Tom Gates #10: Hyper brillant (ou presque), de Liz Pichon
Dans ce dixième tome, Tom Gates compte les derniers jours d'école, trépignant contre son prof qui n'a plus de jus, car il est impatient d'être en vacances. Sa famille et lui partent une semaine au camping. Soleil, plage et surf... un programme réjouissant. Seul souci pour le garçon : composer avec la présence de sa sœur. Pire, celle-ci a eu l'autorisation d'emmener une amie - double ration d'adolescentes mutiques et boudeuses pour notre jeune héros ! Ha, ha. Mais le sort s'acharne car le mobil-home réservé sur brochure s'avère en réalité un taudis insalubre, au toit fuyant. Bien entendu, il pleut des trombes jour après jour. Tom a encore un souci de valise et doit s'envelopper dans un sac poubelle pour ne pas être trempé. En plus, la voiture s'enlise dans l'allée, empêchant nos joyeux vacanciers de vadrouiller plus loin. Ils sont seuls, frigorifiés et complètement paumés dans ce camping moribond. Mais l'humeur reste bonne. Les Gates veulent profiter de chaque instant avec philosophie. Tom puise d'ailleurs dans cette expérience une source inépuisable pour remplir son journal intime. Il raconte, il dessine, il laisse même de la place au lecteur pour griffonner et colorier à son tour. Cela donne un petit roman rigolo, avec une aventure désopilante à lire et un espace pour donner libre cours à son imagination (vacançomètre des devoirs ou liste des meilleures excuses pour les devoirs pas faits). Cela vous fait penser au Journal d'un dégonflé ? Bingo. C'est tout aussi dérisoire et farfelu, avec un jeune héros jamais à court d'idées pour esquiver les situations compromettantes. Il porte aussi un regard décalé sur sa petite vie de collégien ordinaire, là où ses lecteurs peuvent se reconnaître. La série est sympa, très distrayante à lire. Dès 8-10 ans.
seuil jeunesse (2018) - traduit par Nathalie Zimmermann
Journal d'un dégonflé #12: Sauve qui peut ! de Jeff Kinney
Cette année, les parents de Greg ont choisi de fêter Noël au soleil ! En souvenir de leur lune de miel idyllique, ils décident de retourner dans le même hôtel, un paradis exotique, avec des activités à gogo. Or, cette escapade va réserver à toute la famille des émotions en tous genres - il y a d'abord la course à perdre haleine pour se rendre à l'aéroport, puis le vol en avion, véritable source de stress, avant la découverte émerveillée de leur lieu de vacances. Pfiou. Les Heffley pensaient avoir enfin mérité de se relaxer, mais c'était sans se douter des changements survenus depuis les jeunes années du couple, sans compter le nombre incalculable de touristes ayant eu la même idée géniale d'échapper à la grisaille hivernale... Adieu repos et sérénité ! Les vacances auront un goût de déconfiture pour notre héros dépité.
Que de turpitudes au sommaire de cette lecture... mais quelle bidonnade aussi ! ☺
Racontée du point de vue de notre dégonflé de service, forcément l'histoire est drôle et irrésistible ! Chaque anecdote est poussée à l'extrême et décrite avec exagération. Notre cher ami est ainsi la cible de toutes les malchances et l'acteur principal de nombreux événements fâcheux. On sourit tout du long à l'énoncé de ses déboires - mauvaise place dans l'avion, valise paumée, repas en pleine nature, araignée dans la salle de bains, bateau banane en déroute... Ces petites déconvenues viennent ponctuer sournoisement le séjour des Heffley et leur pourrir l'existence - louons franchement leur abnégation dans la traversée de telles épreuves ! Ha ha.
