05/12/13

Le Faux Prince, par Jennifer A. Nielsen

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Au royaume de Carthya, le roi Eckbert, son épouse et leur fils aîné Darius, héritier légitime du trône, viennent d’être assassinés, mais la nouvelle est encore tenue secrète pour éviter de semer le chaos dans le pays. Un homme, Conner, membre de la cour, va tirer profit de la situation en écumant tous les orphelinats de la région pour retenir quatre garçons et les emmener chez lui. Il va leur offrir une meilleure éducation, apprendre l'art de la guerre, monter à cheval, briller en société, se montrer rusé et perspicace en toutes circonstances, car Conner compte faire croire que l'un d'eux est en fait le fils cadet, le prince Jaron, disparu en mer quatre ans plus tôt. C'est ainsi que Saige, Roden, Lattamer et Tobias entrent dans cette course folle. Sitôt que l'un d'eux montre qu'il n'est pas intéressé, il est aussitôt exécuté d'une flèche en plein coeur. Pas de cérémonie. La partie qui s'annonce promet d'être tout sauf une partie de rigolade !

C'est plus particulièrement Saige que nous suivons et encourageons : ce garçon intrépide, surgi de nulle part, est un voleur et un menteur patenté, il est aussi effronté et buté car il n'a nullement envie d'entrer dans les petites combines de Conner. Cette forte tête a toutefois trouvé son maître, et il devra se plier aux ordres et aux règles sans tergiverser. Les élèves ne disposent, en effet, que de quinze jours pour leur formation. Qu'adviendra-t-il des “candidats” non retenus ? Parmi leurs épreuves, les garçons vont également rencontrer la princesse Amarinda, la promise du prince, et la tester lors de son bref passage au domaine de Conner, en se faisant passer pour des serviteurs à son service. Ce n'est pas la seule demoiselle au tableau, puisqu'il faudra aussi espérer d'une certaine Imogen un rôle à jouer dans la suite de ces aventures !

Complots, conspirations et révélations sont attendus au terme de cette lecture épique. J'ai toutefois trouvé qu'elle s'adressait avant tout à de jeunes lecteurs (niveau collège) dans sa narration très marquée (simpliste et virevoltante), son héros audacieux et son twist final (eh oui !). C'est aussi le premier tome d'une série en trois volumes. Une lecture sympathique, comme une bouffée d'air frais. 

Bayard jeunesse, novembre 2013 - traduit par Vanessa Rubio-Barreau


12/03/12

Vivre libre. Ou mourir.

la lecture du premier tome (Delirium) est nécessaire,
http://blogclarabel.canalblog.com/archives/2011/02/01/20275178.html 

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En voilà un roman absolument déconcertant ! La suite de Delirium figurait parmi mes plus grandes attentes de 2012, non sans une certaine angoisse, car la fin était tellement déchirante. Comment imaginer le nouveau monde de Lena ? Comment allait-elle se construire après ces évènements ? C'est sans entrer dans les détails que je vais envisager mon avis, sans trop nommer les concernés, sans dévoiler l'intrigue.

Il se passe clairement un tournant via ce tome 2, les choses y sont totalement différentes, plus dures, plus sombres, plus implacables. Lena est une héroïne qui a appris de ses faiblesses, et qui va désormais connaître le versant de l'amour - soit, la haine, la frustration, la rancune. C'est fort et déstabilisant, car cette fois l'auteur fait ressentir à son personnage d'autres émotions, l'obligeant ainsi à se remettre en question, à s'interroger sur ses désirs les plus profonds.

Je ne suis toutefois pas sûre que ça me plaise, que la nouvelle orientation prise par l'auteur soit à mon goût, même si les idées développées sont rigoureuses et pertinentes. Plus d'une fois je suis restée bouche bée. Et pour la première fois j'ai douté. En fait j'ai trouvé le livre moins bon, pas mauvais, mais moins excitant. Je n'ai pas ressenti cette petite flamme du début (je garde un souvenir tellement fort de Delirium, c'était prévisible que j'allais placer la barre trop haut quant à la suite), je me suis un peu ennuyée, toute la partie dans la Nature est nécessaire à l'évolution de l'histoire et du personnage, mais je suis demeurée en retrait. Je n'ai pas accroché aux nouveaux personnages, alors qu'ils ont beaucoup à apprendre et à apporter à la série, je pense spécialement à un personnage en particulier, celui qui fait basculer l'enjeu romantique dans une perspective bien frustrante ! Je ne sais pas, c'est paradoxal, peut-être excusable, mais c'est tellement frustrant...

En somme, je pense que ce deuxième tome sert davantage de faire-valoir au livre suivant. Toutes les théories autour de la fameuse maladie, l'amor deliria nervosa, ont été présentées, dans les deux camps, les pour et les contre, maintenant place au dénouement, place à l'action, place aux prises de position, et place à la détermination. Et que l'auteur rende à la série cette étincelle de passion, de vie et d'envie qui fait un peu défaut dans ce tome 2 !

Delirium livre 2, par Lauren Oliver
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2012 - traduction d'Alice Delabre