25/09/14

La Tour Eiffel est amoureuse, d'Irène Cohen-Janca & Maurizio A.C. Quarello

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Paris vous fascine, vous éblouit, vous fait rêver ? Alors revisitez les plus beaux bâtiments de la capitale avec cette histoire attachante.

La Tour Eiffel fait grise mine, car elle est malade d'amour. Les mouettes font un tour d'horizon auprès de l'Arc de Triomphe, la colonne Vendôme, le Génie de la Bastille et le temple des Buttes-Chaumont qui, tous, prétendent être l'élu de son cœur. Ils font fausse route. Car celui que la Tour Eiffel aime est un phare. Il domine la mer, elle domine la terre. Il protège les marins, elle distraie les enfants. Tout les oppose. Leur amour est impossible.
Vraiment ?

Album très beau, très élégant dans des tons de bleu et de rouge qui déclinent la passion amoureuse, les petits matins câlins, le soir qui se couche, les saisons qui passent, les feuilles qui roussissent, les ombres et les lumières... À réserver à tous les passionnés de Paris ! 

Milan, septembre 2014

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Paris toujours, encore plus sensationnelle, à croquer en Pyjamarama !!

Paris en Pyjamarama

Découvrez le Moulin Rouge, les bateaux mouches, l'Institut du monde arabe, le centre Georges Pompidou et la fontaine Stravinsky... qui s'animent avec magie au simple passage d'un rhodoïd rayé.  STUPÉFIANT !

par Frédérique Bertrand & Michaël Leblond (Rouergue jeunesse, 2014)

 


18/10/10

Pêle-Mêle Clarabel #10

Véritable COUP DE COEUR pour :

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C'est écrit en couverture, entrez ! N'attendez plus, ça vaut le détour.

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« Mon père et ma mère.
Et moi.
Qu'est-ce que j'ai oublié,
entre mon père et ma mère et moi ?
Le vent ? La lumière ?
»

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Cet album est MAGNIFIQUE : entre les illustrations de Joanna Concejo et le texte de Sébastien Joanniez, l'alchimie est juste parfaite ! Beaucoup de poésie, de douceur, au service de la rêverie, et une petite ritournelle qui revient en fond sonore... c'est tout simplement prodigieux. L'enfant se découvre au fil des pages, comme il découvre sa place dans le monde, l'approche est sensible, cernée avec tact, c'est même d'ailleurs une terrible injustice de tenter d'évoquer cette magie, car je ne trouve pas les mots équivalents à ce que j'ai pu ressentir.  Il faut dire aussi que le lecteur n'est pas seulement spectateur pépère, juste bon à tourner les pages, à pousser des cris d'exclamation et de ravissement, il est également convié à compléter le tableau, oui, toi, toi qui me regardes, ta place est parmi tous. C'est FASCINANT !

Entrez ! de Sébastien Joanniez / Joanna Concejo (rouergue, 2010)

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Chic ! Un nouvel album de Maurizio A.C. Quarello ! Un album qui mêle humour et moquerie en dénonçant l'hypocondrie, la surmédication, la posologie excessive, sans prendre note des effets secondaires, la manie de se rendre trop vite chez le médecin pour le moindre petit bobo.

Monsieur X se réveille et constate qu'il perd ses cheveux. Un premier docteur lui prescrit une lotion qui développe un effet secondaire. Le lendemain, Monsieur X. se découvre un conjonctivite et se rend chez l'ophtalmo. Il prend ses gouttes mais de nouveau un autre effet secondaire se manifeste et lui refile des boutons sur le visage. Un autre spécialiste lui conseille une pommade, Monsieur X s'en tartine et rebelote : encore des effets secondaires, encore des visites chez des docteurs et des remèdes qui n'en finissent pas de lui en faire voir de toutes les couleurs. Spectateur de ce ridicule manège, le chien de Monsieur X exprime tout ce que nous ressentons. C'est pathétique, et un peu triste d'en être rendu à ce stade, mais c'est drôle ! Et la fin n'est pas mal... Monsieur X revient à son point de départ, tant pis, il s'en contentera,

en fin de compte, cela aurait pu être pire.

Effets secondaires, Maurizio A.C. Quarello (Le Rouergue, 2010)

Nous avons également aimé La Tour de Léo, essentiellement pour ses illustrations.

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Léo est un petit garçon qui aime entasser ses jouets et admirer la tour en contemplant son équilibre. Puis, il pousse le tout et redécouvre ses jouets. C'est tout simple. (En fait, je me suis amusée à reconnaître les titres des livres dans la tour de Léo.) J'aime beaucoup les illustrations de Julie Mercier. L'histoire n'a pas retenu mon attention (je pense que cet album s'adresse aux plus jeunes).

La tour de Léo, André Benchetrit / Julie Mercier (Le Rouergue, 2010)

 

 

et enfin, l'heure du drame a frappé...

 

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le doudou de Lola a disparu !!!