On pourrait croire qu'au terme de douze tomes, et six ans d'existence, la série accuserait un essoufflement ou lasserait son public qui poursuit son petit bonhomme de chemin pour éventuellement se tourner vers d'autres genres littéraires, mais non, pas du tout, le lecteur est fidèle, toujours au rendez-vous. La série reste une valeur sûre, au succès amplement justifié. On se marre à chaque fois en parcourant les aventures cocasses du fameux dégonflé ! Bonne pioche.
seuil jeunesse, 2017 - trad. Nathalie Zimmermann
Journal d'un dégonflé #1 : Carnet de bord de Greg, de Jeff Kinney & lu par Fabien Briche
Greg Heffley est un collégien de douze ans, qui rêve de gloire et de popularité, sauf que la réalité est beaucoup moins glamour. Ce n'est pas un grand sportif, il n'a pas la cote auprès des filles, n'excelle pas en classe, a un sens de l'humour discutable. Par contre, il aime dessiner des bandes dessinées et s'imagine déjà devenir la future coqueluche de l'école... mais, là aussi, l'évidence se fait attendre. Avec son pote Robert, autre boulet attitré, Greg refuse de se dégonfler. Pour survivre à cette jungle hostile, notre jeune ami a compris qu'il fallait écraser pour ne pas être écrasé. Eh non, Greg Heffley n'est pas un chic type. Il trompe son monde, fait des coups bas, ne dit pas toute la vérité... Le garçon se défend d'être chez lui un incompris - son grand frère le raille sans cesse, son petit frère est un insupportable pot de colle, ses parents sont à côté de la plaque... C'est d'ailleurs sa mère qui lui a mis entre les mains un journal intime - la honte - Greg précise que c'est un carnet de bord. Il lui a finalement trouvé une utilité en déchargeant sa frustration et ses déboires à l'aide de dessins trop rigolos !
Antihéros par excellence, Greg brille par sa mauvaise foi et son incarnation de l'adolescent mou, qui se voit en éternelle victime, tout en jouant les faux rebelles. C'est drôle, naïf et cocasse. La série est un vrai succès auprès des jeunes lecteurs, d'où sa promotion en livre audio. Un bon choix, certes... mais l'écoute laisse une impression mitigée. J'ai d'abord trouvé dommage de perdre les dessins de Greg, dont le côté burlesque fait aussi le charme du livre. Puis le comédien, Fabien Briche, prend une voix geignarde de gamin tête à claques, hmm, je n'ai pas été convaincue. Le résultat s'écoute sur près de 2 heures 30. C'est distrayant, tout à fait fendard, mais hélas un peu bancal - les illustrations manquent tout de même à l'appel et c'est un sacré handicap pour un roman dont la moitié est en bande dessinée ! :/
©2007 / 2008 Wimpy Kid, Inc / Éditions du Seuil - Traduit par Natalie Zimmermann (P)2017 Audiolib
Texte lu par Fabien Briche (durée : 2h 24)
Lulu n'a peur de rien, par Judith Viorst et Lane Smith
Après Lulu et le brontosaure, place à une nouvelle aventure aussi drôle et enlevée, toujours servie par les illustrations désopilantes de Lane Smith ! La fillette a certes gagné en sagesse, mais est toujours aussi déterminée à aller au bout de ses envies. Comme ses parents refusent de céder à sa dernière lubie en date, elle décide de gagner son argent de poche en devenant la promeneuse en chef des chiens du quartier.
Trois adorables toutous vont ainsi bénéficier de ses services d'expert, ahem, vous vous doutez bien qu'on ne s'improvise pas calée en canins du jour au lendemain, et notre demoiselle va en voir de toutes les couleurs ! Séquences très, très drôles à prévoir ! Bon, heureusement son petit voisin Fleichmann vient à sa rescousse, avec ses croquettes, sa flûte en bois et son charabia allemand.
Mais le problème, c'est que Lulu DÉTESTE le petit voisin Fleichmann. Ce garçon insupportablement parfait. Ce garçon modèle. Ce garçon qui sourit niaisement. Ce garçon tellement poli que tous les adultes l'adorent. Ce garçon si serviable qu'il refuse le moindre centime, sous prétexte que cela lui fait plaisir de rendre service. Argh, Lulu n'en peut plus de ce Fleichmann. C'est le garçon à abattre !
Comble de malchance, elle doit le supporter tous les matins car lui seul a le véritable don avec les animaux. Jusqu'au jour où elle va exploser de colère et lui dire le fond de sa pensée. Han, han, pas bien, Lulu, pas bien du tout... Et comment il va réagir, notre Fleichmann ? En lui bottant les fesses, à son tour.
