24/03/18

En attendant Monsieur Bellivier, de Britta Röstlund

En attendant monsieur Bellivier

Étonnant chassé-croisé dans les rues de Paris ! Boulevard des Batignolles, l'épicerie de Mancebo devient le nouveau point d'observation des faits et gestes de Ted Baker, un écrivain d'origine américaine, soupçonné d'infidélité par son épouse. Un jour, celle-ci propose à Mancebo de le surveiller durant ses absences et de lui transmettre ses rapports confidentiels dans un bocal d'olives. Notre homme accepte, mais signe pour un complet chahut de son existence tranquille - filatures loupées, migraines et intimidations. Plus Mancebo fouille la vie de l'écrivain, plus il s'interroge sur ceux qui l'entourent. Sa femme, son fils, son cousin et son épouse ne le reconnaissent plus, mais Mancebo doit taire son nouveau rôle de détective.
De son côté, Helena est journaliste, mais souffre de dépression et de surménage. Attablée dans un café, un inconnu l'aborde en lui demandant si elle attend Monsieur Bellivier. Elle répond oui, sans réfléchir. Puis l'accompagne dans une tour de La Défense, dans un bureau désert, et se poste seule face à un ordinateur. Elle doit ainsi transférer à M. Bellivier des mails indescriptibles. Ne pas adresser la parole aux autres employés. Et rentrer chez elle, avec un gros bouquet de fleurs. Intriguée par cette étrange mission, Helena suit pourtant les consignes à la lettre mais finit par prendre les fleurs en grippe. Elle cherche donc à s'en débarrasser et les dépose dans un cimetière juif... au grand mécontentement d'un vieux monsieur qui la sermonne avant de s'effondrer sous ses yeux.
J'ai été agréablement surprise par ce roman, qui raconte deux histoires assez farfelues, dont on attend longtemps l'impact ou le lien invisible, même si ce n'est finalement qu'un détail car on s'embarque dans leurs aventures avec un ahurissement permanent. C'est tout en finesse, en élégance et avec humour aussi que Mancebo et Helena évoluent, alimentant la lecture de leurs anecdotes truculentes. Parfois le rythme pêche un peu, le roman perd de sa fraîcheur et s'encroûte légèrement, pour finalement se ressaisir avec panache et livrer un dénouement tout aussi cocasse. J'ai alterné les émotions, entre curiosité et attendrissement, perplexité et étonnement, mais j'ai globalement ressenti beaucoup d'attachement à accompagner les personnages dans cette lecture aux épisodes improbables. Le roman aussi nous plonge dans les rues de Paris avec une authenticité rayonnante, et c'est tout à l'honneur de son auteur, Britta Röstlund, une suédoise résidant en France depuis 17 ans. Son regard est empreint d'admiration et d'amour, et cela se ressent. Très jolie rencontre !

JC Lattès, 2018 - traduit par Esther Sermage & Isabelle Piette

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« Mancebo secoue la tête. Il fait chaud, mais des glaçons dans le pastis, il ne faut pas exagérer. »

 

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23/07/15

Paris au fil du temps, de Jean-Michel Billioud & Simone Massoni

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Cet album offre une découverte enrichissante et instructive de la ville de Paris et son évolution “au fil du temps”, soit de l'époque romaine à celle d'aujourd'hui, en passant par le Moyen-Âge, le XVIIIe siècle, le Second Empire (avec les grands travaux du baron Haussmann) et le Paris occupé par les allemands durant la guerre de 39-45...

On trouve ainsi une multitude de détails, des dessins raffinés et un texte concis, riche en anecdotes. De plus, l'enfant s'amusera très certainement avec les rabats, volets, roues et autres animations à tripatouiller au cours de sa lecture.

On notera en double-page finale le recensement des monuments les plus populaires de la capitale (la Tour Eiffel, le Musée du Louvre, Notre-Dame, le Panthéon, la Villette etc.), ainsi que ses 4 grandes gares dispersées aux quatre coins de la ville, dont on précise qu'avec sa petite superficie, il suffit de deux heures pour traverser Paris à pied ! ;-) Je ne prendrai pas les paris.