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panique générale, la maison est passée au peigne fin, mais le doudou reste introuvable !

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aux grands maux les grands remèdes : un avis de recherche est lancé...

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tout le monde se mobilise et très vite Lola se retrouve avec 22 petits carrés pour son doudou - patchwork, avec tous une odeur particulière : de rôti, de frites, de gratin doré, de cambouis, de terre séchée, de jasmin et d'oeillets. Maman lave et recoud ensemble tous les morceaux ...

« Mais Lola trouve que le doudou ne sent rien et qu'elle est trop grande maintenant. On range le doudou au fond de la grande armoire. Et Lola fait du vélo avec Lili, devant la maison, sur le trottoir. »

Cette fin m'a laissée sur ma faim. Je sais bien que l'histoire voulait aider la petite Lola à dépasser le manque et à retrouver son sourire en jouant avec ses camarades. Le doudou, c'est le compagnon idéal durant la petite enfance. Vivre sans, cela veut dire grandir, se joindre aux autres, accepter de perdre les dernières traces de l'enfance. Bref. Tout le monde est sensible à la perte d'un doudou, d'ailleurs les habitants du quartier se serrent les coudes pour lui venir en aide. C'est étrange, parfois, ce qu'on s'imagine et ce qu'on pense ... J'ai l'impression d'être passée à côté, je ne vois pas le lien entre la solidarité des uns et des autres et le détachement sec et brutal de la petite fille quand elle retrouve un doudou. J'ai besoin d'y réfléchir encore, cet album m'est bien sympathique mais me chiffonne aussi.

Le doudou de Lola, Irène Cohen-Janca / Natacha Sicaud (Rouergue, 2010)

NB : Natacha Sicaud avait illustré le roman d'Alex Cousseau, Prune et Rigoberto (que j'adore), c'est donc un vrai bonheur - et une surprise ! - de la retrouver ici !!!

21/12/09

Préparer Noël #8

Les souliers de Jacob ~ Agnès de Lestrade
illustrations  de Tom Schamp

souliers_de_jacobJacob est un coordonnier hors du commun, c'est un magicien de la chaussure, il taille, pique, coupe, sculpte, cloue le bois, le cuir et le caoutchouc. Dans sa boutique, on trouve forcément chaussure à son pied ! Un jour, une jolie rousse se prénommant Margot se présente et lui demande une paire de chaussures pour faire le premier pas. Le coeur de Jacob s'affole et ses ennuis commencent. Pour la première fois, le coordonnier peine à dessiner LES souliers de rêve. Son monde s'effronde, comment va réagir la belle ? Au début, elle sera dépitée... et puis, fixant Jacob de ses grands yeux clairs, son regard fera gling gling, bang bang, clap clap.
C'est un merveilleux album, riche en illustrations et en expressions qui jouent avec les mots et donnent le sourire. On connaît le proverbe : « Les cordonniers sont les plus mal chaussés » et Jacob est un coeur à prendre. Il sait contenter les timides, les poètes, les étourdis, les gourmands, les impatients, il leur sert les chaussures qui ne reculent devant rien, celles qui prennent le mot au pied de la lettre, les souliers pour garder les pieds sur Terre, les chaussures qui mettent les pieds dans le plat, celles qui font les cent pas....
Vraiment riche et savoureux, cet album est aussi ravissant par sa palette de couleurs (chaudes, douces, réconfortantes) avec une explosion des détails (l'atelier du coordonnier, la rue, ce qu'on peut voir par les fenêtres, aussi, de l'intérieur ou l'extérieur).
J'ai beaucoup aimé !

Sarbacane, 14,90€

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Au bout des rails ~ Manuela Salvi
illustrations de Maurizio A. C. Quarello

au_bout_des_railsMonsieur Victor est le conducteur d'un train aussi beau qu'une voiture de course. Les voyages avec lui se passent toujours sans souci. La contrôleuse, Magda, le certifie. C'était à craindre que le ciel sans nuages allait se couvrir. Cette fois-là, parmi la joyeuse pagaille (une castafiore qui chante pour payer son billet, un contortionniste qui refuse de s'installer sur son siège et un représentant en pots de peinture), le train fait halte en rase campagne. Victor n'en croit pas ses yeux : il n'y a plus de rails ! Impossible de poursuivre le voyage.
Magda et lui décident alors de tracer eux-même les rails, avec deux pinceaux et de la peinture. Or, leur chemin aussi se sépare car ils ne sont pas d'accord sur la destination à suivre. Victor trace droit devant lui et il va finir par décoller du sol. Entre ciel et mer, à dos de cheval ou sur un vélo, en deltaplane ou en sous-marin, Victor va voir du pays, s'affranchir des limites et sortir des rails.
Dernières escale : Paris, la tour Eiffel. A son sommet, ce sera une autre rencontre qui attend notre conducteur de train, qui s'en remettra alors au destin pour décider le chemin à suivre !
Fabuleux.
Comme souvent, j'adore la réunion des talents que sont Manuela Salvi et Maurizio A. C. Quarello. L'histoire est singulière, pétillante, décoiffante. Les illustrations, belles à couper le souffle, proposent un monde qui n'existe plus et dont le charme rétro me séduit instantanément.
Je vous le recommande chaudement !

