Instant Karma, de Marissa Meyer
Nouveau roman de Marissa Meyer. Changement de registre : on bascule dans du contemporain 100% jeunesse. Verdict : histoire sympa mais héroïne infernale (trop puérile).
En fait, Prudence est une obsédée du travail bien fait, sauf qu'elle vient de louper son dernier exposé en biologie car elle n'a pas réussi à s'entendre avec son binôme. Leur prof les a donc sanctionnés. De son côté, Quint est un mec plutôt cool qui traite les lubies de sa camarade avec désinvolture. Il a cherché à partager ses idées, seulement Prudence est restée sourde et aveugle. Ne digérant pas sa mauvaise note, elle cherche à tout prix à rattraper le coup et se rend dans le refuge pour animaux qu'il a à cœur de soutenir. Contre toute attente, Prudence accepte de s'y investir et déborde très vite d'idées pour sauver le centre au bord du gouffre - campagne de communication et collecte de fonds. Elle va même perdre de vue ses petits calculs hypocrites en se passionnant sincèrement pour son projet. Enfin, ça reste un travail de longue haleine. Soupire.
Au final, on sent le roman soucieux de toucher un point sensible auprès du jeune public (thèmes d'actualité, question écologique, écosystème en souffrance, tourisme vert etc.). Par contre, ça reste ciblé jeunesse et de façon tangible avec une intrigue sans surprise et ordinaire. Globalement, c'est pas mal du tout. J'ai aimé l'ambiance (petite ville proche de l'océan), le parfum de vacances et d'insouciance. Et la petite idylle est trop mignonne. Par contre, le concept du karma est assez bizarroïde, si ce n'est d'apporter sa touche fantastique à cette jolie comédie d'été. Pour moi, c'était bien mais ça n'égale pas l'excellence des Chroniques lunaires non plus.
PKJ (2021) - Traduit par Aurore Alcayde
⭐⭐⭐
Scarlet (Chroniques Lunaires, Livre II) par Marissa Meyer ❤

*** Il s'agit de la suite de Cinder, risque de spoilers ! ***
Quelle suite fabuleuse ! J'étais impatiente de la lire, follement enthousiaste d'apprendre qu'elle allait paraître avant la fin de l'année 2013, car Cinder avait été pour moi une révélation, lue au mois de mai dernier. J'avais adoré ! Cette suite a confirmé tout le bien que j'en avais pensé, elle a enfoncé le clou, je suis définitivement conquise ! !
Scarlet vit seule avec sa grand-mère, dans une ferme perdue dans le Sud de la France. Quand celle-ci disparaît sans la moindre trace, elle doit accorder sa confiance au dénommé Loup, débarqué de nulle part, pour la retrouver. Combattant des rues, sauvage, taciturne, méfiant, il incarne à lui seul le charme ténébreux par excellence. Il transpire le danger, l'interdit. Bref, il est bougrement sexy ! Scarlet reste sur ses gardes, mais voit ses faibles résistances fondre comme neige au soleil. (Du moins, on a le temps et c'est ce qui rend leur relation particulièrement craquante !)
En parallèle, nous suivons bien évidemment la suite des aventures de Cinder, qui va trouver un nouveau compagnon d'infortune en la personne du capitaine Thorne, un type drôle et qui se sait irrésistible. Son entrée en scène apporte une bouffée d'air frais, c'est plus que plaisant ! Il n'y a pourtant aucun malentendu entre Cinder et lui, point de triangle amoureux à l'horizon, tout ce petit monde a bien d'autres chats à fouetter.
En effet, la pression qu'exerce la diabolique Reine Levana s'intensifie, les derniers chapitres du livre sont à couper le souffle, on y trouve de l'action, de l'émotion, du rebondissement, de la trahison, et tout, et tout. En somme, c'est génial. J'ai adoré les nouvelles orientations qui ont été prises, le mélange du conte de fée à une intrigue moderne et truffée de technologie est toujours aussi pertinent, le scénario est bluffant et j'attends avec impatience la suite dans Cress. ♥
Scarlet (Chroniques Lunaires, Livre II) par Marissa Meyer (Pkj, novembre 2013, traduit par Guillaume Fournier)
“Imagine there was a cure, but finding it would cost you everything. It would completely ruin your life. What would you do?”
Encore un roman futuriste, qui emprunte cette fois sa ligne conductrice au conte de fées ! Cinder est notre Cendrillon des temps modernes. Elle est à moitié humaine et à moitié cyborg. Orpheline, elle a été placée sous la tutelle d'un scientifique, qui a été foudroyé par la létumose. Cette terrible maladie est en train de décimer la population de la planète, les gouvernements s'arrachent les cheveux pour trouver un antidote, même l'empereur de la Communauté asiatique est alité, à l'article de la mort, et son fils, le prince Kai, est accablé, d'autant plus que la reine Levana, du royaume lunaire, lui met la pression pour conclure des accords de paix impliquant une alliance conjugale.
Cinder est mécanicienne, dans un petit atelier tout sale sur la place du marché. Un jour, le prince Kai lui-même se présente à sa porte et lui demande de réparer son androïde. C'est urgent. Mais les événements vont brusquement s'accélérer autour d'elle : sa sœur va tomber malade, sa belle-mère ne va pas le supporter et va choisir de léguer le corps de Cinder à la recherche médicale. C'est là qu'entre en scène le docteur Erland, avec sa science et son savoir. On craint le pire et on sent le stress nous envahir. A partir de là, le suspense ne va cesser d'enfler !
Car, après un début assez ardu, dans lequel j'avais l'impression de m'engluer avec tous les détails techniques et les cyber-trucs, je n'ai pas tardé à m'enthousiasmer pour cette histoire passionnante. L'héroïne est foncièrement attachante, loin d'être une gamine naïve et spectatrice de son sort, elle est très indépendante et volontaire, ça fait plaisir ! Même son histoire avec le prince Kai se déploie en douceur, avec beaucoup de finesse et de pudeur. C'est adorable, pas du tout mièvre, ce qui a le don de me plaire davantage. Et puis l'intrigue autour des personnages est forte, habile, redoutable, on devine certaines ficelles mais on se laisse tout de même prendre au piège, c'est diabolique et envoûtant.
La série comptera exactement quatre tomes, la suite est déjà disponible en VO ( Scarlet) mais il faudra attendre un an pour la traduction française.
Cinder, par Marissa Meyer
PKJ. (2013) - traduit par Guillaume Fournier