Gallimard Jeunesse / Mai 2015

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13/03/14

La Tour Eiffel a des ailes, de Mymi Doinet et Aurélien Débat

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L'histoire a déjà fait l'objet d'une première édition dans la collection des Premières lectures (janvier 2009) chez Nathan. Elle bénéficie aujourd'hui d'un nouveau format, celui de l'album, pour élargir son cercle des lecteurs et rendre encore plus éclatante l'histoire au ton si délicieusement facétieux.

Imaginez, en effet, la grande dame de fer se faire la malle pendant que les parisiens sont endormis, elle vadrouille dans les rues de la capitale, court à perdre haleine et se rend même jusqu'en Normandie où elle s'écroule de fatigue à l'embouchure de la Seine ! En deux, trois enjambées,  dès potron-minet, elle reprend sa place et ses honneurs, sous l'oeil complice des oiseaux de passage. 

C'est charmant et adorable à lire, à parcourir, à raconter ! J'ai testé auprès d'un jeune public... conquis par la luminosité, la tendresse et la drôlerie de l'histoire. Rien que la couverture m'avait déjà donné envie de découvrir cet album. Une très jolie réussite, vraiment.

Nathan, mars 2014

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11/05/09

Cruelle ~ Celia Walden

Anna, 19 ans, quitte Londres pour aller travailler à Paris. Sûre de son charme, elle savoure sa liberté et se lie d'amitié avec Beth, son aînée de vingt ans. Quand Beth tombe amoureuse de Christian, Anna tente de mettre à l'épreuve leur attachement mais se retrouve confrontée aux pouvoirs destructeurs de la séduction.

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Anna a le charme, l'insolence et la fraîcheur d'une Cécile vue dans Bonjour tristesse. Le roman de Celia Walden n'est pas l'égal de celui de Françoise Sagan, toutefois on y retrouve une narratrice jeune, prête à tout, sûre d'elle et fine calculatrice pour atteindre ses objectifs. Dans Cruelle, Anna est jalouse de la liaison naissante entre Beth et Christian. Pour la première fois de sa vie, et depuis son arrivée à Paris, l'anglaise Anna est tombée sous le charme de la belle irlandaise de vingt ans son aînée, elle est fascinée par son aisance, sa grâce et son intelligence, Anna meurt d'envie de lui ressembler. Aussi, son amourette dérange. En son for intérieur, Anna veut comprendre, se faufiler et s'immiscer dans cette relation. « J’ai toujours pensé que si l’on croit pouvoir obtenir tout ce qu’on veut, en général, on l’obtient. »  Anna est effectivement une jolie fille, qui plaît aux hommes. Pourtant son allure juvénile cache un fond froid et déterminé, une absence totale de conscience... La suite de son plan lui apportera, un peu trop tard, ce qu'on nomme sagesse, maturité et regrets éternels.
Ce roman empreint de sensualité et de rouerie a pour cadre Paris la ville lumière, admirablement décrite, avec ses restaurants, ses boîtes branchées, ses soirées et ses musées, mais aussi ses petits jardins, ses coins et recoins perdus, invisibles à l'oeil nu. C'est magnifique. L'histoire se passe durant l'été, pendant la canicule. La sensualité y est exacerbée, à part égale avec l'innocence. C'est ce mélange d'émotions controversées qui me fait penser à Bonjour tristesse, avec la même issue fatale, cette affirmation lapidaire que, « Tu n'as pas le droit de t'emparer de ce qui peut être la raison de vivre d'une autre. »
Oui, ce premier roman est tout à fait charmant.
Et venimeux. Un peu à l'image de son auteur (journaliste au Daily Telegraph, chroniqueuse à Glamour, Vogue et GQ, elle apparaît régulièrement à la télévision et dans les pages people des magazines). Cf le cliché ci-dessous de la miss et son boyfriend, le sulfureux Piers Morgan... 