Sarbacane, 14,90€

Au gré de mes balades musicales, j'ai même découvert une chanson de Joe Dassin (!) dont voici un extrait des paroles qui collent parfaitement avec notre histoire... 

Tous les deux, on se ressemble
On a besoin de bouger
De temps en temps
Contre le vent
De changer de gens
De prendre le temps
Si on veut le refaire le monde

Viens, là-bas au bout des rails
Jusqu'à ce que le train s'arrête
Viens, il faut que l'on s'en aille
Il faut le faire ce fameux voyage

:))

=) deux albums également conseillés par Gaëlle ICI et ICI

Posté par clarabel76 à 11:45:00 - - Commentaires [7] - Permalien [#]
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18/10/07

(Lecture du soir ... et de jazz)

Oh my God ! Ce livre-là, mes aïeux, nous a prises par surprise, sans s'y attendre ... Toutes les deux plongées dans notre lecture, moi me demandant si la Miss n'allait pas décrocher dès la première page tournée tant le vocabulaire me semblait un peu loin de ses connaissances basiques, et elle, Miss C., nonchalante et rêveuse, avachie et m'écoutant d'une oreille, à peine tournant un oeil vers les magnifiques illustrations ...

Ah oui les illustrations ! Là déjà nous étions dans l'ambiance, déjà nous trouvions que c'était plus pas mal  « balancé » et que ça ressemblait presque à un film (dit la Miss), franchement de quoi prêter à s'évader ... en route pour l'Amérique des années 20, celle d'une grande ville avec ses clubs de jazz, son béton, ses tours immenses, et des pauvres types qui s'y précipitent dans l'espoir de réaliser leurs rêves.

Enfin nous n'en étions pas encore là. Mais l'histoire a commencé ainsi :

« La nuit, en ville, ne tombe jamais vraiment : les néons des enseignes, les phares des voitures, les réverbères et les fenêtres illuminées chassent l'obscurité dans les coins les plus reculés. Même en fermant les yeux, on ne peut voir de noir noir. Mais Toni Mannaro aime ça, les lumières de la nuit ; surtout après la pluie, lorsqu'elles se mirent dans les flaques et sur le pavé humide. Il y voit des étoiles, tombées à terre rien que pour lui, pour éclairer sa route et rendre sa solitude moins pesante. »

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Toni Mannaro est arrivé en ville avec deux bagages et des centaines de rêves qu'il compte bien tous réaliser. Son rêve numéro un : devenir saxophoniste et pourquoi pas (rêve numéro deux) : faire partie du jazz band de Miss Maria Pig, la célèbre chanteuse de jazz. Toni a un souci : personne n'aime sa sale gueule, tout le monde le fout à la porte, on le fuit, il fait peur ... c'est l'horreur, le désespoir.  « Le spleen l'envahit et les notes qui sortent de son saxophone se font alors plus aiguës et plus vibrantes... »

Sincèrement, en fermant le livre, nous n'avions qu'une envie : écouter de la musique ! Oui, du jazz - pourquoi pas ? Et c'est dommage que ça manque, cette petite touche musicale, sous la forme concrète d'un cd, par exemple. Parce que l'envie est communicative. Même la Miss, du haut de ses 7 ans bien tassés, s'est exclamée qu'elle voulait de la musique, nom d'une pipe en bois ! C'est vous dire l'impression que vous file ce livre ! ... Vraiment une ambiance hors du temps, un voyage en arrière, une plongée en musique sur le milieu new-yorkais des années 20.

Dans cette magnifique histoire écrite par l'italienne Manuela Salvi, le vocabulaire est recherché, le style est pointu, très joli sous la langue, de quoi enchanter les jeunes enfants (dès 7 ans, à mon avis). L'ambiance par les illustrations de Maurizio A.C. Quarello est un atout majeur pour retranscrire l'aura, partager cette belle sensation de vie nocturne et urbaine d'une capitale culturelle où tout semble possible. C'est le portrait d'une époque, c'est le parcours initiatique d'un rêveur et/ou d'un ambitieux, avec un chemin pavé d'espoirs et de désillusions.  C'est aussi une histoire émouvante sur la différence.

En gros, c'est un livre purement génial !

Toni Mannaro (Jazz Band) dans "Ballade Nocture" - un récit de Manuela Salvi, illustré par Maurizio A.C. Quarello. Traduit de l'italien par Marc Voline. 

Editions du Rouergue, collection Varia.  Octobre 2007.  36 pages  -  15 €

Posté par clarabel76 à 22:00:00 - - Commentaires [6] - Permalien [#]
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