Code Lupin (Inspiré des aventures d'Arsène Lupin), de Michel Bussi
Quelle lecture bavarde ! En gros, c'est l'histoire du professeur Bergton qui part en quête d'un trésor en compagnie d'une étudiante d'origine espagnole.
L'intrigue court sur une journée. L'homme et la femme parcourent la campagne cauchoise, mais surtout se perdent dans d'insupportables palabres sur l'œuvre de M. Leblanc. Car Bergton entend résoudre le fameux code Lupin (triangle d'or, manuscrit inachevé, héritage des rois).
Pour créer un climat de confiance, le type se met à détailler l'œuvre de long en large. Enfin, monsieur pérore. Il se montre condescendant avec la jeune femme. C'est tellement niais.
Franchement, la mise en scène est loupée. Côté intrigue, la déception est grande également. C'est long, pompeux, peu crédible. Le tout en devient plat et lassant.
Le format audio sauve un peu l'aventure et se montre distrayant à écouter. En effet, ça reste une escapade normande charmante, avec l'option “j'étale ma science” alors qu'on n'avait rien demandé ! Les amateurs de Lupin apprécieront l'incursion et se permettront d'édifier de folles théories...
©2006 Michel Bussi (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche
- Lu par : Christophe Brault
- Durée : 6 h 44
- L'aiguille creuse d'Étretat, les tours blanches de l'abbaye de Jumièges, le vieux phare de Tancarville, le tombeau de Rollon sous les ruines de Thibermesnil, la valleuse déserte de Parfonval, les îles englouties de la Seine, les marées d'équinoxe de la Barre-y-va... Autant de lieux mystérieux dont les énigmes sont percées par Arsène Lupin, dans de fascinantes chasses aux trésors, au cœur du triangle d'or, le fameux triangle cauchois, imaginé par Maurice Leblanc. Imaginé ? Est-ce si sûr ?
⭐⭐
Rien ne t'efface, de Michel Bussi
Médecin à Saint-Jean-de-Luz, Maddi est témoin de la disparition tragique de son fils Esteban alors qu'il se promenait sur la plage. Dix ans plus tard, elle est de retour pour ressasser son souvenir quand elle croise la silhouette d'un garçon ressemblant trait pour trait à son fils.
Seulement, ce garçon s'appelle Tom et vit avec sa mère en Auvergne. Maddi a mené son enquête et décidé de le suivre. Elle est convaincue qu'elle doit sauver cet enfant du piège qui l'enferme (il vit dans une ferme délabrée avec une mère désœuvrée). Et puis des détails troublants viennent lui confirmer que ce Tom est son Esteban.
Philosophie bouddhiste, théorie de la réincarnation, duperie et mensonges... très vite, le roman se lance dans une imagination débordante. L'intrigue affiche également un très bon rythme, du suspense, des rebondissements. C'est donc tout naturellement qu'on accompagne cette femme médecin dans sa quête obsessionnelle à découvrir la vérité.
Maddi n'est cependant pas toute seule sur son chemin de croix, il y a son psy resté en Normandie, qui prétend l'aimer et prêt à tout abandonner pour lui prouver, l'assistante sociale partagée entre la croire et la suspecter, une vie de village chamboulée par une série de meurtres. Oui, oui, soudain la lecture paraît beaucoup moins lisse et insouciante.
Tout bon lecteur acharné se perdra en spéculations au fil des chapitres : la narratrice est-elle folle ? victime d'un coup monté ? le garçon est réel ou une créature manipulée ? qui tire les ficelles ? C'est tout à l'honneur de Michel Bussi de nous embrouiller les esprits. Bravo, ça fonctionne très bien. Le dénouement est certes plutôt chaotique, et moins bluffant, car à force d'ingurgiter ses livres, on pressent les ruses et les fausses pistes. Je suis moins naïve, monsieur.
Par contre, c'est toujours aussi divertissant et agréable à lire. Surtout pendant les vacances. Et le format audio est parfait pour m'assister à buller tranquillement tout en me triturant les méninges afin de dénouer les ficelles de cette intrigue retorse !