La morale de l'histoire fera sourire les enfants, qui adorent rouspéter après Lulu. Elle incarne le bon et le mauvais des jeunes bambins, car elle n'est pas parfaite mais elle a conscience de ses erreurs. Elle apprend à s'excuser et corriger ses défauts. Du moins, accepte-t-elle aussi qu'on lui donne un coup de pouce, sans vouloir arracher les yeux de son bon samaritain.
Judith Viorst joue aussi de cette tendance à râler et faire preuve de mauvaise foi, en donnant l'impression de raconter son histoire comme si elle s'adresse directement au lecteur. Elle a pour cela recours à de nombreux apartés, fait des temps morts, use de parenthèses, de questions-réponses et entretient le suspense au sujet de la fameuse lubie de Lulu, qu'on ne découvre qu'à la toute dernière page.
Lecture très divertissante, pour une série qui ne peut que ravir petits et grands lecteurs.
Milan, janvier 2014 - traduit par Nathalie Zimmermann
Big Nate est tombé sur la tête, par Lincoln Peirce
Il s'agit déjà du 5ème titre de la série Big Nate ! Une lecture toujours aussi réjouissante pour les 8/11 ans (et plus) qui n'aiment pas trop lire et qui jugent opportun ce mélange de roman et BD assaisonné de situations comiques, et mettant en scène des collégiens auxquels ils pourront aisément se reconnaître.
Au centre, Nate est un personnage impayable : son sens de la répartie et son don pour s'attirer les ennuis font de lui un héros très attachant ! Cette nouvelle histoire met en avant son problème de rangement : le garçon est un grand, grand bordélique. Son casier ne ressemble à rien. Ses copies sont sales. Même les livres empruntés à la bibliothèque ont l'air de vieux chiffons usés après un passage entre ses mains.
Aussi, lorsqu'il a besoin de l'appareil photo de l'école, il supplie son meilleur pote Francis de se griller pour lui. Il a promis, juré, il y veillera comme à la prunelle de ses yeux. Et pourtant, l'appareil photo va disparaître du casier. Les deux amis se disputent, Nate se sent responsable et ne peut compter que sur cette chère Dee Dee pour trouver une solution.
Une séance d'hypnose plus tard, Nate est méconnaissable : appliqué, scrupuleux, consciencieux, il fait le bonheur de ses professeurs (rend des devoirs impeccables et devient un élève modèle), mais déconcerte son entourage (son père est encore sous le choc !). L'enquête suit en cours et Dee Dee s'improvise Super Espionne. C'est franchement très drôle. Quid de son amitié avec Francis ? Là aussi, tout va finalement rentré dans l'ordre. La morale est sauve.
Voilà une lecture simple et amusante, qui réussit toujours à gagner l'intérêt de ceux qui n'aiment pas trop lire... chaque rendez-vous avec Big Nate est la promesse d'une bonne partie de rigolade. Dans cet épisode, on trouve aussi des messages codés que les lecteurs devront déchiffrer s'ils veulent connaître les propos tenus par Nate et ses potes. (J'en connais qui adore ça !)
Gallimard jeunesse, novembre 2013 - traduit par Jean-François Ménard
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Actuellement, sur le marché, on trouve de plus en plus de livres dans le même goût, c'est-à-dire qui mélangent le roman et la bande dessinée (ou les illustrations en pagaille). Les livres se permettent ainsi d'afficher plus de 300 pages, en mettant l'accent sur les situations comiques et l'humour saugrenu, c'est plus facile pour les lecteurs réticents qui ne voient pas le temps passer et prennent aussi beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de personnages ordinaires, dans lesquels ils peuvent se reconnaître.
LA référence absolue, c'est bien sûr Le Journal d'un dégonflé de Jeff Kinney. La série compte déjà 7 tomes. Nul besoin de les suivre dans l'ordre - l'humour est toujours de mise. Greg Heffley incarne l'anti-héros par excellence (mauvaise foi et maladresse sont son lot quotidien). À chaque fois, la lecture fait mouche, les lecteurs en redemandent !
