante. Il faut le lire pour le croire. Les méchants ne font pas semblant, les enfants entrent en résistance et montent une association de Transpauseurs. On découvre alors une intrigue complètement loufoque, mais non dénuée d'action, d'émotion et de danger. C'est efficace, raconté de façon hilarante et néanmoins détachée. Nul doute que cette dose d'énergie bouillonnante plaira aux plus jeunes (dès 9 ans pour les bons lecteurs, le livre largement illustré fait 300 pages). Jamie Littler a contribué par sa touche d'encre à une atmosphère décalée et fascinante. À tester, pour le fun et l'atmosphère frissonnante.

Hector et les Pétrifieurs de temps, par Danny Wallace
Folio Junior, 2018 - Trad. Marie Leymarie.

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18/12/17

Le Club des Super-Héros #2: Forteresse Solitude, de Derek Fridolfs & Dustin Nguyen

Forteresse SolitudeAprès une année scolaire bien mouvementée, cf. Justice Académie, Clark, Bruce et Diana reçoivent une invitation à rejoindre une semaine le camp nature de Verte Vallée. Malgré l'enthousiasme de ses deux camarades, le jeune Wayne se montre particulièrement ronchon et méfiant. Après tout, pourquoi avoir confisqué tous les appareils électroniques des élèves ? quel est cet étrange épouvantail auquel fait référence le programme ? à qui appartiennent les étranges traces de pas près du lac ?
Clark et Diana ont pris le parti de profiter de l'instant présent et de participer aux nombreuses activités du camp - tir à l'arc, concours de mangeurs de tartes, course à trois pieds ou en canoé... Or, plus les jours passent, plus des événements anormaux surviennent. Et force est de reconnaître que Bruce n'a pas complètement tort en flairant un parfum de suspicion autour des organisateurs du camp de Verte Vallée. Les enfants du groupe disparaissent les uns après les autres. Aucune alerte n'est donnée. Et nos amis sont coupés du reste du monde.
Le Club des Super-Héros doit reprendre du service, sans plus attendre ! Nos futurs Batman, Superman et Wonder Woman n'ont qu'à bien se tenir, car ils vont trouver au sein du camp des alliés de choix, dont les patronymes évoquent les prochains Captain Cold, Vixen, Zatanna, Aquaman, Green Arrow, Cyborg, Catwoman ou Harley Quinn... Du beau monde en approche.
Cette idée de plonger dans la jeunesse des héros fétiches de DC Comics procure autant de curiosité que de plaisir. J'ai passé un vrai bon moment, entre les extraits de journaux intimes, les petits billets échangés en douce (puisque internet ne fonctionne plus, on revient aux bonnes vieilles méthodes), les pages de bande dessinée, où le graphisme parfois brouillon rend cependant les personnages difficilement reconnaissables. 
Pour le reste, c'est tout bon. On a une histoire qui tient la route, une enquête rondement menée, du suspense, de l'humour, des figures légendaires et des clins d'œil à foison. Si l'univers DC vous passionne, ou fascine vos enfants, n'hésitez plus à leur confier cette petite série pleine d'intrigues et de références à l'imaginaire caractéristique des super-héros (et super-vilains). ☺

Gallimard jeunesse, 2017 - trad. Marie Leymarie

14/09/17

Princesse Catastrophe #3: Troisième trimestre à Hautes-Tours, de Lou Kuenzler

Princesse catastropheL'académie des princesses de Hautes-Tours ouvre ses portes pour un nouveau trimestre et annonce à ses jeunes élèves surexcitées qu'elles vont commencer par des leçons de natation. Ce sont deux sirènes, Océane et Ondélie, qui sont chargées d'encadrer la joyeuse troupe, parmi lesquelles s'illustrent Princesse Rose et ses amies Scarlett et Izumi.
Alors que les fillettes pataugent dans le bassin en toute insouciance, Scarlett avoue avoir peur de l'eau et préfère patienter sagement sur le bord, près du collier de perles de Précieuse, la pimbêche du groupe. Et bim, Rose fait accidentellement tomber le collier dans l'eau. Aussitôt, Scarlett plonge comme une flèche, révélant des talents insoupçonnés de nageuse hors pair.
Au lieu de savourer ce bref moment de gloire, Scarlett s'enfuit dans sa chambre et refuse d'évoquer cet épisode malheureux. Après quoi, la demoiselle va se comporter bizarrement, comme se réveiller la nuit et agir en somnambule. Mais en voulant sauver son amie, Rose va chambouler l'équilibre des sirènes et apprendre que seul un sacrifice de sa part pourrait tirer Ondélie du danger. 