©2021 Michel Bussi et Presses de la Cité (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche, Paris
- Lu par : Léovanie Raud, Marie Bouvet, Antoine Doignon
- Durée : 13 h
- Sur le thème puissant de la maternité, Michel Bussi livre un nouveau suspense addictif, vertigineux, servi par un twist de haut vol, dans lequel se justifie l'impensable par amour pour un enfant.
- Une intrigue magistrale, un twist virtuose pour le nouveau suspense 100% Bussi.
⭐⭐⭐
Mourir sur Seine, de Michel Bussi
J'étais très curieuse de lire ce roman qui se déroule dans la vallée de la Seine, là où je vis, mais aussi sur les quais de Rouen lors de la prestigieuse Armada ! Non seulement c'était comme fermer les yeux pour visualiser toutes les scènes (les crimes en moins), mais l'expérience a également été particulièrement grisante en terme de rebondissements.
Sixième jour de l'Armada 2008. Un marin est retrouvé poignardé sur le port. Le commissaire de police est en pétard - ses projets de papa divorcé tombent à l'eau - tandis qu'une journaliste d'un magazine local flaire rapidement le coup fourré. Car d'autres crimes vont suivre. Un tueur sème la zizanie dans les rangs mais l'ordre est donné de ne pas alerter les foules pour créer un vent de panique.
Tous ont donc un rôle à jouer et vont se serrer les coudes : presse et police vont bosser main dans la main. Une première. Ceci dit, des trublions vont mettre leur grain de sel et faire capoter la belle mécanique. Pendant ce temps, l'Armada suit son cours. Les quais sont bondés. La parade se prépare. Et un tueur court en ville.
Ce côté folklorique a été pour moi le point bonus. J'ai beaucoup aimé plonger dans cette histoire qui me semblait si proche. Après, j'admets que le rythme est tout simplement bon et entraînant. L'auteur propose un roman astucieux en mêlant suspense et aventure avec une chasse au trésor qui tient en haleine. On a beau se méfier, Michel Bussi parvient toujours à nous surprendre !
Ce charme fou combiné à un souffle romanesque exaltant permet de distraire, divertir et délirer. On se prête à imaginer une histoire insensée, vieilles légendes et piraterie font toujours bon ménage. En bref, mon cœur s'est vite emballé. J'avoue. La lecture faite par Julien Chatelet est aussi un gage de succès - c'est un comédien doué et chaleureux avec sa voix et ses intonations hyper vivantes. C'est d'ailleurs lui aussi qui incarne la série de Jussi Adler Olsen par exemple.
Enfin, tout ça pour dire que ce roman tient la route. C'est aussi l'un des premiers titres publiés par l'auteur - après Code Lupin et Ohama crimes. J'ai même une petite préférence pour la fraîcheur de ses premiers ouvrages. Un peu maladroits, un peu capilotractés, un peu longuets. Mais ils avaient une touche de peps très appréciable pour les amateurs de divertissement pur et dur. En conclusion, Mourir sur Seine est un rendez-vous très sympa.
©2008 Michel Bussi et Editions des Falaises (P)2020 Lizzie, un département d'Univers Poche, Paris
- Lu par : Julien Chatelet
- Durée : 13 h
Une implacable machination... qui prend en otage huit millions de touristes, une course effrénée contre la montre avant la parade de la Seine.
⭐⭐⭐
La Chute du soleil de fer (N.E.O. #1), de Michel Bussi
Cette série destinée aux jeunes lecteurs et écrite par Michel Bussi n'est pas mal du tout. L'histoire se déroule dans un Paris post-apocalyptique où seuls les enfants auraient survécu et vivraient soit dans le château (le Louvre) soit dans le tipi (la Tour Eiffel). Depuis des années, les deux clans s'observent sans oser franchir la frontière invisible.
Un jour, les enfants du Tipi décident finalement d'envoyer un espion. Une mission qui se solde rapidement sur un succès car Zyzo va croiser le chemin de la Reine du Château, la tirer d'un mauvais pas et ainsi gagner une place de choix parmi ses ennemis. Alixe veut aussitôt en faire un allié et partager leur mode de fonctionnement pour qu'il n'y ait plus de malentendus entre les deux tribus.