Journal d'un dégonflé, tome 7 : Un coeur à prendre par Jeff Kinney (Seuil jeunesse, février 2014)
... mais les aventures de Tom Gates, le héros de la série écrite par Liz Pichon, sont excellentissimes dans le même style ! Lui aussi peut se targuer d'être un gentil clown sympathique, qui arrive toujours en retard à l'école et oublie souvent ses devoirs à rendre, il adore dessiner en classe et a pour meilleur pote Derek avec lequel il tente de lancer un groupe de rock (les clebs zombies)... Délires assurés. ☺
Tom Gates, Tome 3 : Tout est génial ! (... ou presque) par Liz Pichon (Seuil jeunesse, mai 2013)
Sans oublier les incroyables aventures d'Origami Yoda et du Kraft Vador (pour les fans de Star Wars, les allusions sont impayables... pour les autres aussi, je vous rassure) ! Cela se présente telle une série de témoignages drôles et touchants qui démontre qu'au collège comme ailleurs, « une vertu la solidarité est ». On sourit tout le temps, le style est décomplexé, les personnages tous attachants... il existe d'autres livres à paraître dans cette série, j'espère que l'éditeur français continuera sur cette belle lancée !
Origami Yoda, tome 2 : Kraft Vador contre-attaque, par Tom Angleberger (Seuil jeunesse, avril 2013)
Tous trois traduits par N. Zimmermann
Journal d'un dégonflé, Tome 6 : Carrément claustro !
Dans ce nouveau rendez-vous, déjà le sixième, Greg entre en transe émotionnelle. La faute aux fêtes de Noël et à la perspective d'ouvrir ses cadeaux (toujours un grand moment dont le narrateur nous livre un exposé fort réjouissant !), mais aussi parce qu'il est tombé accro à un jeu en ligne, lequel consiste à adopter un ami virtuel et à s'en occuper continuellement, sinon la bestiole tombe en déprime. Le principe est vicieux, puisque les enfants sont sollicités à tort et à travers (pour l'achat de gadgets notamment) et doivent recourir à la CB des parents pour alimenter le site. A sa façon, Jeff Kinney dénonce leur nuisibilité et tacle avec douceur mais fermeté.
L'auteur s'en prend aussi aux normes de sécurité dans les écoles, des normes drastiques et ridicules, car à force de vouloir protéger les enfants dans les cours de récré, il est décidé d'enlever tout ce qui est susceptible de représenter un danger pour eux (plus de toboggan, de balançoire, de portique, ni de poutre au sol). Plus de loisirs, donc. Le comble, c'est qu'ils doivent rester actifs mais ne doivent pas courir ou se toucher car c'est aussi interdit ! C'est risible, je vous jure, l'auteur s'éclate vraiment à démontrer les paradoxes de notre société. On a aussi droit au paragraphe sur la malbouffe dans la cafétéria, le combat des "nutritionautes contre les sales graissucres" et la condamnation des boissons énergétiques.
Enfin, tout ceci ne doit pas nous éloigner des turpitudes de notre dégonflé préféré, Greg a besoin d'argent et cherche un moyen facile et pas trop épuisant pour y parvenir (déneiger les allées de ses voisins ou organiser une kermesse à la maison avec du poulet BBQ à prix cassé). Oui, c'est comme d'habitude, avec de la mauvaise foi et des bêtises à foison, et puis on peut toujours compter sur le fameux petit grain de sable pour gripper la belle mécanique, mais qu'est-ce que c'est comique ! C'est une série dont le succès chez les jeunes lecteurs est amplement mérité !
Journal d'un dégonflé, tome 6 : Carrément claustro ! par Jeff Kinney
Seuil jeunesse, 2013 - traduit par Nathalie Zimmermann
- Disponible aussi le calendrier du dégonflé 2013, avec tous les personnages de la série et de nouvelles illustrations de Jeff Kinney et plus de 50 stickers pour se souvenir des anniversaires, des rendez-vous chez le docteur et des activités extra-scolaires.
Tom Gates, c'est moi !