JC Lattès, 2009 - 314 pages - 20,90€
traduit de l'anglais par Denyse Beaulieu

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08/03/09

La dernière enquête du chevalier Dupin - Fabrice Bourland

512338EWG_L__SS500_En seulement 116 pages, cet ouvrage est décrit par l'auteur comme un jeu littéraire et un jeu de l'esprit. C'est dans cette optique que je l'envisage, pas autrement ! Peut-on s'imaginer que la mort mystérieuse de Gérard de Nerval allait trouver sa réponse dans ces quelques feuillets ? Avant d'y répondre, j'aimerais que vous repreniez la lecture des Portes du sommeil du même Fabrice Bourland, où l'on découvre ses détectives de l'étrange, Singleton en tête, de passage à Paris pour une autre affaire criminelle, et qui ambitionnait de résoudre le mystère Nerval. Le poète français a été retrouvé pendu à un soupirail, rue de la Vieille-Lanterne, quatre-vingt ans plus tôt. Ses proches amis sont contre l'hypothèse d'un suicide, l'affaire serait plus confidentielle et dépasserait les limites de l'entendement. 
Bon joueur, Bourland a choisi de griffonner un ouvrage à part pour l'énigme Nerval. Très bon choix de créer une mise en scène fidèle et époustouflante ! Pour faire simple, et sans trop dévoiler, on y trouve un bon ami narrateur, Randolph, et un fin limier qui ne compte plus ses exploits, le chevalier Dupin. A Paris, au milieu du 19ème siècle, nos deux compères vont enquêter sur la disparition du poète Nerval. La théorie rapportée est extravagante, mais l'histoire en elle-même est bien troussée, décrivant fidèlement une ville en pleine évolution, avec des personnages qui ne manquent ni de panache ni d'intelligence. On se laisse gagner par l'entrain, totalement transporté par ce voyage dans le temps. Et jusqu'à la dernière page, les révélations ne manquent pas et soulèvent un gentil sourire sur les lèvres du lecteur.
Agréable divertissement, et un joli hommage à la littérature en général (on y trouve, en plus des références, des clins d'oeil culottés mais pertinents). J'ai beaucoup aimé, bien évidemment.

10-18, 2009 - 116 pages - 6,60€

Du même auteur :

02/03/09

La chambre mortuaire - Jean Luc Bizien

51PL8DsiRoL__SS500_Paris, 1888. La réputation de Simon Bloomberg est quelque peu traînée dans la boue car ses méthodes d'aliéniste dérangent. Ses confrères colportent les rumeurs les plus folles sur le propriétaire de l'hôtel particulier de la rue Mazarine. Sarah Englewood, jeune sujette britannique échouée en France, vient d'obtenir une place de gouvernante dans ce lieu austère, décoré de bibelots étranges et de trésors archéologiques. On trouve aussi des chimpanzés dans une cage, des couloirs à n'en plus finir, une architecture pyramidale et des employés fantomatiques, tantôt revêches ou teigneux, mais compatissants. Pourquoi ? Un vrai mystère plane sur cette maison, les gouvernantes défilent et le docteur Bloomberg est évasif sur sa femme Elzbiéta, une égyptologue qui brille par son absence.

Un soir, en lisant le journal, Sarah découvre l'affaire de la rue Dauphine - un homme s'est jeté du toit de son immeuble et s'est écrasé sur la voie publique, offrant un spectacle répugnant. Mais elle ignore que le cadavre, amené à la morgue, a mystérieusement disparu en pleine nuit. Cette anomalie fait perdre toute raison scientifique aux enquêteurs, Léonce Desnoyers et Raoul Mesnard, qui ne sont pas au bout de leurs surprises !