Ce formidable élan sera malheureusement bafoué par des trahisons et des mensonges pour semer la zizanie au sein des troupes. Mais je vous laisse le plaisir de découvrir tout ça. Michel Bussi a néanmoins réussi son exercice et embarque son lecteur (petits ou grands) en proposant un univers réfléchi, avec des personnages attachants et une intrigue rondement dessinée. L'ensemble fonctionne bien car j'ai passé un bon moment (particulièrement grâce au format audio).
Maxime Chattam aussi avait tenté une incursion dans le genre (série Autre-Monde). On retrouve dans l'une et l'autre une ambiance fascinante. On se projette facilement et on a la sensation de plonger au cœur de l'action. Par contre, Bussi choisit la facilité avec un final très arrangeant. Ça m'a un peu déçue puisque j'aurais préféré qu'on noircisse l'horizon des jeunes héros. Bref. À voir pour la suite !
©2020 PKJ / éditions Pocket Jeunesse. (P)2020 Lizzie, un département d'Univers Poche
- Lu par : Damien Witecka
- Durée : 11 h et 50
La lecture de D. Witecka est captivante ! C'était un plaisir de partager ce moment au son de sa voix... efficace & prenant.
⭐⭐⭐.5
Au soleil redouté, de Michel Bussi
Cinq passionnées de lecture sont conviées à participer à un atelier d'écriture animé par leur auteur fétiche, Pierre Yves François. Les festivités ont lieu sur l'archipel des Marquises, la terre promise pour Gauguin et Jacques Brel. Autant dire que ce court séjour sera prolifique pour Marie-Ambre et sa fille Maïma, pour Clémence l'idéaliste, Martine la blogueuse belge, Eloïse la timide, pour Faryène et son mari Yann. Tous seront logés à la pension Au soleil redouté, tenue par Tanaé et ses filles.
Dès le premier soir, l'écrivain vedette réclame de la sincérité, du pur, du vrai. Ses groupies boivent ses paroles et griffonnent leurs petits carnets (= leurs bouteilles à la mer) en composant sur l'énoncé : avant de mourir, je voudrais... Mais au petit matin, l'homme a disparu. Les esprits chauffent, imaginent la mise en scène étudiée exprès, une « murder party » pour pimenter le séjour et la folle du logis, ambiance Dix Petits Nègres version polynésienne ! On tombe fatalement sous le charme.
Heureusement la lecture tient ses promesses : pour ses décors de rêve et pour son scénario captivant. C'est tout bon ! L'auteur nous balade, nous maraboute et nous pigeonne comme à son habitude. Je n'ai pas cherché plus loin et j'ai absorbé ce philtre d'amour en mon âme et conscience. Très bonne lecture, vraiment, ce Michel Bussi tient la distance et donne des envies d'évasion... Bravo.
©2020 Michel Bussi et Presses de la Cité (P)2020 Lizzie
- Lu par : Emmanuel Lemire
- Durée : 11 h env.
Le titre Au soleil redouté est extrait de la chanson Les Marquises, auteur-compositeur Jacques Brel © 1977 Editions Jacques Brel.
Côté technique, ce livre audio ne déçoit pas non plus : Emmanuel Lemire est un comédien attentif, scrupuleux, jouant des nuances, n'exagérant aucun rôle, ne singeant pas non plus les voix féminines. Non, il fait le job. Tout simplement. Et c'est un bonheur à écouter ! Clairement, un bon plan pour se détendre ou s'échapper du quotidien un peu grisâtre...
⭐⭐⭐⭐
En poche ! Sang famille, de Michel Bussi
Colin Rémy est de retour sur l'île de son enfance, à Mornesey, qu'il a quittée suite à la tragédie familiale survenue dix ans plus tôt. Le garçon souhaite aujourd'hui percer le secret de ses racines. Son oncle et sa tante ayant fait planer le doute quant à la vraie disparition de son père, Colin est persuadé qu'il est toujours en vie, planqué quelque part sur l'île.
