Le Prédicateur, Audiolib (lu par Eric Herson-Macarel)
Pour ce deuxième opus, Audiolib a confié la lecture à Eric Herson-Macarel, qui est aussi la voix française de Daniel Craig. Cette fois, l'intrigue policière est uniquement menée par Patrik Hedstrom. Erica, de son côté, est coincée avec son gros ventre (elle est enceinte et arrive à son terme, mais elle n'en peut plus de se sentir aussi lourde et encombrée !). De plus, il fait très chaud, la Suède est frappée par un été caniculaire, les vacances filent leur train paisiblement, jusqu'à la découverte d'un corps et d'ossements humains annonçant l'ouverture d'une nouvelle enquête, que Patrik doit traiter de toute urgence. La panique gagne en effet les touristes qui découvrent qu'un serial killer sévit dans la région. La pression est énorme, Patrik et ses collègues pédalent dans la semoule, concentrés sur l'histoire d'une famille, laquelle a été marquée par des drames, des rebondissements, des accusations, un suicide, etc. Mais ils ont beau fouiller, ils font chou blanc et une nouvelle jeune fille est portée disparue. Le compte à rebours est lancé, pour la sauver des griffes du tordu et éviter que le tragique été 1979 ne se reproduise...
C'est avec une déconcertante facilité que Camilla Läckberg nous convie à plonger dans son histoire, où se mêle l'intrigue criminelle à une promenade de santé au sein de la communauté de Fjälbacka. C'est bon, c'est très bon. A la fois, j'ai aimé suivre les angoisses naissantes liées à la grossesse d'Erica, son histoire d'amour qui repose enfin sur un rythme nonchalant, son inquiétude pour sa sœur aussi, mais j'ai été captivée par l'enquête de Patrik. L'auteur sait savamment ménager son suspense, elle distille le doute, fait deviner les nouvelles pistes, mais ne lâche rien. Il faudra patienter, jusqu'au dernier chapitre. Quel brio ! Sur ce, j'enchaîne avec Le tailleur de pierre...
Le prédicateur, par Camilla Läckberg
Audiolib (2009) - Actes Sud (2009) - traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus
Texte intégral lu par Eric Herson-Macarel (durée d'écoute : 12 h 30)
L'île des oubliés, lu par Pulcherie Gadmer (Audiolib)
Quelle lecture envoûtante ! A priori, l'histoire traitant d'une léproserie n'avait pas lieu de m'attirer, mais j'ai tout de même tenté l'expérience car les avis sur ce livre étaient tous extrêmement positifs. Bien m'en a pris, j'ai succombé moi aussi à cette atmosphère douce, nostalgique et ensorcelante, qui s'annonce comme la lecture idéale pour les vacances !
A l'occasion de son excursion en Crète, Alexis se rend sur les terres où sa mère a passé son enfance, dans le petit village de Plaka, qui se situe face à l'île de Spinalonga, réputée pour avoir abrité une colonie de lépreux entre 1903 et 1957. En rencontrant une vieille amie de sa mère, Alexis découvre alors la bouleversante destinée de ses aïeux, que sa mère avait choisi de fuir sans jamais expliquer les véritables raisons à ses propres enfants.
Se dévoile alors une histoire de famille avec ses drames, ses secrets mais aussi ses passions. Sans mentir, j'ai plongé tête la première dans ce décor paradisiaque, baigné par le soleil éclatant de la Crète, pourtant marqué par des tragédies, mais duquel se dégage un formidable élan d'optimisme et d'amour. Même la vie à Spinalonga est captivante, on y découvre une communauté attachante, qui va mener une vie presque ordinaire, en s'organisant pour ne jamais baisser les bras.
C'est vraiment un beau et doux roman, qu'on savoure avec délectation. La lecture de Pulcherie Gadmer a également fortement contribué à mon état d'ébahissement et de fascination. Son timbre de voix est apaisant, une vraie caresse, la promesse tenue d'un instant d'évasion et d'une lecture dépaysante. Forte de cette rencontre, je tente prochainement Le fil des souvenirs du même auteur, Victoria Hislop.
L'île des oubliés, par Victoria Hislop
Audiolib / Livre de poche (2013) ; éditions Les Escales, 2012 - Traduit par Alice Delarbre
Texte intégral lu par Pulcherie Gadmer (durée : 14 h 35)
“Forget normal.” He grinned. “We’re going to be extraordinary.”
** risque de spoilers ** Ce troisième tome fait suite aux tragiques évènements survenus précédemment, avec l'attaque de l'école, Bianca et Lucas sont en fuite, aux côtés de la Croix Noire. Techniquement, la position de la jeune fille est délicate. Aussi, elle affiche un profil bas et se contente de coller son petit copain du mieux qu'elle peut. Sa couverture est menacée dès lors que Balthazar a été capturé après un raid sanglant mené par Mrs Bethany.
Mais l'histoire ne tourne pas éternellement autour des intrigues secrètes au sein des tueurs de vampires, Bianca et Lucas veulent fuir, ce sont les amants maudits par excellence, lui est un traître aux yeux de ses proches, elle est un monstre à abattre, ils sont seuls contre le monde entier. Ajoutez aussi que Charity la folle est de retour en ville, toujours aussi cinglée et déterminée à se venger de son frère, sans oublier les spectres qui rôdent non loin de Bianca, lui susurrant qu'elle leur appartient, hein, il ne faudrait pas l'oublier, ses parents et elle ont des comptes à régler.
