17/07/21

Le Dernier Message, de Nicolas Beuglet

Le Dernier Message

Des plaines d'herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du "Chemin des morts", la silhouette grise du monastère.

Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d'être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons. 

Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton.

Tous savent, en revanche, qu'il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes...

Le début du roman est excellent. Il nous plonge dans l'ambiance mystique de l'abbaye d'Iona. Pluie battante, vents déchaînés, caillou inaccessible pour les mortels.

L'inspectrice Grace Campbell débarque pour constater un crime et réalise très vite que l'affaire est moins anodine. Selon elle, le coupable se cache encore sur l'île. Le temps est donc compté.

Mais Grace doit aussi montrer patte blanche. Suite à une bévue, sa carrière a pris du plomb dans l'aile. L'inspectrice a été appelée à la rescousse par dépit. Qu'importe. Elle voit l'occasion de redorer son blason auprès de ses supérieurs.

Or, l'enquête est hors normes et dépasse le schéma classique. Grace n'avait pas le droit à l'erreur et pourtant elle doit affronter des défis qui ne sont pas de taille. 

La lecture a été majoritairement entraînante. D'abord, avec l'Écosse en toile de fond, c'est magique. J'avais le sentiment de me déconnecter de la réalité. J'ai ensuite continué de voyager, en partant sur les terres froides et isolées du Groenland. Là encore, total dépaysement. C'était superbe.

Le pas de course imposé est engageant. Le ton est vif, intense. Jusque là, le thriller tient toutes ses promesses.

Puis, le roman succombe fatalement au syndrome de ses semblables : folles théories scientifiques, politiques, complotistes etc. Bof, bof. L'intrigue devient complexe, bizarre, incongrue... et elle force sur le sensationnel. Comme souvent dans les romans de l'auteur. Ajoutez un dénouement hâtif et tiré par les cheveux. Je suis déçue.

En fait, j'aime de moins en moins qu'on me serve des délires improbables à partir d'études expérimentales (là, par exemple, c'est un simple constat sur l'appauvrissement intellectuel de la population). La tendance, aujourd'hui, c'est de ne plus servir un roman à suspense basique, mais presque de la science-fiction. Et quand ça devient trop laborieux, moi je ... zzzZZZzzz.

Sinon, la lecture est distrayante. Et à écouter en livre audio, c'est très bon ! Valérie Muzzi incarne une héroïne poignante et meurtrie par de lourds secrets... (Mais que cache la porte blindée dans son appartement ?) J'espère qu'on retrouvera Grace Campbell dans d'autres romans.

©2020 XO EDITIONS (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche

  • Lu par : Valérie Muzzi
  • Durée : 9 h
  • Après les succès du Cri, de Complot, de L'île du Diable... Nicolas Beuglet met en scène sa nouvelle héroïne, l'inspectrice écossaise Grace Campbell.

⭐⭐⭐.5

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13/04/20

L'île du diable, de Nicolas Beuglet

L'île du diableÀ peine sortie de prison, Sarah est conduite chez son père qui vient d'être assassiné dans son manoir. L'homme a succombé à des tortures et gît sous le regard de sa fille impavide. Son supérieur lui réserve l'affaire en sous-marin car officiellement c'est le jeune officier Adrian Koll qui conduira la marche à suivre. Choquée par le drame qui frappe sa famille, Sarah se montre docile et conciliante. Son père... distant, froid et secret. Comment imaginer un crime d'une telle barbarie ?

Sarah n'est pas au bout de ses peines car elle doit également encaisser le déballage médiatique qui vient effriter son image d'enquêtrice chevronnée. Elle ignore encore que Christopher va en faire une affaire personnelle et chercher à éclairer cette sombre histoire qui lui colle à la peau. Enfin un peu de débroussaillage dans le tableau ! Depuis Le Cri, on a vu se dessiner les failles dans son personnage de bull-terrier : ses traumatismes, ses fantômes, ses secrets... Eh bien le mystère entier sera levé. Youhou. Est-ce pour autant renversant ? que nenni.

Bon point pour ce roman : L'île du Diable compte 200 pages en moins (et ça fait du bien). La lecture est plus rapide, avec moins de niaiseries entre les personnages et une histoire qui va à l'essentiel. Les révélations historiques qui y sont faites sont glaçantes mais l'exploitation au cœur de l'intrigue laisse parfois à désirer. J'avais deviné beaucoup, beaucoup de choses. Oups. Seul un détail me chiffonnait... et bim, réponse dans l'épilogue. Euh. 🙄 Sans surprise, ce troisième rendez-vous avec Sarah Geringën n'a pas permis de me réconcilier car je trouve le scénario cette série beaucoup trop cinématographique et convenu. Mais il en faut pour tous les goûts !

