Macao, enfer du jeu - Maurice Dekobra
Prenant le large pour renflouer ses caisses, à bord de son yacht l'Amouna, le baron Werner von Krall s'apprête à rejoindre Macao, célèbre pour ses tripots. Il laisse derrière lui sa secrétaire (et petite amie) la russe Tamara Ivanowa, chargée de boucler une affaire houleuse avec un général chinois, car notre homme est accessoirement un trafiquant d'armes !
A Macao, von Krall gagne une petite richesse à l'Eldorado, la plus célèbre maison de jeux tenue par monsieur Yasuda, et devient au même titre la bête noire du propriétaire. Il est de notorité publique que ceux qui font sauter la banque de l'Eldorado finissent « portés disparus » du jour au lendemain.
Parce qu'une petite bricole fâche nos deux hommes, von Krall va s'ingénier à séduire la fille chérie de Yasuda, mademoiselle Kasuko, fraîchement sortie d'un pensionnat très sélect de Hong Kong.
A ce jeu de fortunes et d'infortunes, il faut miser aussi sur le trublion Almeido, qui hume l'air de l'opportuniste et joue au plus fin pour grossir ses poches, au risque de perdre quelques plumes.
Argent, combines, jalousie et vengeance sont les maîtres mots de ce roman de Maurice Dekobra, initialement paru en 1938. Cette remise au goût du jour est l'occasion formidable de (re)découvrir un talent de plume, de se plonger dans une ambiance exotique et rocambolesque et de savourer ce cocktail de roman noir, d'intrigues à rebondissements avec son panel de personnages hauts en couleur !
Personnellement j'ai dégusté, même si l'entrée en matière présentait quelques soucis d'adaptation. Au final, l'histoire se révèle fraîche et stupéfiante de modernité ! N'hésitez pas !
« Macao, enfer du jeu » a été adapté au cinéma par Jean Delannoy. (Bande annonce à voir ici)
Zulma - 157 pages - Octobre 2007. 16.50 €
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Déja lu du même Maurice Dekobra : « La Madone des Sleepings »
La Madone des Sleepings - Maurice Dekobra
Londres, dans les années 20. La fantasque et ravissante Lady Diana Winham fait couler beaucoup d'encre par son exubérance, sa beauté et ses frasques amoureuses. Veuve et proche de la ruine, elle entreprend de détourner les racontars mondains en dansant nue pour un spectacle de bienfaisance. Lady Diana a une idée pour renflouer ses caisses et confie à son secrétaire, le Prince Gérard Séliman, la mission de se rendre à Berlin pour corrompre quelques responsables bolchéviques et récupérer l'autorisation d'exploiter ses champs de pétrole en Géorgie. Mais cela se corse : le responsable Varichkine tombe fou amoureux de la belle Lady Diana, au grand dam de la maîtresse officielle, l'égérie rouge, Irina Mouravieff.
Duel de tigresses, conflits politiques et batifolages entre Londres, Berlin, le Caucase et l'Ecosse... "La Madone des Sleepings" est un roman qui cabriole follement. Mais qui est cette Madone ? « Elle est veuve, ravissante, ruinée et reçoit environ sept cent trente invitations à dîner chaque année. Elle danse nue dans les œuvres de bienfaisance et ne cesse de voyager. On la surnomme La Madone des Sleepings. » C'est Lady Diana, une vraie icône de mode, l'élégance personnifiée, un tempérament de feu, qui s'enhardit aux plus extravagantes démonstrations pour braver la bonne société à laquelle elle appartient, mais la ruine imminente la rend folle, prête à accepter un mariage arrangé pour sauver les faux-semblants. La jalousie rageuse de son ennemie, Irina Mouravieff, va mettre en péril la vie du dévoué Prince Séliman. Ce dernier est à Londres depuis six mois, chassé impunément de New York par une épouse en furie et bafouée (l'anecdote ne manque pas de soulever quelques sourires !), et est devenu le secrétaire gentleman de la belle sans toucher un pécule. Séliman et Lady Diana ne sont pas amants, juste très liés par une affection réciproque.
Bref, les aventures de cette Lady Diana, contées par un Prince Séliman aux abois, relèvent d'une grande imagination. L'auteur, Maurice Dekobra, est un grand reporter et un traducteur des romans de Defoe, London et Twain. Il faut d'ailleurs préciser que ce roman a été publié pour la première fois en 1925 et a reçu un accueil débordant d'enthousiasme pour ce roman romantique, intrépide, drôle et croquignolet ! C'est merveilleusement écrit, fruité et délicieux, savamment moqueur, jamais méchant et une ôde sans égal pour une galante britannique, chic et effrontée, impudique et sans morale, malgré tout adorable ! J'ai été conquise par ce roman, par cette histoire pleine de rebondissements, par les personnages fougueux, redoutables et romanesques en diable ! "La Madone des Sleepings" ne doit plus tomber dans les oubliettes et a eu cette aubaine de revenir sur le devant de la scène. Emparez-vous très vite de cette Lady Diana conquérante, du Prince Séliman en chevalier servant, et des troubadours, louves et autres Messaline qu'on croise au fil des pages ! Juste pour conclure : "La Madone des Sleepings n'a pour auréole que le cercle vicieux de ses caprices et pour chapelle que les chambres de luxe des grands palaces..." Divin !