Il s'inscrit donc à un camp de vacances, peu avant son seizième anniversaire, et fait la rencontre de Madi et Armand, deux nouveaux camarades qu'il met rapidement dans la confidence. Ils ne le savent pas encore, mais un étudiant en emploi saisonnier à Mornesey, Simon Casanova, vient aussi de se plonger dans l'histoire de la famille Rémy, en fouillant dans les archives des ruines des Sanguinaires et de la folie Mazarin, en même temps que deux détenus en cavale.
Préalablement publié en 2009, Sang famille surprend le lecteur d'aujourd'hui parce qu'il rassemble déjà toutes les obsessions de l'auteur : secrets de famille et quête d'identité, mensonges et faux-semblants. Tout est là. Le roman manque encore de maturation, mais a un petit air frais et printanier, pas désagréable à découvrir.
Riche en rebondissements, l'intrigue est également portée par un souffle d'aventures - avec une chasse au trésor épique - en plus des personnages un peu niais et un zeste de légèreté qui font penser au Club des Cinq. Le bon point revient surtout à l'île (fictive) de Mornesey qu'on croirait réelle tant elle est décrite avec exactitude. Qui n'a pas vérifié sur Google Earth ? Levez le doigt.
Bref. On se laisse finalement prendre au jeu. L'action est présente, l'intrigue fignolée à la truelle, mais ça passe. L'ambiance est vaporeuse et distrayante à souhait. On passe un agréable moment entre le phare des Enchaînés et les ruines de l’abbaye Saint-Antoine... une sensation hors du temps.
Pocket (2019)
[ JEU ] 20 exemplaires de "Sang famille" de @michelbussi à remporter!
Quels secrets entourent le passé du jeune Colin ? Menez l'enquête en totale immersion et récoltez des indices via l'appli web https://sang-famille.com
Sang famille, de Michel Bussi
Colin Rémy est de retour sur l'île de son enfance, à Mornesey, qu'il a quittée suite à la tragédie familiale survenue dix ans plus tôt. Le garçon souhaite aujourd'hui percer le secret de ses racines. Son oncle et sa tante ayant fait planer le doute quant à la vraie disparition de son père, Colin est persuadé qu'il est toujours en vie, planqué quelque part sur l'île.
Il s'inscrit donc à un camp de vacances, peu avant son seizième anniversaire, et se lie d'amitié avec Armand et Madi, qu'il met rapidement dans la confidence. Ils ne le savent pas encore, mais Simon Casanova, un étudiant en emploi saisonnier à Mornesey, vient aussi de se plonger dans l'histoire de la famille Rémy, en fouillant dans les archives des ruines des Sanguinaires et de la folie Mazarin, en même temps que deux détenus en cavale.
Ce roman a finalement le goût d'un fruit à peine mûr, mais qu'on goûte sans déplaisir, car ça a la forme et la saveur de ce qu'on connaît chez Michel Bussi. Préalablement publié en 2009, Sang famille surprend le lecteur d'aujourd'hui parce qu'il rassemble déjà toutes les obsessions de l'auteur (secrets de famille et quête d'identité, mensonges et faux-semblants). Après tout, c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure confiture.
Honnêtement, cela ne m'a pas déplu : ça se lit vite et bien, c'est classique et efficace. Il y a du suspense, sans frémir, un souffle d'aventures, une chasse au trésor épique, des personnages simplets et un peu de légèreté. Le bon point revient surtout à l'île (fictive) de Mornesey qu'on croirait réelle tant elle est décrite avec exactitude. Qui n'a pas vérifié sur Google Earth ? Levez le doigt. On se laisse donc prendre au jeu. L'action est présente, l'intrigue fignolée à la truelle, mais ça passe.
©2018 Presses de la Cité (P)2018 Lizzie
- Lu par : Adrien Larmande
- Durée : 12 h 30 env.
Ce roman à l'ambiance vaporeuse et distrayante a été lu par Adrien Larmande, également avec beaucoup d'éloquence. On passe un bon moment à l'écouter : agréable, entraînant. Tout simplement.
