31/03/23

La Capture, de Nicolas Lebel

C'est le premier roman de Nicolas Lebel que je lisais et ce ne sera pas le dernier !

La Capture

L'auteur nous embarque sur une île bretonne pour assister à des funérailles. Le disparu était un homme solitaire, qui vivait chichement. Seule sa nièce a fait le déplacement et s'en remet au prêtre du coin pour régler ses affaires.

Mais sous ses apparences amorphes, la vie à Morguélen réserve son lot de surprises en abritant, entre autres, un criminel de guerre, des agents infiltrés et des tueurs à gages. Débarque aussi un lieutenant de police avide de vengeance (personnage présenté dans Le Gibier).

Et vous obtenez une lecture au rythme effréné, avec ses pièges et ses rebondissements inattendus, son ton mordant, son humour décapant et son cadre insulaire qui rend la sensation d'urgence encore plus palpable.

Vrai de vrai, ce roman est palpitant ! L'intrigue est ingénieuse. Habile et rusée. Je m'attendais peut-être à un final sanglant, au lieu de quoi j'ai été prise de court mais pas déçue par cette porte de sortie.

Très belle voix du comédien Michelangelo Marchese pour nous plonger dans cette ambiance. Le roman est court donc l'écoute est rapide. C'est sans fausse note. Et puis j'aime quand l'histoire joue des tours de passe-passe et nous tient sans cesse en haleine.

©2022 éditions du Masque, un département des éditions Jean-Claude Lattes (P)2023 Audiolib

  • Lu par : Michelangelo Marchese
  • Durée : 8 h 26
  • Jeu de miroirs à huis clos, le nouveau roman de Nicolas Lebel entraîne le lecteur dans une course échevelée où tout n’est qu’ombres et reflets.
  • Porté par l’humour et l’ingéniosité inégalables du lauréat du Prix des lecteurs du Livre de Poche, La Capture impose Nicolas Lebel comme l’une des voix les plus brillantes du thriller français.

⭐⭐⭐⭐

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02/06/14

Le Caveau de famille, par Katarina Mazetti

Le Caveau de famille

J'ai donc lu, peu de temps après, la suite de l'histoire de Désirée la bibliothécaire et Benny le paysan, en version audio, toujours racontée par Marielle Ostrowski et Michelangelo Marchese. Une relecture, en fait. J'avais gardé le souvenir d'une grosse déception, teintée d'amertume et de désolation. Quelque part cela s'est confirmé, puisque le temps a passé, notre couple s'est redonné une chance mais s'est aussi enfoncé dans une routine déprimante. Pour le coup, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Désirée, coincée dans un rôle de mère de famille, mère au foyer, épouse d'un agriculteur aux idées archaïques et machistes... Franchement, je l'ai plainte à maintes reprises. Benny, d'entrée de jeu, m'a énormément déçue par son attitude avec Maria. Par la suite, il a laissé très peu de place à Désirée pour son épanouissement, elle enchaîne les grossesses, se plie aux règles de la vie à la ferme, fait des efforts mais est dépassée par l'accumulation des tâches. C'est définitivement un portrait éteint d'une histoire d'amour qui a connu des débuts turbulents et qui a voulu conjuguer ses différences. Aujourd'hui elle ne cherche plus à vendre du rêve, des délires, de la fantaisie. Le constat est là, plat, triste et démoralisant. Les personnages grincent des dents, et nous avec.

Audiolib, décembre 2011 ♦ traduit par Lena Grumbach pour Gaïa éditions ♦ texte intégral lu par Michelangelo Marchese et Marielle Ostrowski (durée d'écoute : seulement 5h 08) 

29/05/14

Le mec de la tombe d'à côté, par Katarina Mazetti

Le mec de la tombe

Relecture, mais en version audio, d'un roman découvert en octobre 2006 ! Et quel régal. Michelangelo Marchese et Marielle Ostrowski interprètent avec humour et dérision le couple Benny et Désirée qui font connaissance sur un banc, dans un cimetière. Ces deux-là n'ont strictement rien en commun, il n'est pour elle qu'un bouseux sans culture, elle est à ses yeux une femme beige, très quelconque. Et puis plouf, un sourire fait naître un malentendu et nos deux zozos ont les hormones en ébullition, et vas-y que ça caracole joyeusement au creux du ventre. Leur histoire m'a fait ricaner à maintes reprises, pas parce qu'elle est belle, romantique ou mielleuse, c'est tout le contraire, nos deux tourtereaux se vautrent dans la gadoue, n'en peuvent plus de nous délivrer leurs tourments, leurs espoirs, leurs désillusions... C'est le choc des cultures. Ainsi, les deux points de vue s'affrontent, par chapitres alternés, et c'est ce contraste énorme qui rend la lecture si jubilatoire ! Vous avez là un roman d'amour décalé, désopilant, grinçant et caustique. Il est à déconseiller aux fleurs bleues, mais cela en fait tout son charme aussi.

Audiolib, février 2011 ♦ traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus pour Gaïa éditions ♦ texte intégral lu par Michelangelo Marchese et Marielle Ostrowski (durée d'écoute : seulement 5h 10) 

08/07/13

Ils vivent la nuit (Audiolib)

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 Après de menus larcins durant son adolescence, Joe Coughlin cherche à se faire une place au soleil au sein du crime organisé. Il s'est définitivement éloigné du droit chemin, lui le fils de Thomas Coughlin, le commissaire adjoint du Ministère de l'Intérieur de Boston. Joe estime que ses copains et lui sont invincibles, mais il va vite déchanter suite à un cambriolage qui va virer au bain de sang. Il est recherché par toutes les polices et aurait pu quitter la ville et sauver sa peau, sauf qu'il a tenu à revoir une dernière fois sa petite copine, Emma, également la maîtresse d'un caïd de la pègre.

Basée au cœur des années 20 et de l'époque de la Prohibition, l'histoire nous transporte depuis Boston, jusqu'en Floride puis Cuba. C'était la première fois que je lisais un livre de Dennis Lehane (je ne connaissais que les adaptations cinématographiques de ses œuvres) et j'avoue que mon intérêt pour cette lecture aura été zigzagant. Le début m'aura laissée expectative, puis toute la deuxième partie se déroulant au centre pénitencier m'a complètement emballée (alors que c'est violent, très sombre et impitoyable, mais ça m'a plu). Rebelote, troisième partie en Floride plutôt moyenne, puis regain d'enthousiasme pour l'épopée cubaine et la fin dramatique, mais palpitante.

Parmi les personnages du livre, j'ai beaucoup aimé la figure du père de Joe, Thomas Coughlin, dont on fait la connaissance dans un précédent roman, Un pays à l'aube. Après des années à tenter de comprendre son fils, à ne pas toujours se montrer sous son bon jour, Coughlin va nous surprendre et tisser une très émouvante relation filiale. Enfin, personnellement cela m'a touchée. Sans quoi, dans l'ensemble, le roman est assez réaliste et donne un bon aperçu de l'organisation du crime mafieux jusqu'au début des années 30. C'est loin d'être idyllique ... on assiste d'ailleurs à de nombreux meurtres et autres scènes brutales. Mais le rythme est lent, sentiment auquel s'ajoute la lecture pondérée de Michelangelo Marchese, qui prête sa voix au ton cynique et à la violence de l'histoire. Je reste donc circonspecte, même si cela avait tout lieu de me rappeler la série Boardwalk Empire (♥).

Ils vivent la nuit, par Dennis Lehane
Audiolib / éditions Payot & Rivages (2013) - traduit par Isabelle Maillet
Texte intégral lu par Michelangelo Marchese (durée : 15 h 40)