Cette charmante série ne manque pas de souffle romanesque ! C'est époustouflant avec quelle facilité elle entraîne ses lecteurs dans son univers coloré et merveilleux de princesses. Ici, les héroïnes ne sont pas des nunuches mais elles débordent de pep's et d'audace. C'est franchement adorable.
Je me souviens, il y a quelques années, ma fille dévorait la série de Titania Woods (L'école des fées) et aurait également adoré partager le quotidien des princesses des Hautes-Tours. On retrouve bien les ficelles du genre : des copines soudées, des chipies vaniteuses, des créatures fantastiques, des légendes et des mystères, de l'imagination et la débrouillardise. Ça n'a rien de remarquable, seulement c'est frais, rigolo, ravissant. Et ça fonctionne très bien auprès des jeunes lecteurs qui aiment les aventures pleines d'humour et de féerie.

Avec une jolie couverture cartonnée & des illustrations pimpantes par Kimberley Scott.

Gallimard Jeunesse, 2017 - Traduit par Marie Leymarie

DANS LA MÊME SÉRIE : 

Princesse Catastrophe : Kuenzler, Lou  Princesse Catastrophe : Kuenzler, Lou

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11/09/17

Ma vie sens dessus dessous, de S.E. Durrant

ma vie sens

Baladés depuis des années dans des foyers d'accueil, Ira et son frère Zac sont finalement envoyés à Skilly House, une austère maison tenue par Mrs Clanks, dans l'attente d'être adoptés ou de retrouver leur mère. Ils n'ont aucun souvenir de celle-ci, mais possèdent une précieuse photo les montrant en train de jouer avec un chien. Un souvenir très flou pour la fillette de neuf ans et le garçon de sept ans.
Leur vie à Skilly n'est ni remarquable ni tragique. Chouchoutés par Hortense, la cuisinière, et Silas, le jardinier, les enfants grandissent avec ce sentiment de ne pas appartenir au monde et de ne pas être aimés. La souffrance est grande, mais Ira refuse de s'apitoyer sur son sort, trop soucieuse du bien-être de son frère.
Car Zac occupe toutes ses pensées - lui, le môme turbulent et renfrogné, qui n'accorde aucune confiance aux adultes, est en fait un petit garçon hyper sensible et désespéré. À trop vouloir le protéger, Ira oublie de penser à ses rêves et d'espérer qu'ils se réalisent. C'est en rencontrant Martha, une solitaire coincée dans sa grande maison à la campagne, qu'elle prendra la mesure de son talent pour les dessins et la peinture. Jusqu'à présent, seule son amie imaginaire, Glenda Hyancinthe, était sa correspondante de cœur et la dépositaire de ses petits secrets...

En ouvrant ce roman, vous aurez donc la surprise de plonger dans un univers fabuleux et poétique, où tout est beau, doux, touchant et attachant. La plume de la jeune Ira vous transperce, ses mots vous envahissent la tête et son histoire vous obsède. C'est une lecture miraculeuse, pour la tendresse et la sensibilité qu'elle dégage. Pour l'espoir qu'elle incarne. Ce sont 215 pages d'une rencontre bouleversante et ensorcelante. J'ai tout simplement adoré. Et c'est avec le regret de quitter le monde d'Ira beaucoup trop tôt que j'ai refermé le livre

Je recommande fort, fort, fort.  ♥

Gallimard Jeunesse, 2017 - Trad. Marie Leymarie - Ill. Kathie Harnett

 

sensdessus

 

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13/04/17

Le Club des Super-Héros : Justice Académie, de Derek Fridolfs & Dustin Nguyen

Le Club des Super-HérosNouvel élève à l'académie Ducard, Bruce Wayne constate rapidement les nombreux dysfonctionnements de l'établissement - le personnel enseignant encourage la compétition, la triche et l'ambition dévorante, les étudiants sont tous plus idiots les uns que les autres, ils portent des masques de clown, font les 400 coups sans peur des représailles et multiplient les blagues humiliantes. Bruce est convaincu d'être tombé dans un traquenard. Il arrive à convaincre deux autres camarades, Clark Kent et Diana Prince, de rejoindre son club secret qui consiste à jouer les espions pour percer le mystère de Ducard. Qui est réellement son directeur ? Nul ne le connaît. À la place, le conseiller pédagogique Hugo Strange filtre chaque tentative d'entrer en contact avec celui-ci. Plus nos jeunes gens fouillent, plus la pression devient suffocante et les traîtrises apparaissent. Bruce découvre ainsi que Clark et Diana sont eux aussi des énigmes ambulantes et n'ont pas tout dévoilé de leurs origines. Vous imaginez un collège réunissant Batman, Superman et Wonderwoman, avec à la barre des savants fous visant à recruter de jeunes disciples pour la ligue des assassins ? Eh bien, ne cherchez plus. Cela se passe ici. Nos apprentis super-héros font déjà l'amère expérience de la lutte contre les forces du mal en redoutant d'accorder leur confiance pour préserver leur nature, leur identité, leur mission, etc.