©2019 XO Éditions (P)2020 Lizzie, un département d'Univers Poche

⭐⭐⭐

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26/03/20

Complot, de Nicolas Beuglet

ComplotEn commençant ce nouveau roman de Nicolas Beuglet, j'avais oublié ce que j'avais pensé du précédent - Le Cri (lu trois ans plus tôt). Mais en me relisant, j'ai immédiatement songé que je pouvais copier - coller mon avis car ce sont encore les mêmes qualités et défauts que je retrouve.

L'inspectrice Sarah Geringën est appelée en urgence pour décrypter une scène de crime hors du commun et dont la victime est l'actuelle Première Ministre de Norvège. Son compagnon doit, de son côté, calmer les ardeurs d'un journaliste qui cherche à révéler un pan caché du passé de Sarah. Au passage, cela ébranle aussi les certitudes qu'avait l'homme sur son amoureuse. Bonjour l'embrouille ! Bref. Les voilà tous les deux embarqués pour une nouvelle course-poursuite d'un pays à un autre... Car ce que révèle l'enquête initiale est hallucinante ! J'avoue que cela me fatigue de lire des romans pareils où l'auteur développe des théories (probables ou pas) mais qui me mettent la tête à l'envers. Oui c'est plausible mais vraiment incroyable. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis fatiguée de douter à ce point. Les personnages peinent toujours à me convaincre. Le dénouement incite méchamment à lire L'Île du Diable (je me connais, je peux facilement céder à la tentation alors que je ne suis pas contente). Soupirs longs et désespérés.

En tout cas, si vous ne jugez pas Dan Brown comme étant un possible illuminé aimant fumer la moquette de son salon, vous apprécierez à sa juste valeur Nicolas Beuglet qui défend la cause des femmes avec beaucoup de panache !

©2018 XO Éditions (P)2019 Lizzie

De la Norvège à la vieille cité de Byblos, et jusqu'au cœur même du Vatican, c'est l'odeur d'un complot implacable qui accompagne chacun de ses pas. Et dans cette lutte à mort, Sarah va devoir faire face à ses peurs les plus profondes. à ses vérités les plus enfouies.

⭐⭐⭐

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27/06/17

Le Cri, de Nicolas Beuglet

LE CRIConvoquée en pleine nuit pour superviser la mort suspecte d'un patient de l'hôpital psychiatrique de Gaustad, près d'Oslo, l'inspectrice Sarah Geringën découvre une scène flippante - un type étranglé, la bouche ouverte dans un cri muet, une cicatrice sur le front - scène sur laquelle la direction aurait souhaité ne pas attirer l'attention de la police. Trop tard pour reculer. Sarah déterre rapidement d'autres détails anormaux, qui vont la lancer dans une enquête frénétique et haletante. Elle est bientôt rejointe par Christopher, un journaliste français (forcé de se mouiller pour sauver sa famille).

On n'a pas le temps de dire ouf car tout va très, très vite. L'auteur nous gave à outrance. Les chapitres filent à toute allure... il faut se mettre au diapason et suivre cette course effrénée pour ne pas perdre le fil. Cela m'a d'ailleurs fait penser à du Dan Brown (orchestration huilée comme il faut pour titiller l'intérêt du public... une vraie prise d'otage !). Mais une fois cette exaltation passée, j'avoue m'être un peu lassée de l'interminable cavalcade des deux protagonistes. On slalome entre leur quête (qui paraît sans fin) et les théories fumeuses exhumées de leurs recherches (hum)... J'ai aussi trouvé les personnages creux, sans charisme et agissant comme des robots. En plus ils s'éprennent l'un de l'autre ! Rhooo.

En bref, après un début enthousiasmant, la lecture est rentrée dans les clichés du genre. C'est assez addictif mais le contenu est convenu...

Texte lu par Olivier Prémel (durée : 13h 51) - ©2016 XO Éditions (P)2017 Audiolib

J'ai donc apprécié la forme globale : la perspective d'une lecture de pure distraction et au rythme entraînant (certes son contenu n'a pas éveillé chez moi un vif intérêt mais chut !). Olivier Prémel livre cependant une très bonne performance, vigoureuse et convaincante, qui rend l'écoute scotchante. 

 

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