Étoile rebelle (Les chemins de poussière #3), de Moira Young
Je suis très heureuse d’avoir terminé cette série découverte dix ans plus tôt. J’avais tellement aimé l’histoire de Saba, Ange de la Mort. J’avais aimé l’atmosphère, suivi avec passion les personnages et tremblé sur leur sort.
Par la suite, c’est devenu de plus en plus écrasant. Saba va perdre la boule après sa séparation avec Jack et sa rencontre avec DeMalo. Elle va faire des choix qui vont entraîner ses proches sur des sentiers dangereux. Mais en même temps, elle va prendre part à la rébellion. Elle va participer aux mouvements de déconstruction du Nouvel Éden.
Comme toujours, l’histoire va s’écrire au prix de sacrifices, de pertes et de trahisons. Mamma mia ! C’est rude. Et ça va devenir de plus en plus dur et plus sombre aussi. Saba se décarcasse pour la meilleure issue possible, sauf qu’elle joue un jeu dangereux. Elle triche. Elle ment. Elle se voile la face. Elle est paumée.
Ses alliés sont spectateurs du désastre. Il y a une grosse tension au sein du groupe. Tout le monde s’épie et se défie. Vraiment, quelle ambiance ! C’est lourd. Et ça laisse une sensation amère. Le dénouement est tout pareil - triste, douloureux et décevant. Toutefois, aucune déception, je ne regrette rien non plus.
Ça reste une super saga. Sans concession. Une dystopie pleine d'états d'âme. Sensible, poignante, brûlante. Si vous recherchez une ambiance suffocante, une atmosphère type western post-apo, des personnages bourrus, des émotions sans chichi, n'hésitez plus.
Sensation grisante. Lecture en apnée. C'est tout bon.
Gallimard jeunesse, 2015 pour la traduction française. Collection Pôle Fiction, 2016
Traduit par Laetitia Devaux.
⭐⭐⭐⭐
Sombre Eden (Les chemins de poussière #2) de Moira Young

Si ça pouvait être aussi simple, ce serait tristement plat aussi. Ça n'aurait pas la même saveur (amère et désabusée). Ouaip, on en redemande. Après tout, les personnages sont tous imparfaits. Ils ont leurs faiblesses, ils précipitent l'action dans du grand n'importe quoi, ils provoquent des drames, ils embrouillent les idées. On a la tête à l'envers à force de croire ou de ne plus croire les faits qui sont rapportés - je pense notamment aux rôles de Jack et DeMalo. À tel point que je ne sais même pas ce qu'il faut en penser ! Ça me perturbe, oui. Toutefois, ça montre bien la complexité de Saba et de son parcours. Elle avance selon son instinct, et parfois ça dérape. Impossible de boucler cette note sans un grand cri d'amour pour Maev ♥ formidable jusqu'au bout.
Gallimard jeunesse, 2013 pour la traduction - repris en poche dans la collection Pôle fiction (2015)
Tome 1 : Saba, Ange de la Mort
⭐⭐⭐⭐⭐
Prix des Incorruptibles 2013
Saba, Ange de la Mort (Les chemins de poussière #1) de Moira Young
Petite relecture du tome 1 avant de plonger dans la suite (jamais lue). Oups. Et c'est tellement bon ! L'ambiance, les personnages, l'aventure. Suis conquise, à nouveau.Dans un monde ravagé et corrompu, on suit le long parcours de Saba en quête de son frère jumeau, lequel a été enlevé par quatre cavaliers après avoir tué leur père. En chemin, la jeune fille va faire des rencontres, plus ou moins bonnes. Dupée, enchaînée dans une cage, forcée à se battre dans une arène, elle va prendre des risques insensés pour sauver un inconnu d'une prison en flammes, fuir avec d'intrépides amazones, rattraper les bourdes de sa petite sœur (insupportable), crever de faim et de soif, traverser des tempêtes de sable, échapper à des monstrueux vers géants - et j'en passe.
Le style n'est pas banal non plus. C'est une histoire dans laquelle on plonge en grimaçant tellement la langue est brute et sans artifice, ça change des standards mais ça colle tellement à la personnalité de l'héroïne. Saba possède l'étoffe d'une Katniss ou d'une Keleana. C'est une nana forte et intraitable. Elle a grandi dans la misère, n'a reçu aucune éducation, n'accorde sa confiance à personne, ne jure que sur son frère et se nourrit d'une colère rouge dans le ventre qui lui donne cet instinct de survie.
Un certain Jack au charme malicieux va venir s'y frotter aussi. Le fou. Mais on adore. Bizarrement, j'avais zappé le personnage de DeMalo ! Et maintenant, me voilà intriguée... Énigmatique, sombre, dangereux. Hmm. Et je ne vous dis pas comment il dévisage Saba la première fois qu'ils se croisent ! Pfiou. Certes, ça n'efface pas le sex-appeal de notre mauvais garçon, son sourire de travers, ses yeux gris argenté, ses chansons paillardes etc. Le bijou (pierre de cœur) a déjà craqué pour lui.
Bref. Super début de saga ! Ambiance suffocante. Atmosphère type western post-apo. Personnages bourrus. Émotions sans chichi. Lecture en apnée. Sensation grisante. Saba déchire. N'hésitez plus. Vraiment, cette saga mériterait une seconde chance !