On la trouvait plutôt jolie, de Michel Bussi
Dans son petit HLM à Port-de-Bouc, près de Marseille, Leyli Maal élève seule ses trois gosses - Bamby, Alpha et Tidiane - et tient à une cohésion familiale envers et contre tout. Comme l'obligation de prendre ensemble le repas du soir, à heure fixe. Mais les aléas du quotidien rendent parfois les promesses difficiles à tenir, car l'une part en quête de ses origines, l'autre se lance dans le business et le petit dernier de dix ans défend son rituel de la lecture avant le coucher. La belle Leyli mène plusieurs combats de front et rêve du jour où elle pourra enfin poser les armes (trouver un grand appartement, un job sous CDI, de la confiance, de l'amour, du bonheur). C'est auprès de son voisin, Guy, qui affiche sans honte son aversion pour “l'exotisme”, ou Ruben, son nouveau patron déjanté, qu'elle confie son histoire, depuis son enfance à Segou, un petit village près de Bamako, sa brusque cécité, son choix de l'exil et sa rencontre avec une association chargée de venir en aide aux migrants...
Se dresse ainsi un long parcours chaotique, interrompu à plusieurs reprises par l'avancée d'une enquête policière (un type est assassiné dans une chambre d'hôtel, puis un deuxième et ainsi de suite). L'histoire frise parfois la profession de foi, avec une Leyli qui évoque son itinéraire douloureux et son espoir en une vie meilleure. On passe facilement en revue toutes les vicissitudes du système, les flux migratoires, les dérapages politiques, les dénonciations voilées et la misère humaine comme bouc émissaire. J'entends tout ça, mais je ne suis pas emballée, c'est trop lisse et bien-pensant, ancré dans un registre trop d'actualité. L'histoire de Leyli est touchante, les personnages aussi sont attachants, mais disons que la sauce ne prend pas. La lecture est loin d'être aussi captivante que les autres romans de Michel Bussi déjà lus. J'ai été moins tenue en haleine, et même si je n'ai pas vu venir le fameux “twist”, je n'ai pas non plus été abasourdie !
Un rendez-vous de routine, pas mal en attendant mieux la prochaine fois. ☺
©2017 Michel Bussi / Presses de la Cité (P)2017 Audiolib
Texte lu par Marie Bouvier. Durée : env. 14 h.
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Le Temps est assassin, de Michel Bussi
Durant l'été 1989, Clotilde passe ses vacances en Corse, sur les terres de la famille de son père. Elle a quinze ans, elle adore La Lambada, Le Grand Bleu et La Mano Negra. C'est une adolescente insouciante, dont le journal intime raconte ses exploits avec une spontanéité rafraîchissante. Sauf qu'au terme de cet été indolent, un accident de voiture va décimer le couple Idrissi et leur fils Nicolas, laissant orpheline la jeune Clotilde.
Vingt-sept ans plus tard, celle-ci est de retour sur les lieux du drame, avec son mari et son adolescente de fille. Son deuil est telle une plaie ouverte, impossible à combler. Aussi est-elle résolue à chasser ses fantômes et crever l'abcès en retrouvant tous les témoins de la tragédie, quitte à mettre en péril ses acquis.
Changement de cap pour l'auteur normand qui nous invite à poser notre serviette de plage sur l'île de beauté et se repaître de son caractère entier et farouche ! La presqu'île de la Revellata, entre mer et montagne, devient le théâtre de passions nombreuses et variées, de celles qui diabolisent une famille sur plusieurs générations, à celles qui ravivent des émotions et déterrent des secrets trop longtemps enfouis.
La construction du roman laisse de nouveau vagabonder notre imagination, entre passé et présent, la vigilance est de mise. Michel Bussi se joue du lecteur avec ses sempiternels chausse-trappes, exprès pour semer le doute et nous balader sur des fausses pistes. La pratique n'est pas nouvelle, mais nous abuse encore et toujours. C'est de bonne guerre.
Cette intrigue à suspense laisse donc entendre que la mère de Clotilde ne serait pas morte, d'après les improbables indices glissés sur son chemin (une lettre signée, un labrador du même nom, la table du petit-déjeuner dressée à l'identique du matin du drame). C'est suffisant pour rallumer la flammèche de l'espoir et l'entraîner sur des sentiers glissants.