Ce roman tient toutes les promesses. En adoptant un ton feuilletonesque, Jean-Luc Bizien a redonné vie à un Paris très 19ème siècle, très coloré et très étrange par instants. Ambiance :

« Paris est un océan de goudron ce soir.
Au coeur des ténèbres, la Seine s'étire paresseusement, reptile ventru à la formidable musculature. En cette morne soirée, Paris ne vit plus, Paris s'est éteint. Quelques épaves, l'esprit engourdi par l'absinthe ou la drogue, hantent encore ses ruelles. Les plus chanceux atteindront leur domicile sans heurts. Les autres tomberont sous les coups des crocheteurs, ou seront happés par les roues d'un fiacre jaillissant de nulle part. Des chiens trop maigres les regardent passer. Leurs yeux chassieux s'interrogent un instant : faudra-t-il disputer le territoire, défendre les déchets trouvés sur les pavés luisants ? Mais déjà les danseurs de l'aube s'éloignent. Leurs pieds lourds battent le pavé. L'écho va s'amenuisant. Le calme et le silence retombent.
L'ombre est de nouveau maîtresse.
»

Le couple Simon Bloomberg et Sarah Englewood offre également un joli cliché, l'homme paraît un peu rustre, on ne sait pas bien où est passée son épouse, et les nuits du docteur sont hantées par des cauchemars qui réveillent toute la maisonnée. Sarah est une jeune femme de toute beauté, curieuse et vive d'esprit. Elle s'émeut avec raison des faits bouleversants qu'elle découvre auprès de Bloomberg mais elle apprend vite, et elle n'est pas cette jouvencelle aux abois qui tomberait dans les pommes à force de côtoyer la cour des miracles de la rue Mazarine !

Un premier tome captivant, le suivant est annoncé pour début juillet.

10-18, 2009 - 430 pages - 8,60€

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A l’occasion de la sortie du livre de Jean-Luc Bizien “La chambre mortuaire” les éditions 10/18 ainsi que les sites Zonelivre et Plume libre vous offrent la possibilité de remporter l’un des 10 livres mis en jeu. Pour remporter l’un des dix livres mis en jeu, il vous suffit de répondre aux questions { Infos ici }  avant le 05/03/2009 à 23:59:59 . Une question subsidiaire départagera les gagnants. 

17/02/09

Le Palais des Mirages - Hervé Jubert

palais_des_miragesCette sublime couverture de Shelly Wan met en scène une petite fée qu'on n'hésite pas à associer à l'héroïne du roman, Clara Charpentier. Clara a quinze ans, c'est une reine de la voltige, qui manque un jour se rompre le cou au Palais des Mirages mais doit la vie sauve grâce à l'intervention d'un charmant ténor de la chorale d'Upsal, monsieur Lukas Sandström. Nous sommes en l'an de grâce 1900, la grande Exposition universelle vient d'ouvrir ses portes à Paris. Des milliers de visiteurs sont attendus, des stands tous plus excentriques et beaux les uns que les autres rivalisent de grandeur et d'ambition. Pourtant, la menace gronde et les risques d'attentats sont bien réels, puisque dans l'ombre des individus ourdissent un plan diabolique. Victime de sabotage, Clara prend les devants pour retrouver le suspect russe au crâne chauve et à la voix de castrat. Chemin faisant, elle recroise son chevalier servant, le suédois Lukas S., toujours galant mais un tantinet mystérieux, et hélas fuyant. Qu'importe. En dépit des règles de bienséance, Clara le poursuit sans relâche, elle l'invite même à rejoindre le Grenier des Poètes, qui n'est autre que l'appartement du grand-père carillonneur, Mérowak.

Véritable hymne aux rêves et aux mirages, aux spectacles de danse et de lumière, à la naissance du nouveau siècle, ce roman d'Hervé Jubert est une féerie, une fantasmagorie, une épopée rythmée dans un Paris qui revêt un costume splendide. Les descriptions de l'Expo font illusion et se parent de lumières étincelantes. Le spectacle est époustouflant ! De plus, l'aventure que va vivre Clara Charpentier, qui n'est pas sans rappeler une certaine Blanche Paichain, combine le policier au fantastique avec une symbiose parfaite. De toute façon, l'avancée dans ce monde est tour à tour étrange, unique et déroutante. Mais le charme opère, fatalement. La plume d'Hervé Jubert fait encore montre de virtuosité et touche en plein cœur la lectrice éblouie que je suis. Un vrai numéro de saltimbanque, qui tourbillonne et donne des étoiles dans les yeux. Magique ! Tout comme ce regard tendre et attachant avec lequel l'auteur croque ses personnages... comment ne pas succomber ? Un vrai régal !