Ce type d'ouvrages (journal intime / roman graphique) a le vent en poupe auprès des enfants qui n'aiment pas beaucoup lire. Ils se surprennent en effet à engloutir plus de 200 pages sans rouspéter et apprécient ce rythme de lecture où le texte se fond avec les dessins, qui sont nombreux, et puis c'est très rigolo.
Présentation de Tom Gates : toujours en retard à l'école, oublie souvent ses devoirs à rendre, adore dessiner en classe, n'aime pas son voisin Marcus Meldrou, craque pour sa voisine Amy Porter, a conscience que celle-ci le snobe et fait tout pour attirer son attention (peine perdue), a pour meilleur pote Derek avec lequel il tente de lancer un groupe qui se cherche un nom (dernière trouvaille : les clebs zombies), ferait tout pour assister au concert de Rodeo 3, se chamaille constamment avec sa grande soeur Delia, ne range pas sa chambre, déteste les photos de classe et invente tout le temps des excuses à la gomme que les adultes ont du mal à avaler.
L'humour est simple, le narrateur est un gentil clown fort sympathique, l'histoire est une succession d'anecdotes ancrées dans la vie de tous les jours, ce n'est pas d'une grande originalité mais ça plaît quand même, et puis c'est une lecture qui a le mérite d'amener les plus récalcitrants à la lecture donc c'est de nécessité publique !
Tom Gates, c'est moi ! par Liz Pichon
Seuil jeunesse, 2012 - traduit par Nathalie Zimmermann
Lulu et le Brontosaure
Lulu est une petite fille capricieuse et têtue, qui prend tous ses désirs pour des réalités. Jusqu'à présent, ses parents se sont pliés en quatre pour satisfaire ses exigences, mais la dernière en date s'annonce tellement excentrique qu'ils doivent se résoudre à dire NON. Et là, ils s'exposent à une furie : Lulu hurle et tape du pied comme une folle. Lulu n'accepte pas la résistance, alors elle fait sa valise et part dans la forêt à la recherche de son nouvel animal de compagnie.
Oui, Lulu a pour lubie d'avoir un brontosaure pour son anniversaire. On passera outre l'impossibilité d'une telle opportunité, car Judith Viorst n'en fait qu'à sa tête elle aussi. L'auteur a décidé de raconter sa propre histoire, d'inventer ce qu'elle veut, de faire des entorses au règlement et de modeler ses propres arrangements à sa convenance. Elle est libre, elle le revendique, elle fait d'ailleurs de nombreux apartés dans son récit et c'est ce qui est excessivement drôle et excusable.
Alors on suit Lulu dans la forêt, croisant des animaux sauvages qui veulent la dévorer, mais aussi à la découverte de son nouvel ami, le brontosaure. Celui-ci aussi a bien envie de compagnie, et il va rouler la petite Lulu dans la farine, ça lui apprendra à ne jamais dire SVP !
Cette lecture est fraîche, enthousiasmante, généreuse et farfelue. Les intrusions de l'auteur sont une très bonne idée, comme celle de suggérer pas moins de trois fins au récit. Pourquoi pas ? Le sourire ne nous quitte pas un instant, on pardonne les excès d'humeur de la petite Lulu, le ton ne se veut pas moralisateur non plus, cela permet d'avaler plus doucement la pilule. Les illustrations sont de Lane Smith, c'est différent de ce qu'on connaît de lui jusqu'à présent (C'est un livre ! et L'histoire en vert de mon grand-père), mais c'est parfaitement coordonné avec le ton humoristique, un peu mordant et insolent de l'histoire !
Je connaissais déjà l'édition originale, aussi j'ai été ravie de découvrir que cette collection était maintenant accessible sur le marché français. Convient aussi à la lecture à haute voix.
Lulu et le brontosaure, par Judith Viorst - illustré par Lane Smith
Milan jeunesse, 2012 - traduit de l'anglais par Nathalie Zimmermann
The Force- always may it be with you.