Le format du livre est en soi très original, assez “fourre-tout”, l'histoire est racontée sous forme de BD, à laquelle s'ajoutent des rapports administratifs, des mails, des articles de la gazette de l'école, des extraits de carnet de notes ou du journal intime de Bruce. Les dessins en noir et blanc finissent de planter le décor et l'ambiance. C'est sombre, assez brouillon et impénétrable, en même temps le scénario se veut classique mais complice, en servant de bonnes séquences burlesques, du suspense et des clins d'œil qui plairont aux amateurs de comics (le majordome Alfred, le Joker, les chauve-souris, Smallville, la Kryptonite, Lex Luthor, la lignée royale de Diana...). Derek Fridolfs et Dustin Nguyen baignent dans le milieu en toute aisance, pour avoir déjà écrit d'autres aventures de super-héros (dont Li'l Gotham) et acquis une certaine notoriété. Ils confortent cette fois leur savoir-faire en s'adressant à un public plus jeune et visiblement ouvert à toute contamination. ^.^

Gallimard Jeunesse, 2017 - Trad. Marie Leymarie

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06/04/17

Hector et les Hypnobots, de Danny Wallace

Hector et les HypnobotsSuite aux invraisemblables événements rapportés dans Hector et les Pétrifieurs de temps, nous retrouvons nos intrépides jeunes gens dans leur routine, si ce n'est que Hector et ses amis sont désormais traités en héros, pour avoir sauvé la petite ville de Starkley. Le Premier Ministre en personne a fait le chemin depuis Londres pour saluer le courage des enfants, seulement au cours de la cérémonie, le politicien perd soudain la boule et se met à gambader en slip devant toutes les caméras en proclamant un discours inintelligible. Son assistant personnel, Mysterio, invite Hector à les rejoindre quelques jours plus tard au 10, Downing Street. La situation sera de nouveau sous contrôle. En attendant, le garçon et son amie Alice en restent éberlués. Quelle mouche a piqué le chef du gouvernement ? Alice voit là un signe du destin, depuis le temps qu'ils ont eu connaissance d'une adresse à Londres pouvant expliquer la mystérieuse disparition du père d'Hector. Mais le garçon traîne des pieds, curieux ou craintif des découvertes à venir. Il n'a pas tort, car la suite de l'histoire réserve encore d'étonnants rebondissements. Et c'est ce qui rend cette série bigrement pétillante, enthousiasmante et attachante. L'auteur combine humour, aventure et espièglerie en quelques pages et bidouille une intrigue passionnante, où se mêlent des créatures affreuses, des dimensions parallèles, des alter ego qui fonctionnent selon un mode on/off. C'est stupéfiant. Parcourir les rues de Londres dans le taxi vert pomme de Léon Bannister devient aussi une vraie partie de plaisir, entre le traditionnel circuit touristique ou la plongée dans un univers plus flou et troublant, nos repères sont vite mis sens dessus dessous. Que de richesse au programme ! Il va sans dire que la série peaufine son originalité, son ton et son mystère par de judicieux tours de passe-passe qui vont surprendre le jeune lecteur. Il y a une franche et belle énergie dans l'histoire, c'est exubérant et contagieux à la fois. Je suis définitivement friande de cette frénésie ambiante, sans sous-estimer la tension nerveuse qui s'immisce chez nos vaillants membres des Forces Spéciales... J'apprécie également le soin délicat apporté dans l'esthétisme de l'ouvrage - illustrations, couleurs, police de caractère... On note ainsi que chaque détail a son importance et procure à l'ensemble une dynamique épatante, qui rend la lecture encore plus excitante ! Vivement le prochain volume. ☺

Gallimard Jeunesse, 2017 - Trad. Marie Leymarie [Hamish And The Neverpeople]

 