Lecture brillante. A conseiller aux grands lecteurs.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 360 pages - 13,50€

le site de l'auteur : www.blanche-paichain.net

lire, relire, découvrir Blanche

 

un extrait pour s'en convaincre : « Ce que Clara avait été pour l'air, Loïe Fuller l'était pour le feu. Toutes deux étaient fées. Clara le comprit enfin.
On ne voyait le visage de Loïe qu'entre deux vagues ondulantes. Le corps était une flamme, une fleur, un papillon avant de redevenir cette boulotte souriante au nez fripon et à la fossette mutine. La danseuse avait inventé un mode d'expression qui transcendait l'âme humaine. Et pourtant, dans le civil, elle était si passe-partout... Pour la première fois, Clara sentit des picotements la saisir à la nuque lorsque le dernier mouvement, le plus étrange, celui qui se jouait dans la pénombre, s'acheva dans un silence stupéfait.
»

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06/12/06

Blanche ou la triple contrainte de l'Enfer - Hervé Jubert

Blanche1870. Engagée contre l'armée prussienne, la France vit des heures sombres qui font trembler de peur les Parisiens et les poussent à quitter la capitale pour se réfugier à la campagne. Dans une gare bondée, la famille Paichain entend regagner la Sarthe en poussant du coude. C'est alors que, dans la cohue générale, la plus jeune fille, Blanche, 17 ans, est séparée des siens et voit le train partir sans elle. Seule dans Paris, Blanche est aussitôt prise en charge par son oncle Gaston Loiseau, commissaire de police, et sa meilleure amie Emilienne, la fille de la concierge. Et comme notre demoiselle ne tient jamais en place et aime fourrer son nez partout, elle va se mouiller dans une enquête criminelle pour le moins étrange, car les cadavres ont la particularité d'être marqués d'un singulier tatouage au bras avant de disparaître. Pour disculper un innocent, Blanche intervient dans les affaires de son oncle et tente de le mettre sur la piste d'un individu polymorphe, amateur de sorcellerie et de magie noire.

Blanche Painchain est une héroïne épatante, qui sous des dehors ordinaires, jeune fille de bonne famille, aimant la lecture et les activités intellectuelles, se passionne aussi d'anthropologie, d'anatomie et de théâtre, d'où son impassabilité face aux blessures des soldats sur leur lit d'hôpital ou face aux scènes de dissection qui ne la font pas flancher. Ce petit bout de femme a tout pour plaire ! Elle nous entraîne à sa suite dans un Paris du 19ème décrit de manière authentique, c'est bruyant, c'est violent, c'est le chaos général, et au milieu de tout ça, des crimes barbares font leur nid à la barbe de la police dont l'enquête piétine. L'intervention de Blanche n'est pas anodine, pas incongrue non plus, sa relation avec son oncle Gaston étant riche en complicité, et plus encore... De son côté, l'auteur s'éclate à nous planter son décor, à peaufiner les détails, à truffer ses dialogues de l'argot de l'époque et à insuffler une verve étourdissante à son récit. L'intrigue est également rondement menée et tient le lecteur en haleine. Pour une première approche du personnage de Blanche, cette lecture contient un souffle romanesque flamboyant, lequel ne manquera pas de se déployer dans les deux autres tomes de la série (L'œil du Grand Khan & Le Vampire de Paris). Pour l'heure, la séduction a déjà pleinement opéré. Je. Suis. Conquise. 

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz / Mai 2005 ***

Relooking de la couverture en  mai 2014 : 

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