Ce petit livre est une perle d'humour, dont la ligne directrice se résumerait à ceci : comment Maître Yoda a sauvé la vie d'un petit groupe de ratés. L'approche est farfelue, mais ne manque pas de singularité. Dennis, qui n'a pas peur du ridicule, arrive à l'école avec une marionnette de Yoda en origami qu'il porte au bout du doigt. Il prétend que son Yoda détient un vrai pouvoir, qu'il suffit de l'interroger pour régler vos soucis. Outre l'aspect extravagant, c'est aussi la meilleure façon d'aborder les sujets fâcheux (être ou ne pas populaire, aborder une fille, ne pas planter son interro, devenir un champion de sport...), tout en distillant un brin de fantaisie. C'est imparable : on s'attache au petit groupe des six copains et on s'amuse des situations les plus grotesques qu'ils rapportent (le livre se présente comme un journal, avec les témoignages de tous les acteurs, parce qu'il y a une volonté d'expérience scientifique là-dessous). L'idée est franchement géniale, j'ai beaucoup rigolé et j'attends la suite, avec Dark Vador, en me réjouissant d'avance !
Didn't Gandalf say "With great power comes great responsibility"? (If it wasn't Gandalf, maybe it was Thomas Jefferson. Or Spider-Man's uncle.)
L'étrange cas origami Yoda, par Tom Angleberger
Seuil jeunesse, 2012 - traduction par Nathalie Zimmermann
C'est tellement facile de tout oublier. Quand on écrit quelque chose, ça reste.
Depuis la mystérieuse disparition de leurs parents survenue dix ans plus tôt, trois enfants, Kate, Michael et Emma, étrennent tous les orphelinats avec tristesse et amertume. Ils ignorent tout de leurs origines, ne portent que la lettre P en guise de nom de famille, n'ont aucun souvenir des leurs, à part l'aînée, Kate, qui s'est jurée de toujours prendre soin de son frère et sa soeur.
L'histoire commence alors qu'ils arrivent à Cambridge Falls, dans un orphelinat désert, tenu par un vieux majordome, une gouvernante revêche et celui qui se présente comme étant le docteur Pym. Au hasard de leur exploration des murs, les enfants découvrent un livre avec des pages blanches, lequel les envoie aussitôt dans le passé, grâce à une photographie. Et là, la machine se met en marche, l'aventure peut démarrer, vous n'êtes qu'au début de vos surprises. Car des voyages, Kate va en faire, pour sauver son frère, pour retrouver un livre, pour échapper à une sorcière folle, pour sauver les enfants d'un village, pour comprendre le pouvoir qui prend forme en elle, pour saisir chaque instant d'une prophétie qui se construit, et qui aurait été écrite bien des années plus tôt.
J'ai beaucoup, BEAUCOUP aimé cette lecture ! L'immersion a été quasi immédiate, c'est un univers riche et foisonnant, teinté de magie et de voyages dans le temps, avec des rebondissements, de l'action, des événements tellement liés entre eux que le moindre souffle peut tout faire basculer, c'est passionnant. Les héros sont jeunes (14, 12 et 11 ans), ils ont des caractères bien différents, mais ils sont très attachants (et même parfois agaçants avec leur science, leur excentricité, leurs caprices, leurs doutes et leurs mensonges), paradoxalement c'est ce qui fait qu'on les apprécie autant. Il y a aussi beaucoup d'humour, involontairement de la part du roi Hamish, et essentiellement grâce à Michael qui réalise son rêve en rencontrant des nains ! Quel choc. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.
Je n'aime pas trop comparer ou poser des étiquettes, mais malgré moi, je ne peux m'empêcher de conseiller ce livre à tous ceux qui se sentent orphelins du monde de Harry Potter & co. Vous y trouverez ce même plaisir de baigner dans un espace hors du temps, de votre bulle et vous ne compterez plus les heures passées le nez dans votre bouquin. C'est dire l'immense plaisir qu'il procure, en plus de cet instinct d'avoir décroché de la réalité pour basculer dans un autre monde. Les éditions Milan ont eu le flair en traduisant ce premier tome alors même qu'il vient de paraître aux USA (par contre, la suite ne sera pas imminente...).
L'Atlas d'Emeraude - John Stephens
Milan, 2011 - 440 pages - 14,90€
traduit de l'anglais (USA) par Nathalie Zimmermann
Ce roman a été gracieusement distribué aux blogueurs, je ne compte plus les liens, aussi voici celui de Bladelor qui ouvre sur d'autres...