Enfin bref, tout ça nous place dans une configuration particulière, la mise en scène de ce tome est aussi très appuyée sur le mélodrame, mais vraiment, que de théâtralité ! La fin, surtout, décroche le pompon. C'est un peu dommage. On sort les violons, on tire les ficelles jusqu'au bout, on joue à fond avec la corde sensible, on en rajoute une couche avec l'amour impossible, huuuu, c'est moi ou c'est franchement pénible ? Parce que, dans tout ça, Bianca n'est pas une héroïne très digne ou remarquable, elle est plate, gnangnan, sans jugeote et passive. Alors je ne sais pas ce que j'attendais en vrai, mais ce tome a presque failli me décevoir. Je trouve qu'il est désespérément sérieux et grave, c'est triste, non ? Un grain de fantaisie ne ferait pas de mal à cette série, et puis je dois avouer que le cadre d'Evernight m'a beaucoup manqué.
Evernight (Livre III), par Claudia Gray
Pocket jeunesse, 2012 - traduit par Cécile Chartres
“People get stupid when they're in love; people want what they can't have; and the years between ages twelve and eighteen always, always suck.”
... surtout n'y entrez pas !
Orphelins, Samuel et sa soeur Martha sont envoyés chez leur tante Edna en Norvège et ont un peu de mal à se familiariser avec les lieux. De plus, leur tante leur paraît excessive et abusive avec son règlement en dix points, de sorte que Samuel a bien envie de braver l'interdiction de se rendre dans la forêt qui jouxte le chalet...
Alors, sa tante lui confie un terrible secret, qui est lié avec la disparition de l'oncle Henrik, dix ans plus tôt. Mais malgré toutes les précautions prises, la tragédie arrive lorsque Martha se perd dans la forêt. Samuel décide de la sauver et part à sa suite, accompagné du chien de sa tante, le fidèle Ibsen.
J'ai failli penser à Fablehaven dans les premiers chapitres, mais j'ai vite oublié la saga de Brandon Mull pour me plonger dans cet univers particulier, un peu effrayant mais surtout enchanteur de La forêt interdite. J'ai immédiatement été séduite par la richesse de l'histoire, bâtie sur un imaginaire fécond et exaltant.
Dans le fond, la trame romanesque est assez convenue mais elle demeure efficace. Sitôt que les personnages pénètrent dans la forêt interdite, notre curiosité est piquée à vif : on découvre alors tout son mystère, avec des créatures aussi fabuleuses et étranges que les huldres, les trolls, les pixies, le slemp ou le gubbin.
Ce conte fantastique possède plus d'un tour dans son sac pour embarquer les jeunes lecteurs dans un univers peuplé d'aventures et de magie, basé en Norvège pour la touche d'évasion, enfin bref c'est une sympathique découverte !
La forêt interdite, par Matt Haig
Bayard jeunesse, coll. Estampille, 2010 - traduit de l'anglais par Sylvie Cohen
illustration : Benjamin Bachelier
The vampire in me was closer to the surface...
Deuxième tome de la série Evernight (qui se boucle en 4 livres).
Ce qu'on découvre ici tend à suggérer que Bianca est VRAIMENT différente de celle qu'on imaginait. Sa séparation avec Lucas ne tartine pas le récit de mélancolie amoureuse indigeste, et puis cela profite à Balthazar, qui se met doucement en avant.
Bianca et lui sont proches et se rapprochent - sur papier, c'est dans le but de pouvoir s'échapper d'Evernight sans éveiller les soupçons, et ainsi pouvoir retrouver Lucas à l'extérieur. Concrètement, on sent bien que cette relation factice tourneboule les concernés, même Lucas devient jaloux, inutile de chercher plus loin. Le clash arrive au grand galop !
En chemin, Charity-la-folle fait son apparition. Il s'agit en fait de la soeur de Balthazar, elle déteste Mrs Bethany et Evernight, s'est jurée de se venger et d'être sanguinaire envers les humains et ses ennemis. Je pensais que son intrusion serait purement anecdotique, bien qu'envahissante, il n'en est rien.
De même, Bianca fait connaissance avec les spectres - les ennemis jurés des vampires. Depuis toujours, un semblant de paix existe entre eux, alors pourquoi aujourd'hui les spectres envoient tout balader et hantent les murs d'Evernight, en prétendant réclamer un dû ?
Tout ceci donne des frissons à notre héroïne, mais pas seulement. Chaque fois qu'elle s'infiltre parmi les membres de la Black Cross, je retiens mon souffle ! Claudia Gray a déjà démontré qu'elle pouvait lâcher des scuds capables de TOUT remettre en question. En bref, ce deuxième tome enchaîne les événements et annonce d'autres rebondissements. La série a désormais son rythme de croisière, j'en soupire d'aise.
Evernight, livre II par Claudia Gray
Pocket jeunesse, 2011 - traduction de Cécile Chartres