Plus Clotilde s'obstine à fouiller le passé, plus ses proches se sentent délaissés et lui font des reproches, auxquels elle reste sourde. En comprenant que l'accident aurait sûrement des origines criminelles, que les apparentes infidélités de sa mère, trop belle et frivole, auraient servi à une triste mise en scène et précipité le drame que l'on sait, Clotilde n'envisage plus de rebrousser chemin mais redoute à plus forte raison de dévoiler la vérité (qui s'annonce à coup sûr poignante et bouleversante).
Le scénario est certes rocambolesque, mais tient en haleine et participe au sensationnel du récit. Une lecture idéale pour la détente (soleil, vacances, secrets de famille, premières amours et retour aux sources). Tous les ingrédients sont réunis pour concocter une bonne mixture appétissante !
Texte lu par Julie Basecqz pour Audiolib (Juin 2016) durée : 15h 16
Titre téléchargé sur la plateforme Audible
©2016 Michel Bussi et Presses de la Cité (P)2016 Audiolib
Nymphéas Noirs, de Michel Bussi
À Giverny, berceau de Claude Monet, la découverte du corps d'un ophtalmologiste gisant dans l'eau, plaie béante au cœur, crâne ouvert, provoque un choc émotionnel, même s'il faut bien admettre que la victime n'était pas sans tache non plus. Réputé pour être un coureur de jupons, Jérôme Morval aurait payé sa nature butineuse. Et très vite, les rumeurs grondent dans le village, des photos sont adressées anonymement aux enquêteurs, rendant perplexe le nouvel inspecteur, Laurenç Sérénac. Avec son look de jeune motard, blouson de cuir, sourire rebelle, l'homme fait palpiter le cœur de la ravissante institutrice, Stéphanie Dupain, dont le mari devient, dans la foulée, le suspect principal. L'adjoint Sylvio Bénavidès tente de freiner les ardeurs de son supérieur, certes beau gosse et érudit, tout en fouillant activement dans les archives des musées, dans les mémoires collectives, ou se lançant sur la piste de tableaux volés, des Monet authentiques, débusquant par la même occasion la mort accidentelle d'un môme de onze ans, classée sans suite, malgré les protestations de la mère convaincue du contraire. Cette lecture, finalement, possède un charme éthéré, calfeutré sous la couche du suspense, des crimes à répétition (eh oui... ce n'est pas faute d'avoir été prévenus non plus), des silhouettes floues et fuyantes qui parcourent les rues de Giverny, ressassant des souvenirs, élaborant des théories, tels “des yeux de hibou qui voit et sait tout”. C'est aussi une lecture étrange, empreinte d'émotions et chargée de points de suspension. On devine plus qu'on ne suppose, tout en pénétrant dans une intrigue nébuleuse et inquiétante, mais tout de même enveloppée dans un voile vaporeux, du moins c'est ce que je ressens après avoir tourné la dernière page. La fin du roman est franchement déconcertante. Limite poussive, pour dire la vérité. J'avais anticipé ce revirement et les révélations qui en découlent, aussi je n'ai pas été totalement ébahie par la découverte. Mais l'entourloupe est brillante et originale, drôlement bien suggérée et servie royalement sur un plateau. On est en droit de relire le roman pour le considérer autrement ! Livre après livre, Michel Bussi convainc, séduit, touche et surprend. Il use et abuse de jeux de miroirs pour semer la zizanie et mystifier son lecteur, lequel saisit les nuances et apprend à déjouer les plans de l'auteur, sauf que ce petit jeu de dupes fait vite tourner les têtes et esquinte les nerfs. Mais c'est de bonne guerre. ;-) À la lecture, Colette Sodoyez, plaisante et agréable, nous embarque dans cette histoire pour le moins troublante et évanescente.
Audiolib / Janvier 2016 ♦ Texte lu par Colette Sodoyez (durée : 13h 40)
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Pocket, Édition Collector / Novembre 2015