Gallimard Jeunesse, 2011 pour la traduction française / 2013 pour la collection Pôle Fiction
Traduit par Laetitia Devaux
“Yer in my blood, Saba, he says. Yer in my head. Yer in my breath, yer in my bones...gawd help me, yer everywhere. You have bin since the first moment I set eyes on you.”
⭐⭐⭐⭐⭐
Les Chemins de Poussière #1
Tu es mon sang, Saba.Tu es mon esprit. Tu es mon souffle, tu es mes os... tu es partout en moi. Tu y es depuis le premier jour où je t'ai vue.
SABA est un roman fort, bouleversant et captivant, avec une héroïne décidée, qui n'écoute que son coeur et se moque du reste, et qui a assisté impuissante à l'enlèvement de son frère et à l'assassinat de son père. Dès lors, elle s'est jurée de tout quitter pour le retrouver. Qu'importe le prix à payer.
En première ligne des sacrifices, il y a la petite soeur, encombrante et ennuyeuse, qui n'écoute jamais ce qu'on lui demande de faire, et qui voudrait tout le temps prouver ce dont elle est capable. Et il y a les rencontres, opportunes ou malheureuses, qui détournent du droit chemin, et qui plongent l'histoire dans le sombre, la violence et le sang.
L'histoire se passe au coeur d'un paysage aride, hanté par des cavaliers noirs, où règne un monarque fou dangereux. Au sein du chaos, survient sans prévenir une histoire d'amour, et quel amour ! Un amour brut et sans chichis, où la confiance doit se gagner en douceur, et c'est tout simplement miraculeux.
Il est difficile, enfin, de ne pas s'attacher aux personnages, ils sont généreux et vrais, apportent à Saba un semblant d'équilibre et lui offrent ainsi une nouvelle famille à laquelle s'accrocher. Bon, il lui faudra du temps pour accepter cette main tendue, la jeune fille est une sauvageonne qui n'a jamais appris à lire et écrire. Je le précise, car c'est sa voix qui nous guide dans le roman, une langue brute qui se moque des belles tournures, mais c'est ce qui "tient" le livre aussi. C'est un style qui peut déconcerter, mais très vite le ton nous emporte et il devient difficile de poser son roman. Cela colle aux doigts et on en redemande.
Moira Young, SABA.
Mon avis, plus détaillé ICI.
Saba, Ange de la Mort - Moira Young
Gallimard jeunesse, 2011 - 348 pages. 16€
Traduit par Laetitia Devaux.
Blood Red Road #1
Attention, phénomène droit devant ! Rendez-vous le 8 septembre...
Saba vit avec son père, son frère jumeau et sa soeur dans un désert aride, loin de toute civilisation. Un jour, quatre cavaliers noirs arrivent et kidnappent Lugh après avoir assassiné leur père. Saba devient folle, de rage et de colère, elle jure qu'elle partira à la recherche de son frère et qu'elle le retrouvera. Commence alors un long périple, au cours duquel Saba va connaître la haine, la frustration, capturée par des trafiquants d'esclaves, elle sera livrée à des combats en cage, mais sa colère rouge, comme elle dit, la fera surmonter toutes ses épreuves. Et c'est ainsi qu'elle deviendra l'Ange de la mort.
C'est un roman passionnant qui s'offre à nous, un roman fort, bouleversant et captivant, avec une héroïne écorchée vive, se forgeant exprès une carapace pour ne jamais faiblir, ne jamais oublier son but, en dépit des expériences malheureuses qu'elle va affronter. Saba a beaucoup de défauts, elle est dure et impitoyable, elle ne se montre guère compatissante avec sa petite soeur (elle ne lui a jamais pardonné la mort de leur mère), elle est têtue comme une mule, colérique et fonceuse. Elle n'a pas non plus une once de féminité en elle, elle ne sait pas exprimer ses sentiments ou ses émotions. Elle est maladroite et brusque, mais elle n'en demeure pas moins fascinante. En chemin, elle va s'entourer des bonnes personnes (les amazones au grand coeur, Ike le tenancier au physique de géant...), apprendre de ses erreurs et écouter la pierre de coeur qui lui indique que ce garçon au regard argenté n'est pas que sarcasme et prétention affichée. (Aaaah, Jack... formidable potentiel que voilà !)
Le roman est écrit dans une langue brute, sans se soucier des règles grammaticales et de la syntaxe. Le style peut dérouter, mais il colle à merveille avec l'étonnante personnalité de Saba. C'est une héroïne qui a grandi loin des livres, qui ne sait pas, qui ne connaît pas, mais qui parle comme elle ressent. C'est la langue du coeur et du ventre, ça ne s'embarrasse pas des détails, et c'est l'autre grande force du roman. J'ai aussitôt été conquise et je n'ai pas pu lâcher mon livre avant la fin. J'ai vraiment adoré ! A tous ceux qui souffrent d'une dépression post-Hunger Games, voici l'autre phénomène de la rentrée (je compte aussi sur Divergent de Veronica Roth) pour vous faire oublier vos petits chagrins. Addiction garantie !
Saba, Ange de la Mort - Moira Young
Gallimard jeunesse, 2011 - 348 pages. Traduit par Laetitia Devaux.
Titre en VO : Blood Red Road.
A noter aussi sur vos tablettes : Divergent, de Veronica Roth chez Nathan le 6 octobre.
Les deux bombes de votre rentrée !!!