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29/04/16

Pour l'honneur de la tribu, de Wendy Constance

Pour l'honneur de la tribu

Cheval Sauvage tente de prouver à son père qu'il est également un grand chasseur, à l'instar de son frère aîné, mort tragiquement au cours d'une partie de chasse en solitaire. Le garçon éprouve toutefois des difficultés à concilier sa nature sensible et compatissante, notamment à l'égard des animaux, avec son éducation rude et directive. De plus, son cousin Zuni rêve de décrocher le rôle de chef de la tribu et ne cache pas son ambition, n'hésitant pas à braver les interdits et bafouer les règles de sécurité pour vivre son heure de gloire. Une compétition s'engage alors entre les deux garçons quand un autre chef de clan, Mogoll, sollicite leur aide pour retrouver sa fille cadette, Mésange Bleue, qui vient de disparaître. Or, celle-ci a volontairement quitté sa tribu où elle ne se sentait plus à sa place, martyrisée par sa belle-mère et ignorée par son père. Elle souhaite traverser les grandes plaines pour rejoindre la famille de sa mère décédée en couches. Cheval Sauvage parvient à retrouver sa trace et fait le choix de tout quitter pour l'accompagner. Son cousin Zuni n'est pas dupe et piste nos deux fuyards pour gagner davantage de galons. Ce garçon est usant... Tant de ténacité, à son stade, c'est machiavélique. Sans compter que le voyage dans lequel s'engagent Cheval Sauvage et Mésange Bleue est long, périlleux, sans espoir de réussite !

Cette formidable épopée est cependant racontée avec un entrain jovial et captivant qui fait sincèrement plaisir. On plonge ainsi dans une saisissante reproduction de la Préhistoire en Amérique du Nord, où l'on découvre les us et coutumes des tribus, mais aussi les créatures féroces que les hommes n'hésitaient pas à abattre pour survivre (d'où la réflexion finale sur l'extinction des espèces). C'est également un grand roman d'aventures, riche en émotions, dont la lecture se veut modeste et distrayante. Comme il est assez rare de trouver des ouvrages pour la jeunesse se déroulant durant la Préhistoire, cette référence est agréablement surprenante.

Gallimard Jeunesse, Mars 2015 - Traduit par Marie Leymarie (Brave)

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12/02/16

Hector et les Pétrifieurs de temps, de Danny Wallace

Hector et les Pétrifieurs de temps

Hector Obel a 10 ans et vit à Starkley, décrite comme étant la quatrième ville la plus ennuyeuse d'Angleterre, car il ne se passe jamais rien de palpitant. Jusqu'au jour où Hector, en train de se morfondre en classe, surprend son professeur et ses camarades figés sur place. Comme si le temps s'était arrêté net. Tout rentre finalement dans l'ordre au bout de quelques minutes. Le garçon n'a pas l'éternité devant lui, pour y réfléchir, que la situation se répète déjà, mais cette fois il a décidé de chronométrer la durée de la Pause. Sept minutes et sept secondes. Au lieu de se retourner le cerveau, Hector choisit de tirer profit de la situation et va s'amuser à parcourir la ville avec une Vespa flambant neuve, se venger de ses tortionnaires ou se rendre dans la boutique de bonbons pour faire des emplettes. La propriétaire, Mme Cou Cous, lui en a interdit l'accès sur un coup de tête. Hector a d'ailleurs remarqué que plusieurs adultes de Starkley se comportaient de façon très étrange, de plus en plus mauvaise et méchante. Est-ce que cela aurait un lien avec les Pauses ? Et puis, au bout de 100 pages, l'étau se resserre quand le garçon surprend des créatures affreuses, les Terribles, se faufiler dans la ville pour kidnapper ses habitants pétrifiés... L'heure est grave. L'histoire n'est plus à la rigolade. Hector doit agir, vite. Trouver des forces alliées (oui ! ... ça va arriver), sauver sa petite ville de cette invasion sournoise et se convaincre que son père disparu fait aussi partie du lot. 

Pour son intronisation dans la littérature jeunesse, Danny Wallace sort les grands moyens (univers déjanté, monstres terrifiants, péripéties à rebondissements, sur un ton sans cesse désopilant). Et c'est clair que le livre vise haut et fort. Au départ, l'histoire semble déjà écrite et préfigure les thèmes du genre : Hector est un gamin sensible, maltraité par des grosses brutes, et qui porte en lui le départ de son père comme un poids lourd insurmontable, sa mère bosse comme une dingue et son frère est devenu un ado renfrogné. Et puis, tout bascule vers une aventure délirante, fantastique et même de plus en plus sombre et inquiétante. Il faut le lire pour le croire. Les méchants ne font pas semblant, les enfants entrent en résistance et montent une association de Transpauseurs. On découvre alors une intrigue complètement loufoque, mais où règnent l'action, l'émotion et le danger. C'est efficace, raconté de façon hilarante et néanmoins détachée. Nul doute que cette dose d'énergie bouillonnante plaira aux plus jeunes (dès 9 ans pour les bons lecteurs, le livre fait 300 pages et est largement illustré). Jamie Littler a contribué par sa touche d'encre à une atmosphère décalée et fascinante. À tester, pour le fun et l'atmosphère frissonnante.

Gallimard Jeunesse / Février 2016 ♦

Traduit par Marie Leymarie (Hamish and the Worldstoppers) ♦ Illustrations de Jamie Littler

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